lundi 28 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 3)

La redoutable armée des robots-biscottes

Avant-propos mon paulo

Si vous avez pris le temps de consulter nos amères critiques des épisodes 1 et 2 vous vous attendez sans doute à ce que le massacre continue avec la conclusion de la Navrante Trilogie, La Revanche des Sith. C'est une espérance bien légitime.
Mais qui aurait le cœur assez sec pour s'en prendre au rejeton d'une mère indigne (La Menace Phantom) et d'un papa déglinguo (L'attaque des Clones) ? Le pauvre épisode III subi déjà trop de quolibets dans la cour de récré, " ta mère la molle, elle ressemble à Jar Jar ! ", " ton père il est clone au Cirque Lucas ! ", les enfants sont cruels.
Non, décidément, de par sa lourde hérédité le petit dernier ne peut pas être tenu responsable de ses agissements. C'est pourquoi nous débuterons sa présentation sur une note positive.


L’épisode final de la préquelle débute sur une enthousiasmante bataille spatiale, où l'étalage orgiaque d'images de synthèse est enfin justifié. Pour tout dire on n’y croit pas mais il semble bien qu’on assiste à un film Star Wars. Pendant cinq minutes le cœur du fan palpite, il oublie les combats sans danger contre les droïdes-biscottes, la course-poursuite futile sous la mer avec un thon géant, l’épreuve de gymkhana sur la chaine de montage Twingo, la corrida tragi-comique des 100 Jedis dans l’arène… oui, tout cela parait si lointain.

La joie est de courte durée, vous vous en doutez.
Sitôt Obi-wan et Anakin à l’intérieur du vaisseau de Dooku, la Loi de Lucas (c’est comme la Loi de Murphy mais en pire) reprend ses droits. L’armada des droïdes-en-plastoc se fait découper comme on en a pris l’habitude depuis deux épisodes et les Jedis fuient devant les Droïdekas, comme le veut la tradition dans la Consternante Trilogie.
La bouche bée du fan se referme, ses yeux écarquillés s’éteignent, son souffle coupé reprend son rythme ronronnant.

George "âne bâté" Lucas n’a pas perdu son savoir-faire en matière de coups foireux. Ainsi lors de leur grande scène d’évasion du gigantesque vaisseau de Dooku on voit les deux Jedis et Palpatine parcourir les couloirs vides. Tout va bien, aucun droïde crash-test-dummy n’est candidat pour un petit démembrement gratuit. C’est sans compter sur le toussoteux Général Grievous, qui fait activer un champ magnétique dans lequel se jettent les fuyards, stoppant net leur escapade. Le dialogue qui s’en suit est probablement celui qui résume le mieux l’ensemble de la préquelle :
Obi-wan : « Comment ça a pu arriver ? On n’est pas débile à ce point là ! »
Anakin : « Apparemment, si. »

Yoda et Mace 'motherfucking Windu, motherfucker.

La Revanche des Sith conte les événements les plus sombres de la saga, c’est la naissance symbolique de Dark Vador, le plus charismatique des bad guys de cinéma depuis plus de trente ans, et c’est aussi la mort de Padmé, la fin de la République, la disparition de l’Ordre Jedi et l’exil forcé des deux figures emblématiques de la Trilogie Classique, Yoda et Obi-wan.
On l’a démontré précédemment, Lucas-la-trompette a fort maladroitement mené sa barque jusqu’au climax que représente l’épisode III. Au moins le spectateur accepte un certain nombre de faits, même si on lui a fait avaler de force lors des films précédents. Voici donc ce qu’on sait avant que ne débute le dernier acte : Anakin est un Jedi instable, Palpatine complote, Anakin et Padmé sont amoureux, Palpatine complote, Anakin et Obi-wan sont amis, Palpatine complote, Anakin est l’élu censé apporter l’équilibre dans tout l’univers.
Arrêtons-nous un instant sur cette dernière affirmation, plusieurs fois répétée au cours des films pour justifier le caractère unique du héros et son ascension fulgurante au sein des Jedis.
Une prophétie prédit l’apparition d’un Envoyé, un être garantissant l’équilibre de la Force dans la galaxie. La preuve ? Il est le fils d’une Sainte Vierge, sa mère Shmi qui va mourir dans des circonstances quasi-christiques. De plus Qui-Gon a mesuré son taux de schmilblicloclo ah merde! midichloriens, qui s’avère hors du commun (plus balèze que celui de Yoda, t’as qu’à voir !).
Si Anakin est l’élu suprême ce n’est donc pas parce qu’on l’a vu séparer la Mer Rouge, détruire l’Anneau Unique, ou vaincre la Matrice. Non. C’est parce qu’il a 20 000 points dans sa compétence "Cellules Microscopiques". Ça fait moins rêver, du coup.


