dimanche 5 décembre 2010

Réécrivons gaillardement Terminator 3

Terminator 3 : Mission Biactol
Nous avons déjà évoqué longuement sur cet écran le cas douloureux d'une trilogie cinématographique immolée sur l'autel de la médiocrité et du merchandising (Pour les non-comprenant, voir nos billets sur Star Wars Prélogie).
Toutes n'ont pas subi les outrages d'un sagouin uniquement préoccupé par son portefeuille, loin s'en faut. On peut citer une pétachiée de triptyques sur pellicule valant leur pesant de Pop-corn pour tout Geek normalement constitué : Retour vers le futur, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, La Cage aux Folles et d'autres encore que ma mémoire vacillante et mon insondable inculture m'empêche de citer.
Certaines séries du grand écran font débat au sein de la communauté, les arguments les plus élitistes étant employés pour les encenser ou a contrario les dézinguer. Citons pour l'exemple cette discussion entre omarSAV91 et Mickeline59 sur le forum "Ado 12-15 ans" d'un célèbre site, à propos du chef d'oeuvre des frangins Wachowski :
- Waow comment ça déchire trop sa reum Matrix 3 !!!
- L O L trop pourri ton Matrix 3, vive Matrix 1 !!!
- C'est toi pourri, Matrix 3 c'est de la philo
- Pauv' cul
- Nazi.

L'exemple Matrixien n'est pas une affaire isolée, ce type de raisonnement implacable et de rhétorique redoutable s'applique également aux Alien, Indiana Jones et autres Spiderman. Édifiant, non ?

Le cas qui nous préoccupe ce soir fait lui aussi polémique, il s'agit de la saga Terminator.

Les quarantenaires qui ont assisté à la naissance de Sarah Connor et du Cyborg Autrichien ne peuvent envisager une suite au Kolossal diptyque accouché par le Docteur Cameron. Le premier film dépeint l'étreinte irrévocable du destin sur une jeune héroïne, tandis que le suivant libère l'humanité de la fatalité. On ne peut rêver plus adroit et concis, surtout lorsque le réalisateur est aussi efficace et soigneux, aussi bien dans l'écriture de son scénario que dans le choix du casting. Tels quels Terminator et Terminator 2: Judgement Day forment un tout harmonieux, malgré son joli paradoxe temporel illogique (mais on s'en fout).

La Saga Terminator est dans le cercueil

Cet équilibre délicat ne pouvait malheureusement pas durer aux yeux des producteurs, et d'un certain acteur en mal de publicité pour se faire élire gouverneur.
Ainsi en 2003 un nouveau chapitre est mis en chantier, chargé de relancer la franchise en se passant de papa James et maman Connor. Sacrilège !
Le résultat ? une suite d'entorses aux bases de l'univers de Mister Cameron, desquelles surnagent quelques idées intéressantes cachées derrière des scènes d'actions enflées et un second degré trop appuyé. L'intrigue n'est qu'une resucée de l'opus précédent : une méchante Terminatrice devant éliminer les futurs lieutenants de la résistance, face à un gentil Schwarzynator qui protège John. La nouvelle T-X dispose d'un armement dont on nous avait pourtant dit qu'il était strictement impossible qu'il voyage dans le temps. Elle possède même des pouvoirs quasi-magiques lorsqu'elle contrôle à distance des véhicules. On est carrément chez Harry Potter.
Le Gouvernator perd toute sa coolitude, balançant des "parle à ma main" sorti tout droit de la décennie précédente, et son adversaire est malmenée par un scénario bout-de-ficelle lui faisant prendre de curieuses décisions, en particulier lors de la séquence du cimetière où elle dévoile son identité alors qu'elle est certaine de trucider sa cible.
Pour essayer de se mettre les fans dans la poche, on tente aussi un caméo du docteur Silberman, le psy qui par deux fois avait croisé le chemin de Sarah Connor. Louable démarche, mais qui ne nous décroche qu'un sourire tristounet avec ses allures de running-gag poussif.

Mais l'affront ultime, l'insulte suprême faite aux fans, vient surtout du message général qui se dégage du film.
Alors que tout le récit de James Cameron démontre que l'humain peut infléchir sa destinée à force de volonté, le scénario de Rise of the Machines s'évertue à balancer de grosses louchées de fatalité irrémédiable. John Connor croise sa future femme et découvre qu'ils étaient déjà promis l'un à l'autre depuis leur enfance, et par ailleurs l'apocalypse nucléaire est irréversible quoiqu'il fasse. Bref, pourquoi se fatiguer quand tout est déjà manigancé par le tout puissant ? Ça fout le bourdon.
Ce qui est sûr pour le fan, c'est que lorsque M. Cameron sera mort il n'a pas fini de se retourner dans sa tombe d'avoir vu son oeuvre ainsi mutilée.

Les acteurs de Terminator 3 reçoivent les premières critiques du film
Non, on ne peut décemment pas apprécier ce T3. Alors on se dresse sur ses petites pattes arrières, on bombe son torse imberbe, et on pousse un cri suraiguë libérateur : gniiiiaaaaaaarrrrrrr !

 A l'instar de notre tentative bien inutile mais ô combien salvatrice de réécrire la prélogie Star Wars, et afin de chasser cet immonde souvenir de notre esprit chancelant, nous avons entrepris une opération identique pour sauver du déshonneur notre bienaimée Famille Connor et leur fidèle Terminator. Oui, mes amis, mes frères et mes sœurs (oh oh...), réécrivons gaillardement Terminator 3 : Rise of the Machines.

Fantasme de fan, assurément, puisque les chances pour que le démiurge James Cameron reprenne un jour les rênes de son épopée sont proches du néant. Toutefois la mode à Hollywood semble être au reboot, et un certain Batman n'a pas eu à s'en plaindre. Après avoir été mis au monde brillamment par M. Burton, il fut assassiné par le psychopathe Schumacher avant de renaître par la grâce du magicien Christopher Nolan. Alors pourquoi pas, dans dix ans, voir surgir un remake habile des Terminator ?

Hasta la vista, que Sainte-Linda Hamilton prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort sous le feu thermonucléaire.

Le synopsis qui suit est soumis à la sagacité du lecteur ou trice, avec les mêmes précautions que lors de notre expérience antécédente : vous allez lire un document amateur, reprenant les grandes lignes du scénario original mais sans les fadaises qui nous déplaisent. Il contient probablement quelques incohérences et interprétations hasardeuses, mais est réalisé avec autant de ferveur enthousiaste que possible.


mercredi 24 novembre 2010

Snatch


(2000- Réalisé par G. Ritchie) ****

Un diamant volé est l'objet de toutes les convoitises. Une poursuite mouvementée s'engage entre une ribambelle de truands plus ou moins mal famés, magouilleurs à la petite semaine, diamantaire Juif, gangster Russe, Gitan bagarreur, promoteur de boxe psychopathe et voleurs de banque débutants.

Le scénar "tarantinesque" (du dialogue qui claque, des histoires qui s’entremêlent) est juste un prétexte à un étalage de "gueules" lâchant des sentences poilantes toutes les deux minutes. Et si Snatch parvient à échapper à une simple galerie de personnages faussement cool, c'est grâce à son montage très typé, des "cuts" ultra courts qui relancent le rythme et coupent le superflu, et à ses acteurs à fond dans des numéros sur mesure. Pour sûr les allergiques aux situations improbables et à l'acting un peu "over the top" seront vite soulés. Mais pour celles et ceux qui veulent découvrir Brad Pitt en gîtant baragouineur aux prises avec Jason Statham, Vinnie Jones et d'autres pointures du genre, faites-vous un shoot de Snatch. Bien malin ceux qui peuvent prévoir la fin.

lundi 22 novembre 2010

Cloverfield


(2008 - Réalisé par M. Reeves) ****

Rob fête sa nomination pour un poste prestigieux au Japon, lors d'une soirée organisée par son frère et sa petite amie. Mais un événement hors du commun frappe soudainement la ville de New-York.

