mardi 28 mars 2006

Phantom of the Paradise

(1974 - Réalisé par B. De Palma) **** (2 DVD)

Swan, célèbre producteur de disques à la tête du label "Death Records", auditionne de nouveaux talents pour l'ouverture prochaine du "Paradise", sa gigantesque salle de concert. Le jeune et naïf compositeur Winslow Leach tente sa chance. Mais Swan lui réserve une bien cruelle désillusion.

Le mythe de Faust revu et chorégraphié par Brian De Palma. Cela donne un croisement euphorisant entre film fantastique, opéra-rock et délire baroque, avec la patte habituelle du réalisateur (écrans splittés, expérimentations en tout genre et références cinématographiques en pagaille), au crépuscule de la mouvance hippie. Les numéros musicaux sont un peu datés 30 ans après mais le message est plus que jamais d'actualité. Une expérience visuelle et sonore qui n'a quasiment plus d'équivalent aujourd'hui.
Ce combat de l'Artiste contre les puissances de l'argent, vécu par De Palma pour son film précédent, ce pacte avec le Diable du producteur qui cherche à tout prix le succès, on en mesure chaque jour un peu plus les effets sur l'industrie du disque ou du cinéma. Phantom est aussi un film qui ne se prend pas au sérieux, l'incarnation parfaite étant la parodie de chanteur Glam-rock nommée Beef, ou encore le traitement psychédélique de la transformation de Winslow en monstre (séquences de Sing Sing puis de l'usine). On rit des scènes kitch, qu'elles le soit volontairement ou non, avec les looks pas possible du groupe Juicy Fruits ou les attaques du fantôme contre Beef. Les rare moments de délicatesse sont à mettre au crédit de la frèle Phoenix, à la fois muse et objet de la damnation de Winslow dans ce film où chaque personnage est un symbole. 

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