vendredi 27 décembre 2002

Le voyage de Chihiro

(Sen to Chihiro no kamikakushi - 2001 - Réalisé par Hayao Miyazaki) ***

Pendant la préparation d'un déménagement en banlieue, la petite Chihiro, 10 ans, découvre avec ses parents un parc d'attraction abandonné près de leur future maison.

Dessin animés japonais dans la plus pure tradition "japanime", avec un univers graphique incroyable et des idées qui fusent à chaque nouveau plan. Moi qui d'ordinaire n'aime pas trop les japoniaiseries, le ton général du film fait passer les approximations de l'animation. Impossible évidemment de raconter l'histoire, on se sent aussi perdu devant ce film que la fillette dans ce parc de fantômes.
Contrairement aux productions américaines aucun message final n'est asséné (sinon écologique) et on laisse le spectateur se faire son idée sur cette fable étrange et inclassable, pleine de poésie et de personnages attachants.

mercredi 25 décembre 2002

SUIKODEN III

Fun 7/10
Technique 7/10
Style RPG
Editeur / Langue Konami / USA (Import)
Infos 1 joueur / Memory Card 135 Ko



Le petit millésime de 2002...

Il faut bien l'avouer, la PS2 est bien mal lotie coté RPG pour le moment (avant la déferlante annoncée aux USA pour 2003, notamment Squaresoft avec FFX-2, Unlimited SaGa et Xenosaga et Enix avec Star Ocean III et Dragon Quest VIII). Mis à part Final Fantasy X en début d'année et quelques ersatz peu convaincants, rien de sérieux à se mettre sous le dent pour l'amateur de Jeux de Rôle nippons sur la console de Sony. On peut imaginer que c'est en partie dû au temps de développement plus long pour un RPG que pour un simple jeu d'action. Heureusement certains éditeurs pensent quand même à nous pour cette période de fête, Konami en particulier avec le 3e épisode de sa célèbre série Suikoden. Après avoir bien établi le titre sur PS1 avec deux opus (le premier m'avait bien plu à l'époque, le second m'était passé sous le nez pour cause de jeux plus costauds à la même période), les auteurs ont choisi de continuer la saga sous la puissance de feu de la PlayStation seconde génération, et je vous propose donc un test de la version USA de ce jeu.

Arrêtons-nous quelques instants sur le scénario du jeu, qui comme à l'accoutumé nous propose de suivre les bouleversements politiques et militaires d'un pays d'heroic-fantasy de type médiéval. Avec le 3e opus nous nous penchons sur la région de "Grassland", 15 ans après les faits relatés dans Suikoden II. Ce territoire, où cohabitent plus ou moins pacifiquement 6 clans (des humains, des lézards, des canards, hmm hmm...), est coincé entre l'empire d'Harmonia et une nation de marchands nommée Zexen. Le système nommé un peu pompeusement "Trinity Sight System" va permettre au joueur de suivre la même aventure suivant trois points de vue différents, en passant de l'un à l'autre comme bon vous semble à la fin de chaque chapitre.
On pourra donc contrôler les réactions de Chris, la jeune chef des Chevaliers de Zexen, de Geddoe, un mercenaire d'Harmonian, et d'Hugo, enfant des tribus des plaines des Grasslands, face aux événements dramatiques qui vont secouer ce monde tourmenté par l'honneur, la trahison et la passion (on se croirait dans "Les feux de l'amour ;-). Un joueur un peu pressé pourra enchaîner tous les chapitres d'un unique personnage et arriver à la fin du jeu mais n'aura alors qu'une vision partielle du scénario. Il lui manquera certaines explications cruciales et surtout il ne pourra pas recruter les 108 héros qui ont fait la réputation du jeu auprès des fans et faire vivre le château, vénérable institution de la dynastie des Suikoden.

108 persos !

