lundi 22 juillet 2002

VIRTUA FIGHTER 4

Fun 8/10
Technique 7/10
Style Combat
Editeur / Langue Sega / Europe
Infos 1 ou 2 joueurs / Memory Card 80 Kb / Compatible contrôle analogique et fonction de vibration



Mon poing dans ta face

Le genre "jeu de combat" est un des derniers bastions du jeu console, et un genre typiquement japonais il faut bien le dire. On a pas trouvé mieux pour se foutre sur la gueule sans risquer une hémorragie interne ou un nez cassé ;-) Pour se défouler il existe une quantité incroyable de séries disponible sur PS2, avec chacun leurs fans déchaînés, que ce soit les Tekken, les Dead or Alive, ou des challengers moins connus comme les "Bloody Roar" (sans parler des jeux de baston "old style" en 2D comme "Guilty Gear X" ou "Capcom vs SNK", qui ont toujours leurs harcore gamers dévoués). Virtua Fighter, le "beat-em all" de Sega, dispose de nombreux atouts et arrive sur PS2 dans son 4e épisode.
Alors que penser de ce nouvel opus ? il existe plusieurs facteurs déterminants pour tout Jeu de Combat, certains étant purement subjectifs, d'autres étant des points techniques précis. Tout d'abord, la prise en main de VF4 s'avère aisée, le jeu à 2 est aussi fun pour les débutants que pour les confirmés. Grâce à plusieurs systèmes de Blocages et de Contres, le syndrome du "joueur bourrin" qui appuie frénétiquement sur tous les boutons et gagne à tous les coups est évité ! Concentration et maîtrise de soi sont les seuls atouts qui doivent prévaloir ! Chaque combattant possède 2 attaques de base (Kick et Punch, à savoir Pied et Poing) ainsi qu'une position "défensive". Cette simplicité apparente ne doit pas cacher le nombre proprement hallucinant de prises de d'attaques différentes pour chacun des 13 combattants disponibles. En enchaînant les touches de direction au pad avec les 3 boutons utilisés, on arrive à plus de 50 coups différents par personnage ! Fort heureusement il n'y a pas trop de manœuvres compliquées comme des arcs de cercle à répétition, et les boutons L1 / R1 / L2 / R2 permettent de configurer des appuis simultanés sur 2 ou 3 boutons, base des combos réussies.

Hagakure-Ryu Jujustu contre Catch

Les styles de combats sont aussi nombreux que les protagonistes. Chaque joueur trouvera, suivant ses penchants ou son humeur, un art martial à son goût. Certain(e)s combattant(e)s sont très connus et existent depuis le début des Virtua Fighter : Shun Di par exemple, le petit vieux toujours légèrement ivre, maîtrise des techniques d'attaques vraiment uniques et tellement poilantes (le fameux "Drunken Kung Fu", littéralement le Kung Fu Bourré ;-). On a toujours droit aux gros costauds comme Wolf Hawkfield, catcheur professionnel, ou Jeffry McWild, sorte de boxeur-lutteur. Mais qu'ils se rassurent, les amateurs de finesse et de légèreté pourront sélectionner Aoi la japonaise et son art "Aiki", ou bien Kage le Ninja... Deux nouveaux personnages font leur apparition dans VF4, le moine Lei Fei, adepte du Shaolin-Ken, et Vanessa Lewis, experte en "Vale Tudo", croisement explosif entre le combat de rue brésilien et le Jiu-Jitsu !
Bref, le temps de maîtriser les 13 disciplines, vous n'êtes pas prêt de vous emmerder. Malgré l'avalanche de coups proposés, de nombreuses possibilités sont laissées pour l'esquive et la garde (haute ou basse), qui annule les dégâts et donne un avantage au défenseur. Enfin il faudra pratiquer énormément avant de réellement contrôler un personnage et en saisir toutes les subtilités.

