vendredi 16 décembre 2005

Charles Chaplin - Coffret "mk2"

Coffret "mk2" Charles Chaplin (2004) : Le Cirque (The Circus - 1928 - Réalisé par C. Chaplin) **** + Les Lumières de la Ville (City Lights - 1931 - Réalisé par C. Chaplin) ***** + Monsieur Verdoux (1947 - Réalisé par C. Chaplin) ***
5 DVD

Le Cirque : Un vagabond erre dans une fête foraine. A la suite d'un quiproquo il tente d'échapper à la police et se retrouve au beau milieu de la piste du cirque en pleine représentation.

Comme pour "La ruée vers l'or", "Le Cirque" met en scène Charlot dans un rôle burlesque. Les gags s'enchaînent même dans la romance du vagabond avec la fille du patron du cirque. L'essentiel reste donc axé sur l'humour, les séquences comiques sont légions et toujours inattendues, avec des trouvailles visuelles (le palais des glaces, Charlot le funanbule attaqué par des singes) et des audaces de mise en scène (dans la cage du lion !).
Le réalisation du film fut très éprouvante pour Chaplin, professionnellement (décors détruits par un incendie) et personnellement (divorce du comédien). Mais rien ne transparait évidemment, le final nous montre d'ailleurs le vagabond reprenant sa route, seul, vers l'horizon. A noter que le DVD propose une scène inédite incroyable dans ses bonus, l'affrontement avec un boxeur dans un restaurant. On voit Charles Chaplin construire petit à petit ses gags devant la caméra, un document subjuguant.

Les Lumières de la Ville : Un vagabond est délogé de sa confortable couche lorsque les autorités inaugurent la statue où il a élu domicile. Il erre ensuite dans la grande ville et tombe sur une jeune fleuriste aveugle.

L'ultime apparition du Charlot muet "traditionnel" est aussi l'une des plus émouvante. C'est la dernière fois que nous voyons le personnage du vagabond poétique sur l'écran, avant qu'il ne prenne sa dimension politique dans les films suivants. A partir d'une histoire très simple Chaplin monte lentement son intrigue jusqu'au dénouement magnifique de justesse, d'une puissance émotionnelle rarement égalée. Sublime mélancolie et bonheur total.
Entre temps il nous offre d'excellents gags comme à son habitude, notamment lors du repas au restaurant avec le millionnaire, et culminant lors des scènes chorégraphiées du combat de boxe.

Monsieur Verdoux : Henri Verdoux tente de survivre dans le monde en crise des années 30. Son licenciement brutal entraîne sa décision de séduire de riches veuves pour les tuer froidement, et ainsi gagner facilement l'argent nécessaire à sa petite famille.

Calqué sur l'affaire Landru auquel Chaplin emprunte l'histoire et le mythe, Monsieur Verdoux est une charge cynique contre ses "temps barbares" traversés dans la décennie précédent le film. L'innocence de Charlot est perdue à jamais, Chaplin incarne un personnage froid et calculateur, dont la seule motivation est de sauver sa femme handicapée et son petit garçon. Comme un professionnel du crime il cherche sans cesse à améliorer ses méthodes de séduction et de meurtre, et se justifie en comparant sa petite "performance" aux horreurs de la guerre à grande échelle.
Étonnamment Chaplin montre des femmes mures vraiment pas à leur avantage, aigries ou grandes gueules vulgaires. Le raffiné Verdoux n'a aucun mal ni aucun remords à les supprimer. Le film traîne malheureusement un peu en longueur et certains passages sont un brin verbeux, mais l'humour noir qui transpire de nombreuses scènes est un véritable régal.

mercredi 14 décembre 2005

THE MOVIES

Fun 7/10
Technique 8/10
Style Simulation de Studio de Cinéma
Infos Lionhead / Activision
Minimum Pentium IV 1,5 Ghz ou AMD Athlon 2000
Solo
Testé sur : AMD Athlon64 3200+ / 1 Go DDR Ram / GeForce 6600 GT TDH Extreme (128 Mo) / Chipset NForce4 / Windows XP SP2


Hollywood, me voila !

