samedi 27 septembre 1997

ODDWORLD : L'ODYSSEE D'ABE

(2D - Note : 8/10) by GT Interactive. 1 or 2 Players / Memory Card 1 Block.

Voici un genre qui n'avait pas été exploité depuis longtemps : le Jeu de Tableau d'Aventure ! L'Action prend place sur le monde d'Oddworld. Vous incarnez Abe, un esclave qui travaille dans un Abattoir nommé "Rupture Farms". Vous découvrez bien vite que la prochaine nourriture produite par cette Usine sera le Mudokon, la race Abe ! Le Jeu débute alors que vous êtes enchaîné dans une Prison de Rupture Farms et vous allez contrôler Abe depuis sa découverte de la terrible vérité jusqu'à cette Prison.
L'Odyssée d'Abe reprend les grands principes des anciens Jeux de Plateforme "stratégique" où chaque tableau est un casse-tête. Le soin apporté aux graphismes (images de synthèse parfaites) et aux bruitages ammène une vraie dimension épique à Oddworld. C'est un univers unique avec ces races bizarres (les Meeches, Scrabs, Paramites, Elum, etc...) et ses codes propres. Tout est réellement bien pensé et on entre dans le jeu immédiatement.

Abe peut faire une multitude de mouvement et possède des pouvoirs magiques. Il peut ainsi courir, sauter, se rouler, marcher discrètement, lancer, s'accroupir et envouter. De plus il peut communiquer avec ses semblables par des chants (et même péter !). Cette grande liberté a permis aux créateurs de construire de fantastiques casse-têtes, tour à tour très ingénueux ou très "physiques". Votre but ultime est de libérer vos camarades Mudokons dans Rupture Farms mais vous allez vivre une véritable quète initiatique avant de voir la fin de ce jeu.

Il y a au moins 6 régions différentes à visiter et les possibilités sont sans cesse renouvellées. Par exemple il faudra communiquer des codes pour accéder à certaines parties (en imitant les chants), échapper aux terribles Slogs (sortes de croisement de Pit Bull avec un Alien) en leur lançant des boulettes de viande, vous dissimuler dans l'ombre ou marcher discrètement pour échapper aux Sligs, monter sur un Elum pour effectuer des sauts de la mort, etc... Tous les éléments du décors et les personnages ont été créés et animés en image de synthèse, ce qui donne un look vraiment incroyable à Abe. Comme Abe dispose d'une vie infinie, on explore chaque nouvel écran en découvrant tous les pièges et on progresse de cette manière. Il faut parfois se creuser vraiment la tête pour trouver la manière adéquate de s'en sortir !

L'Odyssée d'Abe est une expérience unique et très originale sur console, avec une réalisation au top des possibilités de la PSX. C'est un Jeu d'action ET de réflexion qui apporte une bouffée d'air pur dans l'univers ludique de la PSX, loin des sempiternels Jeux de Baston ou de Course...

jeudi 25 septembre 1997

LITTLE BIG ADVENTURE

(3D - Note : 6/10) by Adeline Software/Electronic Arts. 1 Player / Memory Card 1 Block.

Vous êtes Twinsen, de la race des Quetchs. Habitant la planète TwinSun, aujourd'hui sous le joug du terrible Dr Funfrock, vous êtes contacté en rêve par une déesse pour rétablir la paix dans votre monde. La quète longue et ardue que vous allez entreprendre pour découvrir votre véritable identité et sauver votre peuple commence dans un asile, où vous avez été emprisonné par les sbires du Dictateur. Bien qu'entièrement en 3D, voici l'opposé exact de Resident Evil ! Tout dans ce jeu est "mignon", les graphismes 3D sont assez enfantins avec des couleurs pastels (en haute résolution), et les bruitages (notamment les voix des personnages) renforcent le coté un peu "mièvre".

Mais ne vous trompez pas ! Little Big Adventure propose un challenge difficile, alternant phases de recherches (discussion avec les habitants, découverte d'objets, etc...) avec les combats et les phases d'arcade (il faudra souvent contourner un obstacle pour atteindre un lieu ou attaquer les soldats et les clones qui vous barre la route). Si le traitement et l'ambiance générale sont plutôt "trognon", c'est parce que l'histoire se rapproche d'un conte de fée (avec enlèvement de la femme de Twinsen au début du jeu et grand méchant à vaincre). Les 4 races qui peuplent TwinSun prouvent d'ailleur que les auteurs ne se prennent pas trop au sérieux : Quetchs, Grobos, Bouboules et Lapichons.