Aujourd'hui nous sommes saturés de films "found footage", ces vraies-fausses vidéos façon caméscope retrouvées comme par hasard (par des producteurs cupides, of course). A l'époque de la sortie de Cloverfield le genre est déjà proche du trop-plein mais compte quelques réussites, coté horreur on a eu REC, et coté "dénonce" Redacted, faux documentaire mettant en cause les vrais agissements de soldats américains en Iraq. Manquait un digne représentant du "Film de monstre", et paf le voila ! 
L'excellente idée des auteurs est de ne vouloir à aucun moment expliquer les choses. Cloverfield est une longue course vers une menace dont on ne connait pas l'origine ni les motivations, et c'est tant mieux parce qu'on s'en cogne. Passé le quart d'heure initial de présentation des protagonistes, la première attaque au cœur de New-York vous saisit pour ne vous lâcher que dans les rares moments d'accalmies, faisant place à des séquences émotionnelles brillamment interprétées (le coup de fil à la mère, sur un quai de métro abandonné). Réinvention de Godzilla, images écho du 11 septembre 2001, vain sacrifice du héros, autant de pistes de réflexion intéressantes mais dont on peut se passer pour apprécier le film au premier degré : un putain de déferlement de destruction massive.

dimanche 17 octobre 2010

Not the messiah (un très vilain garçon)


(Not the messiah, he's a very naughty boy - 2010 - Spectacle) ****

Opéra comique inspiré du film culte des Monty Python "La vie de Brian", écrit par le pythonesque éric Idle.

Il est très important de signaler que Not The Messiah n'est pas une Comédie Musicale, genre que j'abhorre tout particulièrement, mais bien un Opéra (pour être plus exact un "Oratorio", c-a-d une œuvre lyrique sans mise en scène, ni décors, ni costumes - merci Wiki). Cette précision faite, plongeons-nous dans cette version "Chantée" du film "Life of Brian" des Monty Python. Le fanatique que je suis est bien sûr conquis dès les premières notes du générique du Flying Circus (Liberty Bell) joué Live. Eric Idle accompagne quatre professionnels du chant lyrique qui offrent leurs magnifiques organes (Ténor, Mezzo-Soprano, etc) à une poilante ode à la déconne, suivant la trame du scénario du film. Les vieux complices font tous une apparition, à l'exception notable de John Cleese, et on a même droit au Classique des Classiques, Michael Palin et sa fabuleuse "Lumberjack Song". Les titres des numéros parlent d'eux-mêmes : "We love sheep", "I want to be a girl", "Hail to the Shoe"... on se marre et en plus on a l'alibi culturel, que demander de plus ?

jeudi 30 septembre 2010

Zodiac


(2007 - Réalisé par D. Fincher) ***

Dans le San-Francisco des années 70, l'histoire vraie de la traque d'un Serial Killer se faisant appeler le Zodiac, par un flic et deux journalistes.

A qui faire appel pour vos histoires de Serial Killer ? Mister Fincher, of course ! Le spécialiste des tordus, le responsable d'un des plus grands chefs d’œuvre du genre (Se7en), ne pouvait que sauter sur l'une des plus fameuses affaires de meurtres en série ayant secoué les états-unis dans les 70's.
Sauf que David Fincher nous la fait à l'envers, en s'éloignant de la surenchère gore et du thriller classique. L'auteur décide de privilégier le travail de l'enquêteur et du journaliste, explorant la frustration des fausses pistes et du manque de preuves, l'obsession de la traque et les conséquences sur la vie privée.
Les méfaits du tueur sont relégués au second plan, on ne verra d'ailleurs jamais son visage, même lorsqu'il attaque en plein jour (encore un tour de force de réalisation). Et pour cause, ce fait divers réel n'a jamais été résolu

samedi 25 septembre 2010

OSS 117 - Rio ne répond plus


(2009- Réalisé par M. Hazanavicius) ****

Hubert Bonisseur de la Bath est de retour. Son supérieur l'envoi à Rio de Janeiro à la poursuite d'un nazi en fuite. Flanqué d'une espionne des Services Secrets Juifs, notre fierté nationale devra affronter la C.I.A., la mafia Chinoise et de redoutables Catcheurs. L'occasion pour lui d'imposer son sens des valeurs si particulier dans un monde en pleine révolution Baba-cool.

Décomplexés par le succès mérité du premier épisode, Hazanavicius et ses compères poussent le concept un cran plus loin dans l'absurde et le second degré, sur des thèmes casse-gueule (notamment les clichés antisémites) qui nécessitent un dosage subtil. Mission accomplie, et de belle manière puisque le réalisateur n'a pas oublié de conserver le style classieux qui avait contribué à élevé sa parodie au premier rang, loin devant les comédies franchouillardes bâclées. Tout est magnifique, de la bande son jusqu'aux décors, recréant cette ambiance chaude Hippie-Brazil qui nous réjouit avant même qu'un gag soit balancé.
Après sa brillante métamorphose en Sean Connery période Bond dans "Le Caire", Jean Dujardin emprunte un style plus 70's dans "Rio", un croisement réussi entre Paul Newman, Errol Flynn et Bébel façon "Le Magnifique". Il conserve tout le décalage qui rend ce misogyne raciste finalement attachant, en le ridiculisant dès que possible pour notre plus grand bonheur.

mardi 31 août 2010

Resonance of fate

Votre équipe de choc en plein boulot

Tri-Ace / Sega
Genre : RPG
Verdict: 4/5

Si vous avez manqué le début

C'est le bazar à Bazel ! Cette Tour titanesque plantée sur une Terre dévastée abrite ce qu'il reste de l'Humanité, un ramassis d'aristos décadents régnant sur une population désabusée, menacée par un cortège de margoulins et de monstres Tchernobyliens. Pour couronner le tout la structure archaïque de Bazel part en sucette, et y'a pas un ouvrier du bâtiment pour rafistoler. Fort heureusement trois mercenaires principalement préoccupés par le cul, les fringues et la Justice vont s'attaquer au pouvoir totalitaire en place.


jeudi 22 juillet 2010

Coffret: Batman Begins - Batman: The Dark Knight


(2005 / 2008 - Réalisés par C. Nolan) **** / ***** Edition 3 Blu-ray

Batman Begins : Captif d'une prison Chinoise, Bruce Wayne est repéré par un certain Ducard à la suite d'une altercation mouvementée entre détenus. Ce dernier lui propose de joindre son organisation secrète, la Ligue des Ombres.

The Dark Knight : Le spectaculaire casse d'une banque de Gotham City est revendiqué par un certain Joker. Le lieutenant Gordon, chef de la police locale, demande l'aide du justicier Batman.

Après avoir été brillamment (re)mis au monde Cinématographiquement par Tim Burton fin 80's-début 90's, Batman fut assassiné par le psychopathe Joel Schumacher. Du grand guignol tragi-comique où la parodie est devenue involontaire au fil des épisodes. Mais qui pouvait encore prendre les super-héros au sérieux ? Christopher Nolan, bien sûr ! L'expert du faux-semblant et grand tortionnaire de méninges sur pellicule.
Le Batman des années 2K est profondément ancré dans la réalité, le moindre gadget y est disséqué, le plus petit souci prend des proportions psychodramatiques hors-norme. Bruce Wayne gagne en densité ce qu'il perd en nonchalance, aidé par le jeu mâchoire-serrée/grosse voix du grand Christian "je rigole quand j'me brûle" Bale. Le premier épisode, un poil trop étiré, assoit les fondations du mythe : on n'est pas chez les clowns en collants. Le héros poursuit son trauma d'enfance et se fourvoie face à son mentor, pendant que le Cavalier de l'Apocalypse piétine Gotham. 
Mais c'est surtout sa suite qui est un véritable feu d’artifice. Les auteurs questionnent l'idéologie nauséabonde de la figure du Justicier Solitaire, font basculer les idéalistes dans la dépression, rendent l’anarchiste fou Joker phénoménal et inoubliable, démontrent que le sacrifice est parfois vain... bref, ils démontent un à un tous les clichés assénés depuis des décennies par l'Industrie du Rêve, tout en assurant un final plein d'espoir sur l'Humanité. Bienvenue dans le monde réel, Batman.

dimanche 11 juillet 2010

Bourne Trilogy : Coffret (La Mémoire dans la peau - La mort dans la peau - La vengeance dans la peau)


(The Bourne Identity - The Bourne Supremacy - The Bourne Ultimatum - 2002 / 2004 / 2007- Réalisés par D. Liman / P. Greengrass / P. Greengrass) *** / **** / ****

La mémoire dans la peau : Un homme, sauvé par des pêcheurs en mer, tente de recouvrer la mémoire. Ses seules pistes sont extraites de son corps : les deux balles de revolver qui auraient dû le tuer et un numéro de compte bancaire Suisse encapsulé.

