jeudi 27 septembre 2001

The Complete Monty Python's Flying Circus

(TV : 1969-1974) ***** Mega Set 14 DVD (Episodes 1 - 45) Digitally Remastered

Les célèbres Monty Python ont commencé leur carrière TV à la BBC, dans un show nommé le Flying Circus qui contient les sketchs les plus drôles jamais réalisé à la Télé ! Durant 5 années ce groupe d'hurluberlus a posé les bases de l'humour non-sens qui inspirera nombre de comiques dans les 25 années qui suivront.

Sur la quantité de sketchs (chaque épisode dure 30 minutes environ, ce qui fait près de 23 heures de pures conneries), on trouve bien sûr des pertes de régime. Mais il n'est pas une saison qui ne contienne des dizaines de classiques, et je ne peux citer ici de mémoire que les plus célèbres : Ministry of Silly Walks, Dead parrot, Spanish Inquisition, Flying Sheep, Nudge Nudge, The Gumbys, Denis Moore... argl! faut que j'y retourne ;-)
Les Monty ont brisé pas mal de tabous de l'époque (la nudité, le langage, les thèmes abordés) et réussi à associer du comique purement visuel aux références artistiques les plus élitistes. Beaucoup de séquences peuvent donc être lues à différents niveaux et les dialogues sont des délices purs. La structure et la construction générale des sketches est souvent très inhabituelle, avec des introductions en cartoons made in Terry Gilliam, des cassures imprévisibles et, plus important, pas forcément de chute ! Tout cela servi par 6 acteurs nés, aussi à l'aise et crédibles dans des rôles de présentateurs télé que déguisés en femmes (une de leur spécialité). Les Pythonesques Monty ont posé les bases de l'humour moderne, et avec ce coffret vous en avez la preuve en images.

mardi 25 septembre 2001

VALKYRIE PROFILE

Fun 8/10
Technique 8/10
Style RPG Action-Aventure
Infos ENIX / 1 Player / Memory Card 1 Block / Vibration Function Compatible (US)

En attendant les bons RPG sur PS2

Et oui, ne soyez pas surpris de voir un test de jeu PS1 ici, même pour un vieux jeu... En attendant l'arrivée de bons RPG sur PS2 (pas grand chose dans cette catégorie depuis 1 an), il faut trouver quelquechose à se mettre sous la dent, alors on se tourne naturellement vers mamie PS ! Début 2000 sortait la version US de Valkyrie Profile, une nouvelle production des excellents auteurs de Star Ocean Second Story (Tri-Ace). Comme son prédécésseur, V.P. propose des graphismes exemplaires (décors 2D et persos en "sprite"), un univers très original (ici la mythologie nordique, vraiment spécial pour un jeu japonais) et une grande profondeur dans les systèmes de jeu. Bref, voila un jeu qui offre à coup sûr un grand intéret. La "patte" Tri-Ace, les auteurs du jeu, est immédiatement reconnaissable : en surface tout semble très simple, mais lorsqu'on explore un peu les menus et qu'on découvre au fur et à mesure les possibilités offertes, on sent que tout à été pensé pour donner un grand jeu. L'ergonomie et l'interface sont parfaites, sans faute de goût comme on peut parfois en voir dans les productions nippones (enfin les couleurs flashy et le style japanime sont tout de même de mise).
Valkyrie Profile prend pour univers et thème de jeu la mythologie nordique, avec pour personnage central la déesse Valkyrie justement. Cette dernière doit quitter le royaume divin d'Odin et partir vers la terre (Midgare), avec pour mission de trouver des Héros et des Héroïnes capablent de la rejoindre dans les cieux pour combattre un puissant ennemi qui veut utiliser l'arme "Ragnarok" pour détruire la terre. Le prologue, réalisé en dessin animé, surprend : on y trouve la première nouveauté du jeu, les personnages parlent ! On retrouvera cette particularité dans toutes les phases importante du jeu. Certe ce n'est pas la première fois, mais c'est toujours agréable, même si les voix anglaises manquent un peu de conviction. Après une introduction de plus d'une demi-heure, on rentre enfin dans le vif du sujet, avec la visite d'un premier donjon et la découverte de tous les systèmes de jeu qui donnent à VP son style unique.

Liberté controlée...