Cependant George "Domenech" Lucas nous livre sans aucun doute le moins mauvais des épisodes de la Pénible Trilogie. Quelques passages mémorables parviennent à envoûter le fan trentenaire transi, le monologue fascinant de Palpatine contant la légende Sith, le temps suspendu lorsque Vador reçoit son casque mythique dans un silence absolu.
Le face-à-face ultime entre Anakin et Obi-wan aurait aussi pu entrer dans l’Histoire si l’auteur n’en avait pas abusé en l’étirant exagérément. La confrontation s’étale sur 15 minutes, commence par une explication musclée créant une belle tension dramatique, et enchaine fatalement sur le duel qu’on attend depuis toujours. …Puis s’étiole au fil des situations de plus en plus improbables qu’on impose aux deux antagonistes, accrochés à des lianes façon tarzan, ou en équilibre invraisemblable sur des plateformes minuscules flottant sur des hectolitres de lave artificielle. Manquerait plus qu’ils se défient à chat-bite.

En se lançant dans son projet de prélogie Lucas savait que deux choses l’attendaient : une cohorte de millions de fans, et des millions de dollars.
Nous avons contesté ses choix artistiques et scénaristiques tout au long de nos élucubrations, mais au final l’œuvre appartient à son créateur. George, père fondateur de Star Wars, a cassé son jouet de milliardaire en voulant trop faire. Trop de réponses aux questions qu’on ne se posait pas, trop d’autoréférences maladroites, trop d’images clinquantes pour masquer la misère des caractères.
Lucas le Démiurge était le personnage de Luke dans la Trilogie Originale, le héros qui se bat contre l’Empire. Il est troublant de noter que dans la Nouvelle Trilogie il soit devenu Anakin, celui en qui chacun place ses espoirs et qui bascule du coté obscur.

Place à présent à notre vision de la fin du cycle d’Anakin, notre Episode III personnel concocté avec amour et maladresse.


dimanche 27 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 2)

Obi-wan, très en forme au réveil...

Introduction pour mironton.

Continuons notre remaniement superfétatoire des scénarios de la nouvelle trilogie Star Wars. Une révision dont vous pourrez trouver les causes dans les épisodes précédemment publiés.
Au moment de la sortie de l'épisode II, en 2002, chacun espérait chasser de son esprit les tourments occasionnés par l'opus antécédent, on pensait naïvement que le vieux George s'était ressaisi, que l'extrême lourdeur de la Menace Phantom n'était qu'une pénible mise en place destinée à mettre en valeur la feu-d'artifistique Guerre des étoiles à laquelle nous allions assister, nous les trentenaires tremblants et suintants sous l'émotion juvénile et notre casque Vador en plastique.

Mais il fallut bien vite déchanter en constatant que les mêmes couilles venaient se fracasser dans l'imbuvable potage concocté par Darth Lucas.
Quels sont les enjeux de l'épisode II, L'attaque des Clones ? Simples, à priori. La conspiration de Palpatine d'un coté, qui manigance avec son armée de Clones, et de l'autre l'histoire naissante entre Anakin et Padmé. Politique et Amour, on peut penser que n'importe quel étudiant en Cinéma peut s'en sortir avec des sujets aussi universels.
Pas pour George Lucas-noisettes.