La mort dans la peau : Bourne se cache à Goa, en Inde, avec sa petite amie. Pendant ce temps, à Berlin, les Services Secrets ourdissent un plan machiavélique pour l'éliminer.

La vengeance dans la peau : Toujours en quête de sa véritable identité, Jason Bourne décide de contacter un journaliste qui semble en savoir beaucoup sur son affaire.


Exemple rare d'une trilogie qui s'améliore au fil des épisodes, la saga Bourne débute comme un thriller sec et net. Structure narrative simple et économie des effets "grand spectacle" habituels, comme un "James Bond" ultra-réaliste et profil bas, le film est soutenu par un rythme suffisamment enlevé pour qu'on supporte cette énième itération de l'histoire-du-gars-amnésique-poursuivi-par-son-ancien-patron. Matt Damon est convaincu et convaincant en super-agent paumé au milieu d'un complot international, découvrant petit à petit ses aptitudes hors du commun. 
A partir du second opus le rythme s'emballe et l'intrigue se complique, mais le film garde son postulat de départ : de l'exotisme (Inde-Naples-Berlin), pas d’esbroufe dans l'action, pas de surenchère dans la pyrotechnie, de l'efficace, du brutal. Le découpage ultra-court des combats mano-a-mano rend ses séquences très intenses, limite frustrantes lorsqu'elles se terminent au moment où on vient de comprendre qu'elles avaient commencé ! C'est justement ce coté nerveux, sans explication de texte, ces chorégraphies au millimètre sans fioritures, qui font qu'on apprécie ces soudains déferlements de violence physique où la manière compte moins que le résultat. Ca nous change de certaines autres productions où gentils et méchants palabrent des heures durant avant de se rentrer dedans. 
Le dernier volet de la trilogie conclut l'épopée de Jason Bourne avec panache, poussant le concept à son apogée lors de plusieurs séquences mémorables : la traque du journaliste dans la gare de Londres, le jeu du chat et de la souris à Tanger, la course-poursuite automobile finale. Même avec sa conclusion attendue, la confrontation de Bourne avec ses supérieurs sur le sol américain, "Bourne Ultimatum" reste le meilleur exemple du renouveau du film d'espionnage façon années 2K, qui prend en compte l''atmosphère post-11 septembre, époque de paranoïa générale où chacun se méfie de tout le monde.

lundi 5 juillet 2010

Burn after reading / O'Brother (Coffret)


(Burn after reading / O'Brother where art thou ? - 2008 / 2000 - Réalisé par J. & E. Coen) *** / ***


Burn after reading : Après sa mise à la porte un agent de la CIA décide de rédiger ses mémoires. Malheureusement pour lui un coup du sort place ses archives confidentielles dans les mains de deux employés d'une salle de gym, qui décident de le faire chanter.

O'Brother : Sur le thème classique de l'odyssée d'Homère,  trois évadés de prison partent à la recherche d'un trésor dans le Mississippi des années 30.

O'Brother est une épopée comique dans le plus pur style Cohen, traversée de bons moments comme l'évasion dans le train, le baptême en rivière, l'affrontement avec le KKK ou cette interprétation magistrale de "Man of Constant Sorrow". Mais il ne reste finalement pas grand chose d'inoubliable une fois cette pochade bien stylée finie.
Plus accessible parce que plus contemporaine, la comédie "Burn after reading" la joue modeste mais atteint son but : donner des personnages bien cons à jouer à quelques Stars Hollywoodiennes. On se régale devant les numéros des Swinton, Clooney, Pitt et autres Malkovich. Une coincée pète-sec qui ne supporte plus son mari agent de la CIA, lui même foutu à la porte pour alcoolisme, un agent de sécurité queutard invétéré mais incapable de quitter sa femme, une employée de salle de gym cherchant à la fois le grand amour et un financement pour son opération de chirurgie esthétique, son acolyte gentil mais franchement couillon qui l'assiste dans sa mission de chantage, le trombinoscope est gratiné ! 

lundi 28 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 3)

La redoutable armée des robots-biscottes

Avant-propos mon paulo

Si vous avez pris le temps de consulter nos amères critiques des épisodes 1 et 2 vous vous attendez sans doute à ce que le massacre continue avec la conclusion de la Navrante Trilogie, La Revanche des Sith. C'est une espérance bien légitime.
Mais qui aurait le cœur assez sec pour s'en prendre au rejeton d'une mère indigne (La Menace Phantom) et d'un papa déglinguo (L'attaque des Clones) ? Le pauvre épisode III subi déjà trop de quolibets dans la cour de récré, " ta mère la molle, elle ressemble à Jar Jar ! ", " ton père il est clone au Cirque Lucas ! ", les enfants sont cruels.
Non, décidément, de par sa lourde hérédité le petit dernier ne peut pas être tenu responsable de ses agissements. C'est pourquoi nous débuterons sa présentation sur une note positive.


L’épisode final de la préquelle débute sur une enthousiasmante bataille spatiale, où l'étalage orgiaque d'images de synthèse est enfin justifié. Pour tout dire on n’y croit pas mais il semble bien qu’on assiste à un film Star Wars. Pendant cinq minutes le cœur du fan palpite, il oublie les combats sans danger contre les droïdes-biscottes, la course-poursuite futile sous la mer avec un thon géant, l’épreuve de gymkhana sur la chaine de montage Twingo, la corrida tragi-comique des 100 Jedis dans l’arène… oui, tout cela parait si lointain.

La joie est de courte durée, vous vous en doutez.
Sitôt Obi-wan et Anakin à l’intérieur du vaisseau de Dooku, la Loi de Lucas (c’est comme la Loi de Murphy mais en pire) reprend ses droits. L’armada des droïdes-en-plastoc se fait découper comme on en a pris l’habitude depuis deux épisodes et les Jedis fuient devant les Droïdekas, comme le veut la tradition dans la Consternante Trilogie.
La bouche bée du fan se referme, ses yeux écarquillés s’éteignent, son souffle coupé reprend son rythme ronronnant.

George "âne bâté" Lucas n’a pas perdu son savoir-faire en matière de coups foireux. Ainsi lors de leur grande scène d’évasion du gigantesque vaisseau de Dooku on voit les deux Jedis et Palpatine parcourir les couloirs vides. Tout va bien, aucun droïde crash-test-dummy n’est candidat pour un petit démembrement gratuit. C’est sans compter sur le toussoteux Général Grievous, qui fait activer un champ magnétique dans lequel se jettent les fuyards, stoppant net leur escapade. Le dialogue qui s’en suit est probablement celui qui résume le mieux l’ensemble de la préquelle :
Obi-wan : « Comment ça a pu arriver ? On n’est pas débile à ce point là ! »
Anakin : « Apparemment, si. »

Yoda et Mace 'motherfucking Windu, motherfucker.