La mythologie chinoise nous apprend qu'il existe 108 "étoiles de la destinée", soit 36 héros provenant du ciel et 72 de la terre. Suikoden reprend à son compte cette légende et le joueur un peu hardcore mettra un point d'honneur à récupérer tous ses personnages au fil des explorations et des conversations. Le concept du "château" est lui aussi de retour, puisque chacun des "héros" trouvera sa place dans le magnifique castel que vous acquérrez après une dizaine d'heures de jeu. Et si certaines "étoiles" joindront votre cause sans poser de questions, d'autres devront être "achetées" ou vous poseront leurs conditions pour vous accompagner ! Cela donnera lieu à quelques mini-jeux sympatoches ;-)

D'ailleurs la gestion du château fera l'objet d'un récit entier au sein du "Trinity Sight System", ajoutant un 4ème personnage, Thomas, dont vous pourrez suivre les pérégrinations dans sa quête de nouvelles "étoiles" héroïques pour compléter son manoir. Et vous n'êtes pas au bout de vos surprise puisqu'il existe encore 2 emplacements "libres" dans le TSS indiquant que 2 autres persos deviendront disponibles dans l'aventure. Sachant que chaque chapitre occupe plusieurs heures (de 2 à 5 suivant vos envies d'exploration) et qu'il doit exister 5 chapitres en tout, on arrive à environ 20 heures par personnage, ce qui fait largement plus de 100 heures de jeu en tout !
C'est la principale force (ou faiblesse) de ce Suikoden III, puisque cette abondance de personnages, croisé avec un scénario découpé en une multitude de points de vue, fait que le joueur aura intérêt à suivre de près l'histoire s'il ne veut pas être largué. Il arrive souvent d'ailleurs qu'au début d'un nouveau chapitre je sois quelque peu désorienté et tourne un peu en rond avant de retrouver le fil de l'histoire. D'autant plus que contrairement à d'autres éditeurs comme Squaresoft, le chemin n'est pas balisé avec des gros panneaux indicateurs style "Suite de l'Aventure par ici" ;-) Parfois il faudra parler à LA bonne personne dans LA bonne ville (ou simplement dormir !) pour enclencher les événements qui feront avancer le scénario, et le joueur un peu distrait pourra perdre une bonne heure à chercher en vain.

La carte du monde vous permet de vous déplacer de village en village, sur des chemins pré-établis (pas question de vous balader où vous voulez, même principe que dans FFX). C'est dans les villages et les châteaux que vous ferez progresser l'aventure, mais aussi et surtout que vous ferez vos emplettes. Les éternelles Tavernes et autres "Inns" vous permettront de gagner un repos bien mérité (et de sauvegarder au passage), les boutiques vous vendront objets de soins, équipements et Runes magiques, les forgerons amélioreront vos armes et les "négociants" donneront une bonne occasion aux commerciaux en herbe d'exercer leur talent (acheter des biens à bas prix dans une ville pour les revendre le double à l'autre bout de la carte).
Les points de compétence durement acquis lors des combats pourront être dépensé dans les Centres d'entraînement pour améliorer vos personnages. Il existe 3 grands types de Compétences : Physiques (attaque et défense), Magiques et Support. Chaque perso aura plus ou moins d'affinité avec telle ou telle compétence suivant son métier (un archer sera évidemment plus doué dans la compétence "Sharpshoot", dégâts à longue distance, que dans "Parry", parer un coup). Ces compétences seront notées de E (nul) à A (excellent) et vous devrez dépenser plus ou moins de points suivant votre affinité pour augmenter votre niveau.

