Qui a tué Laura Palmer ? |
Twin Peak, l'intégrale de la série télé (1990-1991, 2 saisons/30 épisodes, Créée par M. Frost et D. Lynch)
Bonus : "Une tranche de Lynch", Nouvelles scènes coupées de la série, Bêtisier, "Retour à Twin Peaks", "Guide des extérieurs", "Les archives de Glastonbury", "Cartes postales des acteurs", Interview des acteurs et de l'équipe, "Des secrets venus d'ailleurs : la création de Twin Peaks", "Northwest Passage" : création du pilote, "Freshly Squeezed" : création de la saison 1, "Where We're From" : création de la musique, "Into the night" : création de la saison 2, Galeries Photos.
Twin Peaks - Fire walk with me (1992 - Réalisé par D. Lynch)
Bonus : "Les pièce manquantes du dossier" (scènes coupées ou alternatives du film), Interviews autour du film tirées des archives, "Entre deux mondes", "Voyage à travers le temps : souvenirs des 7 derniers jours de Laura Palmer", "Réflexions sur le phénomène Twin Peaks", Bandes Annonces, Galerie Photos, "Atmosphère".
Twin Peak, l'intégrale de la série télé (1990-1991) ***
Twin Peaks - Fire walk with me (1992 - Réalisé par D. Lynch)
Bonus : "Les pièce manquantes du dossier" (scènes coupées ou alternatives du film), Interviews autour du film tirées des archives, "Entre deux mondes", "Voyage à travers le temps : souvenirs des 7 derniers jours de Laura Palmer", "Réflexions sur le phénomène Twin Peaks", Bandes Annonces, Galerie Photos, "Atmosphère".
Twin Peak, l'intégrale de la série télé (1990-1991) ***
Une petite ville provinciale des Etats-Unis vit son plus horrible drame : le corps de Laura Palmer, lycéenne, est retrouvé au bord du fleuve, elle a été assassinée. L'agent spécial du FBI Dale Cooper vient enquêter et découvre peu à peu les habitants de Twin Peaks.
Dès le pilote de la série, on sent qu'une atmosphère particulière imprègne cette chronique d'une Amérique d'apparences et de faux semblants. Il faut préciser, pour celles et ceux n'ayant pas connu le paysage télévisuel de l'époque, que les séries "dramatiques" de la fin des 80's étaient dédiées aux héros qui gagnent toujours (Mac Gyver, Deux flics à Miami) ou aux Soaps (Feux de l'Amour et autres Alerte à Malibu). Alors quand David Lynch balance son Agent du FBI qui rêve de nain dansant sur la géniale musique lounge-jazz d'Angelo Badalamenti, imaginez le choc ! ; -)
Le décalage se perçoit dans l'ambiance mais aussi dans le traitement des personnages. Le détective Cooper, par exemple, suit son intuition plutôt que des preuves tangibles, interroge aussi bien les rêves que les perroquets. A l'instar de Hitchcock et ses MacGuffins, Lynch et Frost détournent le moteur de l'intrigue (qui a tué Laura Palmer ?) pour s'attarder sur ses détails farfelus et l'univers onirique qui se cache derrière notre réalité. Si certains personnages paraissent tellement décalés, voire complètement hors propos, c'est peut-être parce qu'ils ne font pas vraiment partie de l'univers qu'on nous présente. Et l'analyse détaillée des propos de la femme à la buche, de Dale Cooper, du nain ou du géant permet de dégager une toute nouvelle interprétation à la série, par delà l'aspect "enquête foutraque".
Les auteurs auraient pu ainsi produire moult saisons et ne jamais résoudre concrètement l'affaire principale. Mais les producteurs en décidèrent autrement. Voyant comment les auteurs poussaient le bouchon en éludant la promesse de départ au fil des épisodes, la chaîne imposa que tout soit expliqué pour le bien supposé du public. Voila comment fut tuée la série, qui à partir du tiers de la saison 2 résout l'intrigue pour s'enfoncer dans le vide en faisant intervenir des personnages toujours plus barrés, jusqu'à lasser même les plus endurcis des fanatiques par ses intrigues emberlificotées. Lynch donnera lui-même le coup de grâce lors d'un final en forme de bras d'honneur.
Reste que Twin Peaks, dans sa première moitié, est supérieure à toute la production de l'époque, précurseur dans sa volonté de mélanger les genres, policier, fantastique, comique et dramatique. En se débarrassant des formules narratives (pas d'histoire résolue à chaque fin d'épisode), en tordant les codes implicites des "serials" US (même les "gentils" sont dysfonctionnels), Twin Peaks a ouvert la voie aux séries cultes des années 90/2000.
David Lynch débute son film par un message clair : en fracassant un poste de télé. Oui, la série est partie en sucette lors de la seconde saison, Mister Lynch est bien décidé à remédier au problème. Il propose donc un "préquel" à une époque où le mot n'est pas encore populaire, se focalisant sur les derniers jours de Laura Palmer avant sa mort. Mais avant, dans la grande tradition Lynchienne, l'auteur balade le spectateur pendant une demie-heure, noyant le fan sous un déluge de références qui resteront incompréhensibles pour celles et ceux n'ayant pas vu la série TV.