Si vous avez manqué le début... (vous avez de la chance)

Le vil Lucas se prend les pieds dans le tapis dès les premières images de L'attaque des Clones. Patatras ! la Reine Amidala meurt dans un attentat ! Heureusement il ne s'agit que d'une doublure, qui n'a rien à voir avec les Clones du titre, par ailleurs. Pas de bol pour Padmé, la seule fois où il lui arrive quelque chose, c'est son double qui prend.
C'est tout le drame de ce personnage qui, à l'instar d'Anakin dans l'épisode précédent, n'est pratiquement jamais moteur de l'action. On va lui imposer une escorte pour la protéger, elle va servir d'appât pour être la cible d'un assassinat (est-il judicieux de risquer de sacrifier la vraie Padmé alors qu'elle a tellement de leurres à disposition ?), on va alors l'obliger à rentrer sur sa planète natale pour se cacher (drôle d'idée pour une planque), où elle va batifoler dans les champs avec Anakin au mépris des plus élémentaires règles de protection (bonjour le garde du corps !). Sa seule initiative est de tenter d'aller délivrer Obi-wan, ce faisant elle se jette directement dans les griffes du Comte Dooku. Bien ouèj, Padmé !

Le problème du traitement de Padmé n'est pas un cas isolé. Le même souci s'applique aux relations d'Anakin avec Obi-wan, à son histoire d'amour avec Padmé, ainsi qu'à l'intrigue dévoilant les fameux Clones du titre.
Avec l'épisode II nous voici parvenu au milieu du gué. Le spectateur est censé connaître les protagonistes mais nous ne savons rien des détails de l'amitié entre le Chevalier Jedi et son apprenti. Ce paramètre est expédié en 30 secondes, montre en main, lors de la scène d'introduction des deux "amis". Obi-wan et Anakin discutent dans l'ascenseur qui les mène aux appartements de Padmé, c'est durant ce bref échange qu'on résume dix années de franche camaraderie par une simple anecdote. Par la suite et pendant tout le film, Anakin ne cessera de remettre en cause l'enseignement de son maître, se plaignant de lui ouvertement et désobéissant aux ordres.
Obi-wan, quant à lui, reste marmoréen dans son rôle de Chevalier Jedi. Sauf lorsqu'il perd son calme face à son impétueux Padawan qui lui prend la tête à la moindre occasion. Mais bon, il parait qu'ils sont "potes". Si, si, on vous l'a dit dans l'ascenseur.

Après la seconde tentative de meurtre de Padmé, Obi-wan va finir par péter les plombs en se jetant par la fenêtre pour s'accrocher à un robot volant tout riquiqui. Pour un Chevalier Jedi préconisant sans arrêt la pondération à son apprenti, voila un réflexe indigne de lui, n'est-ce pas ?
Cette séquence dans Coruscant est tellement incongrue qu'elle soulève une tonne de questions qui resteront à jamais sans réponses : pourquoi l'assassin, qui se montrera excellente sniper par la suite, utilise des gros mille-pattes pour tuer Padmé ? Puisqu'elle sait où se trouve sa cible, pourquoi ne pas simplement la shooter à distance ? Viser une cible endormie ne devrait pas lui poser de problème. Mieux encore, pourquoi Jango Fett, le commanditaire, ne balance-t-il pas une de ses fameuses roquettes par la fenêtre, lui dont c'est le métier et qui en plus dispose d'un jet-pack pour s'enfuir ? Pourquoi les deux Jedis abandonnent-il la protection de Padmé, leur mission prioritaire, pour suivre un rudimentaire robot volant ? Pourquoi la Changeling, après avoir semé Obi-wan dans le night-club, tente-t-elle de le tuer alors qu'il a perdu sa trace ? Elle pourrait au moins utiliser sa capacité étonnante pour changer de visage et tromper le Jedi. Et pourquoi, saperlipopette, les deux Jedis ne poursuivent-ils pas Jango Fett lorsque celui-ci exécute l'assassin sous leurs yeux ?