Oui, ce titre énigmatique signifie que dans V.P. vous pourrez agir comme bon vous semble pour progresser dans le scénario. Cependant les auteurs ont mis certaines barrières pour vous empécher de vous perdre complètement ;-). Le jeu est divisé en chapitre (8 au total), chacun vous donnant un certain nombre de "périodes" à dépenser avant de se conclure par un retour auprès d'Odin pour faire le point sur votre progression. Chaque visite d'un lieu coûte une ou plusieurs périodes. Le but étant pour la Déesse Valkyrie de trouver et de "former" un ou plusieurs héros en vue de la bataille finale, elle doit visiter un maximum d'endroits puis de combattre des ennemis de plus en plus puissants. Les héros ont des caractéristiques "techniques" (attaque, défense, agilité, intelligence...) mais aussi un certain nombre de valeurs humaines (qualités et défauts) que vous pourrez faire évoluer en distribuant des points d'expérience gagnés en combat. Chaque héros verra ainsi sa "Heros Value" progresser grâce à vous pour finalement atteindre le niveau requis pour "partir" pour le royaume d'Odin. Passé l'intro et le prologue, où le contrôle est limité, vous partez directement sur la carte du monde avec Valkyrie et ses deux premiers héros. Toutes les villes sont accessibles mais Valkyrie peut utiliser ses pouvoirs pour connaitre les endroits intéressants, ceci permettant de perdre moins de temps. La carte est en 3D mais les lieux (Villages et Donjons) sont en 2D "plate", c'est-à-dire que vous ne pouvez vous déplacer que "lattéralement" (il n'y a pas de profondeur de champ). Cependant on peut tout de même entrer dans les bâtiments grâce à des menus contextuels. Vous pouvez également sauter et utiliser votre sort de crystal lors de ses déplacements. Ce sort vous permet de "geler" temporairement certains ennemis mais surtout de fixer des crystaux sur les parois pour les escalader (qui a dit "salles cachées" ? ;-).
La limite de temps imposée par le défilement des "périodes" ne sera pas du goût de tout le monde. Elle oblige en effet le joueur à se concentrer sur l'objectif (recruter des héros, les faire combattre pour gagner de l'XP, augmenter leur "Heros Value"). C'est un peu étrange de la part de Tri-Ace, d'autant plus qu'il y a une foultitude d'autres choses à faire, que ce soit dans la récupération d'équipement, l'apprentissage des compétences pour les héros ou la maitrise des combats...

Un croisement idéal entre Action pure, Réflexion et Stratégie.

Les combats, éléments clés de tout RPG japonais, ont été traité d'une manière inédite qui mérite à elle seule tout un chapitre... V.P. adopte le système connu des ennemis visibles à l'écran (à la différence d'un Final Fantasy où les combats sont aléatoires). Lorsque vous entrez en contact avec l'un d'eux, le conflit s'engage. Votre équipe, jusqu'à 4 persos, est gérée grace aux boutons du pad (un bouton est attribué à chaque perso suivant sa position). Vous lancez vos attaques en appuyant sur le bouton correspondant, suivant un ordre déterminé par le "CT" propre à chaque perso (des points d'attente qui diminuent à chaque tour). Simple ? certainement au début, mais le timing est un élément primordial pour vaincre. Suivant le type d'arme employé, un héros mettra plus au moins de temps à frapper l'adversaire, et aussi visera un endroit précis (position haute ou basse). La plupart des adversaires auront la faculté de bloquer une attaque unique, ce qui fait que vous devrez lancer plusieurs de vos héros de manière synchronisée pour qu'ils tapent pratiquement au même instant à des hauteurs différentes. L'enchainement typique sera donc de commencer par votre sorcier (qui met un certain temps pour lancer son sort), puis quelques secondes après un guerrier armé d'une lance à 2 mains et enfin celui portant une simple épée. Les coups arriveront simultanément, garantissant une "Combo" qui fera mal ! Plus vous ferez de "hits" à la suite, comme dans le premier Street Fighter venu, plus vous aurez de chance d'obtenir un "coup fatal" (oui, comme dans Mortal Kombat et ses "Fatalities" ;-). Le concept des "Combos" est la clé pour vaincre les boss. Il permet aussi d'augmenter l'expérience gagnée à la fin d'un combat et surtout de diminuer vos "CT" pour agir plus vite.
Il faut du temps et de la patience pour comprendre toutes les finesses possibles en combat. Des trouvailles relancent sans cesse l'intéret : on apprend de nouvelles techniques d'attaque spéciales, des compétences comme "parer" ou "contre-attaquer" deviennent accessible, etc. A chaque niveau gagné, vous pourrez distribuer un certains nombre de points dans les "Traits" et les "Compétences" des héros. Les "Traits" représentent les qualités et défauts d'un héros (timide, volontaire, suceptible, etc) et sont notés sur un barème d'environ -20 à +20. Le total donne la fameuse "Heros Value" nécessaire pour accéder au royaume d'Odin à la fin d'un chapitre. Les compétences, plus classiques, permettent d'augmenter les caractéristiques de base comme la Force ou l'Intelligence, ou donnent plus de possibilités en combart. On retrouve ici, en version simplifiée, le système de Star Ocean 2nd Story. Passé la confusion des premières heures de jeu, le fonctionnement devient clair et on gère efficacement la tonne de menus qui nous tombe dessus.

Interface claire et nette, la marque d'un jeu Tri-Ace/Enix.