Gérer un studio de cinéma, le rêve de tous cinéphiles. Construire des décors gigantesques, inventer des histoires abracadabrantesques, gérer ses acteurs à l'égo boursouflé et refaire la plastique des actrices, rechercher de nouvelles technologies qui éblouieront les spectateurs, dire le mot magique "Action !" et surtout, gagner plein de pognon. Quel bonheur ! Les amis de Lionhead, déjà responsables des originaux "Black & White 2" et Fable, nous proposent aujourd'hui de prendre la tête d'un de ses Studios dans un jeu mélant gestion (voire micro-gestion), stratégie et fun total. Pourquoi personne n'y avait pensé avant ? C'est la première question qu'on se pose lorsqu'on découvre cette simulation atypique et très prenante. Le concept est tellement génial et la durée de vie quasi-illimitée.
Le monde du cinéma implique beaucoup de corps de métier différents, et "The Movies" vous plonge à la fois dans le management pur (aspect économique et gestion du personnel) et la pratique (réalisation de films). Mais contrairement aux autres simulations ou "God Games" (Sim City, Civilization) le jeu de Lionhead a le bon goût d'introduire des notes d'humour et de garder un rythme haletant. En mode "Histoire", le plus intéressant, vous débutez votre périple en 1920, le début de l'ère des studios hollywoodiens justement. Vous avez un peu plus de 80 ans pour faire votre trou dans l'univers féroce et sans pitié des créateurs de rêve sur pellicule. Votre petit pécule de 150.000 dollars vous permet de recruter différentes catégories de personnel et de construire les premiers bâtiments indispensables au démarrage de votre folle aventure.

Le "Staff Office", seul building présent au début, est l'endroit où vous recrutez les constructeurs et les nettoyeurs. On découvre alors une interface très intuitive, l'environnement est en 3D au look "isométrique", avec possibilité de zoomer d'une vue aérienne au plus près des personnages. On déplace sa souris, on "saisi" les personnes (comme dans "Black and White") pour les déposer sur des zones d'action clairement identifiées. Par exemple dans le "Staff Office" on prend un chômeur qui attend à l'entrée du bâtiment et on le pose sur la zone "Builder" pour l'engager en tant que constructeur. Une fois les gars du bâtiment engagés, il faut immédiatement leur faire bâtir un "Stage School", le lieu où vous formerez vos acteurs/trices principaux, vos réalisateurs/trices, et les extras (pour les acteurs non-stars !), ainsi que le "Crew Facilitie", l'immeuble de recrutement des techniciens (caméramans, preneurs de son, etc). Enfin les deux derniers buildings concernent le Casting et la Production, respectivement pour attribuer les rôles suivant vos scripts et gérer la sortie de vos films. Ouf, la mise en place est terminée, place au fun ;-)

Des débuts difficiles

Nous sommes en 1920, à l'aube de l'art cinématographique de masse. Vos moyens sont très limités évidemment, équipe réduite, une seule ch'tite caméra, du noir et blanc crapoteux et pas de son, un scénar simplet qu'on vous donne. Mais rapidement on entrevoit tout le potentiel de "The Movies", il va falloir gérer vos Stars, suivre l'évolution technologique et proposer des films en adéquation avec les attentes du public (selon 5 genres : Comédie, Action, Horreur, Science-fiction et Romance). Il faudra aussi investir dans un "Script Office" et engager des scénaristes, un centre de recherche technologique avec des scientifiques, un building de mode pour habiller et maquiller vos Stars. Et puis bien sûr, fabriquer les décors dans lesquels seront tournés vos chefs-d'oeuvres. Damned, y'a du taf !
Vos Stars réclament une attention de tous les instants. Elles sont motivées par leurs envies (boisson, bouffe, look vestimentaire, physique, prestige, salaire, etc) et doivent être chouchoutées comme il se doit. On les relook, on leur offre un "trailer" (caravane) luxueux qu'on décore de mille accessoires pour qu'elles se détendent, les pauvrettes ;-) Lorsqu'une Star tourne elle acquiert de l'expérience dans le genre du film, ainsi au fil des tournages on peut spécialiser telle actrice dans les rôles romantiques ou tel réalisateur dans les films d'horreur. Ceci est valable pour tous vos employés, du balayeur au scénariste en passant par le chercheur, plus ils bossent plus ils gagnent d'expérience et donc plus ils travaillent vite et bien. Il faut aussi penser au bien-être de toutes les personnes travaillant dans l'enceinte du Studio en implantant des snacks et des toilettes publiques facilement accessibles, l'aménagement de l'environnement et sa décoration sont très importants.

Tous les 5 ans se déroule une cérémonie de remise de prix, dans le style "Oscars". Votre studio est noté sur divers critères, classement au box-office, traitement des artistes, toujours en compétition avec de plus en plus de concurrents au fil des années. Si vous parvenez à ramasser les précieuses statuettes vous gagnerez divers bonus qui boosteront votre Studio : décors inédits, moral des Stars améliorés, nouveaux costumes, etc.
Lorsque vos poulains (et pouliches) commencent à vieillir ou à trop picoler, direction la chirurgie esthétique ou la clinique de désintox' ! Et oui on est comme ça quand on est un magnat du cinoche, on plaisante pas avec la marchandise ;-) Comme il faut aussi que vos petits protégés s'amusent, on peut se divertir en les faisant se rencontrer dans le carré VIP du bar. On prendra alors soin de glisser un photographe qui immortalisera la scène pour la presse. Quand je vous dis qu'il y a toujours quelque chose à faire !
Graphiquement le jeu propose une 3D un brin "carrée", à cause de la représentation isométrique. Mais vu le nombre de personnages qui peuplent l'environnement après quelques heurs de jeu, on pardonne aisément aux auteurs. Les animations sont géniales, on peut deviner les sentiments des artistes rien qu'en les regardant ! Incroyable, isn't it ? Quand un film se tourne on voit tout ce petit monde s'affairer autour des décors, mettre en place la caméra, on peut zoomer à l'intérieur de chaque scène au plus près des émotions ;-)