Duels, Combats et Wargames

Les combats ont fait l'objet d'un traitement particulier, et il faut dire que les choix effectués par les auteurs me laisse un peu perplexe. Il existe 3 type d'affrontements : le combat "classique" avec d'un coté votre groupe pouvant contenir jusqu'à 6 persos et de l'autre la troupe ennemie, le Duel, qui comme son nom l'indique oppose 2 combattants, et la Bataille entre armées, une sorte de wargame très simplifié. Dans les combats normaux, s'activant aléatoirement lorsque vous vous déplacez entre les villes, vos persos fonctionnent par paire, au tour par tour.
Une paire de combattants ne pourra en aucun cas utiliser ses objets de soins sur une autre paire ! De même lorsque vous choisissez un sort ou une attaque spéciale pour un des persos d'une paire, son compagnon est condamné à effectuer une attaque physique de base. Voila de bien étranges limitations non ?! Comme dans les Suikoden précédents, il vous sera possible d'associer 2 ou plusieurs combattants pour réaliser une attaque groupée dévastatrice. Les Sorts sont accessibles grâce aux compétences magiques et aux Runes. En achetant des Runes classées selon les traditionnels éléments (Feu, Eau, etc.) et en les associant à vos persos, ceux-ci pourront suivant leur niveau de compétence utiliser la magie en combat. Attention cependant car les sorts puissants peuvent prendre plusieurs tours pour être exécutés, ce qui bloque le perso pendant ce temps.

Les Duels font penser à une partie de pierre-papier-ciseaux : vous avez en effet le choix entre attaque, défense ou botte secrète, mais sans savoir ce que prépare l'adversaire. Bref, c'est gentil. Terminons par le wargame allégé. Ici vous pourrez déplacer vos troupes sur une carte, avec une partie stratégique simplifiée. L'intérêt est malheureusement assez limité puisque mise à part la possibilité de mettre des troupes en soutien et d'utiliser les compétences de support, les tactiques d'attaques propres aux wargames sont quasi-inexistantes. Enfin la bonne nouvelle est que la présence de ses modes de combat variés casse un peu la monotonie du sempiternel leveling-boss-trésor.

Une réalisation technique "old shool"

Il faut bien l'avouer, Konami ne bénéficie sans doute pas de graphistes et de programmeurs du niveau de Square ou d'Enix. Et ça se voit... Techniquement parlant Suikoden III se situe dans la bonne moyenne, mais de nombreux détails nous prouvent que le chemin reste long pour atteindre le standard établi par Final Fantasy X en début d'année. Les personnages et les décors sont en 3D intégrale, mais bien moins détaillée que dans FFX, et c'est particulièrement vrai pour les visages et les effets spéciaux en combat. Heureusement, PlayStation 2 oblige dirais-je, le nombre démesuré de persos n'entraîne pas de confusion chez le joueur : tout est suffisamment clair sur l'écran pour qu'on s'y retrouve et les différentes tribus sont facilement reconnaissable.
Cependant, pas de séquences en synthèse qui arrachent les yeux.
La cinématique d'intro est une japanimation (que seuls les amateurs sauront apprécier je pense ;-) et ensuite toutes les scènes non-jouables se déroulent avec le moteur 3D du jeu. Coté sonore ce n'est pas mieux, aucun dialogue parlé (dommage de ne pas profiter du passage au DVD pour ajouter des voix Mr Konami) et des musiques gentillettes niveau PS1. On pourra trouver une excuse aux auteurs en se disant que la quantité est au moins au rendez-vous ;-)
Un autre point important du jeu est le parti pris des auteurs de ne mettre aucun tutorial dans le jeu. Seules quelques annotations succinctes viendront aider le joueur débutant qui sera assurément un peu perdu lors des premières heures de jeu. Plus que jamais une lecture attentive de la doc est nécessaire; surtout pour comprendre le mécanisme des Runes et des affinités dans les compétences.

Mon impression sur Suikoden III est mitigée. D'un coté je me dis que c'est le seul jeu valable dans la catégorie RPG pour cette fin d'année 2002 (avec peut-être Wild Arms 3), je me dis aussi que c'est un jeu profond qui s'apprécie sur le long terme (avec un scénario compliqué et donc une durée de vie plus que conséquente). D'un autre coté je reste perplexe devant certains choix dans les systèmes de combat et surtout la qualité graphique tout juste à la moyenne. Mais finalement c'est quand même un jeu à recommander aux amateurs de RPG, avec suffisamment d'exploration, de bonus, de quêtes secondaires, d'aventure et d'action pour s'occuper jusqu'à l'arrivée des mastodontes dans quelques mois...