La Revanche des Sith conte les événements les plus sombres de la saga, c’est la naissance symbolique de Dark Vador, le plus charismatique des bad guys de cinéma depuis plus de trente ans, et c’est aussi la mort de Padmé, la fin de la République, la disparition de l’Ordre Jedi et l’exil forcé des deux figures emblématiques de la Trilogie Classique, Yoda et Obi-wan.
On l’a démontré précédemment, Lucas-la-trompette a fort maladroitement mené sa barque jusqu’au climax que représente l’épisode III. Au moins le spectateur accepte un certain nombre de faits, même si on lui a fait avaler de force lors des films précédents. Voici donc ce qu’on sait avant que ne débute le dernier acte : Anakin est un Jedi instable, Palpatine complote, Anakin et Padmé sont amoureux, Palpatine complote, Anakin et Obi-wan sont amis, Palpatine complote, Anakin est l’élu censé apporter l’équilibre dans tout l’univers.
Arrêtons-nous un instant sur cette dernière affirmation, plusieurs fois répétée au cours des films pour justifier le caractère unique du héros et son ascension fulgurante au sein des Jedis.
Une prophétie prédit l’apparition d’un Envoyé, un être garantissant l’équilibre de la Force dans la galaxie. La preuve ? Il est le fils d’une Sainte Vierge, sa mère Shmi qui va mourir dans des circonstances quasi-christiques. De plus Qui-Gon a mesuré son taux de schmilblicloclo ah merde! midichloriens, qui s’avère hors du commun (plus balèze que celui de Yoda, t’as qu’à voir !).
Si Anakin est l’élu suprême ce n’est donc pas parce qu’on l’a vu séparer la Mer Rouge, détruire l’Anneau Unique, ou vaincre la Matrice. Non. C’est parce qu’il a 20 000 points dans sa compétence "Cellules Microscopiques". Ça fait moins rêver, du coup.


Cependant George "Domenech" Lucas nous livre sans aucun doute le moins mauvais des épisodes de la Pénible Trilogie. Quelques passages mémorables parviennent à envoûter le fan trentenaire transi, le monologue fascinant de Palpatine contant la légende Sith, le temps suspendu lorsque Vador reçoit son casque mythique dans un silence absolu.
Le face-à-face ultime entre Anakin et Obi-wan aurait aussi pu entrer dans l’Histoire si l’auteur n’en avait pas abusé en l’étirant exagérément. La confrontation s’étale sur 15 minutes, commence par une explication musclée créant une belle tension dramatique, et enchaine fatalement sur le duel qu’on attend depuis toujours. …Puis s’étiole au fil des situations de plus en plus improbables qu’on impose aux deux antagonistes, accrochés à des lianes façon tarzan, ou en équilibre invraisemblable sur des plateformes minuscules flottant sur des hectolitres de lave artificielle. Manquerait plus qu’ils se défient à chat-bite.

En se lançant dans son projet de prélogie Lucas savait que deux choses l’attendaient : une cohorte de millions de fans, et des millions de dollars.
Nous avons contesté ses choix artistiques et scénaristiques tout au long de nos élucubrations, mais au final l’œuvre appartient à son créateur. George, père fondateur de Star Wars, a cassé son jouet de milliardaire en voulant trop faire. Trop de réponses aux questions qu’on ne se posait pas, trop d’autoréférences maladroites, trop d’images clinquantes pour masquer la misère des caractères.
Lucas le Démiurge était le personnage de Luke dans la Trilogie Originale, le héros qui se bat contre l’Empire. Il est troublant de noter que dans la Nouvelle Trilogie il soit devenu Anakin, celui en qui chacun place ses espoirs et qui bascule du coté obscur.

Place à présent à notre vision de la fin du cycle d’Anakin, notre Episode III personnel concocté avec amour et maladresse.


dimanche 27 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 2)

Obi-wan, très en forme au réveil...

Introduction pour mironton.

Continuons notre remaniement superfétatoire des scénarios de la nouvelle trilogie Star Wars. Une révision dont vous pourrez trouver les causes dans les épisodes précédemment publiés.
Au moment de la sortie de l'épisode II, en 2002, chacun espérait chasser de son esprit les tourments occasionnés par l'opus antécédent, on pensait naïvement que le vieux George s'était ressaisi, que l'extrême lourdeur de la Menace Phantom n'était qu'une pénible mise en place destinée à mettre en valeur la feu-d'artifistique Guerre des étoiles à laquelle nous allions assister, nous les trentenaires tremblants et suintants sous l'émotion juvénile et notre casque Vador en plastique.

Mais il fallut bien vite déchanter en constatant que les mêmes couilles venaient se fracasser dans l'imbuvable potage concocté par Darth Lucas.
Quels sont les enjeux de l'épisode II, L'attaque des Clones ? Simples, à priori. La conspiration de Palpatine d'un coté, qui manigance avec son armée de Clones, et de l'autre l'histoire naissante entre Anakin et Padmé. Politique et Amour, on peut penser que n'importe quel étudiant en Cinéma peut s'en sortir avec des sujets aussi universels.
Pas pour George Lucas-noisettes.


Si vous avez manqué le début... (vous avez de la chance)

Le vil Lucas se prend les pieds dans le tapis dès les premières images de L'attaque des Clones. Patatras ! la Reine Amidala meurt dans un attentat ! Heureusement il ne s'agit que d'une doublure, qui n'a rien à voir avec les Clones du titre, par ailleurs. Pas de bol pour Padmé, la seule fois où il lui arrive quelque chose, c'est son double qui prend.
C'est tout le drame de ce personnage qui, à l'instar d'Anakin dans l'épisode précédent, n'est pratiquement jamais moteur de l'action. On va lui imposer une escorte pour la protéger, elle va servir d'appât pour être la cible d'un assassinat (est-il judicieux de risquer de sacrifier la vraie Padmé alors qu'elle a tellement de leurres à disposition ?), on va alors l'obliger à rentrer sur sa planète natale pour se cacher (drôle d'idée pour une planque), où elle va batifoler dans les champs avec Anakin au mépris des plus élémentaires règles de protection (bonjour le garde du corps !). Sa seule initiative est de tenter d'aller délivrer Obi-wan, ce faisant elle se jette directement dans les griffes du Comte Dooku. Bien ouèj, Padmé !

Le problème du traitement de Padmé n'est pas un cas isolé. Le même souci s'applique aux relations d'Anakin avec Obi-wan, à son histoire d'amour avec Padmé, ainsi qu'à l'intrigue dévoilant les fameux Clones du titre.
Avec l'épisode II nous voici parvenu au milieu du gué. Le spectateur est censé connaître les protagonistes mais nous ne savons rien des détails de l'amitié entre le Chevalier Jedi et son apprenti. Ce paramètre est expédié en 30 secondes, montre en main, lors de la scène d'introduction des deux "amis". Obi-wan et Anakin discutent dans l'ascenseur qui les mène aux appartements de Padmé, c'est durant ce bref échange qu'on résume dix années de franche camaraderie par une simple anecdote. Par la suite et pendant tout le film, Anakin ne cessera de remettre en cause l'enseignement de son maître, se plaignant de lui ouvertement et désobéissant aux ordres.
Obi-wan, quant à lui, reste marmoréen dans son rôle de Chevalier Jedi. Sauf lorsqu'il perd son calme face à son impétueux Padawan qui lui prend la tête à la moindre occasion. Mais bon, il parait qu'ils sont "potes". Si, si, on vous l'a dit dans l'ascenseur.

Après la seconde tentative de meurtre de Padmé, Obi-wan va finir par péter les plombs en se jetant par la fenêtre pour s'accrocher à un robot volant tout riquiqui. Pour un Chevalier Jedi préconisant sans arrêt la pondération à son apprenti, voila un réflexe indigne de lui, n'est-ce pas ?
Cette séquence dans Coruscant est tellement incongrue qu'elle soulève une tonne de questions qui resteront à jamais sans réponses : pourquoi l'assassin, qui se montrera excellente sniper par la suite, utilise des gros mille-pattes pour tuer Padmé ? Puisqu'elle sait où se trouve sa cible, pourquoi ne pas simplement la shooter à distance ? Viser une cible endormie ne devrait pas lui poser de problème. Mieux encore, pourquoi Jango Fett, le commanditaire, ne balance-t-il pas une de ses fameuses roquettes par la fenêtre, lui dont c'est le métier et qui en plus dispose d'un jet-pack pour s'enfuir ? Pourquoi les deux Jedis abandonnent-il la protection de Padmé, leur mission prioritaire, pour suivre un rudimentaire robot volant ? Pourquoi la Changeling, après avoir semé Obi-wan dans le night-club, tente-t-elle de le tuer alors qu'il a perdu sa trace ? Elle pourrait au moins utiliser sa capacité étonnante pour changer de visage et tromper le Jedi. Et pourquoi, saperlipopette, les deux Jedis ne poursuivent-ils pas Jango Fett lorsque celui-ci exécute l'assassin sous leurs yeux ?

