lundi 20 avril 2015

Les combines à Nanard lorsqu'on débute sur Pillars of Eternity (V2)

ou "Les gestes qui vous sauveront la vie (ou pas)"
Version 2.0 : Edition augmentée




En sa qualité de RPG de la vieille école, celle des blouses grises et des encriers porte-plumes, Pillars of Eternity est aussi vachard qu'un instituteur des années 50. Il n'hésitera pas à vous faire agenouiller sur une règle en fer si vous faites le mariole. Résultat : un sentiment d'échec chez les moins persévérants qui les conduit à la solution de facilité, abandonner la partie pour retourner jouer à The Order 1886.

Dans le cadre de notre mission de promotion de l'Art Vidéoludique de Bon Aloi et dans le souci d'apporter un vernis de culture aux cancres dont la pratique du Jeu Vidéo se limite à FIFA il nous a semblé primordial de soutenir le Studio Obsidian et sa production rendant hommage a un pan de l'Histoire des dispositifs ludiques informatiques, 
du temps où l'isométrique faisait office de 3D et où une pleine page de Statistiques de personnages occasionnait une légère irrigation des corps caverneux chez les Gamers ou une subtile contraction du périnée chez les Gameuses.

Voici donc les commandements a appliquer pour survivre aux premières heures de jeu de ce bijou étincelant dans son écrin sévère mais juste.

samedi 18 avril 2015

Affreux, sales et méchants

Une famille jolie, propre et gentille.

(Brutti, sporchi e cattivi - 1976 - Réalisé par E. Scola) ****

Rome, années 70. Dans un bidonville de banlieue, le patriarche Giacinto veille sur son magot d'un million de Lires qu'il a touché suite à un accident où il a perdu un œil. Toute la famille, une vingtaine d'enfants, cousins, maris, femmes et grand-maman, vit sous son toit avec le secret espoir de profiter du pactole.

Aujourd'hui on appellerait ça une comédie "politiquement incorrecte". Affreux, sales et méchants montre simplement la vraie misère telle qu'elle est, le fruit d'un monde consumériste où chacun veut sa part du gâteau, coûte que coûte. Cette société de consommation qui a tout pourri, même au sein d'un communauté qui devrait se serrer les coudes plutôt que s’entre-déchirer, est résumée tout entière par la figure de la petite fille qu'on voit en introduction du film. C'est elle qui "gère" la marmaille du bidonville en enfermant les gamins dans un enclos dans la journée, pendant que le reste des habitants vaque à ses occupations (vol à l'arrachée, prostitution, recel, glandouille). Les dernières images du film montre cette jeune ado de la famille de Giacinto, jusqu'alors innocente de toutes les magouilles environnantes, enceinte jusqu'au cou. Manière de boucler la boucle en signifiant que le cycle infernal se perpétue, tous les personnages du film se retrouvant à leur point de départ et une nouvelle génération s’apprêtant à prendre la relève.
Le film est centré sur Giacinto, anti-héros aussi fourbe et détestable que ses congénères et comique malgré lui. Affreux lorsqu'il poignarde sa moitié sans défense, sale quand il titube dans la gadoue sur le chemin du bistrot, méchant au point de ramener sa maîtresse dans le lit conjugal en présence de sa femme, on est malgré tout avec lui lorsque toute la famille décide de trucider cet alcoolo sans passé et sans avenir. Il faut tout le génie de la comédie pour faire aimer ce portrait d'une humanité à la dérive, toute la gouaille et le pittoresque Italien pour nous faire accepter l'énormité du propos, tout le savoir-faire d'un réalisateur pour placer quelques touches de légèretés dans cet univers si brutal. 

jeudi 9 avril 2015

Near Death Experience

En finir ou pas.


(2014 - Réalisé par B. Delépine et G. Kervern) ***

"J'ai toujours pensé que se foutre en l'air nécessitait certes du courage mais aussi de la chance. On ne compte plus les suicides ratés pour cause de déveine. Certains de ces désespérés y voient, par lâcheté, un signe divin leur indiquant l'inutilité de leur passage à l'acte. Ce ne sera pas mon cas. Une des rares qualités que les gens me reconnaissent c'est la conscience professionnelle."

La mécanique du tandem Delépine/Kervern est bien huilée : un sujet d'actualité traité de manière décalée avec une pointure dans le rôle principal. Ici Michel Houellebecq est quasiment l'unique protagoniste, incarnant un brave type qui lâche prise avec le monde. Comme on en a l'habitude depuis AAltra leur premier long métrage, les deux auteurs empilent une suite de séquences chimériques comico-dramatiques tantôt réussies tantôt foirées. Alternant les monologues très subtils et trop lourds, les plans de caméra astucieux et scolaires, Near Death Experience est inégal comme toutes les productions Del/Ker. Mais cela a toujours fait partie du message, ne pas chercher l'excellence, laisser flotter un air d'aquoibonisme.
Les allergiques à l'écrivain neurasthénique n'y verront qu'un pensum interminable, les autres se laisseront bercer par son phrasé poétique et les belles idées de mise en scène, son visage comme fracturé par un mur en ruine, sa famille de cailloux à qui il avoue avoir "fait le tour des choses", ses multiples tentatives avortées pour en finir, son ombre d'extra-terrestre projetée au sol, sa danse dans un paysage lunaire, l'idée que notre corps est une grosse combinaison inconfortable pour supporter la vie sur terre. Jamais un burn-out n'a été aussi désespérément drôle.

mardi 7 avril 2015

Vis ma vie d'Inquisiteur dans Dragon Age

ou "Dragon Age : Un historique pour les Nul(le)s",
Supplément "Choisir ses Skills avec talent (et inversement)"




La série des "Dragon Age" a connu des hauts (le 1er épisode) et des bas (le deuxième) avant d'atteindre sa pleine maturité dans Dragon Age Inquisition, sa 3e incarnation démoulée il y a quelques mois par Bioware
Héritières des grandes sagas du Studio, Baldur's Gate, Star Wars: Knight of the Old Republic ou encore Flappy Bird (mais non, j'déconne), l'épopée Dragon Age narre l'Histoire complexe et mouvementée du continent de Thédas, au coeur d'un univers médiéval-fantastique dans lequel Elfes, Nains, Humains et Marseillais s'affrontent pour savoir qui va coucher avec Pachollette, la cagole du vieux porc... *hum* pardon.

Reprenons.
Dragon Age est donc une chronique détaillée de Thédas, plus particulièrement des événements dramatiques se déroulant entre les Royaumes de Férelden et d'Orlaïs, où intrigues religieuses, coups fourrés politiques et catastrophes naturelles sont aussi fréquents que sur notre bonne vieille Terre.
Sauf qu'en plus, eux ils ont des Dragons. 

La mythologie enveloppant Dragon Age est tellement foisonnante que rares sont ses joueurs et joueuses qui ont pris le temps de lire les centaines de pages constituant son Histoire et ses Légendes multi-millénaires. C'est pourquoi il nous a paru intéressant de résumer les deux opus précédents afin que celles et ceux qui prennent la charrette en marche ne soient pas trop dépaysés.

Et parce que vous êtes bien coiffé aujourd'hui je vous rajoute en bonus la liste détaillée de toutes les compétences de DAi, en français et in english. Oh yeah.