dimanche 5 janvier 2003

"Alien Quadrilogy" - Coffret (2003)

Coffret "Alien Quadrilogy" (2003) : Alien (1979 - Réalisé par R. Scott) ***** Versions Cinéma & Director's cut + Bonus (2 Disques), Aliens (1986 - Réalisé par J. Cameron) **** Versions Cinéma & Director's cut + Bonus (2 Disques), Alien3 (1992 - Réalisé par D. Fincher) ** Versions Cinéma & Director's cut + Bonus (2 Disques), Alien: La Résurrection (Alien: Resurrection - 1997 - Réalisé par J-P. Jeunet) *** Versions Cinéma & Director's cut + Bonus (2 Disques), DVD Bonus (2003)
9 DVD

Alien : Dans le futur, l'équipage du vaisseau spatial commercial "Nostromo" voit sa longue route vers sa base interrompue par un message codé en provenance d'une planète inhabitée. Malgré les protestations de certains membres d'équipage le capitaine décide de se rendre à la source d'émission.

A partir d'un scénario astucieux de Dan O'Bannon, ce qui n'aurait dû être qu'une honnête série B d'horreur S-F se transforme en chef d'œuvre intemporel. Tout cela grâce à la mise en scène magistrale de M. Ridley Scott, dont c'est ici le second film. Les innovations scénaristiques sont légions. Le choix de faire d'une femme l'héroïne d'un film de Science-fiction par exemple, de faire d'un homme la première victime (quasiment violé en plus !), ou d'ancrer un quotidien banal dans cette ambiance futuriste, ce qui immerge le spectateur en terrain connu et ne rendent que plus tragiques les évènements qui surviennent. Les membres de l'équipage sont très loin du standard du "héros" de film d'action. Leurs motivations sont bien humaines, ils cherchent à sauver leur peau bien avant de sauver l'univers et c'est ce qui rend le récit crédible et palpitant.
Les tensions au sein du groupe apportent aussi un réalisme inédit pour l'époque dans un film de ce genre. L'atmosphère musicale et les bruitages électroniques (le réveil du vaisseau au début du film) font aussi beaucoup pour l'ambiance unique du film. Et, of course, n'oublions pas le design infernal et sexuel de l'Alien par l'artiste Giger. Ses diverses évolutions, depuis l'inquiétant "face hugger" à l'incroyable humanoïde aux triples mâchoires, en passant par le "chest burster" dans l'inoubliable séquence de "l'accouchement" de Kane (John Hurt), on peut dire qu'il fout vraiment les jetons. Ridley Scott montre une maîtrise parfaite du rythme, alternant longues scènes de calme avec séquences chocs et révélations imprévisibles ! C'est ce qu'on appelle un classique.

Aliens : Le Lieutenant Ripley est finalement secourue après des dizaines d'années d'errance dans l'espace à bord de sa capsule de sauvetage. Elle apprend que la planète LV-426 est aujourd'hui peuplée. Une troupe de Marines doit y partir prochainement car les colons ne donnent plus signe de vie.

James Cameron décide de prendre en main cette suite, après avoir gagné ses galons de réalisateur avec le premier Terminator. C'est lui qui écrit la nouvelle histoire, en s'éloignant prudemment du style inimitable de Ridley Scott et de l'ambiance claustrophobique du premier épisode. La première partie laisse craindre un remake d'une guerre du Vietnam futuriste. Une troupe de "marines" surarmé débarque sur la planète jadis visitée par l'équipage du Nostromo, ça sent les bons gros sabots taille 46 ;-) Mais heureusement les personnages se dévoilent et l'intrigue prend le pas sur la démonstration de gros bras.
Seul le traitre est quelque peu caricatural, à mille lieues du rebondissement que nous réservait le film précédent avec le personnage Ash. En tout cas J. Cameron impose définitivement la mythologie "Alien" en la développant intelligemment, c'est une "Reine" qui pond les cocons contenant les Face Huggers. Dans la version longue du DVD on en sait un peu plus sur les événements qui précédent le débarquement sur LV-426, les hésitations de Ripley et les colons qui découvrent le fameux vaisseau extra-terrestre.

Alien3 : Après un nouveau voyage dans l'espace, Ellen Ripley et les survivants de la planète LV-426 se crashent sur Fiorina 161, une planète inhospitalière sur laquelle est nichée une ancienne colonie minière reconvertie en prison haute-sécurité.