Au final cette première scène d'action laisse un sale goût sur nos papilles gustatives délicates. Ça sent l'arnaque. Ce n'est qu'un début, braves gens, la plupart des séquences d'action vont crescendo dans le foutage de gueule, jusqu'à l'apothéose avec l'ignoble partie de cache-cache sur une chaine de montage de robots (un hommage inconscient au Temps Modernes de Charlie Chaplin ?) suivie par l'improbable scène de l'arène saturée de sabres-laser multicolores (la réponse malhabile de Lucas au Gladiator de Ridley Scott ?).

Poupée de cire, poupée de con

L'amour est dans le pré virtuel

Si Jar Jar Lucas a perdu la main concernant une mise en scène efficace, peut-être parvient-il à nous émouvoir ? Après tout, la passion amoureuse fait aussi partie de l'univers Star Wars. Le fan de la trilogie originale se souvient toujours, le visage empourpré par un sentiment diffus, du baiser fougueux échangé entre Leia et Han à la fin de l'épisode V.

La préquelle est construite autour du fait qu'Anakin Skywalker va tomber amoureux. Il est par conséquent primordial de montrer sa rencontre avec Padmé, et comment les deux tourtereaux sont attirés l'un vers l'autre. Deux options s'offrent à George L'Aigrefin : édifier patiemment, par touches subtiles, les éléments qui vont pousser les protagonistes à se déclarer mutuellement leur flamme; Ou bien choisir de leur imposer leur destinée, envers et contre tous les événements, sous le prétexte fallacieux de l'indicible pouvoir de la Force.

A votre avis qu'ont sélectionné les pontes de l'entreprise Lucas LTD ?
Anakin n'est jamais vraiment sympathique lorsqu'il est en présence de Padmé. Il se plaint de son statut de Padawan, argumente sèchement face à ses décisions, et même lorsqu'il se retrouve à Venise (pardon, Naboo) en tête-à-tête avec sa dulcinée, il lui confie ne pas aimer les politiques. Encore mieux, il abhorre la Démocratie et à demi-mots fait l'apologie des dictatures, tout ce qu'il faut pour séduire à coup sûr une Sénatrice de la République. Pour finir il ira jusqu'à lui confier avoir massacré des dizaines d'hommes, femmes et enfants. Voila qui rassure certainement une femme saine d'esprit !
Que fait Padmé de son coté ? Elle commence par se moquer gentiment d'Anakin, lui rappelant qu'elle verra toujours l'enfant en lui (elle sait flatter un homme, y'a pas à dire). Plus tard elle lui avoue son trouble mais ne veut pas s'engager parce qu'elle est... Sénatrice ?! Qu'un Jedi rechigne à abandonner son apprentissage quasi-monacal, soit. Son Ordre interdit le mariage, d'ailleurs. Mais pourquoi une jeune femme célibataire, attirante et intelligente, devrait renoncer à l'amour sous prétexte qu'elle fait de la politique ? Si elle ne souhaite pas "tenter" Anakin, pourquoi ne pas le renvoyer immédiatement à sa formation de Jedi, le sabre entre les jambes ?

Bref, après deux heures de tergiversations, le couple se marie parce que c'est la volonté de Lucas leur destin. Tous les experts en effets spéciaux ont beau balancer leurs décors romantiques les plus fastueux, le scénariste abuser de tous les clichés du genre (et que je me roule dans l'herbe, et que je papote au coin du feu, et que je t'avoue mon amour parce que je crois que je vais mourir), personne n'est dupe. C'est un nouveau fiasco.



Columbo ou Colombin ?