Jeu fini :
Pas de problème, Suikoden III rempli parfaitement son rôle de RPG old school ! Avec plus de 60 heures de jeu et encore une vingtaine de persos cachés, Konami m'en a donné pour mon argent ;-) Il faudra un petit temps d'adaptation, comme je l'avais dit dans le test, pour s'habituer au système de Magie (avec les runes associées) et de Compétences, le point clé pour vaincre les gros boss. Le secret réside dans la formation de groupes équilibrés (et avec 108 persos au compteur, on peut dire que tout le monde trouvera ses favoris). Le découpage de l'histoire en 3 points de vue différents (ce qui donne 3 histoires parallèles lors des 4 premiers chapitres du jeu) est finalement tout à fait supportable, même si parfois en loupant une réplique d'un perso on peut errer sans savoir ce qui déclenchera la suite du scénario ! Des bonus semblent apparaitre si on arrive à collecter plus de 104 persos, je pense qu'il est bon de faire un effort pour les trouver et donc j'y retourne de suite ;-)

mardi 10 décembre 2002

KINGDOM HEARTS

Fun 8/10
Technique 7/10
Style Action-RPG
Editeur / Langue Squaresoft-Disney Interactive / Europe
Infos 1 joueur / Memory Card 132 Ko / Compatible contrôle analogique et fonction de vibration



Les Mondes Parallèles

Squaresoft s'alliant avec Disney pour faire un jeu ?! les puristes des deux camps n'auraient certainement jamais oser imaginer une telle hérésie ! Et pourtant c'est bien ce qui nous arrive avec le déjà célèbre "Kingdom Hearts". Et si on y réfléchit quelques instants, on peut trouver des points communs entre les deux univers... Même mondes manichéens (avec des méchants et des gentils clairement identifiés dès le début, même si Squaresoft arrive parfois à brouiller un peu les pistes), même graphismes colorés et enfantins (américain d'un coté, japanime de l'autre, culture oblige) et même succès mondial (si on ne garde que les dessins animés pour Disney et que les jeux pour Square ;-). Ces Mondes parallèles étaient finalement bien destinés à ce rencontrer un jour ou l'autre, et fort heureusement c'est Square qui se charge de réaliser la chose, sous la forme d'un Action-RPG.
Pour les éternels largués du bulbe, ce mix bizarre entre jeu d'action et Jeu de rôle est un genre classique chez nos amis japonais (il me semble que le célèbre Zelda en est le plus parfait exemple). On a par conséquent à faire à un jeu d'action-exploration pure avec des pincées de RPG pour rendre le challenge un peu plus coriace pour les vétérans. Nous rentrerons dans les détails techniques un peu plus tard, voyons d'abord l'univers que nous propose les auteurs.
Coté scénario, nous partons à la découverte du (très) jeune Sora, héros squaresoftien typique avec ses traditionnels problèmes de cerveau et de cauchemars terrifiants (ah, il faudra un jour qu'on m'explique pourquoi la mémoire fait toujours défaut aux personnages made in Square ? ;-). Il vit avec ses parents sur une petite île perdue, accompagné de ses amis Kaïri et Riku qui comme lui ont un jour "échoué" sur l'île sans savoir pourquoi... Et l'habitué des jeux Square reconnaîtra au passage une vieille connaissance parmi les habitants de l'île : Wakka, le pro du blitzball dans Final Fantasy X, en version "enfant" ;-) Que fait-il là ? C'est ici que le fin limier a la puce à l'oreille ! Nous sommes encore dans une histoire de mondes parallèles, astuce simpliste mais efficace qui permettra par la suite aux auteurs de faire cohabiter les persos Disney et Square.
Un soir d'orage, Sora découvre qu'il possède un don particulier : celui de maîtriser la Keyblade, sorte d'épée magique en forme de clé, qui permet de combattre et accessoirement de voyager. Comme par hasard d'horribles fantômes (appelés les Sans-cœur dans la version française, argh !) surgissent la même nuit sur l'île... Et comme par hasard une porte mystérieuse apparaît à ce moment ;-) Hop ! mettons la Keyblade dans la serrure et voyons où cela nous mène...