Au final cette première scène d'action laisse un sale goût sur nos papilles gustatives délicates. Ça sent l'arnaque. Ce n'est qu'un début, braves gens, la plupart des séquences d'action vont crescendo dans le foutage de gueule, jusqu'à l'apothéose avec l'ignoble partie de cache-cache sur une chaine de montage de robots (un hommage inconscient au Temps Modernes de Charlie Chaplin ?) suivie par l'improbable scène de l'arène saturée de sabres-laser multicolores (la réponse malhabile de Lucas au Gladiator de Ridley Scott ?).

Poupée de cire, poupée de con

L'amour est dans le pré virtuel

Si Jar Jar Lucas a perdu la main concernant une mise en scène efficace, peut-être parvient-il à nous émouvoir ? Après tout, la passion amoureuse fait aussi partie de l'univers Star Wars. Le fan de la trilogie originale se souvient toujours, le visage empourpré par un sentiment diffus, du baiser fougueux échangé entre Leia et Han à la fin de l'épisode V.

La préquelle est construite autour du fait qu'Anakin Skywalker va tomber amoureux. Il est par conséquent primordial de montrer sa rencontre avec Padmé, et comment les deux tourtereaux sont attirés l'un vers l'autre. Deux options s'offrent à George L'Aigrefin : édifier patiemment, par touches subtiles, les éléments qui vont pousser les protagonistes à se déclarer mutuellement leur flamme; Ou bien choisir de leur imposer leur destinée, envers et contre tous les événements, sous le prétexte fallacieux de l'indicible pouvoir de la Force.

A votre avis qu'ont sélectionné les pontes de l'entreprise Lucas LTD ?
Anakin n'est jamais vraiment sympathique lorsqu'il est en présence de Padmé. Il se plaint de son statut de Padawan, argumente sèchement face à ses décisions, et même lorsqu'il se retrouve à Venise (pardon, Naboo) en tête-à-tête avec sa dulcinée, il lui confie ne pas aimer les politiques. Encore mieux, il abhorre la Démocratie et à demi-mots fait l'apologie des dictatures, tout ce qu'il faut pour séduire à coup sûr une Sénatrice de la République. Pour finir il ira jusqu'à lui confier avoir massacré des dizaines d'hommes, femmes et enfants. Voila qui rassure certainement une femme saine d'esprit !
Que fait Padmé de son coté ? Elle commence par se moquer gentiment d'Anakin, lui rappelant qu'elle verra toujours l'enfant en lui (elle sait flatter un homme, y'a pas à dire). Plus tard elle lui avoue son trouble mais ne veut pas s'engager parce qu'elle est... Sénatrice ?! Qu'un Jedi rechigne à abandonner son apprentissage quasi-monacal, soit. Son Ordre interdit le mariage, d'ailleurs. Mais pourquoi une jeune femme célibataire, attirante et intelligente, devrait renoncer à l'amour sous prétexte qu'elle fait de la politique ? Si elle ne souhaite pas "tenter" Anakin, pourquoi ne pas le renvoyer immédiatement à sa formation de Jedi, le sabre entre les jambes ?

Bref, après deux heures de tergiversations, le couple se marie parce que c'est la volonté de Lucas leur destin. Tous les experts en effets spéciaux ont beau balancer leurs décors romantiques les plus fastueux, le scénariste abuser de tous les clichés du genre (et que je me roule dans l'herbe, et que je papote au coin du feu, et que je t'avoue mon amour parce que je crois que je vais mourir), personne n'est dupe. C'est un nouveau fiasco.



Columbo ou Colombin ?

Il nous reste à aborder le dernier point essentiel de l'Attaque des Clones : les Clones, justement.
L'intrigue menant à la découverte de la fameuse armée de la république est aussi capillo-tractée et inintéressante que les manœuvres de couloir du glacial Palpatine dans La Menace Phantom. L'enquête d'Obi-wan pour découvrir la planète où sont "fabriqués" les Clones est digne d'un épisode de l'inspecteur Columbo. Tout le monde connait le coupable dès le début. Mais pire, Lucas-sassin en profite pour saccager un peu plus la mythologie Star Wars.
Expliquons-nous.
Obi-wan découvre l'existence de la planète Kamino (grâce à la fléchette empoisonnée lancée par Fett pour tuer sa partenaire assassin, vous suivez ?). Pas de trace de Kamino dans les archives du Conseil, censé être l'ultime Google du futur. Même l'ancêtre Yoda et ses collègues vieux de plusieurs centaines d'années n'en connaissent pas l'existence. On assiste alors à une scène d'anthologie présentant un petit groupe de gamins à peine sortis de maternelle, suivant un cours d'initiation à la Force avec des jouets sabres-laser, le visage masqué par un casque opaque, comme Luke dans une fameuse séquence de l'épisode IV. Un des moutards explique alors que si Kamino n'est pas dans les archives, c'est que quelqu'un l'a effacée (pas con, le gosse). Qui ? Comment ? Pourquoi ? on ne saura jamais.

En dehors de son inutilité ce passage particulier nous confirme que Mister Lucas se goure complètement concernant la Force et les Jedis. Dans l'épisode I il tentait d'expliquer scientifiquement le pouvoir de la Force, en comptant la présence de mickeline-nonrien ah merde! midi-chloriens dans un individu, cassant la magie du concept initial.
Dans l'épisode II on nous impose l'idée que des marmots sont entrainés dès leur plus jeune âge à devenir Jedi. Comment peuvent-ils appréhender les notions de bien et de mal, de paix et de justice, de compassion ? Que peuvent-ils savoir, du haut de leur cinq ans, du célibat et du coté obscur ? oh que voila une détestable interprétation ! D'un illogisme total au regard de tout ce qui nous est expliqué dans la trilogie classique, la raison de sa présence est en vérité aussi évidente que tragique :
La seule variable prise en compte ici par George l'épicier est la possibilité de vendre aux consommateurs toujours plus de merchandising. Il croit s'adresser directement à son cœur de cible, le mioche, en l'intégrant dans son film pour pouvoir lui vendre un maximum de gadgets. Mais là aussi il se trompe : un enfant ne rêve pas d'être un enfant, il veut être le grand héros qui va botter le cul des méchants.
Cette erreur de boutiquier se répète plusieurs fois dans la nouvelle trilogie. Vouloir contenter tout le monde, du vieux nostalgique hardcore jusqu'au bambin fan de Disney, est un pari quasi-impossible. Habiller Padmé comme une poupée ne suffit pas à intéresser les petites filles, mettre Samuel L. Jackson dans son film ne garanti pas un succès auprès des populations noires, et les gesticulations de Jar Jar Binks ne font pas des épisodes I et II de poilantes comédies (en tout cas, pas intentionnellement).


Arrêtons le tir pour aujourd'hui, le temps est venu pour nous de plonger dans l'épisode II alternatif que je vous propose humblement.


samedi 26 juin 2010

Il faut sauver le soldat Star Wars (épisode 1)

WANTED : George LUCAS

Peut-on sauver le soldat Star Wars ? L'évidence veut que cela soit impossible, les dégâts occasionnés par la nouvelle trilogie de George Lucas sont irréversibles, malheureusement.