Deux jeux en un

La partie gestion, déjà très amusante, ne représente pourtant que 50% de "The Movies". Lorsque la technologie le permet le joueur accède aux bâtiments de création de films. Là on découvre des possibilités quasi illimitées en matière de délire scénaristique, montage, doublage. Un vaste choix de scènes autorise à peu près toutes les audaces (dans la limite des 5 genres représentés, of course). On peut choisir ses costumes, gérer les mouvements de caméra, ajouter des effets spéciaux, créer ses propres dialogues, puis exporter le tout pour partager son court métrage avec la communauté de joueurs. Pour l'amateur éclairé n'ayant aucune notion de réalisation on prend alors conscience de l'incroyable difficulté de tourner un film ! Chapeau bas mesdames et messieurs les réalisateurs ;-)
"The Movies" peut être joué comme une simulation pure car le joueur peut totalement faire confiance aux scripts générés par ses scénaristes et à ses réalisateurs. Le but sera alors de propulser puis de maintenir votre Studio au firmament.

Inversement les fanas pourront directement sélectionner l'option "Sandbox" qui évite toute la partie gestion pour se concentrer sur la réalisation de leurs petits films. Un programme à part entière, le "StarMaker", permet en outre de créer physiquement de toutes pièces ses artistes, puis de les importer dans le jeu. Le souci du détail est très poussé, on peut imaginer n'importe quel personnage connu et l'intégrer, à vous le père Depardieu ou madame Belluci ! Ensuite grâce à l'office "Advanced Movie Making" on bricole son délire. Plusieurs tutorials sont inclus pour aider le néophyte, heureusement car l'entreprise est gigantesque ! On sélectionne des plans courts, classés selon divers critères : genre, nombre de persos impliqués, intension de la scène (déplacement, action, explication, etc), les sentiments des acteurs. On peut varier les costumes, l'éclairage, les accessoires, bref, des heures de jeu. Et après avoir sué sang et bière on en sort un remake de "L'Attaque de la Tarte Tatin Maléfique", grand mélo sentimental avec des zombies et un enfant qui pleure (parce qu'un enfant qui pleure, ça fait toujours recette ;-).

Cette nouvelle production Lionhead est certainement le meilleur jeu de gestion de cette année, tellement original comparé aux suites avec lesquelles on nous sature de nos jours. Certes "The movies" a aussi ses limites, notamment de méchants ralentissements dès que vous commencez à étaler vos contructions et une replay-value qui s'effiloche lentement en mode "Story". Mais si vous êtes un passionné de "God Game" et que malgré leurs grandes qualités les autres jeux du style ne vous ont pas emballé (Civilization IV par exemple), croyez-moi "The Movies" est le nouveau représentant des jeux que j'appelle les "vortex temporels". On commence une partie à 20h30, à 3 heures du mat' on y est encore !

dimanche 4 décembre 2005

Woody Allen - Coffret Collection 3 (2005)

Coffret Woody Allen - Collection 3 (2005) : Bananas (1971) *** + Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, sans jamais oser le demander (Everything you always wanted to know abour sex, but were afraid to ask - 1972) **** + Woody et les Robots (Sleeper - 1973) *** + Guerre et Amour (Love and Death - 1975) *** + September (1987) ** + Crimes et Délits (Crimes and misdemeanors - 1989) ***
6 DVD

- Bananas : Pendant que la république de San-Marco vit un coup d'état spectaculaire, à New-York Fielding Mellish drague nonchalamment une jeune enquêtrice venu le sonder à domicile. Le début d'une grande aventure pour Fielding.
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, sans jamais oser le demander : Sous la forme de court-métrages, quelques réponses comico-métaphysiques aux questions fondamentales que chacun se pose sur le sexe. Est-ce que les aphrodisiaques fonctionnent ? Qu'est-ce qu'un pervers sexuel ? Que se passe-t-il pendant l'éjaculation ? etc...
- Woody et les robots : Miles Monroe, restaurateur et joueur de clarinette, se réveille 200 ans dans le futur après avoir été congelé. Il découvre un monde hyper-technologique peuplé de robots à tout faire, et devient malgré lui l'enjeu d'une lutte de pouvoir.
- Guerre et Amour : En pleine guerre Napoléonienne, le russe Boris Grushenko doit faire un important choix moral : défendre son pays ou se marier pour fuir les combats ? Courageusement il choisi la seconde option, mais il n'est pas au bout de ses peines.
- September : Une réunion de famille de week-end, entre une mère égocentrique, son mari effacé et leur deux filles trentenaires. La présence d'un invité, un écrivain dont l'une des deux soeurs est amoureuse, va dévoiler les tensions sous-jacentes.
- Crimes et Délits : Le Dr Rosenthal, ophtalmologiste réputé et père de famille comblé, voit sa vie toute entière remise en question lorsqu'il reçoit un courrier de son amante, menaçant de tout révéler à sa femme.

