mercredi 22 décembre 2004

Splendeur et gloire des Deschiens

(TV - 2004) *** Edition Objet Culte (2 DVD)

Le quotidien mis en scène de quelques personnages atypiques, des français pas nécessairement "moyens". Monsieur Morel et sa fromagerie, Monsieur Saladin et son Gibolin, mon gars Bruno Lochet, la Yolande, Tonton Duquesne et tous les autres. Leurs joies, leurs peines, leur boulot, leurs amours, leur famille...

Le troupe des Deschiens a débarqué dans le désormais cultissime show TV "Nulle Part Ailleurs" au milieu des 90's (elle reviendra même pour une saison en 2002). Les Deschiens apparaissaient alors totalement décalés, en caricature outrancière d'une France profonde faite depuis une émission ultra parisianiste. Quelques tristes figures montaient au créneau pour dénoncer cette moquerie des "vrais" gens. Et pourtant, connaissant bien le sujet puisqu'ayant vécu les vingts premières années de ma vie parmi quelques "Monsieur Morel" et "Yolande", je peux dire que malgré le trait forcé je n'ai jamais ressenti aucun mépris ni désamour dans ses scénettes Deschienesques. Au contraire une justesse et une vérité se dégage de la plupart des portraits, en plus d'une drôlerie féroce sur une certaine mentalité franchouillarde.
Ce best-of propose un bon survol du style "Deschiens", avec une large part accordée à l'emblème François Morel. Tour à tour patron paternaliste de sa PME exportatrise de Chafouettes et de Michachons, animateur de ses célèbres "3615 code qui-n'en-veut", père de famille désespéré de sa progéniture, ou présentateur de vibrants hommages karaokesques aux grands chanteurs nationaux (Cloclo, Gainsbarre, Aznavour…), l'ami Morel incarne l'esprit Deschiens. On constate tout de même, dix ans après, qu'il "écrase" un peu ses partenaires dont on aimerait parfois plus entendre le son de la voix. Je garde pour ma part une tendresse infinie pour Bruno le souffre-douleur (le Sarthois qui encaisse tout, les baffes ou le boudin noir au chocolat) ainsi que M. Saladin, génie comique qui fait mouche aussi bien en vieille dame guindée qu'en maître es-Gibolin à moitié pété. Une délicieuse tranche de "France d'en bas" bien avant que cette expression méprisante n'apparaisse. Ouaf !

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