vendredi 6 février 2009

INFINITE UNDISCOVERY


La place de la concorde en 2060
Square Enix
Genre : RPG
Verdict: 2/5


Si vous avez manqué le début
L'univers médiéval et manichéen de "Finish it and then cover it" ressemble peu ou prou à tout ce que les Japonais nous servent depuis 25 ans. Un gentil garçon un peu niais qui se retrouve au centre d'une intrigue qui le dépasse et que les évènements vont pousser à sauver le monde. Nos amis Nippons saupoudrent le tout de leurs habituels coups de théâtre, genre trahisons et révélations au pays de Candy. Mais ne nous plaignons pas, on aime quand même bien ça.
A la suite d'un quiproquo le frêle Capell va se trouver au centre d'une épopée qui va lui faire quitter sa juvénile insouciance pour endosser le lourd fardeau de Leader du Monde Libre. Pour cela il devra rejoindre une fameuse armée de rebelles dont la raison de vivre est de briser des chaînes (au sens propre et au figuré) pour libérer la lune et accessoirement les peuples opprimés. En effet les vilains-pas-beaux de l'Ordre ont asservi les provinces et même enchainé litteralement la lune pour pomper la subtance de l'énergie terrestre, les sagouins !



Le métro aux heures de pointe

En détail
Outre son nom à coucher dehors, Infinite Undiscovery gagne haut la main le titre de "mètre étalon" en matière de bonnes idées gâchées. Un gameplay nerveux sans temps morts mais des combats qui deviennent rapidement bordéliques, une large équipe de personnages jouables (près d'une vingtaine !) aux allures sympathiques mais dont la moitié reste inexploitée et l'autre partie est un ramassis de clichés, des compétences utiles mais rarement utilisées au cours de l'aventure. Bref, c'est comme si le studio Tri-Ace avait bourré sa soupe d'ingrédients jusqu'à la rendre finalement inbouffable.
En tant que spécialistes du RPG-Action les auteurs en reprennent tous les mécanismes, des combats très Arcade en "vrai" temps réel, à base de pillonage intensif des 4 boutons du pad, avec une équipe dont on ne contrôle que le héros. Si on bourrine comme un malade on a toute les chances de se faire toucher et par conséquent d'annuler la jauge qui une fois pleine déclenche un tas de bonus trop cools.
Mais comme on est sur console New-gen les auteurs ont ajouté une cascade de fonctions plus ou moins pertinentes. Le héros peut jouer de la flute pour booster ses camarades, handicaper l'ennemi ou révéler un passage ou un objet caché. Il peut aussi effectuer des actions en coopération avec un collègue en utilisant son talent spécifique (Tir à distance et sorts magiques). Les adeptes de la magie sont sérieusement en danger dans certains endroits trop chargé d'énergie et peuvent se retourner contre leurs amis. Bref, il y a constamment des choses à faire, on n'est jamais passif, mais au final on peut vaincre tous les ennemis si on a suffisament d'objets de soins, tout simplement en laissant faire l'I.A. qui se démerde très bien toute seule.
Le jeu se termine en vingt heures environ, ce qui laisse présager que la sortie du titre a été précipitée, obligeant les auteurs à bacler les peaufinements nécessaires. On se retrouve donc avec une histoire bateau qui se termine séchement et des manquements techniques indignes d'une production Square Enix. Certaines scènes cinématiques n'ont pas de dialogues parlés, des persos jouables apparaissent à quelques heures de la fin du jeu, certaines villes manquent singulièrement d'habitants et on se trimbale dans des rues désespéremment vides.
Toutefois le jeu possède suffisament de charme pour satisfaire le collectionneur compulsif de RPG Japonais, et sa courte durée de vie en fait un idéal "second couteau" après une séance de Soulcalibur ou de GTA IV. C'est un fourre-tout d'idées de gameplay sympathiques qu'on aimerait voir correctement développées dans une future production Tri-Ace (peut-être le prochain Star Ocean 4 ?).

Maravage en règle
A retenir:
- Les actions en duo avec vos sbires, à utiliser un peu partout (parler aux animaux, charmer des monstres, déverrouiller des coffres, etc).
- Une "Intelligence Artificielle" pas trop aux fraises, avec une liste d'ordres efficaces.
- Interactions avec des éléments du décor (barils d'explosifs, catapulte).
- Evénements spéciaux pendant les combats contre les Boss.

A Jeter:
- Graphismes alternant le magnifique et le gerbant.
- Menu principal peu pratique rendant pénible l'accès aux fonctions basiques (afficher la carte, accéder aux items, etc)
- Système d'artisanat sous-exploité, idem pour la compétence "Flute" du héros et les "traits" des persos de votre fine équipe.
- Chara-design frustrant: pléthore de personnages aux caractères simplistes et manque de développement faute de temps.
- On manque parfois d'indications claires pour faire avancer le scénario (parler deux fois de suite à la même personne !).


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