Outre les traditionnels modes "Arcade" (objectif en solo : battre la super-combattante Dural au 14e Stage !) et "Versus" (2 joueurs : humiliez vos amis ;-), Virtua Fighter 4 offre de nouveaux challenges tout à fait passionnants. Vous pouvez sauvegarder chaque perso et l'entraîner grâce au mode Kumite. Régulièrement vous accéderez à un Stage "Ranking" qui vous permettra, en cas de victoire, de "monter en grade". L'ordinateur vous proposera toujours des adversaires adaptés à votre niveau, et vous pourrez même customiser votre combattant(e) avec de multiples accessoires et vêtements ! Le joueur a droit à des stats très complètes sur son perso, avec des conseils sur ses points forts et faibles (pas assez de blocages, conseils sur les combos, etc).
Un autre système dénommé "A.I." (ça me rappelle un film...) vous donne la possibilité de former un jeune dans le but de le faire affronter tout seul comme un grand les adversaires en mode "Arcade", "Versus" ou "Kumite". Vous apprendrez donc à la jeune recrue de nouveaux coups et enchaînements qu'elle mettra en pratique. Encore plus fort pour les débutants, des sessions de formation sont accessibles pour tous les persos dispos. Dans ce mode, vous serez guidé par l'ordinateur qui vous montrera toutes les tactiques d'attaque et de défense ! Idéal pour ceux qui, comme moi, ont du mal à maîtriser les séquences de boutons qui mènent à la combo ultime !

Un style graphique "propre"

La 3D de Virtua Fighter 4 est très "clean", avec des modèles bien détaillés et des animations fluides. Comme dans les jeux de première génération sur PS2 (années 2000-2002), un gros travail a été accompli sur les visages des persos, très vivants. Pas de folie par contre dans les décors, que je trouve assez "ternes" en comparaison avec les combattants. Certes de multiples animations viennent surprendre le joueur (neige, vent, eau, etc.), mais dans l'ensemble ne vous attendez pas à des paysages super-précis. Certains rings sont "clôturés" mais il est possible de faire exploser ces barrières en y projetant l'adversaire. Toutefois, et contrairement aux épisodes précédents, les sorties de ring ("Ring Out !") sont beaucoup moins fréquentes.
Les modes "Kumite" et "Versus" avec un personnage sauvegardé vous donneront accès à de multiples variantes de costumes et de coloris, ainsi que des accessoires plus ou moins délirants. Le hardcore gamer mettra un point d'honneur à collectionner tous les objets (chapeaux, colliers, lunettes de star !, protections aux bras et aux jambes, style de coiffure, etc.) et à atteindre le grade ultime pour ses combattant(e)s préféré(e)s (10 niveaux en "Kyu", plusieurs "Dan", puis ensuite des titres spécifiques suivant votre style de jeu et vos performances).
L'ambiance sonore est assez quelconque et datée, rien de très original en effet dans les musiques et les sons de la part de l'équipe de Sega-AM2. De même, pas grand chose du coté des menus et de l'ergonomie générale de VF4, tout reste très classique mais cela a le mérite d'être facile et rapide d'accès.

Le fond plus que la forme

Arrivé au 4e numéro, Virtua Fighter se recentre donc sur le gameplay, en privilégiant avant tout le fond par rapport à la forme. Certes ce n'est pas le plus beau des jeux de combats (il semble que les jeux XBox sont un cran au dessus, surtout au niveau des décors), mais il y a plein de petites animations sympas (les feuilles tournoient, le vent fait flotter les vêtements amples...). Finalement qu'attendez-vous de ce type de jeu ? si c'est pour appuyer comme un malade sur tous les boutons et finir le jeu en 2 heures, laissez tomber ! VF4 bénéficie du savoir-faire et de l'expérience de Sega, c'est un jeu de combat "technique". Les auteurs ont inclus beaucoup d'aides pour les débutants et les simples amateurs (mode "training" pour apprendre les coups de chaque perso, mode "A.I." pour faire progresser un perso, mode "Kumite" pour avoir des adversaires à son niveau). Il n'y a pas de grandes cinématiques tape-à-l'oeil pour motiver les joueurs, ni des persos cachés en pagaille avec des coups qui se ressemblent tous. Ici il faudra vous concentrer sur la maîtrise du couple attaque/parade, et votre quête sera de monter en puissance les combattants pour progresser dans le classement Kumite, gagner des items et former votre alter ego à l'intelligence artificielle. La durée de vie s'annonce donc conséquente.
Avant la prochaine génération de jeux de combat qui débarquera à la fin de l'année 2002, Tekken 4 et Soulcalibur 2 en tête, Virtua Fighter 4 est la seule nouveauté du genre pour cet été... A vos Pads, Prêt, Fightez !

mercredi 17 juillet 2002

WARCRAFT III Reign of Chaos

Fun 8/10
Technique 8/10
Style Stratégie Temps Réel
Infos Blizzard / Minimum P II ou AMD Duron / Solo et Multijoueur
Testé sur : AMD Athlon 1800+XP / Windows XP / 512 Mo SDRam / GeForce 2 Titanium 64 Mo / SBlive


Les rois du STR are back !

