(2006 - Réalisé par M. Hazanavicius) **** Edition Collector 2 DVD
France, 1955. L'agent secret Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, se voit confier une mission de la plus haute importance : enquêter sur la mort mystérieuse d'un collègue au Caire et, accessoirement, sauver l'honneur du pays et rétablir la paix dans tout le proche-orient. "Pas de problème !"
Entre la dernière Pignonade de monsieur Veber, bourgeoise et glaciale, et les nazeries des anciens trublions du petit écran (M. Youn, mais que fais-tu ?!), il existe une autre voie pour la poilade française. OSS 117 est une vraie comédie, pas une parodie, qui a su se donner les moyens de son ambition. Enfin un peu d'envergure ! Le résultat est là : une aventure vraiment drôle, débarrassée des lourdeurs qu'on nous inflige dans les "teenage movies", et où chaque image est un hommage aux films d'espionnage des années 60. Une ambiance "vieille France" super chiadée avec des gags très actuels et plutôt gonflés, surtout quand le classieux mais nettement raciste OSS balance tranquillement des horreurs sur le monde arabo-musulman (arabo ?...), avec une suffisance toute occidentale. Un discours somme toute banal en cette époque des "colonies", mais qu'on entend parfois encore en 2006.
Tout le film tient sur la performance de Jean Dujardin, on ne reviendra pas sur son physique impeccable pour jouer un espion "Bondesque". Il est prodigieux dans nombre de scènes, fait passer toutes les âneries qu'il débite avec une subtilité assez jouissive, trouvant le juste équilibre pour ne pas trop appuyer son jeu tout en en rajoutant une bonne dose quand c'est nécessaire. Il faut le voir partir sans raison dans un twist endiablé, chanter "Bambino" en arabe, jouer avec son élevage de poulets, tomber les femmes en les "cassant" (on retrouve un peu de Brice de Nice ici), faire une partie de Jokari franchement homo, ou simplement laisser éclater son rire niais après avoir lâché une nouvelle stupidité. Les dialogues sont finement ciselés, bon nombre de répliques cultes restent en mémoire, certaines ne se découvrent qu'après plusieurs visionnages. Bérénice Béjo et Aure Atika jouent pleinement leur rôle respectif, l'une remettant constamment en place son crétin d'interlocuteur, l'autre ne pouvant résister à un calibre "au fort coefficient de pénétration". La naissance, je l'espère, d'une grande série.
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