jeudi 20 juillet 2000

Taxi Driver

(1976 - Réalisé par M. Scorsese) ***** Collector Edition Limitée

Travis, ancien Marines, vit seul à New-York et souffre d'insomnies. Il trouve un job de Taxi de nuit et tente de se lier d'amitié avec une jeune femme.

Une performance inoubliable de Môssieur De Niro, totalement investi de son rôle d'ex-militaire sombrant peu à peu dans la déprime. Il campe Travis Bickle, un pauvre type perdu, désabusé, aux idées nauséeuses surnageant dans la faune nocturne New-Yorkaise. Sans doute traumatisé par son service au Vietnam, il souffre en silence sans parvenir à exprimer au grand jour sa douleur psychologique profonde et son dégoût d'une société en perdition, se cachant derrière un racisme exutoire.
Les deux actrices qui lui font face, Cybill Shepherd en blonde sophistiquée glaciale et Jodie Foster en pute mineure amoureuse de son mack, sont à l'unisson dans ce sombre drame. Betsy représente tout ce que Travis ne pourra jamais atteindre, une blonde sophistiquée travaillant dans la politique. Cette même politique qui a mené Travis à la guerre puis l'a abandonné a son retour. Mais notre homme est trop obnubilé par ses traumas pour voir l'évidence. Il tente alors de "sauver" Iris, jeune fille elle aussi happée par une ville moralement à la dérive. Bickle se rêve alors en Chevalier lancé dans une quête rédemptrice pour lui-même et pour la société, qui se termine en faux happy-end après un chaotique bain de sang.

Toutes les scènes cultes, au premier rang desquelles on trouve le fameux monologue de "répétition" de Travis ("you're talking to me?") ont été depuis maintes fois "hommagées" par des générations de cinéastes. Avec ses longs plans nocturnes des rues de New-York et ses seconds rôles atypiques (dont Scorsese lui-même en cocu qui psychote), l'ambiance du film soutenue par une B.O. jazzy impeccable retrace magnifiquement les 70's coté obscur. Cultissismique !

La Ruée vers l'Or

(The Gold Rush - 1925 - Réalisé par C. Chaplin) ****

Un prospecteur solitaire part en Alaska à la recherche du précieux métal.

Du burlesque de l'age d'or du cinéma muet, un film qui vous ramène immédiatement vers votre enfance, les yeux brillants et un sourire permanent au visage. Un enchaînement de séquences cultes réglées au millimètre : le Bal avec sa reine de beauté Georgia Hale, la danse des petits pains, le cabanon au bord du précipice, la famine qui fait délirer les chercheurs d'or... Un régal de poésie naïve et de légèreté. Le noir & blanc irréel et le jeu mimé des acteurs donnent aux personnages une dimension de conte classique. Merveilleux.