Deux chasseurs de primes et un "Wanted" |
(2012 - Réalisé par Q. Tarantino) ****
Libéré de ses chaînes par un chasseur de primes Allemand se faisant passer pour un dentiste, l'ex-esclave Django va pouvoir entreprendre sa quête : retrouver sa bien-aimée Broomhilda.
Si Django, héros flingueur des années 60 et 70, est resté populaire chez les mordus de ciné Spaghetti, le grand public l'a oublié depuis belle lurette. Tarantino a donc exhumé ce personnage et a repris les grandes lignes de son caractère, un desperado se battant contre le racisme ambiant, incarné par le Ku Klux Klan, pour sauver une damoiselle en détresse. Evidemment avec QT, il y a un twist : dans sa version, Django est un esclave noir lancé dans une quête vengeresse, sa promise étant asservie dans une plantation de coton. Toutes les épreuves classiques sont franchies par le héros, et dans l'ordre (ce qui est rare dans les productions Tarantinesques, où flashbacks et flashforwards pullulent). La libération par le mentor, l'apprentissage, la recherche de la dulcinée, les épreuves physiques et psychologiques et la vengeance finale. Check-list au complet.
C'est comme souvent dans les soubresauts stylistiques et les rôles gravitant autour du personnage principal qu'on trouve matière à se délecter. Le volubile et très Européen Docteur King Schultz, le salopard et très distingué membre du KKK Big Daddy, le raffiné et tout aussi raciste Calvin Candie à la tête de son "Candie land" où il organise des combats de Mandingos, esclaves devant se battre entre eux pour le plaisir de leurs propriétaires, le traître serviteur Stephen (Samuel L. Jackson, comme d'hab impeccable, avec un rôle ambigu de petite vipère vendue aux maîtres blancs). La galerie vaut la visite. Tous ces personnages, sous le vernis d'une soi-disant culture évoluée, sont plus sauvages que celles et ceux qu'ils traitent comme tels.
Les citations musicales et cinématographiques sont trop nombreuses et trop pointues pour que j'en dresse une liste, la plupart m'étant passées au dessus du crâne. Mais il reste toujours cette mécanique savamment dosée, ce surplus de coolitude qui n'appartient qu'à ce réalisateur passionné par son art. Parfois il se perd dans des clins d’œil trop appuyés, comme par exemple lors de la séquence gag étirée de l'attaque des neuneus du KKK, ou la rencontre des transporteurs de la Compagnie Minière (avec un caméo poussif de Mister Quentin) qui casse le rythme emballé de la dernière partie du film. Cependant l'ultime fusillade, savoureuse et libératrice, permet de finir en beauté !
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