On rencontre des personnages haut en couleurs, comme le gérant du Bazar, à l'accent fortement pied-noir, ou encore ce fan de Starwars qui a déjà réservé sa place au cinéma pour voir la suite de la Trilogie ! La plupart du temps il faut faire des allez-retour entre les îles de la planète, utiliser certains objets au bon endroit pour progresser et discuter avec tous les habitants. Mais il y a aussi une grosse part d'exploration, il faut trouver le meilleur moyen pour arriver à certains endroits qui paraissent inaccessibles. Le maniement de Twinsen est très agréable, avec 4 attitudes différentes on peut très facilement gérer toute les situations (Aggressif, Discret, Sportif, Normal).
Les scènes cinématiques sont un peu saccadées (bizarre ?) mais collent parfaitement au thème du jeu. Loin des RPG style "Legacy of Kain" ou des Aventure/Action 3D façon "Resident Evil" ou "Tomb Raider", Little Big Adventure possède le "French Touch" qui le rend inimmitable sur Playstation, bien qu'un peu ancien (il est sortit il y a 2 ans sur PC). L'interactivité poussée et le réalisme apporté au monde de TwinSun le rendent très attachant.

vendredi 12 septembre 1997

FINAL FANTASY VII

(3D - Note : 10/10 - VERSION USA) by Squaresoft. 1 Player / Memory Card 1 Block.

Voici enfin l'adaptation tant attendue du RPG dont tout le monde rêvait depuis sa sortie au Japon en Janvier 97. Malgrè le prix prohibitif de l'import (550 Frs), il est difficile de résister à ce chef-d'oeuvre de 3CD réalisé par les maîtres de l'Aventure, j'ai nommé Squaresoft. Soyons bref, Final Fantasy VII est effectivement le meilleur RPG/Aventure sortit sur PSX (et probablement sur les autres consoles...) pour cette année.
C'est le premier jeu de ce type qui intègre des séquences cinématiques en synthèse d'une qualité excellente et qui propose un mélange quasi-parfait entre la réflexion et l'action. Ce qui frappe lors de la première prise de contact avec FF7, ce sont bien sûr les graphismes : les personnages sont en 3D et se déplacent sur un décor précalculé entièrement réalisé en 3D Isométrique d'une finesse jamais atteinte jusqu'à présent.

La représentation des personnages à l'écran lors de l'exploration des villes est d'ailleurs à mon avis un des seuls points faibles de ce jeu : ils manquent de détails et sont dessinés avec un style très japoniais (grosse tête et grand yeux). Comme tout RPG, FF7 est basé avant tout sur les combats (pour faire évoluer les caractéristiques de vos personnages). Là aussi, Squaresoft a placé la barre très haut : TOUT est en 3D (curieusement plus fine que lors des séquences d'exploration). Mais la grosse nouveauté par rapport aux RPG précédents est qu'içi, tout se passe en temps réel ! Chaque perso (et ennemi) dispose d'une "Barre de Temps" qui se remplie au cours de l'affrontement et quand cette barre est pleine, le perso peut lancer une attaque. Cela donne une nouvelle dimension aux combats (moi qui était habitué au système de Tours, à prendre mon temps pour réfléchir à ma prochaine attaque !). Les débutants peuvent toutefois enlever cette option "temps réel" lors des premiers combats ! Chacun de vos personnages dispose d'une variété d'attaques et tous peuvent pratiquer la Magie par l'intermédiaire des "Materia" (sorte de Pierres Magiques) que l'on inclus dans ses Armes ou ses Armures. Les Materia sont classés en plusieurs catégories : on trouve les traditionnels Materia Magiques (Sorts d'Attaques tels que Boule de Feu ou Eclairs et les Sorts de Soins et de Résurection), les Materia d'Invocation (sans aucun doute les plus spectaculaires jamais vus sur consoles, surpassant allègrement ceux de Wild Arms), les Materia de "soutient" (qui augmente l'effet d'un autre Sort en permettant, par exemple, de toucher plusieurs ennemis avec un seul Sort), les Materia de "Commande" (qui permettent aux personnages d'effectuer plus d'actions en combat comme voler, lancer un objet, etc...) et enfin les Materia "Independants" qui augmentent les caractérisques des persos.

Ainsi, les Armes et Armures sont classées selon le nombre de Materia qu'elles peuvent recevoir et les bonus et Malus qu'elles donnent à un Perso. Les "anormalités" en combat sont multiples : paralysie, sommeil, poison, etc... 16 en tout avec des Sorts qui vous tranforme en grenouille par exemple !! De même les ennemis peuvent vous surprendre à revers ou sur les cotés. Vos Persos disposent aussi de "Limit Break" qui se déclenchent quand le personnage a pris un certain nombre de points de dégats : suivant le personnage, il lance alors un "coup spécial" qui fait très mal ! Ainsi Cloud va effectuer une attaque dévastatrice avec son épée ou Tifa (une combattante à mains nues) va asséner une suite de coups mortels en corps à corps. Ces "Limit Break" évoluent en fonction du Niveau atteint par votre perso.
Le scénario vous place dans la peau de Cloud, un ex-membre des SOLDIERS, sorte de troupe d'élite militaire, qui est devenu un mercenaire vendant ses services au plus offrant. Le jeu débute alors que vous effectuez une Mission pour le groupe de rebelles "Avalanche" (que l'on pourrait qualifier d'écolos très militants) en allant saboter un Réacteur d'Energie. Sans trop dévoiler l'histoire (au moment où j'écris ces lignes je n'en suis qu'à 20 heures de jeu et toujours sur le premier CD), on peut dire que les persos du Groupe Avalanche vont découvrir beaucoup de secrets sur les dirigeants de la planète (Shinra) et aussi sur leur propre passé.

