jeudi 7 septembre 2023

Playlist Sons 90's

Playlist on SPOTIFY

Black Hole Sun   (Soundgarden, 1994)
Buena   (Morphine, 1993)
What is love?   (Deee-lite, 1990)
Common people   (Pulp, 1995)
Silver Groover   (F.F.F., 1993)
Narayan   (The Prodigy, 1997)

California Love   (2Pac, 1998)

Supersonic   (Oasis, 1994)
Park Life   (Blur, 1994)
In Bloom   (Nirvana, 1991)
Got 'til it's gone   (Janet Jackson, 1997)
Do me good   (Dag, 1994)

California   (Mylène Farmer, 1995)

Killing in the name of   (Rage against the machine, 1992)
Bittersweet Symphony   (The Verve, 1997)

Pure morning   (Placebo, 1998)

Revolution 909   (Daft Punk, 1997)

 

mercredi 26 juillet 2023

FINAL GIRL (Jeu de société)

 

Final Girl - Van Ryder Games

Final Girl se base sur l'archétype de la Dernière Survivante, bien connu des amateurs de films de série B ou Z. Entrée en force dans les Slashers des 70's, notamment avec Massacre à la tronçonneuse, puis développée dans Halloween et consorts, cette notion donne à une femme le rôle de protagoniste principale qui, contrairement aux stéréotypes, n'est pas une victime face à la menace. Elle l'affronte et triomphe sans l'aide d'un Chevalier servant. Ce rôle culmine avec les personnages d'Ellen Ripley (Alien) et de Sarah Connor (Terminator).
 
Il est parfois des concepts tellement évidents qu'on se demande pourquoi personne n'y avait pensé avant. Avec Final Girl, on se doute que d'autres ont tenté de créer un jeu de plateau basé sur des Slashers. Il en existe même sûrement de très bons. Mais le coup de génie des auteurs Evan Derrick et A. J. Porfirio est d'avoir su concevoir un système qui peut s'adapter à tous les styles de films de genres, qu'ils soient d'horreur ou paranormaux, avec des monstres terrifiants ou des psychopathes patibulaires, en mode gore brutal ou thriller psychologique subtil. 
Et pour renforcer la thématique, on ne peut y jouer qu'en solo. Parce que pour affronter l'ignoble salopard lors du final, il ne peut en rester qu'une.

La boite de base donne accès au matériel commun à toutes les histoires : manuel des règles, plateau Joueur, cartes d'actions génériques, jetons, meeples et six dés écarlates. Pour moins de 20€ c'est donné, me direz-vous, mais il y a un hic... Vous avez le magnétoscope, il vous manque la cassette VHS du film !

Pour lire la suite, soyez sympas, rembobinez.
 

mardi 31 janvier 2023

Chromosome 3

Une progéniture turbulente

(The Brood - 1979 - Réalisé par D. Cronenberg) ****

Frank Carveth, père divorcé, vient chercher sa fille de 5 ans qui a passé un week-end avec sa mère traitée pour ses troubles psychologiques dans un institut spécialisé. Il assiste à une session publique où le Dr Raglan fait une démonstration de sa méthode de soin peu orthodoxe. De retour à la maison, Frank constate que son enfant a le dos couvert de traces de coups.

Il y a des films que ma génération n'a pu découvrir qu'à la télé, car nous étions trop jeunes au moment de leurs sorties en salles : Alien, L'Exorciste, Massacre à la tronçonneuse... Chromosome 3 fut un traumatisme aussi puissant pour moi que les chefs-d’œuvre cités, lors de mon premier visionnage à la téloche, jeune ado. Ses petits monstres au visage anguleux, surgissant dans les endroits intimes ou familiers (dans la cuisine, sous le lit, à l'école !) et d'une sauvagerie inouïe, sont une des créations les plus marquantes dans le genre.
David Cronenberg atteint ici la maitrise de son histoire et de sa mise en scène, après des débuts prometteurs mais fauchés (Frissons, Rage).
Le film fonctionne en tant que pure production horrifique et traite aussi un sujet grave. Le supplément d'âme vient des interprètes et d'un scénario plutôt gonflé, aux multiples niveaux de lecture. La mère maltraitante est sublimement incarnée par l'actrice Samantha Eggar, en quelques séquences elle fait exister ce rôle exalté qui aurait pu facilement basculer dans le ridicule. La révélation finale grandiloquente est un choc esthétique et moral très malaisant. Le père est à la fois victime et combatif, reflet de ce qu'à véritablement enduré Cronenberg lors de son divorce mouvementé. Il vit le cauchemar de tout parent, savoir son enfant en danger sans pouvoir agir légalement. On peut y trouver un écho moderne, où la haine virtuelle anonyme des réseaux sociaux peut s'acharner sur un individu et finir par se concrétiser dans le réel, sans contrôle légal.
A ce casting parfait s'ajoutent des sous-textes qui vont au-delà du simple film d'épouvante. L'auteur voulait montrer son expérience d'une séparation qui se passe mal, en donnant le mauvais rôle à la mère plutôt qu'au père. Le fiel de cette femme paumée trouve malgré tout une explication et cette douleur incontrôlable sera sans doute transmise à sa descendance, à la vue du dernier plan du film. On peut y voir aussi une critique des sociétés occidentales des années 70, promptes à fonder de nouveaux dogmes basés sur des "sciences" balbutiantes. Le Docteur Raglan,
sous le regard perçant d'Oliver Reed, est la personnification de ces apprentis-sorciers appliquant des méthodes douteuses sur des cobayes à leur merci, avec des résultats catastrophiques.
Le mélange des genres, entre drame familial, film Fantastique,
body horror âpre et thriller psychologique, est la signature de la "patte" Cronenberg avec ses thèmes de prédilection obsessionnels. Cette histoire très personnelle permet au cinéaste d'assoir le style qui va l'imposer comme un artiste unique pour les décennies qui suivront.