mardi 27 octobre 2015

Mad Max Fury Road

Scène ordinaire sur le périph' parisien.

(2015 - Réalisé par G. Miller) *****

Sur les terres désertiques d'une Australie post-apocalyptique, Max Rockatansky se fait capturer par les War Boys d'Immortan Joe. Il devient un "globular", un esclave donneur de sang. Lorsque la Commandante chargée du réapprovisionnement en précieux Or Noir, l'Imperator Furiosa, trahit le Chef Suprême, Max est embarqué malgré lui dans une course-poursuite dantesque.

Nous avions quitté Max en 1985, affrontant les sbires de Tantine Entité alias Tina Turner herself ! Il finissait par sauver un groupe d'enfants s'échappant vers une terre promise et, fidèle au mythe Mad-Maxien, notre homme restait seul abandonné en plein désert. 30 ans après le revoilà dans le même état, sans qu'on sache trop à quelle époque les événements contés dans Fury Road ont lieux. Mais on s'en fout ! Le film n'est qu'une longue course-poursuite de près de 2 heures, durant laquelle George Miller affine son univers en développant sa mythologie (les War Boys et leur Valhalla) et en cachant son personnage fétiche derrière la véritable héroïne du film, Furiosa et sa quête pour retrouver ses origines. Mais surtout il nous offre une succession de séquences incroyablement spectaculaires, plus impressionnantes que n'importe quelle galipette en images de synthèse du énième Super-Héros. Des persos tous plus barrés les uns que les autres dans un univers original qui fait sens, au final. Des couleurs ultra saturées magnifiant les décors naturels, dans lesquels les cascadeurs réalisent des prouesses insensées. Et juste quand il faut, une dose d'effets spéciaux miraculeux, placés au bon moment sans remplir tout l'espace pour que notre cerveau reste en suspension d'incrédulité. 

La gestation du film est déjà une épopée en soi, débutée il y a plus de 15 ans (scénario terminé dès 2003) et jalonnée de coups durs, poursuivie par une malchance contrecarrant sans cesse son destin. Mais le réalisateur a tenu bon et son Fury Road est une des meilleures choses qui nous soit arrivé en 2015. Il faut noter le culot de Miller concernant son traitement atypique de Max. Il passe un premier quart du film ligoté, subissant les événements sans jamais pouvoir intervenir. Il est ensuite contraint d'aider les fuyardes, sans véritable autre option. Son seul grand fait d'arme sera de dézinguer à lui seul tous ses poursuivants dans les marais, une ellipse que le spectateur ne voit même pas ! C'est donc bien la quête de Furiosa qui prime. Magistralement incarné, ce personnage jamais vaincu devra, à la suite d'une cruelle désillusion, trouver le courage d'accomplir sa destinée en faisant confiance à un homme. 

Le film dresse aussi un constat pertinent sur un avenir possible, montrant une Humanité réduite à la survivance dans un monde asséché, victime du dérèglement écologique et social qu'elle a elle-même créé. On sait que Mister Miller a déjà prévu plusieurs suites à son phœnix, espérons qu'il saura prolonger le miracle pour quelques épisodes encore.

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