Premier gros film pour David Fincher, il semble qu'il ait été un peu dépassé par les événements, ou que le Studio a pris peur devant les directions prises par l'homme qui réalisera plus tard Se7en et Fight Club... Toujours est-il que le scénario manque singulièrement de substance, avec pourtant un point de départ alléchant. Passée une première partie intéressante dans laquelle on découvre les prisonniers dans leur trip mystique, on assiste à un jeu de massacre de l'Alien pendant que Ripley cherche à savoir ce dont tout le monde se doute depuis le début. Rien d'autre jusqu'à la séquence finale surprenante qui laisse à penser que Sigourney Weaver et le Studio 20th Century Fox voulaient vraiment terminer la série ici.
La version longue du DVD (+30 mns montées sans l'accord du cinéaste) montre cependant que le scénario sur lequel a travaillé Fincher était plus étoffé, notamment l'intro à l'extérieur de la prison, le Chest burster sortant d'un buffle et le personnage de Golic qui fait alliance avec l'Alien. Reste que cet Alien3 penche trop du coté action sans rien apporter à l'univers "Alien" ni surprendre dans sa forme. Dommage.

Resurrection : 200 ans après les évènements de Fiorina 161, des militaires scientifiques réussissent à cloner Ripley pour s'en servir comme génitrice d'une Reine Alien. Des baroudeurs à bord du vaisseau "Betty" leurs apportent une cargaison étrange.

J-P Jeunet, notre héros national, monte à la capitale Hollywood ;-) Il apporte évidemment à la série son humour décalé, parfois un peu trop à mon goût pour l'univers Alienesque. La question du scénario ne se pose même pas, la galérie de personnages est nettement privilégiée au détriment de l'histoire. Comme dans le N°1 l'équipe devra simplement fuir le vaisseau, sauf qu'ici Ripley devient une partie du problème et pas de la solution. L'idée de la rendre invulnérable à son pire cauchemar (elle va même jusqu'à coucher avec !) sort complètement le film de son postulat de base. Mais heureusement Jeunet nous donne d'excellents moments : la partie de basket, la fuite sous l'eau, les clones manqués, le passager infecté qui attend tout le long du film son "accouchement".
L'ambiance est originale et l'esthétique très travaillée, on connaît le souci du détail du réalisateur, avec un casting sympathique (le Général italien, l'handicapé joué par Dominique Pinon, la "gueule" Ron Perlman). Sigourney Weaver, éternelle Ellen Ripley, ne subit plus les événements comme précédemment et devient une sorte d'action-girl inquiétante. Seule Winona Ryder ne peut faire d'étincelles dans son rôle de robot vengeur plutôt fade. Le problème du film vient certainement du manque de rebondissements et surtout de la fin, si bâclée... et puis il faut voir la tronche du monstre humanoïde, risible ! Cette version "longue" du DVD -juste quelques minutes de plus- n'apporte malheureusement rien.

MORROWIND Expansion Pack - TRIBUNAL

Fun 8/10
Technique 10/10
Style RPG
Infos Nécessite Morrowind / Bethesda S.I. / Minimum Pentium III ou AMD Athlon / Solo
Testé sur : AMD Athlon 1800+XP / Windows XP / 512 Mo SDRam / GeForce 2 Titanium 64 Mo / SBlive


Déjà un Add-on ?!

La vie est cruelle parfois, et en voici le plus parfait exemple : Bethesda nous sort un Add-on pour son mirifique Morrowind alors que je ne l'ai toujours pas terminé ! Mais qu'importe, puisque comme vous le savez (vous avez lu mon test de Morrowind n'est-ce pas ?), ce jeu n'est en aucun cas linéaire. Il existe tellement de Guildes et de personnages qui vous offre des missions qu'on peut passer littéralement des dizaines d'heures sans toucher à la quête principale, et c'est ce que j'ai fait avec joie ;-) Mais la sortie de cette extension nommée Tribunal va pousser le joueur un peu lent à se bouger le cul car la difficulté monte nettement d'un cran !
Tribunal s'intègre de façon transparente au jeu principal, sous la forme d'un simple "Plug-in", et en profite pour patcher le jeu et corriger les derniers petits bugs dont souffrait Morrowind. Le démarrage se déroule lorsque votre personnage se repose : de mystérieux "ninjas" l'attaquent alors et après une petite enquête rapide vous en découvrez l'origine. Ceci vous mènera dans l'exploration de deux nouvelles villes, Mournhold, ancienne capitale du pays, et la ville mécanique de Sotha Sil. On y murmure que le Déesse Almalexia complote pour restaurer sa puissance passée. Morrowind oblige, rien ne vous empêche de continuer vos quêtes en cours et de revenir de temps en temps aux missions de "Tribunal"... mais attention ! comme je le disais plus haut le niveau de difficulté est beaucoup plus élevé dans l'add-on. Le personnage débutant devra passer de nombreuses heures pour récupérer des équipements "costauds" et grimper en niveau pour espérer survivre.