Pendant ce temps, au royaume de Mickey

... la transition est assez lourde, mais c'est ici que nous retrouvons les héros de Disney, Donald et Dingo en tête ;-) Car le royaume est en crise, imaginez un peu, le Roi Mickey a disparu ! Maîtrisant toutes les subtilités du voyage inter-dimensionnel, le Canard énervé et le grand Chien simplet prennent les commandes de leur vaisseau et partent à la recherche d'une personne possédant l'outil qui leur permettra de retrouver la Souris à la voix crispante. Voila comment Sora tombera nez à truffe (ou nez à bec ;-) avec Dingo et Donald dans la ville de Traverse, pour s'aider mutuellement dans leurs quêtes (se débarrasser des Sans-cœur et trouver Mickey). Le joueur ira de surprise en surprise en rencontrant toutes les stars made in Square en version "rajeunie" et bien sûr tous les héros des studios Disney.

Au programme durant les premières heures de jeu : Squall de Final Fantasy 8 et Tifa et Youffie de FF7 coté japonais, Alice (au pays des merveilles) et Tarzan (au pays des gorilles) coté américain... et ce n'est que le début. Tou(te)s les grand(e)s méchant(e)s de Disney répondent présent (Maléfique, la sorcière de Blanche-neige, le sultan Jafa, etc), et vous devrez les affronter en tant que Boss de fin de niveau !
Chaque perso jouable a droit à sa fiche de caractéristique avec les 2 attributs de base que sont les points de vie et de magie, et chaque ennemi tué rapporte, en plus du fric et des soins, quelques points d'expérience qui permettront de gagner des niveaux. Vos 3 persos deviendront ainsi de plus en plus balaises au fue et à mesure de votre progression. La partie Jeu de Rôle est complétée par une série de Compétences propres à chaque personnage que le joueur pourra lui attribuer suivant les points de compétence disponibles (ces derniers augmentent avec le niveau). Ces Compétences vont de la simple roulade à l'attaque spéciale en passant par l'affichage des Points de Vie de l'ennemi. Jeu d'action oblige, tout ce déroule en temps réel dans un décor entièrement en 3D, avec une vue par défaut en 1ère personne (vue subjective dispo seulement à l'arrêt !).
Le joueur dirigera toujours un seul perso parmi une équipe de 3 maximum, les déplacements et actions des 2 autres étant géré par l'intelligence artificielle selon vos instructions (attaque physique ou magique, fréquence d'utilisation des compétences, etc.). Le perso principal peut naturellement courir et sauter dans tous les sens et aussi effectuer jusqu'à 4 actions de base : attaque, magie, objet et examiner/ouvrir/attraper (suivant le cas). Suivant les persos composant votre équipe vous aurez même accès à des attaques combinées.

Note pour Squaresoft : virer le caméraman ;-)

Pour un jeu d'action, Kingdom Hearts bénéficie d'une réalisation technique très soignée... sauf sur un point particulier. Comme d'habitude avec la majorité des productions PS2, la 3D est assez riche (décors fouillés) et le design des persos est impeccable (avec une note spéciale sur les visages et les expressions). Le seul hic vient du système de gestion de la caméra, totalement manuel ! On aurait vraiment aimé un caméra dynamique suivant le perso principal et s'adaptant aux obstacles du décor. Malheureusement c'est le joueur qui devra constamment utiliser les bouton L2/R2 pour faire tourner la caméra (ou les 2 pour recentrer sur la vue de derrière !).
Les programmeurs ont ajouté une option de ciblage automatique en combat (R1) mais vous perdrez votre cible si vous vous éloignez trop ! Bref, il faudra un certain temps d'adaptation au joueur pour maîtriser cette maudite caméra, et les premiers "gros" combats (avec une dizaine d'adversaire à la fois) seront réellement confus. Par contre les bruitages et en particulier les voix des personnages collent bien, les fanas des versions françaises des productions Disney reconnaîtrons sans peine leurs héro(ïne)s favorit(e)s dans les séquences cinématiques entièrement réalisée avec le moteur 3D du jeu.

