mardi 10 février 2009

DRAGON QUEST IV - Chapters of the chosen

Jour de marché dans le bourg


Square Enix
Genre : RPG
Verdict: 4/5


Si vous avez manqué le début
Les Dragon Quest restent une énigme pour moi, une série réunissant autant de concepts éculés mais qui pourtant réussi systématiquement à me captiver, voila qui est bien intriguant. Faudra que j'en parle à mon psy, un de ces jours. D'autant plus que l'épisode qui nous concerne aujourd'hui n'est pas vraiment une nouveauté puisqu'il s'agit du remake pour DS d'un jeu sorti il y a 18 ans sur NES !
L'histoire anecdotique n'est qu'un prétexte pour diriger une troupe de joyeux drilles, explorer la riche contrée et faire du leveling pour exploser des Boss vicieux. Les auteurs ne perdent donc pas leur temps dans des cinématiques ennuyeuses et des explications philosophiques à 30 centimes d'Euros, preuve que les Japonais savent faire efficace quand ils veulent.
On va suivre individuellement chaque protagoniste durant les premières heures de jeu, découvrant l'univers coloré et sympatoyant des Dragon Quest, avec ses nombreuses villes éparpillées sur l'immense carte, ses donjons pas trop profonds, ses habitants caractériels, ses Casinos et ses célèbres Slimes qui parlent. Une fois toute l'équipe présentée au travers de diverses missions, on prend le contrôle du héros qui sera chargé de réunir l'ensemble pour aller vaincre un fumier de Boss voulant venger la mort de sa fiancée.

Carte d'une ville

En détail
La série a évolué graphiquement selon les consoles sur lesquelles elle débarquait (avec à sa poursuite une cohorte de millions de fans Japonais), mais en conservant des bases qui aujourd'hui font défaut à certains développeurs "Star" qui confondent Jeux vidéo et Films hollywoodiens. Des "fondamentaux" tels que simple sans être simpliste, rythmé sans être frénétique, vaste sans être écrasant. La musique "symphonique" du jeu est un régal, et le thème principal entête autant que celui des Final Fantasy.
Le jeu fait honneur à la DS avec ses décors en Full 3D (en rotation totale) et ses personnages en sprites tout mimi. On ne ressent pas la lourdeur technique générale qu'on trouvait dans le récent remake DS de Final Fantasy IV (où les déplacements sont empesés et l'affichage des menus ralenti). Ici tout est fluide et rapide, tout obéit au doigt et à l'oeil, dès qu'on commence à trouver un truc fastidieux les auteurs offrent la possibilité de le contourner grâce à un nouveau sort ou un objet spécial planqué au fond d'une grotte humide.
Le casting ne se prend clairement pas au sérieux et moque gentiment les clichés des RPG Jap: le Capitaine anglais bourru, la princesse qui se fait chier dans son palais, le marchand voulant réussir dans le commerce, les jumelles danseuses "exotiques" qui bossent dans un cabaret, etc.
Les options de combats sont au raz des accariens, avec du "tour par tour" comme chez mémé et une liste d'options datant des débuts de Michel Drucker à la TV. Attaque physique, sorts, défense, objets. avec les ennemis bien alignés face à vous comme à la foire à neuneu. On connaît tout ça par coeur, mais l'intérêt de DQ se situe ailleurs.
Régulièrement nos personnages gagnent de nouvelles compétences et des sorts inédits, la progression est constante et donne envie au fanatique d'en voir et d'en avoir toujours plus. On se ballade en permanence pour découvrir des équipements flambants neufs qui claquent et visiter de nouveaux lieux, là où d'autres jeux nous font tourner en rond pendant des heures dans le même labyrinthe. Il y a souvent des surprises suivant que vous visitiez un endroit de jour ou de nuit, et on a la possibilité de swapper son équipe à loisir pour jouer avec leurs compétences plus ou moins débiles.
Et puis on se prend quelques mémorables branlées lorsqu'on chatouille un Boss trop costaud pour notre fine équipe de bras cassés. Il faut alors léveler, léveler avec ardeur, léveler jusqu'à plus soif (et ça, ça fait toujours plaisir au hardcore gamer d'être humilié par un Boss pour revenir une heure plus tard lui éclater les noix).
Evidemment ne pensez pas être ébloui par la profondeur des caractères sur un scénario inspiré par l'oeuvre de Nietzsche. Ce DQ IV est fun et léger, les amateurs d'épopée grandiose et de guerre en Technicolor en seront pour leur frais. Les autres, les obsessionnels, les complétistes, les amoureux (et reuses) du "True old school J-RPG" qui veulent du combat aléatoire toutes les cinq secondes, ceux-là seront aux anges.

