vendredi 29 juin 2007

Le Cycle d'Elric (Michael Moorcock)

Prince déchu d'une civilisation en déclin où s'affrontent les divinités de la Loi et du Chaos, voici le destin tourmenté d'Elric : sa lutte pour regagner son trône usurpé par son cousin Yirkoon, son combat psychique contre la domination de son épée maudite Stormbringer, sa recherche continuelle de Cymoril son amour perdu, ses voyages dans le multivers.

Recueil contenant l'intégrale des nouvelles composant le "Cycle d'Elric".


Elric des Dragons
La Forteresse de la Perle
Le Navigateur sur les mers du destin
Elric le Nécromancien
La Sorcière dormante
La Revanche de la Rose
L'Épée Noire
Le Dernier Enchantement
Stormbringer
Elric à la fin des temps



L'univers d'Elric, créé dans les années 70, est avant tout conçu en réaction aux poncifs du genre heroïc-fantasy popularisé par Tolkien et ses suivants. Là où les héros des mondes médiévaux imaginaires sont de sains chevaliers, de gentils hobbits ou des barbares surgonflés aux destinées merveilleuses, Moorcock propose de suivre un sorcier noble peu aimable, héritier d'une longue lignée d'Empereurs d'un peuple décadent. Plutôt que de mettre son épée au service de la veuve et de l'orphelin, Elric doit constamment lutter contre celle-ci, possédée par un puissant démon réclamant toujours plus de victimes pour régénérer son propriétaire. Une oeuvre originale étoffée pendant vingt ans par son auteur, dont le style classique sied à merveille à l'ambiance de contes pour adultes dépeinte au fil des aventures de l'albinos neurasthénique. Qu'il décrive la déliquescence d'une société en fin de règne ou la vigueur d'un nouveau monde naissant, Michael Moorcock nous tient en haleine.

jeudi 14 juin 2007

Avida

(2006 - Réalisé par G. Kervern / B. Delépine) ***

Un sourd-muet captif d'un milliardaire s'échappe un jour de sa cabane-prison. Il part alors dans une quête connu de lui seul qui lui fera rencontrer des personnages hors-norme, dont un gardien de zoo camé projetant de kidnapper le caniche d'une riche américaine obèse.

Plus encore que leur précédent film, Aaltra, le nouvel OFNI (Objet Filmique Non Identifiable) des compères Kervern/Delépine est une œuvre déconstruite, exigeante, dont le noir et blanc granuleux laisse le spectateur interloqué devant de longs plans fixes mystérieux. Une succession de tableaux qui ne font sens qu'à la toute fin du film, lorsque l'on révèle la motivation du personnage principal. On peut alors revoir l'ensemble et saisir les gestes de Gustave, les rôles de chacun des acteurs hallucinés, et apprécier le message donné en fin de générique. Cependant on n'évite pas certains clichés lourdaux, la frêle africaine venant rendre sa chips à l'énorme américaine, la séquence "calins" avec des handicapés mentaux, et certaines auto-références obscures (l'hommage à Topor, le peuple des Armoires).
Mais en vérité il y a suffisament d'idées étonnantes pour satisfaire l'amateur de films "différents". Déjà il y a l'intrigue, bourrée d'ellipses, impossible à comprendre dès la première vision. On se pose plein de questions, parfois on se marre, souvent on reste dubitatif. Les interventions de "guests" prestigieux (Arrabal, Dupontel, Chabrol) donnent les rares moments vraiment comiques du film, avec aussi l'ami Delépine qui se scotche la tronche (pour échapper au jugement divin car "Dieu reconnaitra les siens" :) et se shoote à coup de carabine chargée à la kétamine ! Une curiosité aussi déconcertante que de l'art abstrait, pour sûr.