Dans la série de trois coffrets regroupant l'œuvre immense de Woody Allen, ce cinéaste à part au style inimitable et à la puissance de travail phénoménale (depuis 1973, il réalise quasiment un film par an), le 3e opus regroupe principalement ses débuts au cinéma. Ses premiers films sont des comédies potaches, mais avec cette touche "Allenienne" particulière, ce sens du timing humoristique qui donne toute l'efficacité des dialogues et le sel des situations. Seul "September" dénote un peu dans ce survol de la part humoristique d'Allen, s'agissant d'un drame inspiré des mélos français (un brin lourdingue, d'ailleurs, comme un hommage d'Allen aux pires productions françaises du genre).
De Bananas à Sleeper on sent toute l'influence de Chaplin sur les gags visuels des films. Le test du bureau à exercices physiques d'Allen dans Bananas rappelle incontestablement la machine à déjeuner de Chaplin dans "Les Temps modernes", ou encore les mimiques de Woody déguisé en robot font référence aux gags muets de Charlot. L'auteur ajoute toute sa science de la répartie héritée de ses années de Stand Up Comedy, avec des dizaines de bons mots par films qui font qu'on les revoit avec plaisir. Un peu vieillot évidement, mais savoureux.

vendredi 2 décembre 2005

La Grande Vadrouille - Le Corniaud - Coffret (2002)

Coffret La Grande Vadrouille / Le Corniaud (2002) : Le Corniaud (1965 - Réalisé par G. Oury) 2 DVD ***** + La grande Vadrouille (1966 - Réalisé par G. Oury) 2 DVD ***** + Documentaire "Gérard Oury - Il est poli d'être gai" (2002)
Édition limitée 5 DVD

Le corniaud : Un innocent parisien part en vacances en Italie au volant de sa modeste 2cv. A peine sorti de son quartier il est percuté de plein fouet par une imposante berline qui atomise son auto. En guise de dédommagement le propriétaire, un industriel nommé Saroyant, propose alors au malheureux un voyage en Cadillac depuis Naples. Sous cette offre à priori charitable se cache en vérité une immense escroquerie.

Un duo parfait, un scénario astucieux, un réalisateur inspiré. Bourvil en benêt sympathique face à un De Funès sournois et méprisant, la recette parait évidente et pourtant il aura fallu attendre que le jeune Gérard Oury y pense pour qu'un grand classique de la comédie française voir le jour.
Des scènes cultes quasi-muettes de fufu (la douche, un grand moment dont je n'arrive toujours pas à me lasser ;-) aux rendez-vous amoureux ratés d'André Bourvil, on trouve la palette complète de cet humour bon enfant de la France des années 60. Toute une époque.

La Grande Vadrouille : 1942, suite à une erreur de pilotage trois aviateurs anglais sautent en parachute sur Paris occupé. L'un d'eux se retrouve sur l'échafaudage d'un peintre en bâtiment, l'autre sur le toit de l'Opéra, le troisième dans le zoo de vincenne.

Cette fois Oury sort la grosse artillerie ! La Grande Vadrouille devient la référence en matière de comédie. Plaçant ses deux stars du rire dans un contexte éminemment dramatique (l'occupation), le scénario pouvait à tout moment basculer dans la démonstration pesante ou le grotesque. Que nenni ! Bourvil et De Funès s'affrontent en reprenant leur éternel rôle de gentil lunaire pour le premier et de fourbe antipathique pour le second. Contrairement au Corniaud ils sont quasiment tout le temps ensemble, ce qui donne des situations irrésistibles (les bains douches, la fuite avec les anglais, l'auberge, le déguisement en soldats allemands).
De Funès tire toutes les ficelles de son rôle de Chef d'orchestre orgueilleux et Bourvil plonge encore plus avant dans celui du petit travailleur manuel français moyen, jusqu'à la caricature dans la scène d'échange des chaussures. Pour la première fois à l'époque Gérard Oury met le paquet sur la mise en scène (tournage à l'opéra, poursuite en planeur) et on peut le remercier d'avoir donner ses lettres de noblesse à un genre souvent méprisé.