mardi 19 décembre 2006

The Game

(1997 - Réalisé par D. Fincher) **** Edition Benelux - Digitally Remastered

Nicholas Van Orton est un homme d'affaire américain richissime et glacial. Le jour de ses 48 ans il reçoit un cadeau singulier de la part de son frère, une invitation à participer à un jeu mystérieux organisé par la société "Consumer Recreation Services".

Réalisé entre Se7en et Fight Club, The Game symbolisait pour moi une petite baisse de régime dans l'œuvre du cinéaste David Fincher. La ressortie de ce film en version remasterisée est l'occasion de réviser mon jugement. Le thème central, la manipulation, est traité une fois de plus avec un brio hors-pair, que ce soit dans la réalisation ou l'interprétation. On en arrive à une puissante démonstration sur le pouvoir des images et une remise en cause de notre libre-arbitre. Au commande d'une intrigue passionnante, Fincher n'a décidément pas son pareil pour perdre le spectateur et son héros, offrant une étude de caractère subtile. Rien que l'intro montrant l'enfance de Nicholas, en quelques images de caméra super-8, démontre une maîtrise absolue pour poser un personnage. Michael Douglas se charge ensuite d'asseoir ce millionnaire froid traumatisé par un drame familial, qui va recevoir une leçon de vie.
Construit comme un jeu de pistes, The Game est un film ludique dans lequel le spectateur s'amuse à chercher les indices (le sigle "CRS" traînant de-ci de-là, les objets incongrus donnés à Nicholas), ne sachant jamais vraiment si le personnage principal s'enfonce dans la paranoïa, ni le but ultime de cette gigantesque mascarade. Les apparitions chocs de Sean Penn en Conrad, le frangin ex-toxico, relancent régulièrement la machine infernale qui semble poursuivre le héros. Le rythme s'emballe dans la seconde moitié du film, garantissant une action qui vous prend à la gorge (incroyable scène du taxi ou du final sur le toit). A l'origine le dénouement m'avait quelque peu déçu. Aujourd'hui connaissant mieux les motivations du réalisateur, on devine que ce qui est montré à l'écran n'est qu'un fragment de vérité, par conséquent la pirouette finale et les quelques incohérences s'acceptent plus facilement.

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