jeudi 27 octobre 2005

Ray

(2005 - Réalisé par T. Hackford) *** Edition Collector 2 DVD

La vie de Ray Charles, grand musicien et chanteur de Blues.

Le début du film laisse craindre une réalisation clipesque, heureusement passé l'intro on entre dans le vif du sujet. Et plutôt que de suivre une chronologie stricte le réalisateur alterne intelligemment les flash back sur les drames qui parcourent le destin de l'artiste. La vie de Ray Charles Robinson est un vrai roman tragique qui explique toute sa musique. Enfant, il assiste, impuissant, à la noyade de son frère, puis la maladie emporte peu à peu sa vue. Plus tard on ne nous cache rien de ses deux grandes addictions d'adulte : la drogue et les femmes.
L'homme devra bien entendu lutter contre le racisme dans cette amérique des années 50, mais le fera d'une manière intelligente (on le constate dès la première séquence, lorsqu'il attend le bus). Pour finir on nous montre aussi un businessman avisé qui inventera un style musical osé pour l'époque (mélangeant Gospel et Blues) et n'hésitera pas à quitter sa maison de disque historique quand un meilleur deal se présente. C'est l'un des pionniers dans ce domaine, étant le premier à obtenir de garder ses masters. Bref Ray Charles, disparu en 2004 après avoir collaboré au film, était réellement un grand monsieur de la musique, et son souhait d'avoir laissé une trace dans l'Histoire par ses chansons est accompli.

Jurassic Park - Coffret Ultimate Edition (2005)

Jurassic Park - Coffret Ultimate Edition (2005) : Jurassic Park (1993 - Réalisé par S. Spielberg) ***** + Le Monde Perdu: Jurassic Park (The Lost World : Jurassic Park - 1997 - Réalisé par S. Spielberg) *** + Jurassic Park III (2001 - Réalisé par J. Johnston) ** + DVD Bonus (2005)
4 DVD

Jurassic Park : Les archéologues Alan Grant et Elie Sattler ont la surprise de voir débarquer sur leur site de recherche le milliardaire John Hammond. Ce dernier, qui finance leurs fouilles, leur propose de visiter et d'approuver un parc d'attraction d'un genre nouveau.

Le renouveau du film d'aventure épique en ce début des 90's. Basé sur une histoire passionnante, Jurassic Park gagne un petit supplément d'âme grâce au savoir-faire de tonton Spielberg. L'excellent Sam Neill est parfait en Alan Grant obnubilé par son boulot et négligeant les appétits maternels de sa fiancée. L'ami Jeff Goldblum en docteur "chaoticien" arrive en quelques phrases à faire passer des concepts hallucinants, tout en gardant sa nonchalance cool. Le casting n'est donc pas sacrifié aux effets spéciaux.
Mais le clou du spectacle reste bien sûr l'apparition sur l'écran des dinosaures, surtout que le réalisateur garde ses cartouches en ne les montrant que progressivement jusqu'au climax du film, l'attaque du T-Rex. Mêlant habillement vieilles techniques (maquettes géantes) et effets spéciaux révolutionnaires (images de synthèse), les monstres prennent vie et imposent leur présence bruyamment. Intense, inoubliable.

Le Monde Perdu: Jurassic Park : Quelques années après les événements tragiques ayant eu lieu dans son parc d'attraction dinosauresque, John Hammond reprend contact avec le scientifique Ian Malcolm. Il lui propose de joindre une équipe chargée d'explorer une île proche de l'ancien parc, le fameux site "B". Malcolm finit par accepter lorsqu'il apprend que sa fiancée est déjà sur place.

Qu'est-ce-qui a pu pousser Spielberg à signer cette suite poussive ? Le scénario est très mince et l'action n'est qu'une simple redite du premier épisode. On glisse sur les incohérences (on nous avait expliqué dans le 1 que sans assistance humaine les dinos étaient génétiquement programmés pour mourir en quelques jours) et les personnages fades (le méchant businessman, le chasseur bourru, l'écolo niais).
Seulement les séquences d'action posent aussi problème. Certaines contiennent suffisamment d'adrénaline (l'attaque du couple de T-Rex sur le van) mais d'autres sont franchement risibles (le T-Rex qui se prend pour King Kong en vadrouille à San-Diego). Le personnage de Jeff Goldblum perd sa cool attitude et rentre dans le moule du héros classique et chiantissime. Sa copine se barre sans le prévenir pour prendre des photos de dinos (bonjour la girlfriend !) et sa fille fait des barres parallèles pour se débarrasser d'un vélociraptor ! J'en ris encore, de pitié.

Jurassic Park III : Huit ans après avoir survécu au parc Jurassic, Alan Grant est contacté par l'homme d'affaire Paul Kirby pour effectuer une mission de reconnaissance de l'île aux dinos. Il s'agit d'un simple survol du site "B" en avion, en échange du financement futur des recherches de Grant. Kirby cache en vérité un lourd secret.