Il nous reste à aborder le dernier point essentiel de l'Attaque des Clones : les Clones, justement.
L'intrigue menant à la découverte de la fameuse armée de la république est aussi capillo-tractée et inintéressante que les manœuvres de couloir du glacial Palpatine dans La Menace Phantom. L'enquête d'Obi-wan pour découvrir la planète où sont "fabriqués" les Clones est digne d'un épisode de l'inspecteur Columbo. Tout le monde connait le coupable dès le début. Mais pire, Lucas-sassin en profite pour saccager un peu plus la mythologie Star Wars.
Expliquons-nous.
Obi-wan découvre l'existence de la planète Kamino (grâce à la fléchette empoisonnée lancée par Fett pour tuer sa partenaire assassin, vous suivez ?). Pas de trace de Kamino dans les archives du Conseil, censé être l'ultime Google du futur. Même l'ancêtre Yoda et ses collègues vieux de plusieurs centaines d'années n'en connaissent pas l'existence. On assiste alors à une scène d'anthologie présentant un petit groupe de gamins à peine sortis de maternelle, suivant un cours d'initiation à la Force avec des jouets sabres-laser, le visage masqué par un casque opaque, comme Luke dans une fameuse séquence de l'épisode IV. Un des moutards explique alors que si Kamino n'est pas dans les archives, c'est que quelqu'un l'a effacée (pas con, le gosse). Qui ? Comment ? Pourquoi ? on ne saura jamais.

En dehors de son inutilité ce passage particulier nous confirme que Mister Lucas se goure complètement concernant la Force et les Jedis. Dans l'épisode I il tentait d'expliquer scientifiquement le pouvoir de la Force, en comptant la présence de mickeline-nonrien ah merde! midi-chloriens dans un individu, cassant la magie du concept initial.
Dans l'épisode II on nous impose l'idée que des marmots sont entrainés dès leur plus jeune âge à devenir Jedi. Comment peuvent-ils appréhender les notions de bien et de mal, de paix et de justice, de compassion ? Que peuvent-ils savoir, du haut de leur cinq ans, du célibat et du coté obscur ? oh que voila une détestable interprétation ! D'un illogisme total au regard de tout ce qui nous est expliqué dans la trilogie classique, la raison de sa présence est en vérité aussi évidente que tragique :
La seule variable prise en compte ici par George l'épicier est la possibilité de vendre aux consommateurs toujours plus de merchandising. Il croit s'adresser directement à son cœur de cible, le mioche, en l'intégrant dans son film pour pouvoir lui vendre un maximum de gadgets. Mais là aussi il se trompe : un enfant ne rêve pas d'être un enfant, il veut être le grand héros qui va botter le cul des méchants.
Cette erreur de boutiquier se répète plusieurs fois dans la nouvelle trilogie. Vouloir contenter tout le monde, du vieux nostalgique hardcore jusqu'au bambin fan de Disney, est un pari quasi-impossible. Habiller Padmé comme une poupée ne suffit pas à intéresser les petites filles, mettre Samuel L. Jackson dans son film ne garanti pas un succès auprès des populations noires, et les gesticulations de Jar Jar Binks ne font pas des épisodes I et II de poilantes comédies (en tout cas, pas intentionnellement).


Arrêtons le tir pour aujourd'hui, le temps est venu pour nous de plonger dans l'épisode II alternatif que je vous propose humblement.


samedi 26 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 1)

WANTED : George LUCAS

Peut-on sauver le soldat Star Wars ? L'évidence veut que cela soit impossible, les dégâts occasionnés par la nouvelle trilogie de George Lucas sont irréversibles, malheureusement.

Le Fan de la trilogie "Classique" le sait, il devra vivre pour le restant de ses jours au coté des ruines fumantes et toxiques des épisodes I et II (épargnons l'épisode III, par charité). A chaque nouvelle édition spéciale, chaque coffret commémoratif, nous retrouverons, le ventre noué de douleur et le regard perdu dans l'incrédulité, le monolithique Qui-Gon, l'ineffable Jar Jar et l'inconsistant Anakin. Pour toujours nous contemplerons ces décors synthétiques, rempli ras la gueule de machins rutilants qui font pouet-pouet, mais tellement sans vie. A jamais nous resterons impassibles face aux scènes d'action sans queue ni tête, ricanant aux dialogues indigents, égarés dans ce scénario bric à brac prétexte à tous les foutages de gueule; en somme dépités devant l'immense gâchis de cette vaste entreprise commerciale des établissements Lucas (r) (c) (tm) (ltd).
Oh! Que la vie du Geek est dure. Snif.