Je l'avais déjà senti avec Star Ocean 2nd Story il y a 2 ans, la qualité est une exigence chez Enix. En espérant que le prochain jeu à sortir sur PS One en version US, le déjà mythique Dragon Quest VII, proposera une interface aussi superbe et sans bavure, on reste admiratif devant l'effort accompli par les auteurs pour proposer un jeu "propre". Chaque menu a été pensé pour offrir le maximum, chaque objet dispose d'une description complète, chaque compétence influe réellement sur le jeu... Les premières heures de jeu sont ardues, vu la profusion d'informations à retenir, mais ensuite on atteint ce qu'on cherche en quelques "clicks". Pour un environnement en "fausse" 3D (vu le mode de déplacement uniquement latéral), on à quand même accès à une carte de chaque village ou donjon très astucieuse (faut le voir pour comprendre ;-). Le gameplay est "nerveux" et l'ambiance originale (les japonais n'ont aucun scrupule à piocher dans toutes les mythologies et les religions des peuples du monde, et ca fait un jeu riche). Pour tout dire, je pensais en avoir fini avec la PS1 après avoir terminé FF9 et les autres productions Squaresoft de l'année 2000. Finalement l'arrivée de la PS2 n'a pas encore totalement tué l'intérêt pour sa vieille soeur, vu le peu de RPG sortis depuis un an dans le "3ème monde". C'est en définitive encore Squaresoft et son FF 10, en janvier 2002 sur PS2, qui lancera véritablement cette console dans le genre "Jeux de Rôle". D'ici là, je vous conseille de faire les boutiques (rayon occaz ;-) pour dénicher des perles comme ce Valkyrie Profile.
Seule la limitation "temporelle" mise sur l'ensemble du jeu peut s'avérer être un handicap car l'amateur hésitera avant d'explorer un route "secondaire". Mais cela donne aussi un tension dans le jeu (il FAUT avancer et aller à l'essentiel, pour ensuite, si on a le temps, se permettre d'essayer d'en voir plus). Même si Enix ne fait pas dans le tape-à-l'oeil comme Square (pas de cinématiques en synthèse, pas d'effets spéciaux vraiment spectaculaires), tout le coté technique reste au dessus de la moyenne, avec une mention spéciale encore une fois à l'interface et à l'ergonomie générale. Les amateurs de jeux de baston pourront sourire lors du déclenchement des "combos" ou des coups spéciaux en combat, tant cela ressemble à un sous-Street Fighter (les héros prononcent même une sentence avant de donner le coup final !). Valkyrie Profile est à ranger dans la catégorie des très bons jeux (vous savez, l'étagère en dessous de la rubrique "chef d'oeuvre" ;-), sortant des sentiers battus et rabachés par Square. Amateurs de RPG qui comme moi êtes passé à coté l'année dernière, foncez dessus aujourd'hui !

samedi 22 septembre 2001

Se7en

(1995 - Réalisé par D. Fincher) ***** Platinium Series (2 Discs)

Un policier proche de la retraite et un jeune fraichement nommé font équipe sur une affaire de meurtre particulièrement sordide. Un homme obèse a été retrouvé mort chez lui, les mains et les pieds ligotés.

Le point de départ laisse craindre un énième "buddy movie", deux flics que tout oppose font équipe face à un serial killer. Tous les clichés volent en éclats grâce aux performances de Morgan Freeman et Brad Pitt, servi par un suspens extraordinaire. Cela donne le meilleur thriller de tous les temps, un scénario implacable, des acteurs divinement justes. Le réalisateur sait privilégier autant le fond que la forme. La vision sordide mais édifiante de notre époque dépeinte dans cette histoire terrible résonne longtemps après dans l'esprit du spectateur, elle atteint son paroxysme dans la discussion finale en voiture entre le jeune flic et le meurtrier sur le chemin qui les mène vers leur destin. De quelque point de vue qu'on se place c'est bien le mal qui triomphe en définitive, même si le méchant est puni.
Le traitement de l'image et du son est parfait : couleurs sublimes, ambiance crasseuse, décors glauques, musique entêtante. Depuis le fameux générique d'intro (tant plagié depuis) jusqu'au dénouement, chaque séquence vous tient en haleine par ses idées et ses plans inoubliables. Evidemment un classique.

mercredi 12 septembre 2001

Voyage au bout de la nuit (Louis-Ferdinand Céline)

L'histoire de Bardamu, alter-ego de l'auteur, son expérience traumatisante de la première guerre mondiale, son exil en Afrique et sa fuite aux Etats-Unis. Il reviendra finalement en France où il exercera la médecine générale dans une banlieue populaire de Paris.


Je ne me risquerai pas dans une critique de ce chef-d’œuvre de la littérature, tout a été dit et de bien meilleure manière. La force de "Voyage" réside dans son style intemporel, son argot imagé qui fonctionne toujours, plus de 70 ans après sa publication, et surtout dans les messages définitifs qu'il nous balance à la face. Une vision désespérée de l'humanité, si cauchemardesque mais tellement vraie. L'étroitesse de certains esprits, la condition humaine misérable dans la guerre comme dans la paix, une société vouée à l'échec quelque soit son système économique et politique, analysés au scalpel du Docteur Destouches alias Céline, dresse un bilan sombre et ô combien réaliste de l'Humanité.