Heureusement une des nouvelles fonctionnalités du jeu est la possibilité de recruter un mercenaire qui vous suivra partout, combattra à vos coté et portera vos objets superflus, en contrepartie d'un salaire évidemment. Entièrement géré par l'ordinateur, ce compagnon pourra être utile aux persos un peu faible au corps à corps, comme par exemple les Magiciens ou les Invoqueurs "purs". Pour ceux qui préfèrent agir seul mais qui ont des problèmes au niveau du transport des objets, les auteurs ont également inclus des "mules", pauvres bêtes que vous pourrez charger de trésors à l'instar du jeu Dungeon Siege.

Des nouveautés attendues...

La grosse nouveauté réclamée par de nombreux fans et difficile à mettre en place par un Plug-in est l'ajout d'un filtre pour gérer les quêtes notées dans votre journal. En effet le journal présent dans Morrowind se contentait de noter automatiquement le déroulement de l'histoire ainsi que les missions dans un ordre chronologique, ce qui il faut bien l'avouer devenait un peu pénible après des dizaines d'heures passées à parler aux gens. Le joueur se retrouvait avec un journal de près de 200 pages sans options de classement autre que les liens hypertextes. Avec Tribunal fini la galère pour connaître les missions en cours et les distinguer de celles qu'on a mené à bien, une simple option permet de les afficher par ordre alphabétique. Cela m'a donc permis de découvrir lors de l'installation de l'extension que j'avais une bonne dizaine de quêtes en attente !

La carte a subit elle aussi une petite amélioration. En mode "local" le joueur pourra y ajouter des notations en double cliquant à l'endroit où il le souhaite. C'est certes une avancée mineure et j'aurais pour ma part préféré que cette fonctionnalité soit présente également en mode "monde". En effet la carte locale était déjà suffisamment précise grâce aux notes automatique décrivant chaque entrée et porte. Par contre la carte du monde ne montre que les villes, villages et châteaux, et on aurait aimé pouvoir y inscrire ses propres points d'après les indications des NPC. Peut-être avec un futur patch ?
Dernier point très attendu par les joueurs, la création de nouveaux équipements pour combler les hauts niveaux. Tribunal offre bien sûr une ribambelle de nouvelles armes, armures et autres amulettes, ainsi que des parchemins magiques avec des sorts puissants. Mais tout cela ne se découvrira qu'au plus profond de nouveaux donjons, dont les auteurs nous annoncent qu'ils sont "epic-sized", c'est-à-dire d'une taille démesurée ;-) Pour garder ces trésors une armée de nouvelles créatures patientent dans leur trou en attendant l'aventurier imprudent : Liches, Goblins, etc... Un challenge de taille !

C'est reparti pour 40 heures !

Bethesda annonce une quarantaine d'heures de jeu pour effectuer les missions de "Tribunal". Cela se situe dans la bonne moyenne, d'autant plus que l'ajout de nouvelles créatures et objets devrait entraîner de nouveaux Plug-ins faits par les joueurs. N'oublions pas que Morrowind dispose aussi d'une quantité phénoménale de bonus créés par les fans : nouveaux lieux, nouvelles missions, nouveaux objets, tout peut être modifié ou inventé avec ce jeu ! Le système des Guildes et de progression des compétences fait qu'on peut avoir un perso qui acquérra des possibilités inédites même après plusieurs dizaines d'heures. Sans parler de la Magie ou de l'Alchimie, véritable jeux dans le jeu, qui lancent le joueur dans une recherche frénétique de nouveaux ingrédients et offrent chaque jour des surprises !
Morrowind et son add-on sont les jeux de l'année dans la catégorie Rôle. Graphiquement le jeu avait placé la barre très haut au printemps 2002, et à présent que les GeForce 4 et autre Radeon 9700 deviennent (presque) abordables en cette période de fêtes, le hardcore gamer pourra aussi en profiter pour mettre sa config à niveau. Il bénéficiera ainsi des magnifiques effets graphiques comme les reflets dans l'eau et augmentera la distance de vue au maximum. Et comme je le disais dans le test de Morrowind, l'architecture des bâtiments est toujours réellement étonnante et les styles très variés.
N'oublions pas non plus la musique orchestrale, épique, qui plonge vraiment le joueur au coeur de l'aventure. Bethesda tient toujours le haut du pavé avec sa splendide série des Elder Scrolls, et les concurrents devront vraiment se bouger pour faire tomber le nouveau Roi de son trône (je regarderai du coté de Black Isle en 2003 si j'étais vous ;-)...