Le Fan de la trilogie "Classique" le sait, il devra vivre pour le restant de ses jours au coté des ruines fumantes et toxiques des épisodes I et II (épargnons l'épisode III, par charité). A chaque nouvelle édition spéciale, chaque coffret commémoratif, nous retrouverons, le ventre noué de douleur et le regard perdu dans l'incrédulité, le monolithique Qui-Gon, l'ineffable Jar Jar et l'inconsistant Anakin. Pour toujours nous contemplerons ces décors synthétiques, rempli ras la gueule de machins rutilants qui font pouet-pouet, mais tellement sans vie. A jamais nous resterons impassibles face aux scènes d'action sans queue ni tête, ricanant aux dialogues indigents, égarés dans ce scénario bric à brac prétexte à tous les foutages de gueule; en somme dépités devant l'immense gâchis de cette vaste entreprise commerciale des établissements Lucas (r) (c) (tm) (ltd).
Oh! Que la vie du Geek est dure. Snif.

Pourquoi alors se torturer ?
Ca fait un moment que ça titille ma fibre Geekesque. Finalement après avoir revu les épisodes à la TéVé et visionné les excellentes critiques assassines de Red Letter Media des épisodes I et II de Star Wars, à la fois pertinentes et drôles (foncez sur youtube si vous ne connaissez pas), je me suis décidé à mon tour à coucher sur le papier, sur l'écran plutôt, tout ce qui me chagrine à propos de la nouvelle trilogie, dite "préquelle" par les spécialistes és Guèrdézétoiles.
Et, impétueux que je suis, me risquer à proposer une alternative pour l'immanquable "édition spéciale" qui pointera à coup sûr le bout de son Blu-ray d'ici quelques temps, en 3D n'en doutons pas (avec, me souffle-t-on, encore plus de trucs à l'écran qui servent à rien -si, si, c'est possible-). Imaginer ce qu'aurait pu être la nouvelle trilogie est le meilleur moyen de se défaire de l'emprise du vieux George Lucnaze, qui je le sais hante les nuits des millions de fans orphelins du trio Luke/Han Solo/Leia.


Episode 0: Un Beau Gâchis.
Commençons par définir brièvement les histoires contées dans les trois films de Tonton George Le Tâcheron. La nouvelle Trilogie (épisodes I, II et III) nous montre le parcours d'Anakin Skywalker et les événements qui vont mener ce jeune homme à quitter le droit chemin et rejoindre le coté obscur.
Ces bases posées, que nous propose George "Margoulin" Lucas avec l'épisode I, La Menace Phantom ?
Un imbroglio politique indigeste, difficile à suivre, totalement déplacé dans l'univers de science-fiction à grand spectacle de Star Wars. Si George Lucas était Oliver Stone, ça se saurait. Il n'est pas non plus Quentin Tarantino, l'intrigue d'un Star Wars se doit de rester limpide, facilement lisible même -surtout- pour les enfants, sans flashback ni second degré trop politiquement incorrect. Oui, c'est comme ça.
Et voila donc un tiers du film perdu en tergiversations au Congrès, manipulations de bureaucrates pour signer un traité dont on se tamponne les amygdales et petites échauffourées sans enjeu donc sans intérêt.

Au moins en savons-nous plus sur les personnages ? Oh que non mon colon !
Aucun trait de caractère ne permet de distinguer les deux Jedis, Qui-Gon et Obi-Wan, qui prennent le thé chez l'ambassadeur ou suivent un lapin-molusque sous l'eau. Quant à Padmé Amidala elle reste aussi inexpressive qu'une poupée de cire.
Et notre héros, me direz-vous ? L'enfant Anakin n'apparaît qu'au bout de trente minutes, et ne fait que subir les événements jusqu'à la course de pods avant que le scénar ne parte définitivement en live et lui fasse piloter un vaisseau spatial et détruire un donut géant, plagiant médiocrement les gestes de son futur fils.
Reste le méchant, peut être ? Loupé ! on le voit trente secondes avant qu'il ne livre son combat final et meurt. Bah.
Au moins nous décrispons-nous les zygomatiques ? un seul nom: Jar Jar Binks.
Le spectateur ne peut donc s'attacher à aucun des protagonistes qu'on lui présente, surtout pas aux tribulations du Sénateur Palpatine, qui paraissent directement retransmises depuis La Chaîne Parlementaire.
Avouez que tout cela est problématique.

Qui-gon, le lexomil humain

Pour ajouter l'insulte à l'incompétence, Lucas-la-menace charge son intrigue de fausses pistes inutiles et d'interprétations superflues. La plus grave erreur est de tenter d'expliquer le phénomène de la Force. C'est comme si un magicien dévoilait son truc. Le discours de Yoda dans l'épisode V est amplement suffisant et infiniment plus poétique, autrement plus fascinant que le salmigondis pseudo scientifique servi à base de michloromachinbidule ah merde!, midichloriens.
Des éléments peu clairs alourdissent inutilement le déroulement de l'histoire. L'exemple le plus probant concerne le rôle de Natalie Portman, à la fois Reine Amidala et Padmé sa servante. On voit donc la même actrice jouer tantôt une Reine intransigeante négociant fermement avec ses ennemis politiques, tantôt une domestique docile, tantôt une doublure déguisée en Reine, tantôt la Reine elle-même déguisée en servante… on n'y entrave plus rien ! Cela ne fait qu'affaiblir un personnage déjà bien mal servi lors de ce premier épisode.

Les Forces adverses font peine à voir. Pourquoi l'Ennemi s'évertue-t-il à envoyer des droïdes si aisément taillés en pièce par les Jedis ? Dès les premières scènes du film les pauvres droïdes de combat sont massacrés, alors que lorsque les Droïdekas surgissent ce sont les Jedis qui sont obligés de fuir. Cela détruit toute la tension dramatique des combats, car comme le disait Jean-Claude Van Damme (ou était-ce Steven Seagal ?) "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire".
Coté Jedi ce n'est pas mieux. Comment le "sage" Chevalier Qin-Gon supporte-t-il de marchander la liberté d'un esclave ? Et de laisser tomber la mère d'Anakin une fois son fils libre ? C'est une contradiction directe des préceptes de l'Ordre Jedi qui doivent faire respecter la justice.
Pourquoi mettre en danger la vie d'un enfant en l'emmenant au coeur d'un conflit entre deux armées ? Si Anakin est si précieux aux yeux d'un Chevalier Jedi, il doit vite le mettre en sécurité et non pas le laisser SEUL dans un lieu grouillant d'ennemis !
Et pour conclure, pourquoi, ô pourquoi !, s'échiner à placer de mauvaises références à la trilogie Classique ? Faire dégainer les sabres-laser à tout bout de champ et user de la Force pour des broutilles. On est loin du speech de Yoda dans "L'empire Contre-attaque", "A Jedi uses the Force for knowledge and defense, NEVER for attack". Ou faire construire C3PO par Anakin pour soi-disant aider sa mère (un Droïde Protocolaire est-il vraiment pratique pour faire le ménage ? autant fabriquer un aspirateur Dyson). Le summum du ridicule est atteint lorsqu'Anakin plagie honteusement l'explosion de l'Etoile Noire de l'épisode IV, mettant fin à un conflit d'envergure de manière presque comique avec un gamin de 8 ans aux commandes d'un vaisseau spatial qui ridiculise une armée entière en canardant au pif. Portenawak.


L'épisode I aurait dû être avant tout une mise en place des personnages, évidemment, et une présentation claire des enjeux. Faire d'Obi-Wan et Anakin les personnages centraux de l'épisode I, montrer l'importance du maître Qui-Gon, donner aux Jedis de vrais traits de personnalité et leur opposer un vrai "bad guy" en la personne de Dark Maul, montrer la force de caractère du jeune Anakin en en faisant un jeune ado sûr de lui plutôt qu'un gamin balloté par les événements. Suggérer l'intérêt naissant que lui porte Padmé et pour finir, introduire gentiment le personnage du Sénateur Palpatine sans trop insister sur son complot politique et les tractations en coulisses.
C'est compliqué ça, Môssieur Lucas-Le-Gougnafier ?!

