dimanche 10 janvier 2016

L'Exoconférence

Calmez-vous, je ne sais pas quand Kaamelott sortira au ciné...

(2015 -  Spectacle) *** 

Un Astrophysicien fait le point sur les grandes énigmes de l'univers et de la vie extra-terrestre. Il en profite pour dénoncer avec humour les faits incohérents et démonter des théories farfelues.

S'éloignant prudemment du genre saturé du Stand Up qui tourne en rond sur les mêmes thèmes depuis 10 ans, Mister Astier s'attaque toujours à du lourd dans ses spectacles : une reconstitution de la vie quotidienne de Bach, lors de son premier (Que ma joie demeure), et maintenant la recherche des E.T. du point de vue d'un scientifique goguenard.
J'aime toujours autant sa manière unique de transmettre une culture de haut niveau avec un langage moderne, son style singulier qui s'autorise de brusques changements de rythmes et provoque des contrastes saisissants. Il parvient ainsi à nous faire rire et réfléchir avec des sujets à priori barbants comme la cosmogonie, le schéma envoyé dans Pioneer, la relativité du temps, la composition de la voie lactée ou le paradoxe de Ferni. Son personnage de conférencier un peu show-man qui lutte contre ses gadgets technologiques est une nouvelle incarnation d'un rôle qu'il maîtrise parfaitement depuis le Roi Arthur de Kaamelott : une autorité face au chaos ambiant.
Il n'évite aucun des sujets qui font fantasmer tous les complotistes, une secte qui recrute beaucoup depuis quelques années, de la Zone 51 où s'entasse les technologies Alien au canular de la conquête de la Lune monté par Kubrick, en passant par des Roswel Russes, des abductions improbables et une brève discussion avec Nini l'E.T. Bref, tout ce fatras idéologique qui ne résiste pas une seconde à une analyse logique.
La fin du spectacle, intrigante, voit notre scientifique s'aventurer dans la philosophie et citer Pascal, "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie", résumant brillamment notre condition humaine face à un cosmos qui restera probablement un mystère pour très longtemps, voire toujours. Sa solution ? jouer du Hard Rock pour rompre ce vide vertigineux de l'Espace et continuer à lever le nez de nos nombrils pour observer les étoiles. Ça n'est peut-être pas grand chose mais l'univers est définitivement trop grand pour nous.