Des effets spéciaux mémorables

A retenir:
- Du "true old school" RPG, mec !
- Les graphismes tout kawaii, en full "3D & Sprites" sur les deux écrans de la DS.
- Les quêtes secondaires sympas (Mini-médailles, construction de la ville du héros, objets spéciaux).
- Les sorts qui facilitent la vie du Gamer: Téléportation, Passage Jour/Nuit, Anti ennemis faibles, etc. et pas de Game Over en cas de décès.
- La "deuxième" fin.

A Jeter:
- Une histoire lamentable de classisisme.
- Des personnages en "Full Cliché".
- La taille réduite des environnements.
- Le manque d'indications pour faire avancer le scénario lors du dernier chapitre.


Infos 1 Joueur (12 ans et +) - Jeu multi-cartes sans fil

vendredi 6 février 2009

INFINITE UNDISCOVERY


La place de la concorde en 2060
Square Enix
Genre : RPG
Verdict: 2/5


Si vous avez manqué le début
L'univers médiéval et manichéen de "Finish it and then cover it" ressemble peu ou prou à tout ce que les Japonais nous servent depuis 25 ans. Un gentil garçon un peu niais qui se retrouve au centre d'une intrigue qui le dépasse et que les évènements vont pousser à sauver le monde. Nos amis Nippons saupoudrent le tout de leurs habituels coups de théâtre, genre trahisons et révélations au pays de Candy. Mais ne nous plaignons pas, on aime quand même bien ça.
A la suite d'un quiproquo le frêle Capell va se trouver au centre d'une épopée qui va lui faire quitter sa juvénile insouciance pour endosser le lourd fardeau de Leader du Monde Libre. Pour cela il devra rejoindre une fameuse armée de rebelles dont la raison de vivre est de briser des chaînes (au sens propre et au figuré) pour libérer la lune et accessoirement les peuples opprimés. En effet les vilains-pas-beaux de l'Ordre ont asservi les provinces et même enchainé litteralement la lune pour pomper la subtance de l'énergie terrestre, les sagouins !

mardi 3 février 2009

Minority Report


(2002 - Réalisé par S. Spielberg) **** Edition Collector 2 DVD

En 2054 à Washington, les criminels sont arrêtés avant de commettre leur forfait grâce aux dons de prédiction de trois humains, les Pre-Cogs. Une unité spéciale de la police, Pre-Crime, est chargée d'intervenir en analysant les visions des médiums. 

Philip K. Dick continue d’être adapté par Hollywood, et on ne va pas s'en plaindre quand cela donne des productions comme "Blade Runner" ou ce "Minority Report" Spielbergien. Décrivant en catimini une société pas très éloignée du Big Brother Orwellien, où chaque citoyen est fiché instantanément et physiquement mis hors de la société pour un crime qu'il n'a pas encore commis, le père Steven garde l'essentiel de la nouvelle Dickienne et s'offre le luxe de ne pas résoudre une partie de l'intrigue (la recherche du fils d'Anderton). Le contrat est rempli de belle manière, offrant des séquences d'action ébouriffantes, une réalisation parfaite dans sa représentation d'un futur proche plausible et une réflexion passionnante sur le libre-arbitre de chaque être humain. Et en prime les petites touches d’humour allègent l'ensemble. Avec les fameuses chorégraphies gestuelles de Tom Cruise lorsqu'il manipule ses écrans virtuels, les scans incessants d'une population soumise noyée sous les écrans de Pub, la mise en œuvre de l'idéologie du tout-sécuritaire, Spielberg nous donne une vision glaciale mais juste de notre avenir immédiat. Pour un film d'anticipation, c'est une belle réussite.

Angel Heart


(1987 - Réalisé par A. Parker) ****

En 1955 le détective privé Harry Angel est contacté par un client qui souhaite retrouver un certain Johnny Favourite, disparu sans laisser de trace après la guerre. Son enquête va plonger Angel dans le monde mystique du Vaudou.

Très typé années 80, le style cinématographique d'Alan Parker nous balade dans une revisite des codes du Film Noir, avec détective en imper qui se perd en des lieux interdits, indics patibulaires, flics sur le fil du rasoir et belle pépée enamourée, le tout sur fond de musique jazzy torturée et de poulets sacrifiés. Le supplément d'âme vient de l'interprétation du jeune Mickey Rourke, alors au faîte de sa gloire, tout en malaise et en douleurs dans un jeu de piste macabre où il affronte De Niro. Et même si le twist final est présenté d'une manière un tantinet lourdingue, le parcours d'Angel mérite plusieurs visionnages pour détricoter l'implacable main du destin enserrant le héros-loser. Un de ses films qui vous hante longtemps, à l'instar de "L'échelle de Jacob", similaire dans son atmosphère de polar malsain.