Qui ne connaît pas Warcraft ? ... bon, les 2 du fond vous sortez. Cet ancêtre du STR (Stratégie Temps Réel) a fait les beaux jours des amateurs il y a de nombreuses années, ainsi que sa suite, le bien nommé Warcraft II. Blizzard, l'équipe qui a créé cette série, a acquis pendant ce temps une solide réputation auprès les gamers : des jeux grands publics, prévus pour toutes les configs et facile d'accès, avec une partie multijoueur solide (voir également la série des "Diablo" et Starcraft).
L'épisode 3 est resté très longtemps en développement, les auteurs étant initialement parti dans un étrange mix entre un STR et un RPG, mais ils sont finalement revenus à un style plus classique. Chez Blizzard on ne fait pas dans l'originalité, on fait dans l'efficace !

Le scénario, élément traditionnellement mineur dans un STR, est ici un peu plus fouillé que d'habitude. Il met en scène les sempiternels Orcs et leur ennemi éternel les Humains. Quinze années ont passées depuis les évènements relatés dans W2, et une paix relative s'est instaurée dans le royaume depuis la victoire des Hommes. Mais aujourd'hui un nouvel adversaire se dresse, menaçant à la fois Orcs et Humains, ainsi que les 2 nouvelles "races" du jeu : les Elfes de la Nuit et les Morts-Vivants. Et oui ! Alors que déjà dans Starcraft Blizzard introduisait 3 peuples avec chacun leur spécificité, avec Warcraft III le joueur aura le choix parmi 4 races très distinctes. Les auteurs ont su tirer parti de leur expérience pour rendre jouable ses 4 camps en reprenant des éléments de leur ancien jeu pour équilibrer le gameplay. Ainsi chaque joueur trouvera son style de jeu dans une des races dispo. Les capacités spéciales sont très nombreuses et en grande majorité utiles : engins volants, magie offensive ou défensive, destruction de bâtiments, furtivité, soins... La plupart peuvent d'ailleurs être mise en mode "automatique" de façon à ce que le joueur se concentre sur les déplacements et les attaques sans avoir à penser à sélectionner chaque unité pour qu'elle utilise ses compétences.

4 peuples, 4 philosophies de la vie.

Les ressources sont limitées à 2 types : Or et Bois, mais vous verrez que chaque camp les exploite de manière différente. Suivant leur mode de vie et leurs préceptes, les peuples ont des avantages et des défauts dans certaines capacités. Les Humains représentent la race "moyenne" en tout. Leur unité "Paysans" est très versatile : elle peut se transformer très rapidement en soldat en cas d'attaque surprise, mais aussi accélérer la construction ou la réparation des bâtiments, et augmenter leur capacité de ramassage d'Or et de Bois. Les Humains ont aussi d'excellentes unités de siège (destruction de bâtiments). Nos amis les Orcs ont quand à eux une excellente force de frappe terrestre ainsi que la capacité unique de "piller" les ressources ennemies en attaquant leurs buildings (L'Or est toujours le nerf de la guerre). De plus leurs propres bâtiments possèdent des "barricades" qui les rendent difficile d'accès pour les combattants adverses.

A l'opposé des Orcs on trouve les Elfes de la Nuit, cette race préfère l'attaque à distance et la magie lors des combats. Ce sont aussi les rois de la furtivité, et leur grande connaissance de la nature leur permet de construire des bâtiments "vivants" qui peuvent, le cas échéant, attaquer et se régénérer. En outre leur unité de ramassage du bois (le "wisp") ne détruit pas les arbres ! Les Morts-Vivants, enfin, reprennent certaines caractéristiques des "Protoss" et des "Zerg" de starcraft. Ils "invoquent" leurs bâtiments mais ne peuvent les construire que sur une surface spéciale qui se génére autour de leurs bâtiments. Leurs unités peuvent ressusciter les combattants ennemis tombés sur le champ de bataille pour en faire des alliés temporaires ou pire, se nourrir des cadavres pour régénérer !