Pourquoi alors se torturer ?
Ca fait un moment que ça titille ma fibre Geekesque. Finalement après avoir revu les épisodes à la TéVé et visionné les excellentes critiques assassines de Red Letter Media des épisodes I et II de Star Wars, à la fois pertinentes et drôles (foncez sur youtube si vous ne connaissez pas), je me suis décidé à mon tour à coucher sur le papier, sur l'écran plutôt, tout ce qui me chagrine à propos de la nouvelle trilogie, dite "préquelle" par les spécialistes és Guèrdézétoiles.
Et, impétueux que je suis, me risquer à proposer une alternative pour l'immanquable "édition spéciale" qui pointera à coup sûr le bout de son Blu-ray d'ici quelques temps, en 3D n'en doutons pas (avec, me souffle-t-on, encore plus de trucs à l'écran qui servent à rien -si, si, c'est possible-). Imaginer ce qu'aurait pu être la nouvelle trilogie est le meilleur moyen de se défaire de l'emprise du vieux George Lucnaze, qui je le sais hante les nuits des millions de fans orphelins du trio Luke/Han Solo/Leia.


Episode 0: Un Beau Gâchis.
Commençons par définir brièvement les histoires contées dans les trois films de Tonton George Le Tâcheron. La nouvelle Trilogie (épisodes I, II et III) nous montre le parcours d'Anakin Skywalker et les événements qui vont mener ce jeune homme à quitter le droit chemin et rejoindre le coté obscur.
Ces bases posées, que nous propose George "Margoulin" Lucas avec l'épisode I, La Menace Phantom ?
Un imbroglio politique indigeste, difficile à suivre, totalement déplacé dans l'univers de science-fiction à grand spectacle de Star Wars. Si George Lucas était Oliver Stone, ça se saurait. Il n'est pas non plus Quentin Tarantino, l'intrigue d'un Star Wars se doit de rester limpide, facilement lisible même -surtout- pour les enfants, sans flashback ni second degré trop politiquement incorrect. Oui, c'est comme ça.
Et voila donc un tiers du film perdu en tergiversations au Congrès, manipulations de bureaucrates pour signer un traité dont on se tamponne les amygdales et petites échauffourées sans enjeu donc sans intérêt.

Au moins en savons-nous plus sur les personnages ? Oh que non mon colon !
Aucun trait de caractère ne permet de distinguer les deux Jedis, Qui-Gon et Obi-Wan, qui prennent le thé chez l'ambassadeur ou suivent un lapin-molusque sous l'eau. Quant à Padmé Amidala elle reste aussi inexpressive qu'une poupée de cire.
Et notre héros, me direz-vous ? L'enfant Anakin n'apparaît qu'au bout de trente minutes, et ne fait que subir les événements jusqu'à la course de pods avant que le scénar ne parte définitivement en live et lui fasse piloter un vaisseau spatial et détruire un donut géant, plagiant médiocrement les gestes de son futur fils.
Reste le méchant, peut être ? Loupé ! on le voit trente secondes avant qu'il ne livre son combat final et meurt. Bah.
Au moins nous décrispons-nous les zygomatiques ? un seul nom: Jar Jar Binks.
Le spectateur ne peut donc s'attacher à aucun des protagonistes qu'on lui présente, surtout pas aux tribulations du Sénateur Palpatine, qui paraissent directement retransmises depuis La Chaîne Parlementaire.
Avouez que tout cela est problématique.

Qui-gon, le lexomil humain

Pour ajouter l'insulte à l'incompétence, Lucas-la-menace charge son intrigue de fausses pistes inutiles et d'interprétations superflues. La plus grave erreur est de tenter d'expliquer le phénomène de la Force. C'est comme si un magicien dévoilait son truc. Le discours de Yoda dans l'épisode V est amplement suffisant et infiniment plus poétique, autrement plus fascinant que le salmigondis pseudo scientifique servi à base de michloromachinbidule ah merde!, midichloriens.
Des éléments peu clairs alourdissent inutilement le déroulement de l'histoire. L'exemple le plus probant concerne le rôle de Natalie Portman, à la fois Reine Amidala et Padmé sa servante. On voit donc la même actrice jouer tantôt une Reine intransigeante négociant fermement avec ses ennemis politiques, tantôt une domestique docile, tantôt une doublure déguisée en Reine, tantôt la Reine elle-même déguisée en servante… on n'y entrave plus rien ! Cela ne fait qu'affaiblir un personnage déjà bien mal servi lors de ce premier épisode.