Un dernier épisode commercial pour faire une trilogie. Malgré le retour de Sam Neill et la présence de l'impeccable Willliam Macy (souvenez-vous de lui dans Fargo) en Paul Kirby, le scénar tient sur un timbre poste plié en deux. Les dinosaures déferlent, ils sont plus gros, plus intelligents, mais n'étonnent plus personne. On essai en prime de nous faire croire qu'ils sont civilisés, les raptors épargnent même leur proie ! Bref, c'est du foutage de gueule.
Aucune invention dans la réalisation, sauf peut-être la courte scène dans la carcasse de l'avion, aucune pêche dans le tempo du film. Cette fois je ne ris plus jaune comme dans le N°2, je hurle à l'escroquerie (et puis je prends mes petits cachets roses pour me calmer). Remboursez !

vendredi 14 octobre 2005

Dieudonné : Mes excuses

(Spectacle - 2005) ***

One-man show écrit en réaction à "l'affaire" Dieudonné qui a agité les médias en 2004.

Rappelons tout d'abord les circonstances dans lesquelles ce spectacle a été créé : une réaction de l'artiste face à la tempête médiatique déclenchée par ses propos. Des extrémistes religieux s'en sont pris au public à Lyon suite aux déclarations de Dieudo sur l'état d’Israël (il faut dire qu'il en avait mis une bonne couche, en plus du fameux sketch du Rabbin nazi joué à la TV). Le résultat : un show annulé à Paris qui donnera finalement lieu à "Mes Excuses". Dieudo en avait déjà pris plein la tronche lorsqu'il s'était présenté aux élections en 2002 (voir son recueil de lettres anonymes qu'il a publié par la suite) et on le taxe ensuite stupidement de racisme anti-juif. 
Dire que Dieudo règle ses comptes est un euphémisme ;-) Dès l'intro il se caricature en esclave, fouetté et implorant le pardon au "peuple élu". Le ton est donné lorsqu'il se relève d'un magnifique bras d'honneur. Pendant toute la première heure de son show Dieudo ne parle que de son "affaire". Il n'incarne aucun personnage, si ce n'est le sien, et donne sa vision des événements qui l'ont banni des médias Français, à de rares exceptions près. Le problème est que toute cette première partie ne montre pas un Dieudo au mieux de sa forme : des gags pour la plupart recyclés de son show précédent dans une ambiance de meeting politique qui met franchement mal à l'aise. Cela lui donne au moins l'occasion de mettre en avant son combat pour la reconnaissance de l'esclavage et du pillage de l'Afrique pendant des siècles.
Heureusement la seconde moitié du spectacle, à partir de l'hommage à Nougaro, repart sur un 2e degré salvateur que l'auteur a toujours maîtrisé à la perfection. Ne manquez donc pas les sketchs du Débat TV et de l'Association des Racistes Anonymes, ça c'est du Dieudo comme on l'aime.

jeudi 6 octobre 2005

Terminator 2: Judgment Day

(1991 - Réalisé par J. Cameron) ***** The Ultimate Edition DVD

En 2029 l'humanité est proche de remporter une victoire définitive sur Skynet et ses Cyborgs. Les machines envoient donc un nouveau Terminator dans le passé pour éliminer, enfant, le futur chef de la résistance, le fils de Sarah Connor. La résistance parvient à envoyer un protecteur pour le jeune John.

A mes yeux M. James Cameron réalise avec ce T2 version longue son plus grand film à ce jour (évidemment beaucoup préfèreront Titanic). Il joue toujours sur le fil improbable des paradoxes temporels, mon régal, même si le point de départ est bancal : pourquoi les machines ne tentent-elles pas de tuer Sarah plus jeune ?) L'histoire offre un rôle incroyablement dense à Linda Hamilton tout en réussissant à trouver un rôle de gentil pour Schwarzy, avec au passage un petit foutage de gueule pour la censure (la scène où le gamin fait promettre au Terminator de ne tuer personne). Le Bad guy Robert Patrick en T-1000 est un concept génial seulement possible avec les nouveaux effets de morphing (une révolution en ce début de 90's), les affrontements entre les deux cyborgs sont proprement dantesques.
L'habillage général du film est aussi une grande réussite, du bleuté glacial de l'hôpital psychiatrique à l'étouffant final dans la fonderie, sans oublier la séquence ultra réaliste et cauchemardesque de fin du monde nucléaire apocalyptique. A noter que cette version "Ultimate" correspond à la version longue jamais vue en salle, plusieurs séquences sont ajoutées dont une mémorable dans laquelle vous verrez le Terminator effectuer une tentative de sourire.