Mon Orc, ce Héros.

Le concept des Héros, déjà présent dans quelques STR du début d'année comme par exemple Battle Realms, est repris dans W3. Il s'agit d'unités spéciales, très balaises, possédant des capacités comme dans un Jeu de Rôle. Il en existe 3 par peuple, et chacune d'entre elle peut monter en niveau au fur et à mesure des combats pour augmenter ses caractéristiques. Ces Héros peuvent vraiment faire la différence en combat, d'autant plus que plusieurs limitations au niveau de la création des unités de combat font que vos troupes se limiteront à une trentaine de combattants maximum.
Un héros pourra donc soigner ses alliés, lancer des sorts d'attaque dévastateurs, augmenter la force ou la défense des unités amies proches, etc... les héros peuvent aussi transporter des objets comme par exemple des potions de vie ou de mana, des sorts de téléportation, j'en passe et des meilleurs. Arrivé au stade ultime, un héros gagnera des compétences hors du commun qui en fera une cible prioritaire pour ses adversaires.

D'autres unités font leur apparition et joue un rôle important : les unités "neutres". Comme leur nom l'indique, elle sont indépendantes des 4 camps jouables et peuvent être utile en plusieurs occasions. Les Bâtiments neutres peuvent contenir des vendeurs d'objets (pour les héros) ou des mercenaires qui viendront combattre à vos cotés contre espèces sonnantes. Les unités neutres peuvent servir également de cible pour "monter" l'expérience du (ou des) héros, et ainsi arriver dans le camp adverse avec une unité plus puissante. Attention cependant, certaines unités neutres gardent des trésors intéressants et sont donc elles-mêmes assez fortes. Heureusement sur certaines cartes vous trouverez des "fontaines" de points de vie ou de mana pour régénérer vos troupes. Ces endroits devraient être jalousement gardés lors des parties multijoueur ;-)
Comme je l'ai dit en intro, Warcraft 3 était originellement conçu comme un STR-Jeu de Rôle, avant de revenir dans le "droit chemin". En mode Solo, il reste quelques traces de ce genre un peu bâtard, comme par exemple des Quêtes secondaires qui permettront au Héros de récupérer des troupes fraîches ou des objets spéciaux. Un journal permet au joueur de suivre l'évolution du scénario, découpé en 4 chapitres (1 par race).

Pour (presque) toutes les config.

Le jeu est passé en "full 3D", ce qui permet au moteur du jeu de s'adapter à pratiquement toutes les configs actuelles (à partir du P2 500 environ). Pas d'inquiétude de ce coté là, votre GeForce 4 flambant neuve ne sera pas beaucoup sollicitée, même avec toutes les options graphiques à fond ! Les décors et les personnages sont assez "carrés", avec un genre plutôt "cartoon". On est loin du style magnifique tout en rondeur de Morrowind, mais finalement ces considérations intéresseront peu l'amateur de STR. Enfin, la présence d'un éditeur de niveau, en version évoluée par rapport à celui de Starcraft, donnera aux plus acharnés la possibilité de créer des cartes multijoueur ou des aventures solo.
Coté Multijoueur, une marque de fabrique de Blizzard pourrait-on dire, tout a été fait pour faciliter les rencontres et offrir aux joueurs des parties selon son niveau et ses envies du moment. Les serveurs Battlenet sont prêts : Duel, bataille à 4 ou plus, création de "clans", tournois, etc... Des modes de jeu inédits font leur apparition : partage de ressources ou d'unités entre alliés par exemple. Un classement des meilleurs joueurs existe (le fameux mode "ladder") et chacun de vos affrontements vous fait gagner (ou perdre) des places selon vos performances. un beta-test de plusieurs semaines a permis aux auteurs d'équilibrer les forces en présence et de limiter les tactiques trop brutales comme le "rush attack" (créer 4 ou 5 unités et attaquer immédiatement le camp adverse).

