lundi 8 avril 2013

James Bond 007 - Trilogie Daniel Craig

La cuvée Craig, c'est du bond.
Coffret James Bond 007 - Daniel Craig : La Trilogie (2013) Casino Royale / Quantum of Solace / Skyfall
La cuvée "Craig" des Bond réussit l'exploit de relancer la franchise, de la flinguer méchamment, puis de la ressusciter magnifiquement, tout cela en seulement trois épisodes. Non, papy James n'est pas mort, il Bond encore.



Casino Royale (2006 - Réalisé par M. Campbell) ****

Fraîchement nommé en tant qu'agent double-zéro, l'espion James Bond se voit confier une première mission périlleuse : coincer le dangereux "Le Chiffre". Pour retrouver sa trace, 007 se rend à Madagascar où une transaction doit avoir lieu. Après une intense course-poursuite avec un des sbires, Bond se voit contraint de faire exploser une ambassade.

Sortie sous les quolibets des aficionados et les ricanements des critiques (quoi ?! un blondinet joue Bond !?), on ne donnait pas cher de la peau de l'agent double-zéro sept. Surtout que la relève, Jason Bourne et autres Ethan Hunt, avait filé un sacré coup de vieux à l'espion adepte des gadgets guerre-froide et des jeux de mots laids. C'était oublier un peu vite que "Bond, James Bond" renaît toujours, quelque soit le traitement qu'on lui inflige (il a même survécu au Roger Moore des années 80, c'est vous dire !).
L'idée de reprendre complètement l'historique de la saga permet un "reboot" complet. On découvre donc l'agent Bond venant tout juste d'acquérir sa "Licence to kill". Sa première mission sera de traquer le mystérieux financier de groupes terroristes. Profitant du "redémarrage", les auteurs ont intelligemment laissé de coté toute une panoplie obsolète au 21e siècle. Pédale douce sur les gadgets et sur l'ambiance misogyne, tout en boostant l'essentiel : poursuites effrénées, méchants théâtraux et situations délicieusement emphatiques. C'est tout ce qu'on aime dans la série, même en épaississant les personnages et en ciselant les dialogues, on garde ce ton "second degré", ce coté "too much" qui fait sa singularité.
Tant pis si le film s'enlise un peu dans la seconde partie au Casino, sans doute un poil étirée en longueur, la pilule passe grâce à de nombreuses séquences d'action parfaitement maîtrisée. Des confrontations mémorables, et pas seulement physiques : la première rencontre avec Vesper Lynd dans le train est un régal. C'est une refonte en profondeur du héros qui va en prendre plein la tronche au sens propre et au figuré, et aussi plein les couilles, souvenir douloureux pour tous les mâles visionnant l'intense scène de torture sur la chaise sans fond. Cette "humanisation" de Bond avait déjà été tenté avec Timothy Dalton puis Pierce Brosnan mais ici le scénario apporte à Daniel Craig l'occasion d'en dire plus sur la psychologie de 007 puisque l'acte fondateur de la trahison et de la mort de sa bien-aimée donne un éclairage sur ses futurs agissements.



Quantum of Solace (2008 - Réalisé par M. Forster) **

Bond vient de capturer "Mr White", l'un des responsables d'une organisation criminelle. Après avoir échappé aux sbires du malfrat, 007 le livre au MI6 et assiste à son interrogatoire. Une terrible déconvenue survient lors de l'entretien.

Preuve que chaque nouvel épisode est périlleux, la suite directe de Casino Royale montre tout ce qu'il ne faut pas faire. Essayer de singer Jason Bourne est une très mauvaise idée, surtout quand la réalisation confond montage nerveux et bordel clipesque. Bâcler le rôle du méchant est aussi une erreur car un Bond sans Bad Guy réussi est forcément raté. Et abandonner purement et simplement toute trace d'humour n'est pas recommandé non plus, on est là pour ricaner un peu, quand même !
Quantum of Solace, avec son intrigue inutilement confuse (à partir de Haïti on ne sait plus qui joue le rôle de quoi), plombe l'ambiance euphorique qu'avait mis en place l'opus précédent.
Tout ce qui ressort au final, c'est une banale histoire de vengeance, Bond voulant la peau du responsable de la mort de Vesper et Camille l'agent Bolivienne, voulant venger la mort de ses parents. On rajoute une couche de grand banditisme financier, avec un Mathieu Amalric qui a constamment l'air d'hésiter entre crise de nerf et crise de rire et dont le personnage de faux écolo manigance un complot sans envergure (il veut voler l'eau de la Bolivie ! Pas bien !). Pas vraiment Bondien, tout ça. 



Skyfall (2012 - Réalisé par S. Mendes) *****

A Istanbul, Bond et sa collègue Eve poursuivent un homme venant de dérober des données très sensibles du MI6. Au terme d'une chasse à l'homme à travers la ville, 007 affronte le sbire en mano a mano sur le toit d'un train en marche. M donne l'ordre à Eve de tirer sur le voleur mais dans la confusion Bond prend la balle et tombe dans le fleuve en contrebas.

Comment re-rebooter un reboot ? C'est la question qu'ont dû se poser les producteurs après le fiasco de Quantum. Ils ont choisi la simplicité : tuer Bond et détruire le MI6. Efficace, non ? Le "reset" total s'accompagne de l'élimination de tous les agents secrets britanniques, rien que ça, puisque la liste de leur véritable identité a été dérobée puis rendue publique.
Skyfall replace tous les éléments essentiels de la saga au cœur de l'histoire. Un James Bond qui assure son rôle d'Action-Hero mais qui doit se reconstruire, la chef "M" qui doit assumer ses choix et en payer les conséquences, un "méchant" magnétique, à la démesure 
fascinante (qui se permet de tripoter Bond, du jamais vu !). Javier Bardem en blondinet psychopathe passe sans complexe de l'outrance la plus débridée à une vraie profondeur de jeu, notamment dans la séquence d’interrogatoire face à M dans laquelle il dévoile ses motivations profondes.
007 le dit lui même, sa spécialité c'est la résurrection. Et cela passe par une revisite du passé et des références appuyées aux classiques. On ressort la vénérable Aston Martin pour se rendre dans le manoir d'enfance de James, on réintroduit des personnages qui sont des archétypes modernisés de la série (nouveau Q, nouveau M, nouvelle Moneypenny). Et surtout on retrouve ce parfum d'aventure, ces décors exotiques (Shanghai, Macao, l'île abandonnée, les Highlands d'Ecosse), ces petites touches d'humour (pendant la poursuite en intro ou lors du combat avec les Dragons de Komodo, par exemple). Bref, on retrouve notre bon vieux Bond. Même la chanson-titre, une institution de la série avec son long pré-générique, accouche d'un chef-d’œuvre d'Adele rappellant les Classiques de Shirley Bassey, McCartney ou Tina Turner.


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