Les Forces adverses font peine à voir. Pourquoi l'Ennemi s'évertue-t-il à envoyer des droïdes si aisément taillés en pièce par les Jedis ? Dès les premières scènes du film les pauvres droïdes de combat sont massacrés, alors que lorsque les Droïdekas surgissent ce sont les Jedis qui sont obligés de fuir. Cela détruit toute la tension dramatique des combats, car comme le disait Jean-Claude Van Damme (ou était-ce Steven Seagal ?) "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire".
Coté Jedi ce n'est pas mieux. Comment le "sage" Chevalier Qin-Gon supporte-t-il de marchander la liberté d'un esclave ? Et de laisser tomber la mère d'Anakin une fois son fils libre ? C'est une contradiction directe des préceptes de l'Ordre Jedi qui doivent faire respecter la justice.
Pourquoi mettre en danger la vie d'un enfant en l'emmenant au coeur d'un conflit entre deux armées ? Si Anakin est si précieux aux yeux d'un Chevalier Jedi, il doit vite le mettre en sécurité et non pas le laisser SEUL dans un lieu grouillant d'ennemis !
Et pour conclure, pourquoi, ô pourquoi !, s'échiner à placer de mauvaises références à la trilogie Classique ? Faire dégainer les sabres-laser à tout bout de champ et user de la Force pour des broutilles. On est loin du speech de Yoda dans "L'empire Contre-attaque", "A Jedi uses the Force for knowledge and defense, NEVER for attack". Ou faire construire C3PO par Anakin pour soi-disant aider sa mère (un Droïde Protocolaire est-il vraiment pratique pour faire le ménage ? autant fabriquer un aspirateur Dyson). Le summum du ridicule est atteint lorsqu'Anakin plagie honteusement l'explosion de l'Etoile Noire de l'épisode IV, mettant fin à un conflit d'envergure de manière presque comique avec un gamin de 8 ans aux commandes d'un vaisseau spatial qui ridiculise une armée entière en canardant au pif. Portenawak.


L'épisode I aurait dû être avant tout une mise en place des personnages, évidemment, et une présentation claire des enjeux. Faire d'Obi-Wan et Anakin les personnages centraux de l'épisode I, montrer l'importance du maître Qui-Gon, donner aux Jedis de vrais traits de personnalité et leur opposer un vrai "bad guy" en la personne de Dark Maul, montrer la force de caractère du jeune Anakin en en faisant un jeune ado sûr de lui plutôt qu'un gamin balloté par les événements. Suggérer l'intérêt naissant que lui porte Padmé et pour finir, introduire gentiment le personnage du Sénateur Palpatine sans trop insister sur son complot politique et les tractations en coulisses.
C'est compliqué ça, Môssieur Lucas-Le-Gougnafier ?!

On m'objectera que la critique est aisée. C'est pourquoi, comme précisé en début de brûlot, je propose une variation possible, comme un univers parallèle échappé de la DeLorean d'Emmett Brown. Le challenge est de taille: retravailler un synopsis sans avoir aucune expérience dans ce domaine et tout en gardant la trame principale voulue par l'auteur. Mais au bout du compte l'exercice est libérateur pour le fan prostré (essayez chez vous, vous verrez).
Allez zou, en route.

Darth Maul, mais pourquoi est-il aussi méchant ?

Préambule pour Barjabulle.