Warcraft 3 est un produit bien fini (les cinématiques sont superbes), au gameplay éprouvé par un bon beta-test, ce qui lui assurera une grande durée de vie auprès des aficionados. Les autres trouveront plusieurs dizaines d'heures de jeu en solo, et grâce au système de classement "online" amélioré, auront toujours un adversaire à leur taille sur internet. Tout le savoir-faire de Blizzard et son aura auprès des joueurs du monde entier garantie le succès du jeu. Plusieurs idées ont été reprise de jeux récents, comme par exemple Battle Realms avec ses 4 peuples et ses limitations sur le nombre d'unités.

mardi 9 juillet 2002

METAL GEAR SOLID 2 - Sons of Liberty

Fun 6/10
Technique 8/10
Style Action-Espionnage
Editeur / Langue Konami / Europe
Infos 1 joueur / Memory Card 80 Kb / Compatible contrôle analogique et fonction de vibration



Du Métal, du Solide, du Metal Gear Solid

Petit rappel des faits : il y a quelques années je découvrais sur PS1 un jeu d'action réellement incroyable, avec un gameplay fantastique et une réalisation béton... ce jeu s'appelait Metal Gear Solid, et c'était le premier "simulateur" d'action-espionnage. Le concept collait parfaitement aux nouvelles capacités des consoles de l'époque qui nécessitait une représentation de l'univers en 3D. Il bénéficiait en outre de trouvailles tout à fait inédites, comme par exemple une gestion de plusieurs "vues" suivant la position du joueur (dont la fameuse vue de face du héros lorsqu'il se plaque contre une paroi). Ajoutez à cela des dialogues parlés et des combats contre des boss très originaux (je me souviens en particulier du terrible Psycho Mantis qui prenait le contrôle de Solid Snake... il fallait changer le joypad de port pour pouvoir lui échapper !), et vous aviez le meilleur jeu d'action de la Playstation. En 2001 la première génération des "gros" jeux sur PS2 a débarquée (Gran Turismo 3 et Final Fantasy X par exemple), avec à son bord la suite du désormais mythique Metal Gear Solid, j'ai nommé "MGS2 : Sons of liberty". Voyons ce que cette séquelle a dans le bide...

Le scénario de ce nouvel opus constitue en vérité le gros point noir : on annonce fièrement sur la jaquette du jeu le retour du héros "Solid Snake", alors qu'en fait, la très grande majorité du jeu se déroule dans la peau d'un autre agent spécial, le bien nommé jack "Raiden". Celui-ci va devoir infiltrer une plate-forme située en pleine mer, au large d'une grande ville américaine, avec pour mission d'empêcher un mystérieux groupe terroriste de provoquer une catastrophe écologique. L'histoire va subir de multiples rebondissements, un peu trop même, au point que le joueur aura du mal à suivre et à comprendre les motivations de chacun des protagonistes. De très nombreuses séquences cinématiques ponctuent l'évolution de l'aventure, avec le même défaut que dans Final Fantasy X : trop longues et trop fréquentes. Mais cela ne doit pas faire oublier l'essentiel : Metal Gear Solid 2 est avant tout un jeu d'action original. Examinons sa réalisation et les mécanismes de son gameplay...

Le même en mieux

Pour son arrivée sur PS2, MGS2 est tout de suite au niveau question graphismes. La 3D est très "clean", les modèles physiques des persos sont parfaits et les animations sont sans défaut. La réalisation technique fourmille de petits détails craquants, comme par exemple les gouttes d'eau qui s'écoulent sur l'écran lorsque le héros sort de la mer ou la pluie avec ses effets de flou très réussis. Bref, le passage sur PS2 est une totale réussite.
Toutes les fonctionnalités du premier MGS se retrouvent dans la suite : le Codec (radio ultra miniaturisée pour entrer en contact avec le Colonel, ou pour activer les sauvegardes), le détecteur de mouvement, le mini-radar, et bien sûr toutes les armes, du simple "lance-fléchette" au lance-missile ;-) . Mais ne vous y trompez pas ! Malgré la possibilité qui vous est offerte de dézinguer à tout va, le jeu récompensera les joueurs habiles, rapides et précis. En effet dès le commencement d'une nouvelle partie un menu vous demande de préciser le niveau de difficulté souhaité. Comme dans le N°1, MGS2 a une courte durée de vie (sûrement entre 15 et 20 heures) mais avec un "replay value" élevé. Suivant vos performances pour finir le jeu la première fois, vous aurez différents bonus lors des parties suivantes. Pour ma part je préfère quand même un jeu plus long avec toutes les surprises incluses dès le début !

