dimanche 27 janvier 2013

Tarantino XX (8 Films)

Les dogs checkent le réservoir.

Coffret Tarantino XX (10 Blu-ray) : True romance, Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill Volume 1, Kill Bill Volume 2, Boulevard de la Mort, Inglourious Basterds
+ Documentaires "20 Years of Filmmaking", "Critics Corner", Jackie Brown Q and A.

20 ans de Tarantino, ça se fête ! Un bien beau coffret des 8 premiers films de l'ami Quentin vient célébrer le cinéaste de référence dont l'enthousiasme enchante les amateurs de B-movies.



Reservoir Dogs (1992 - Réalisé par Q. Tarantino)
voir critique DVD.


True romance (1993 - Réalisé par T. Scott) ***
Lorsque Clarence rencontre Alabama, la Call Girl payée par son Boss pour son anniversaire, c'est le coup de foudre. Ils décident tous deux de se marier, mais le Mac de la jeune femme vient menacer l'idylle des tourtereaux. Heureusement le fantôme d'Elvis conseille Clarence, qui trucide le salopard et emporte une valise qu'il croit être celle d'Alabama.

Sur un scénar de Tarantino Tony Scott réalise un honnête film noir sur fond de thriller contemporain. On y retrouve les habituels trafics de drogue, avec dealers psychopathes et flics incorruptibles par paquet de douze. Le tout est assaisonné de références Tarantiniennes, dont on voit certains des films fétiches en arrière plan dans les salles de ciné ou passant à la télé. Le plaisir vient des numéros d'acteurs, très archétypaux et lookés comme pas permis, surtout les seconds rôles tenus par des pointures comme Dennis Hopper, Brad Pitt, Christopher Walken ou Gary Oldman. Ils viennent pimenter une recette déjà-vue, dans un filmage très typé 90's. Les points d'orgue sont les passages à tabac, montrés cash pleine face par l'ami Scott, qui vont crescendo jusqu'au règlement de compte final. Dommage que True Romance se termine en respectant la promesse de son titre, en happy end un peu mollasson.


Pulp Fiction (1994 - Réalisé par Q. Tarantino)
voir critique DVD.


Jackie Brown (1997 - réalisé par Q. Tarantino) ****
Jackie Brown, hôtesse de l'air de son état, se fait des petits extras en ramenant l'argent d'un trafiquant d'armes, Ordell. Lorsque deux détectives la coince la main dans le sac, pour éviter d'aller en prison elle n'a d'autre choix que d'accepter de les aider à arrêter Ordell. Mais Jackie a un autre plan en tête.

Sans doute le film le moins "show-off" de Tarantino, qui la joue profil bas et mise tout sur Pam Grier, héroïne des films Blaxploitation des 70's. Mme Grier supporte tout son héritage d'Action-girl, elle qui incarna 20 ans auparavant une ribambelle de créatures fantasmatiques (Coffy, Sheba et une certaine Foxy Brown). Cependant Tarantino fait plus que rendre hommage à Miss Pam, il décale intelligemment son rôle pour en faire une femme mûre (et toujours aussi appétissante) qui va jouer sa vie sur un coup de poker astucieusement manigancé. Face à elle on trouve Robert Forster,  magnifique en amoureux impossible, le tchatcheur impérial Samuel L. Jackson, et un rôle étonnant de mou du bulbe pour Robert De Niro. L'ensemble fonctionne à un rythme beaucoup moins speed que les productions précédentes de QT, plus posé mais tout autant efficace.



Kill Bill Volume 1 et 2 (2003-2004 - Réalisé par Q. Tarantino) ****
La quête vengeresse d'une ex-tueuse d'un gang d'assassins, laissée pour morte par ses acolytes après qu'elle ait trahi son redoutable Boss, Bill.

Ce qu'il y a de bien avec l'ami Tarantino, c'est qu'il délivre la promesse du film sans jouer au plus malin. Il nous vend un "revenge movie" à la sauce QT, et dès la première séquence on a droit à une baston musclée entre filles. Les détracteurs pourront toujours dire que Kill Bill n'est qu'une suite d'affrontements entrecoupés de références obscures à un cinéma Z, l'auteur n'a jamais revendiqué autre chose. Et en plus, il le fait bien. On sent sa volonté de se faire plaisir tout en contentant le spectateur, de s'autoriser tous les hommages en passant du noir et blanc à l'animé, de l'écran splitté façon Giallo aux zooms mal maîtrisés des productions Shaw Brothers. Tout cela respire la célébration d'un certain cinéma, les "films du samedi soir", si outrageusement bas de plafond et réac' qu'ils en deviennent cultes.
Uma Thurman est quasiment de tous les plans. Tour à tour Bruce Lee, Lady Snowblood, Morte-vivante sortant de terre ou "free fighteuse" maravant la tronche de ses adversaires avec une furie magnifiée par un cinéaste qu'on devine amoureux, elle funambule entre auto-parodie et 1er degré, jusqu'à la découverte finale lors de son face à face avec David "Kung Fu" Carradine.

Le supplément de coolitude apporté par le cinéaste place Kill Bill au rang des films qu'on évoque le sourire aux lèvres, avec tant d'anecdotes qu'on veut encore le revoir. Le Volume 1, nerveux de bout en bout, laisse la place à un Volume 2 plus posé, pour une épopée de plus de 4 heures qu'on parcours dans un souffle. Pas près d'oublier la joyeuse bande de "gueules" inscrites sur l'écran noir de notre subconscient cinéphile, Darryl Hannah, Lucy Liu et Michael Madsen en particulier.



Boulevard de la Mort (2007 - Réalisé par Q. Tarantino)
voir critique Grindhouse.



Inglourious Basterds (2009 - Réalisé par Q. Tarantino) ****
Il était une fois, dans la France occupée par les nazis... Pendant qu'un Colonel Allemand chasse les Juifs cachés sur le territoire, une troupe de soldats alliés parcoure le pays pour "terroriser" les nazis, scalpant sans pitié leurs prisonniers.

Un condensé de tout ce qu'on admire (ou déteste) dans le cinéma Tarantinien, à savoir une suite d'hommages aux films de genre, où sont convoqués Sergio Leone et les Douze Salopards, où les citations pleuvent, et où transparaît dans chaque scène l'amour du réalisateur pour les dialogues en longueur (et dans toutes les langues). Plus généralement c'est aussi une déclaration d'amour au Cinéma, qui dans cette fable change l'Histoire.
Comme pour la plupart de ses films Mister Quentin révèle un acteur de manière spectaculaire : il s'agit ici de Christoph Waltz, en Colonel Hans "Chasseur de Juifs" Landa. Dès la première séquence il en impose méchamment, jouant à fond son rôle de Nazi d'opérette, grandiloquent et terrifiant, un charmant fils de pute multilingue, tour à tour raffiné et bestial, qui joue avec les nerfs de ses victimes pour notre plus grand bonheur (coupable). Face à lui la troupe des "basterds", menée par Brad Pitt, opère beaucoup moins dans la prose, traquant et scalpant à tout va les soldats du 3e Reich avec un enthousiasme communicatif (pour peu qu'on accepte le postulat de départ, fictif).
Le volet consacré à la relation entre Shosanna et le soldat Zoller, romance impossible et clairement refusée par l'intéressée, est le plus faible des segments. Trop démonstratif dans sa volonté de citer ses références, Tarantino se prend les pieds dans sa nostalgie et enlise l'action, jusqu'au formidable final qui redresse le film et délivre un message radical et jouissif.


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