Enfin, pour les amateurs d'images de synthèse made in Square, la déception sera grande tant la place qui leur est accordée est mince. Ils pourront se consoler avec les Invocations à la Final Fantasy, toujours aussi impressionnantes à voir, avec par exemple Simba le lion qui viendra un cours instant vous prêter main forte en combat (même si en invoquant Bambi on se sent moins over-puissant qu'avec Bahamut, n'est-ce pas ?! ;-).
Passé la surprise de la découverte, on s'aperçoit que le jeu est basé sur un principe simple : explorer un monde Disney avec ses héros et bad guys associés et réaliser la (les) mission(s) donnée(s) par le gentil (sauver les gorilles avec Tarzan, trouver des preuves pour sauver Alice de la guillotine de la Reine...). Le but final pour chaque monde étant de tuer le Boss et d'activer l'accès au monde suivant. Les voyages entre monde se font à bord du vaisseau "Gumni" de Donald et Dingo, avec une séquence tellement minable qu'elle en devient kitch ;-)) Imaginez une sorte de shoot'em up en 3D, très lent, mal réalisé, dans lequel vous devez tirer sur des vaisseaux ennemis asthmatiques pour récupérer des bonus qui vous permettront d'améliorer votre navette... une mauvaise idée assurément. Peut-être les enfants en bas âge y trouveront un quelconque intérêt ?

Avant tout pour les amoureux des dessins animés Disney

Pour ceux qui comme moi sont peu sensibles aux univers gentillets de Disney, la pilule est tout de même difficile à avaler. Certes on pourra faire le même reproche à Square concernant ses scénarios de jeu, mais au moins cet éditeur sait faire des jeux aux mécaniques simples mais assez profondes pour intéresser les joueurs âgés. Le problème avec Kingdom Hearts est que la cible est clairement un public jeune, et par conséquent on est loin d'un Action-RPG complexe comme on pouvait l'espérer de Squaresoft. Ne vous méprenez pas cependant, le lot de mini-quêtes à faire en dehors de l'aventure principale est plus élevé que la moyenne.
De nombreux bonus plus ou moins cachés sont présents dans les mondes pour offrir un petit challenge aux hardcore gamers. Le concept du "Trio", par exemple, force le joueur a revenir dans les lieux déjà visités pour activer des salles secrètes ou des bonus d'argent en plaçant 3 persos particuliers sur des signes inscrits sur le sol. Chaque personnage dispose d'une arme spécifique améliorable au fil de l'aventure (qui a dit Armes cachées ? ;-) et le joueur pourra lui attribuer 2 accessoires supplémentaires pour "booster" ses caractéristiques. Il est même possible de fabriquer des objets (avec nos amis les Moogles dans la ville de Traverse) en ramassant des matériaux spéciaux et en les "synthétisant". Mais ce n'est certainement pas avec ses petits jeux d'exploration que vous vous ferez des noeuds au cerveau ;-)

En définitive Kingdom Hearts est un jeu hybride (j'ai pas dit bâtard ;-) qui satisfera principalement celles et ceux adorant les cartoons du vieux Mickey. C'est déjà une bonne chose, mais cela n'en fait pas un grand jeu malheureusement. D'autres ont prouvé qu'on pouvait dans ce genre faire des merveilles (j'ai déjà cité Zelda ? ;-), Squaresoft a simplement produit un agréable passe-temps. Les auteurs sont visiblement plus à l'aise dans le registre moins grand public des purs jeux de rôles japonais. Pour finir sur une note positive, il faut quand même signaler que ce style de jeu reste rare sur PS2 (devant la déferlante de jeux de sport et de baston en cette période de fêtes) et que mis à part le petit problème de gestion de caméra, la réalisation technique est vraiment au dessus de la moyenne. Donc pour conclure Kingdom Hearts reste une bonne surprise pour cette fin d'année 2002.