L'ami Jack "Raiden" peut toujours effectuer moult mouvements dignes des meilleurs films d'action : ramper dans les conduits, attirer les ennemis en faisant du bruit, se glisser discrètement derrière eux pour les saisir et les assommer, mais aussi à présent se suspendre le long d'une balustrade pour échapper à la vigilance des gardes ou encore se planquer dans les placards !
L'intelligence des soldats et des boss a été améliorée : lorsqu'ils vous repèrent, ils ont d'abord le réflexe immédiat d'appeler du renfort par radio (et d'ailleurs vous pouvez la shooter si vous êtes assez rapide et précis !). Ensuite ils ne restent pas longtemps dans votre ligne de mire et tentent de vous prendre à revers si vous restez trop longtemps dans la même cachette. Bref les séquences "exploration" sont chaudes et intenses. Enfin les auteurs ont conservé le système des clés "pass" pour accéder aux différents bâtiments du jeu, de nombreuses portes seront donc fermées au début de votre périple et vous devrez revenir sur vos pas une fois que vous aurez acquis les précieuses cartes d'accès.

Un souffle épique, mais trop de bla-bla !

Comme je l'ai signalé plus haut, le seul problème, mais de taille, de cet épisode de MGS concerne les très nombreuses coupures "cinématiques" dans le jeu. Lors des premières heures, on ne peut pas jouer 10 minutes sans être interrompu par une séquence : le colonel nous appelle, un nouvel ennemi fait son apparition (et nous gratifie d'un speech de 3 minutes ;-), un allié donne son avis sur la suite des opérations... cela va même jusqu'à l'ex-fiancée de Raiden qui lui parle de ses problèmes sentimentaux ! En pleine mission ultrasecrète, ça fout un peu la honte au héros ! On est loin du grandissime Snake dans MGS1, le solitaire pur et dur qui envoyait balader même ses supérieurs ;-) . A trop vouloir en montrer, on finit par décourager le joueur chers amis de chez Konami.
Heureusement si on veut bien passer outre cet aspect négatif, on est bien en face d'un des meilleurs jeux d'action pour PS2 pour l'année 2001. Le design général du jeu est vraiment bien pensé, vu le nombre de possibilités offertes pour les déplacements, et tout devient intuitif après quelques dizaines de minutes de jeu. Une aide "en ligne" est disponible dans le jeu pour connaître tous les mouvements possibles (car le manuel n'explique pratiquement rien), ainsi que des centaines de pages texte expliquant en détail tous les sujets auxquels il est fait allusion dans l'aventure.

Ce "Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty" est en acier trempé ;-) Je reste étonné devant la maîtrise technique atteinte par les programmeurs, et ce dès leur première réalisation sur PS2 (ça promet pour la suite !). Les amateurs de grands spectacle seront servis, les hardcore-gamers trouveront un challenge à leur hauteur (essayer de finir le jeu en mode "hard"), et tous les possesseurs de PS2 devrait tenter l'aventure.





Jeu fini :
Moins de 15 heures pour finir MGS2 (et certainement moins de 10 pour les professionnels ;-), autant dire que cet épisode ne brille pas par sa durée de vie. C'est d'autant plus vrai que près d'un tiers du temps est consacré aux cinématiques qui racontent le scénario... et quel scénar ! Je n'ai jamais vu une aventure aussi alambiquée, et pour tout dire on cesse de suivre l'histoire après le 40e rebondissement bidon concocté par les auteurs. Contrairement à MGS1, les boss sont plutôt ternes, voire grotesques (ce "Fatman" qui fait du roller, ce "Vampire" immortel caricatural, le pauvre cow-boy "Ocelot" avec son bras greffé... baahhh). Bref je suis réellement déçu par tout cela. Il reste le gameplay au top niveau (le fan du jeu pourra rejouer pour récupérer les "dog tags" de tous les soldats) et la réalisation technique solide (snake ? ;-). Les leçons de morale des auteurs du jeu pendant des heures sont réellement très gonflantes et assez convenues ! L'aventure part dans tellement de directions que l'on se perd (mélange de X-Files, Film d'espionnage à la Jack Ryan, Rambo, Matrix, James Bond, Mission Impossible... et "La Boom" pour la romance entre Raiden et sa copine ;-)). S'il-te-plait monsieur Konami, quand je met un jeu dans ma PS2, c'est pour JOUER, quand je veux voir un film, je met un DVD ;-)