Toute la première partie se situe dans la Ville principale, Midgar, avec un constant mélange entre l'action pure (combats, courses de motos, etc...) et la recherche (obtenir des cartes d'accès dans le Building de Shinra en résolvants des énigmes, se déguiser en femme pour pénétrer dans la Maison d'un mafioso, etc... ). Ce n'est qu'après une dizaine d'heures que l'on peut sortir de Midgar et découvrir l'immensité du Monde de FF7 (une dizaine de Villes semblables à Midgar). La carte est elle aussi en 3D et lorque vous sortez d'une ville vous parcourez le pays d'une manière très réaliste. Votre groupe ne pouvant contenir que 3 personnes à la fois et il faut souvent faire des choix en fonction des ennemis rencontrés, suivant la façon dont vous les avez équipés. La force de FF7 se situe aussi dans l'originalité du scénario (avec des flashbacks constants sur le passé des persos) et dans la multitude de sous-quètes offertes (on peut même élever des Chocobos, sorte d'autruches, pour participer à des Courses et gagner ainsi des objets spéciaux ou encore aller jouer dans une salle d'Arcade géante). Les thèmes abordés sont plus "adultes" que d'habitude (on visite même une maison close !). Il existe aussi des personnages cachés accessibles uniquement si l'on effectue les quètes parallèles.
Toutes les scènes-clefs sont en images de synthèse (d'une qualité équivalente à celles de Tekken 2) et renforce l'aspect dramatique. Les bruitages sont un peu ratés mais la musique soutient idéalement l'ensemble et est très variées selon les endroits visités. Comme la version française doit sortir dans quelques semaines, il est indispensable de jeter un oeil sur Final Fantasy VII même si vous n'êtes pas fan de ce genre de jeu. L'atmosphère qui s'en dégage est fabuleuse. La durée de vie d'un tel produit est incalculable (beaucoup y rejouent après l'avoir fini pour découvrir tous ses secrets). Pour tous ceux qui ont joué à Suikoden, Wild Arms ou à tout autre jeu d'Aventure ou RPG sur PSX, Final Fantasy VII est un MUST MAGNIFIQUE INCONTOURNABLE INDISPENSABLE OBLIGATOIRE SANS DELAIS !!!



Jeu fini : FF7 est bien le RPG le plus long auquel j'ai joué sur PSX. Il m'a fallu un peu plus de 52 heures pour voir la fantastique scène finale. Le premier disc est de loin le plus long (environ 30 heures), le second à peu près 15 heures et le 3ème dure 5 heures au maximum (mais contient la plus longue séquence cinématique jamais vue sur PSX : près de 10 minutes de bonheur !). On est très loin des classiques "missions" du style "Je te donnerais la clé du chateau si tu sauve ma fille du Dragon". Comme toujours dans les RPG Japonais, le scénario est un peu confus et mélange les thèmes favoris : écologie, sacrifice personnel, lutte du Bien contre le Mal, etc... Ce qui fait aussi la grande force de ce jeu c'est qu'il n'y a jamais d'attente. Les scénes cinématiques apparaissent instantanéments sans coupure et on est constamment plongé dans l'action ! FF7 est aussi le seul jeu dont j'ai vraiment envie de refaire une partie pour en découvrir tous les secrets : il y a 2 persos cachés, au moins 2 Sous-quètes qui prennent chacune quelques heures, et une multitude de lieux à découvrir. Vous pouvez élever et croiser les Chocobos pour participer aux Courses, jouer à tous les Jeux d'Arcade, etc... Les personnages sont attachants mais il est dommage qu'on ne sache pas ce qu'il deviennent à la fin de l'aventure. Les combats sont également absolument géniaux et la découverte de chaque nouveau Sort d'Invocation est un régal. Jamais je n'avais vu de telle animations dans un jeu de ce style. Si vous invoquez "Bahamut Zero" par exemple, un zoom arrière vous fera découvrir la planète entière et un immense Dragon Métallique surgit de l'espace avant de projeter un gigantesque "Rayon" mortel en direction de l'ennemi !!! FF7 est sans aucun doute le meilleur RPG/Aventure de la PSX pour cette année 97.