Jeu fini :
Même si les derniers combats s'avèrent assez difficiles Kingdom Hearts est plutôt d'un accès facile et le challenge offert est très complet. Comptez un peu plus de 30 heures pour en venir à bout. Des passages gonflants sont malheureusement présents, le pire restant l'espèce de shoot'em up complètement raté (lent, lourd, d'un intérêt très limité). Les combats offrent un gameplay vraiment bourrin (il suffit de maîtriser les sorts de Bouclier et de Soin et d"avoir un stock d'objets de régénération de MP puis de foncer dans le tas) mais le plaisir de l"exploration et la recherche des bonus cachés restent présents. KH reste tout de même trop limité au niveau RPG. La beauté des persos Square et Disney, le plaisir qu'on a à visiter les univers des dessins animés font quand même de KH un bon jeu pour les fans des 2 bords, mais ne cherchez pas le chef d'oeuvre.

vendredi 6 décembre 2002

Le Dictateur

(The Great Dictator - 1940 - Réalisé par C. Chaplin) ***** Edition Spéciale -Coffret Collector 2 DVD + Livret + Tirages Photos-

Pendant la première guerre mondiale un jeune soldat maladroit, barbier dans le civil, sauve la vie d'un pilote avant de perdre la mémoire.

Le monde savait ce qui se passait en Allemagne avant la seconde guerre mondiale. Après l'introduction de son personnage de Charlot à la guerre en pur comique visuel, Charles Chaplin devient plus sérieux. Il montre le ghetto juif, où son personnage amnésique ne comprend pas le comportement sauvage de la milice. Il décode ensuite tous les rouages de la mégalomanie de son dictateur Hynkel par une suite de scènes ahurissantes pour l"époque (la plus fameuse étant le jonglage avec le globe terrestre), atteignant son paroxysme dans la confrontation grotesque avec son rival Napaloni.
En tournant Hitler et Musolini en ridicule, Chaplin démontrait aussi le grand danger qui menaçait le monde à la merci de ses fous. Mais le vibrant discours final du petit barbier n'aura pas changé les mentalités des spectateurs de l'époque pour autant.

jeudi 5 décembre 2002

Le Père Noël est une Ordure

(1982 - Réalisé par J-M. Poiré) ***** Edition Limitée Collector -2 DVD + Livre Exclusif-

S.O.S Détresse Amitié, Pierre et Thérèse, Mme Musquin, Félix et Zézette, Katia alias "Charles Bronson", M. Preskovitch... Le Classique des classiques des comédies cultes françaises des années 80.

Adapté de leur pièce de théâtre, la troupe du splendide réussi avec ce "Père Noël" le plus grand film comique des années 80 (on connaît son succès relatif lors de sa sortie ciné puis sa lente progression vers son statut de film culte au fil des redif à la TV). Mais pourquoi tant d'amour ? Justement car il y a tant de haine dans les portraits de ses faux "gentils" coincés, de ses faux "méchants" dérisoires. La misère affective qui les entoure nous ressemble tellement, notamment les attitudes forcées sous la pression sociale. Il y a pléthore de répliques et situations d'anthologie, dont certaines ne se découvrent qu'après plusieurs visionnages : les coups de trompettes hystériques de madame Musquin, le frigo rempli de camemberts, les affichettes laissées par Pierre, le cinéma qui passe un film de "Charles Bronson", etc, etc, etc.
On fini par s'attacher à cette galerie de personnages si caricaturaux et pourtant si réels. A noter que le final de la pièce de théâtre se terminait en hécatombe totale, le film est moins cruel puisque seul le dépanneur est trucidé (au passage, avez-vous noté le thème musical joué lors de la découverte de son cadavre ?).