On m'objectera que la critique est aisée. C'est pourquoi, comme précisé en début de brûlot, je propose une variation possible, comme un univers parallèle échappé de la DeLorean d'Emmett Brown. Le challenge est de taille: retravailler un synopsis sans avoir aucune expérience dans ce domaine et tout en gardant la trame principale voulue par l'auteur. Mais au bout du compte l'exercice est libérateur pour le fan prostré (essayez chez vous, vous verrez).
Allez zou, en route.

Darth Maul, mais pourquoi est-il aussi méchant ?

Préambule pour Barjabulle.

Comme nous l’avons annoncé précédemment, le synopsis qui suit est une revisite audacieuse du scénario de Star Wars : La Menace Phantom.
Vous constaterez qu’il en reprend les personnages principaux ainsi que l’intrigue générale initialement proposée par George Lucnaze. Cependant tous les éléments qui me chagrinaient (c’est un euphémisme) dans son script ont été impitoyablement éradiqués pour proposer quelque chose de plus convenable à l’adorateur de la Trilogie Originale.
Bien évidemment l’auteur est conscient de l’inutilité du projet, ainsi que des poursuites judiciaires auxquelles il s’expose pour plagiat. Je sais aussi que certaines interprétations de l’univers Star Wars et approximations de ma version de la Menace Phantom, sans parler des soucis de rythmes ou d’éventuelles incohérences, n’en font pas un document professionnel. Mais après tout, c’est pas mon métier, et en plus Papy George a tellement déconné dans la nouvelle trilogie que je peux difficilement faire pire !

Rappel des (mé)faits.
Accusé Lucas, levez-vous ! Vous êtes jugé pour coups et blessures envers l’œuvre Star Wars, ayant entrainé la mort du mythe.
Vous souvenez-vous du début de l’épisode I ? Non, évidemment. On préfère tout oublier. Laissez-moi vous le remémorer.

Le texte défilant annonce que deux CHEVALIERS Jedis sont envoyés par le Chancelier Suprême pour négocier avec les auteurs du blocus commercial de Naboo. Une minute plus tard on apprend qu’Obi-Wan est le Padawan de Qui-Gon, c’est-à-dire qu’il n’est PAS Chevalier Jedi. Première connerie, alors que le film débute à peine. Bravo ! *clap* *clap*

Les hôtes découvrent immédiatement que les deux invités sont des Jedis, ils paniquent et décident de contacter le Seigneur Sidious, qui leur ordonne de se débarrasser des Jedis. Que font nos deux couillons, sachant qu’ils ont à faire à des gens maîtrisant la Force ? Ils commencent par détruire le vaisseau par lequel ils sont venus, puis tentent de les asphyxier au gaz. La plus élémentaire logique aurait voulu qu’on les laisse repartir pour les abattre une fois les Jedis à l’intérieur du vaisseau, non ?

Nos Jedis restent dans la pièce saturée de gaz mortel, sans utiliser leur sabre-laser pour découper la porte (comme ils le feront deux minutes plus tard pour essayer d’atteindre le pont principal). Grand bien leur fait puisque sans attendre d’être sûr de leur trépas, les deux zigotos ordonnent à leurs soldats Droïdes d’ouvrir la porte pour constater leur mort. Résultat : hachis de Droïdes.
Obligés de fuir devant les Droïdekas protégés de boucliers, les Jedis se retrouvent dans un grand hangar rempli raz-la-gueule de Soldats Robots (les mêmes qu’ils ont trucidé si facilement juste avant). Que propose le grand sage et maître Qui-Gon ? Que Obi-wan et lui embarquent dans des vaisseaux séparés pour se retrouver ensemble sur Naboo. Sage décision, partir chacun de son coté dans des vaisseaux dont on ne connait pas la destination exacte sur une entière planète.

Waow ! Seulement dix minutes de film et déjà une pleine brouette d’incohérences !

Arrêtons-nous là, le mal de crâne nous guette. Ainsi qu’une soudaine envie de meurtre.
On a déjà abordé, dans l’épisode 0, les soucis majeurs concernant l’inconsistance des personnages principaux, le manque cruel de profondeur des caractères et l’absence d’intrigue intéressante dans un film d’action comme Star Wars.
Voici donc, livré à la sagacité du lecteur (ou trice), une variante personnelle.


vendredi 25 juin 2010

3D Dot Game Heroes

Après la bouillie de pixels, le bouillon de cubes
 From Software
Genre : Action-RPG (très) old school
Verdict: 2/5

Si vous avez manqué le début
Le royaume en 2D de Dotnia coule des jours paisibles, très paisibles, trop paisibles. Face à l'apathie générale de son peuple le Roi décide de transformer son monde en Full 3D volumineuse et rutillante. Et là, c'est le drame. L'arrivée de la 3e dimension amène son lot d'ennuis, notamment un sale con qui veut réveiller un vilain démon. Comment l'en empêcher ? En demandant l'aide des six sages planqués dans leurs temples, pardi.

samedi 22 mai 2010

Playlist Alain Bashung (II)


Playlist on SPOTIFY

A perte de vue   (Chatterton - 1994)
Résidents de la république   (Bleu pétrole - 2008)
Faites monter   (L'Imprudence - 2002)
Malaxe   (Fantaisie militaire - 1998)
Elle fait l'avion  (Novice - 1989)
What's In A Bird   (Figure imposée - 1983)
Malédiction  (Passé le Rio Grande - 1986)
Vénus   (Bleu pétrole - 2008)
Le tango funèbre   (Climax - 1999)
Bijou, bijou   (Roulette Russe - 1980)
Volontaire   (Climax - 1999)
Pyromanes  (Novice - 1989)
Je tuerai la pianiste   (Bleu pétrole - 2008)
Gaby oh gaby   (Pizza - 1981)
L'arrivée du tour  (Passé le Rio Grande - 1986)
Volutes  (Osez Joséphine - 1991)
Tu m'as jeté  (Novice - 1989)
A Ostende   (Climax - 1999)
S.O.S. Amor  (Passé le Rio Grande - 1986)

dimanche 2 mai 2010

Louise-Michel


(2009 - Réalisé par B. Delépine & G. Kervern) ****

Pour se débarrasser de leur patron les ouvrières d'une usine brutalement délocalisée ont l'idée d'embaucher un tueur à gage. Mais ce dernier se révèle plutôt calamiteux.

Les compères Delépine/Kervern tracent leur chemin iconoclaste. Après Avida et ses envolées picturales, le duo traite à sa manière un sujet plus terre-à-terre, terriblement actuel. Le propos social est présent, mais comme à leur habitude les auteurs empruntent mille sentiers détournés pour nous étonner parfois et nous faire rire jaune souvent. Le choix de Yolande Moreau comme interprète principale produit l'effet attendu : un ralentissement général de l'action : - ) Louise-Michel restera comme un témoignage de la première décennie des années 2000, entre les "théoristes" de l'éternel Grand Complot Mondial, les "terroristes" économiques qui ruinent une région en partant avec les subventions et les Actionnaires fantômes domiciliés dans des boîtes aux lettres. Triste époque, rions-en.

jeudi 29 avril 2010

Demon's Souls

Je crois que je vais manger chaud

 From Software
Genre : Action-RPG punitif
Verdict: 4/5


Si vous avez manqué le début
C'est l'histoire d'un Roi, Allant XII, qui en a marre de régner sur son pays trop tranquille. Du coup pépère décide d'invoquer les esprits et met un boxon pas possible dans sa contrée, soudainement envahie par un épais brouillard (en plein mois de juillet, quel scandale !) accompagné de toute une troupe de démons et autres saloperies des enfers : Chiens d'la casse, Armures hantées, Dragons Barbecues, Allemands en short, etc.
Les plus braves guerriers, les plus inconscients surtout, se précipitent alors à la rescousse pour libérer le royaume maudit et accessoirement gonfler leur égo et leur porte-monnaie.

mercredi 24 mars 2010

LotusFlow3r / MPLSound / Elixer (2009)

Dans notre série "Ressortons un album de Prince de l'an dernier", voici venu le temps de...



