vendredi 4 juillet 2008

Dieudonné : Dépôt de bilan

(Spectacle - 2008) **

Dieudonné nous parle de Dieudonné. Encore.

J'espérais que le dernier spectacle en date de Dieudo (2006) serait celui du renouveau, je peux dire que mes attentes n'ont pas été comblées. L'ami Chocolat arrive vraiment en bout de piste, ressassant ses thèmes de prédilection comme dans son précédent show (Mes Excuses). Pire, il recycle ses meilleures vannes qui, du coup, tombent à plat car on les connait déjà. On imagine que pour les comiques à la mode les fans adorent réentendre les mêmes gags régurgités jusqu'à la nausée, mais concernant Dieudo on s'attend à mieux, beaucoup mieux, tellement mieux. Aucun thème porteur dans ce "Dépôt de bilan" aux allures de chant du cygne (la pochette du DVD montre la pierre tombale de l'auteur). Les mêmes noms reviennent hanter la scène (BHL, Arthur, Palestine, Jésus, Bush) avec des sous-entendus très lourdingues que jadis on entendait que chez ses adversaires politiques (les médias contrôlés, la vérité bâillonnée, bla bla bla).
L'égo de l'auteur semble occuper tout l'espace, il nous parle de lui (l'Enculé Number One, dit-il) pendant les trois quarts du show. Evidemment c'est toujours 100 fois mieux que de nous parler de son téléphone portable ou de la dernière star jetable -laissons cela aux mesquins du quotidien-, mais le problème majeur est qu'il n'y a rien de neuf, la galerie de personnages ronronne. Même la traditionnelle réunion de groupe qui marquait habituellement le point d'orgue des shows Dieudo est ici bâclée et fade.
Reste un petit sketch écolo plutôt réussi perdu dans 1h30 de "Me Myself and I". L'auto-proclamé libre-penseur, celui qui avait placé le One-man-show si haut dans "Cocorico" ou "Le Divorce", a basculé du coté obscur. Dieudo annonce dans l'interview livrée avec le DVD que ce spectacle est la conclusion d'une trilogie, je souhaite vraiment qu'il prenne le temps nécessaire pour prendre du recul et retrouver l'inspiration, qu'il chasse définitivement ses blessures profondes qui ont fait de lui l'ombre du Dieudonné qu'on aimait, qu'il choisisse de nouvelles cibles et revienne en penseur libéré.