Comme nous l’avons annoncé précédemment, le synopsis qui suit est une revisite audacieuse du scénario de Star Wars : La Menace Phantom.
Vous constaterez qu’il en reprend les personnages principaux ainsi que l’intrigue générale initialement proposée par George Lucnaze. Cependant tous les éléments qui me chagrinaient (c’est un euphémisme) dans son script ont été impitoyablement éradiqués pour proposer quelque chose de plus convenable à l’adorateur de la Trilogie Originale.
Bien évidemment l’auteur est conscient de l’inutilité du projet, ainsi que des poursuites judiciaires auxquelles il s’expose pour plagiat. Je sais aussi que certaines interprétations de l’univers Star Wars et approximations de ma version de la Menace Phantom, sans parler des soucis de rythmes ou d’éventuelles incohérences, n’en font pas un document professionnel. Mais après tout, c’est pas mon métier, et en plus Papy George a tellement déconné dans la nouvelle trilogie que je peux difficilement faire pire !

Rappel des (mé)faits.
Accusé Lucas, levez-vous ! Vous êtes jugé pour coups et blessures envers l’œuvre Star Wars, ayant entrainé la mort du mythe.
Vous souvenez-vous du début de l’épisode I ? Non, évidemment. On préfère tout oublier. Laissez-moi vous le remémorer.

Le texte défilant annonce que deux CHEVALIERS Jedis sont envoyés par le Chancelier Suprême pour négocier avec les auteurs du blocus commercial de Naboo. Une minute plus tard on apprend qu’Obi-Wan est le Padawan de Qui-Gon, c’est-à-dire qu’il n’est PAS Chevalier Jedi. Première connerie, alors que le film débute à peine. Bravo ! *clap* *clap*

Les hôtes découvrent immédiatement que les deux invités sont des Jedis, ils paniquent et décident de contacter le Seigneur Sidious, qui leur ordonne de se débarrasser des Jedis. Que font nos deux couillons, sachant qu’ils ont à faire à des gens maîtrisant la Force ? Ils commencent par détruire le vaisseau par lequel ils sont venus, puis tentent de les asphyxier au gaz. La plus élémentaire logique aurait voulu qu’on les laisse repartir pour les abattre une fois les Jedis à l’intérieur du vaisseau, non ?

Nos Jedis restent dans la pièce saturée de gaz mortel, sans utiliser leur sabre-laser pour découper la porte (comme ils le feront deux minutes plus tard pour essayer d’atteindre le pont principal). Grand bien leur fait puisque sans attendre d’être sûr de leur trépas, les deux zigotos ordonnent à leurs soldats Droïdes d’ouvrir la porte pour constater leur mort. Résultat : hachis de Droïdes.
Obligés de fuir devant les Droïdekas protégés de boucliers, les Jedis se retrouvent dans un grand hangar rempli raz-la-gueule de Soldats Robots (les mêmes qu’ils ont trucidé si facilement juste avant). Que propose le grand sage et maître Qui-Gon ? Que Obi-wan et lui embarquent dans des vaisseaux séparés pour se retrouver ensemble sur Naboo. Sage décision, partir chacun de son coté dans des vaisseaux dont on ne connait pas la destination exacte sur une entière planète.

Waow ! Seulement dix minutes de film et déjà une pleine brouette d’incohérences !

Arrêtons-nous là, le mal de crâne nous guette. Ainsi qu’une soudaine envie de meurtre.
On a déjà abordé, dans l’épisode 0, les soucis majeurs concernant l’inconsistance des personnages principaux, le manque cruel de profondeur des caractères et l’absence d’intrigue intéressante dans un film d’action comme Star Wars.
Voici donc, livré à la sagacité du lecteur (ou trice), une variante personnelle.


vendredi 25 juin 2010

3D Dot Game Heroes

Après la bouillie de pixels, le bouillon de cubes
 From Software
Genre : Action-RPG (très) old school
Verdict: 2/5

Si vous avez manqué le début
Le royaume en 2D de Dotnia coule des jours paisibles, très paisibles, trop paisibles. Face à l'apathie générale de son peuple le Roi décide de transformer son monde en Full 3D volumineuse et rutillante. Et là, c'est le drame. L'arrivée de la 3e dimension amène son lot d'ennuis, notamment un sale con qui veut réveiller un vilain démon. Comment l'en empêcher ? En demandant l'aide des six sages planqués dans leurs temples, pardi.