LOTUSFLOW3R – MPLSOUND - ELIXER (2009)
(3-CD Set)


From the Lotus...
Boom
The morning after (Internet version) / Crimson and clover (CD version)
4Ever
Colonized Mind
Feel better, feel good, feel wonderful
Love like Jazz
77 Beverly Park
Wall of Berlin
$
Dreamer
...Back to the Lotus


(There'll never B) Another like me
Chocolate Box
Dance 4 me
U're gonna C me
Here
Valentina
Better with time
Ol' Skool Company
No more candy 4 U


Here eye come
All this love
Home
Something U already know
Everytime
2Nite
Another boy
Kept woman
Immersion
 Elixer



L'album en kit.
Après une série d'albums que l'on qualifiera pudiquement de très moyens, d'où émerge quelques fulgurances noyées dans des ressassements pénibles, la légende Prince ne tient plus que par ses nombreuses apparitions Live. Entre 2004 et 2007, de Las Vegas à Londres, l'artiste abreuve le grand public de tournées de Hits et les fans d'aftershows emplis de raretés et de reprises mémorables. C'est à s'en déboîter les esgourdes de plaisir. 
On pense alors faire définitivement une croix sur un album Studio tenu de bout en bout. Comme d'hab avec le Sieur Nelson, les certitudes ne durent qu'un temps. En Mars 2009 un pavé triple-CD se téléporte sur le site LotusFlow3r.com. 

Le projet LotusFlow3r est constitué de 3 albums possédant chacun sa tonalité propre : Rock pour LotusFlow3r, Funk pour MPLSound et Ballade pour Elixer.

Le premier, le plus réussi du lot, est une suite inavouée de "The Rainbow Children". On y retrouve les instrumentaux psyché-planant ("From the lotus" et "Back to the lotus") et tout l'héritage Rock totalement assumé avec la prédominance des guitares sur "Colonized Mind", "Boom", "Wall of Berlin", "Crimson and Clover" (reprise d'un Classique de 1968) et "Dreamer" (copie du Voodoo Child Slight Return de Hendrix). L'armada Rock est complétée par des incursions Jazzy, tels "Feel better, feel good, feel wonderful" ou "$".
Les textes mystiques sont toujours de mise, dans "Boom" Prince poétise sur la Vie, l'Univers et le Reste, philosophant avec son habituel méli-mélo religieux ("If the sunrise is still a question, The answer's in the dark"). La mélodie aérienne alterne avec le refrain électrique solidement ancré au sol, une vraie merveille. Le même principe s'applique au puissant "Colonized Mind", le message politique se faisant nettement plus direct ("The one in power makes laws, Under which the colonized fall, but without God it's just the blind leading the blind"). L'auteur dresse un triste bilan de ce début de 21e siècle par le prisme de sa vision religieuse intransigeante : il fustige pèle-mêle le "principe" de l'évolution (juste une théorie selon les créationnistes !), l'isolement et la déresponsabilisation provoqués par la dématérialisation, le système politique à deux partis des USA ("une illusion de choix proche du fascisme", carrément !). Et, pour terminer en apothéose, il dénonce la procréation assistée et/ou l'adoption par les couples homos : "Upload: a child with no father, Download: no respect 4 authority. Upload: a child with no mother, Download: a hard time showing love". Pour sûr, on est loin de "Sign O the Times" et son "Let's fall in love, get married, have a baby"...
Le paroxysme est atteint sur "Dreamer", plagiat Hendrixien jouissif où revient sur le tapis le combat pour l'égalité sur fond de psychose conspirationniste ("Have u ever clutched the steering wheel Of ur car 2 tight? Prayin that the police sirens pass u by at night? While the helicopter circles and the theory's getting' deep, Think they're spraying chemicals over the city while we sleep?"). Encore un peu et il balançait sur le 11-Septembre ;-)
On l'aura compris, mieux vaut se focaliser sur la musique que sur les paroles ! 

L'album "MPLSound" est le versant Electro/Funk du projet, sur lequel plane l'ombre envahissante du mythique "1999". Le timbre rythmique synthétique, ce son typique de "LM-1 Drum Machine" exploré jusqu'à la moelle par l'artiste dans son age d'or (les 80's), imprègne chaque titre de "MPLSound". On pourrait parler de passéisme, on préférera le terme de réinvention. Après tout, cette marque de fabrique est copyrightée Prince depuis 30 ans !
Le souci avec ce trip rétro-futuriste vient justement de la comparaison avec les anciennes productions. Une bonne moitié des chansons se perd dans une sensiblerie déplacée, reste trop sage. On cherche ce grain de nuts qu'on avait perçu jadis, aujourd'hui absent des roucoulades "U're gonna C me" et autres "Better with time". Lorsqu'on subit le raté "(there'll never B) Another like me", on se dit qu'effectivement il souffre de la confrontation avec l'orfèvre de "Purple Rain" et on a envie de crier à l'ami Roger un salvateur let's go crazy man !
Heureusement quelques perles échappent au control-freak en offrant un tempo imparable et des textes beaucoup moins lourds que la partie Rock. "Dance 4 me" et "Valentina" en guise d'apéro, où l'on se remémore le bon vieux temps des Funkadelics "D.M.S.R." et consorts, avant de lâcher le groove électro-métallique "Chocolate Box" et le grand méchant loop "Ol'Skool Company". Les thématiques ne changent pas, de la party song calibrée juste comme il faut sans se prendre la tête, avec un soupçon d'actu ("Fat cats on wall street, They got a bailout", voila pour la crise financière) et une bonne dose de "c'était mieux avant", nostalgie qui sied à l'ambiance sonore ("The songs we sing, They used 2 mean somethin, Now every other one is just mean"). Le tout servi avec quelques vantardises habituelles, "I got a box a chocolates that'll rock the sox of any girl that wanna come my way" ou bien "Oh Valentina tell ur mama she should give me a call" (chanson adressée à la fille de l'actrice Salma Hayek).

Dernier album du trio, "Elixer" ("He licks her", c'est clair ?) complète l'ensemble par une rasade de ballades doucereuses. Galette écrite et produite par Prince et dédiée toute entière à sa nouvelle égérie, Bria Valente, il est déconseillé d'écouter l'album d'une traite sous peine d'overdose mielleuse. Sa voix caressante ressemble à celle de n'importe quelle chanteuse R&B en vogue et les paroles de Prince ne laissent aucun doute sur son rôle fantasmé, celui d'une superbe créature se nourrissant d'amour et de quelques gorgées d'eau fraîche, attendant son homme en rêvassant au bonheur d'être une déesse, pour se faire gourmander langoureusement la nuit venue (*hum* je prends mes pilules roses et je me calme).
"R u gonna get soft when I want 2 play rough?", "What we used 2 do Makes me wanna Take a shower And just lose myself in a fantasy", "He takes my breath cuz he takes his time, He takes my soul, body and mind, He takes what he wants and that's just fine", "Thinking 'bout the love we make, Boy it's true I had some trouble walking". Résumons : Madame provoque Monsieur, se tripote sous la douche, lui autorise toutes les cochonneries et fini par avoir du mal à marcher ! ;-) 
L'intérêt principal d'Elixer est de permettre d'en picorer quelques chansons pour les insérer dans un album idéal, assemblé à partir des trois CD du projet LotusFlow3r. Une sorte de menu "Best Of" à géométrie variable selon son humeur, une production virtuelle faite maison dont je vous livre ici ma recette perso :

LotusMPLixer

From the Lotus... (*)
Boom (*)
Feel better, feel good, feel wonderful (*)
Elixer (***)
Dance 4 me (**)
Valentina (**)
Colonized Mind (*)
Wall of Berlin (*)
$ (*)
All this love (***)
Crimson and Clover (*)
Ol' Skool Company (**)
Chocolate Box (**)
Something U already know (***)
Dreamer (*)
...Back to the Lotus (*)

(*) Album LotusFlow3r, (**) Album MPLSound, (***) Album Elixer