Le décalage se perçoit dans l'ambiance mais aussi dans le traitement des personnages. Le détective Cooper, par exemple, suit son intuition plutôt que des preuves tangibles, interroge aussi bien les rêves que les perroquets. A l'instar de Hitchcock et ses MacGuffins, Lynch et Frost détournent le moteur de l'intrigue (qui a tué Laura Palmer ?) pour s'attarder sur ses détails farfelus et l'univers onirique qui se cache derrière notre réalité. Si certains personnages paraissent tellement décalés, voire complètement hors propos, c'est peut-être parce qu'ils ne font pas vraiment partie de l'univers qu'on nous présente. Et l'analyse détaillée des propos de la femme à la buche, de Dale Cooper, du nain ou du géant permet de dégager une toute nouvelle interprétation à la série, par delà l'aspect "enquête foutraque".
Les auteurs auraient pu ainsi produire moult saisons et ne jamais résoudre concrètement l'affaire principale. Mais les producteurs en décidèrent autrement. Voyant comment les auteurs poussaient le bouchon en éludant la promesse de départ au fil des épisodes, la chaîne imposa que tout soit expliqué pour le bien supposé du public. Voila comment fut tuée la série, qui à partir du tiers de la saison 2 résout l'intrigue pour s'enfoncer dans le vide en faisant intervenir des personnages toujours plus barrés, jusqu'à lasser même les plus endurcis des fanatiques par ses intrigues emberlificotées. Lynch donnera lui-même le coup de grâce lors d'un final en forme de bras d'honneur.
Reste que Twin Peaks, dans sa première moitié, est supérieure à toute la production de l'époque, précurseur dans sa volonté de mélanger les genres, policier, fantastique, comique et dramatique. En se débarrassant des formules narratives (pas d'histoire résolue à chaque fin d'épisode), en tordant les codes implicites des "serials" US (même les "gentils" sont dysfonctionnels), Twin Peaks a ouvert la voie aux séries cultes des années 90/2000.
Twin Peaks - Fire walk with me (1992 - Réalisé par D. Lynch) ***
Les Agents du FBI Desmond et Stanley enquêtent sur le meurtre de Teresa Banks, dont le corps a été retrouvé au bord d'une rivière, emballé dans un sac plastique, un minuscule papier marqué de la lettre "T" glissé sous un de ses ongles. Alors qu'il s'apprête à découvrir un indice crucial, Desmond disparaît mystérieusement. L'Agent Spécial Dale Cooper est chargé de reprendre l'affaire.
"Twin Peaks - Fire Walk with me" doit être vu comme l'épisode concluant l'arc narratif de Laura Palmer. L'intrigue principale ayant déjà été résolue dans la série (on connait le sort de Laura et l'identité du psychopathe), Lynch s'attache à décrire le mode de vie particulier de cette lycéenne victime du pire des crimes, et surtout à donner les codes pour la décrypter.
Dans sa volonté de combler toutes les questions restées en suspens et en en rajoutant dans la symbolique un peu lourdingue, Mister Lynch devient trop explicite et perd de son pouvoir de fascination. Reste que certaines séquences sont totalement hypnotiques, les apparitions hystériques de Bowie, Bob l'esprit du Mal ou de Mike le "One-armed man", l'halluciné Leland Palmer, la fameuse scène au Pink Room et le final à la Black Lodge ont de quoi combler les "Twin Peaksiens" endurcis et les amateurs de cinéma différent.
C'est aussi l'occasion pour les auteurs Lynch et Frost de dévoiler leurs intentions avec la série, en donnant les clés permettant d'interpréter les messages volontairement obscurs qu'ils ont voulu faire passer. Twin Peaks est un commentaire sur notre relation avec la télévision et son flot continuel d'images et d'émotions. Ses personnages sont des symboles du Bien et du Mal, qui vivent, consciemment ou non, dans un univers fictif (une série télé). Certains parviennent à traverser la frontière de leur monde pour rejoindre l'autre côté (Black/White Lodges), les coulisses de la création de la fiction où les symboles prennent formes. Les émotions négatives (Bob) luttent contre la positivité, l'ombre et la lumière s'affrontent en agitant des marionnettes, les acteurs. La symbolique du Feu (Fire walk with me) est ce qui résume le mieux l'ensemble de l’œuvre. Le feu créé la lumière qui repousse l'obscurité, mais son pouvoir destructeur est aussi puissant qu'addictif et créé chez le spectateur un besoin permanent d'une dose de sensation positive ou négative de plus en plus forte. Dès que la source est stoppée (par la résolution de l'intrigue, par exemple, ou par l'absence de "mauvaise" émotion), nous cessons de nous intéresser au sujet pour partir en quête d'une autre source, un nouveau foyer d'émotions.
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