samedi 3 février 2001

Matrix

(The Matrix - 1999 - Réalisé par A. & L. Washowski) ***** Edition Collector (2 DVD)

M. Anderson, jeune informaticien le jour et hacker la nuit, reçoit des messages mystérieux sur son ordinateur. Mais qu'est-ce que la Matrice ?

Coup de génie scénaristique, mise en scène dantesque, effets spéciaux miraculeux, voila le film qui marque le renouveau du genre S-F d'anticipation. Les auteurs ont réussi à créer un genre unique en mixant toutes leurs influences (cinéma asiatique, S-F Cyberpunk, jeux vidéo, Westerns spaghetti, etc). Un classique du genre en cette fin de siècle, classique qui a d'ailleurs les deux pieds dans le prochain millénaire à l'époque de sa sortie par la grâce du fameux effet "bullet time" tant copié depuis. L'autre exploit est d'avoir employé Keanu Reeves dans un rôle en adéquation avec ces capacités d'acteur limitées, il est ici parfait en jeune trentenaire perdu dans son monde d'informaticien limite autiste. Le trio qu'il forme avec un Laurence Fishburne en Maître Kung-Fu qui a la Force, pardon la Foi, et une Carrie-anne Moss toute en cuir (un rêve de geek fan de japanime) est inoubliable. Pour une fois on voit les vrais acteurs (et actrices) prendre part aux combats et porter les coups. Fini les doublures filmées de dos ;-)
On pourra argumenter sans fin sur les messages distillés par le film, la grande force de l'univers Matrixien est de prendre le contre-pied des idées développées dans la SF populaire. Dans Matrix c'est la réalité qui est virtuelle, une façade qui n'a d'autre but que d'asservir l'humanité afin de nourrir des machines. Seul le cyber-espace permet de s'en échapper pour découvrir la vérité. Un habile pied de nez aux poncifs servis par les médias, avec des reportages à la "Ça se discute" sur les jeux vidéo, ce terrible fléau qui plonge vos enfants dans les mondes virtuels. Des personnages marquants comme l'Oracle apporte une petite dose bienvenue de second degré. Le Bad Guy du film est pour moi l'une des créations les plus fortes dans le genre depuis des années : le style impeccable de l'Agent Smith, son lent phrasé (dans la V.O.) accompagnant des speech totalement délirants sur la nature humaine (l'humanité vu comme le "virus" infectant la planète), un vrai régal.