mercredi 28 septembre 2005

Kaamelott - Livre I

(TV - 2005) ***** L'intégrale (3 DVD)

La légende du Roi Arthur et des chevaliers de la table ronde revue et malmenée sur un ton parodique.

Un des très rares programmes regardables de M6. Après "Caméra Café", série sympatoche mais caricaturale sur le monde de l'entreprise, on se disait qu'on trouverait difficilement mieux sur la chaîne des djeun's et des clips formatés. Que nenni ! Kaamelott est en vérité la mini-série la plus drôle jamais produite en France. Par la grâce de son auteur Alexandre Astier ce détournement de la légende de la quête du Graal est une oasis dans la médiocrité ambiante du PAF. Dialogues modernes fins et efficaces, comédien(ne)s inspiré(e)s, situations inédites, le tout dans une ambiance rappelant les films d'Audiard (le père) et le "Holy Grail" des Monty Python par son humour, son rythme et son jeu pêchu. Le format très court (4') oblige à rester concis. Je ne relève que deux fautes de goût sur les 100 épisodes de cette saison 1. La présence des "guest stars" Elie Semoun et Didier Bénureau, complètement décalés dans l'univers de Kaamelott, se contentant de rejouer comme à leur habitude leur personnage déjà vu 1000 fois. M'enfin cela ne concerne que quelques minutes sur 3 DVD, et les autres apparitions surprises sont sans défaut (Léa Drucker en fée Morgane, la famille De Caunes pére et fille, Solo et Le'Boloch, etc).
Du reste le casting se suffit à lui-même. D'abord Arthur, l'auteur soi-même. Commentant d'un air résigné les catastrophes qui s'enchaînent, tentant vainement d'organiser son royaume dans le chaos ambiant, il est irrésistible. La Reine Guenièvre a le petit coté nunuche inoubliable de Catherine Frot dans "un air de famille", le père Léodagan est un croisement réussi entre un Ventura période "tontons" et un Gabin jouant le "Dabe", le duo crétin Perceval/karadoc fonctionne à plein régime, sans oublier Merlin le druide foireux. Bref, c'est du lourd. Les relations du Roi avec sa belle-famille, la recherche du Graal avec des chevaliers pas franchement au top, les envahisseurs qui menacent et les péquenots qui se plaignent, on peut imaginer qu'il reste pas mal de munitions à môssieur Astier pour encore écrire quelques bonnes saisons. Qu'ils mettent encore longtemps avant de trouver leur bocal à anchois.

lundi 26 septembre 2005

The Gold Experience (1995)

Dans notre série "Mais que faisait Prince il y a 10 ans ?", voici venu le temps de...



The Gold Experience (1995)

P. Control
Endorphinmachine
Shhh
We March
The Most Beautiful Girl in the World
Dolphin
Now
319
Shy
Billy Jack Bitch
I Hate U
Gold


Pépites et Gravats.
The Gold Experience porte bien son nom, on y ressent l'excitation du chercheur d'or : parfois on tombe sur de pures pépites, parfois sur des caillasses sans intérêt. Comme beaucoup des albums produit par Prince dans les 90's, TGE propose son lot de déceptions et de valeurs sûres, avec un effet "Montagnes Russes" sur l'auditeur averti.
Replaçons-nous dans le contexte. Nous sommes en pleine guerre comme Warner Bros, la Maison de Disques qui détient les droits d'édition des albums Princiers et à qui l'artiste doit encore contractuellement fournir des biscuits pour remplir ses galettes. Ces déboires juridiques n'empêchent pas O(+>, entité au nom imprononçable créée pour se libérer du joug Warnerien, de suivre une carrière parallèle à coups de Live et d'apparitions télévisées. 

Dès 1993 il balance un single nommé "The Most Beautiful Girl in the World", slow doucereux qui devient un Hit planétaire sans apparaître dans aucune des productions officielles de Warner (le triple-CD Best Of "The Hits - The B-Sides" et l'album "Come" de 1994). O(+> pousse la blague jusqu'à sortir deux autres albums sous le nom de son groupe, N.P.G., tandis qu'il bataille pour imposer "The Gold Experience" auprès de Warner. 
Nous voila donc en Septembre 1995, après un accouchement de près de deux ans l'album pousse enfin son premier cri dans les bacs.

Les titres puissamment Rock sont à l'honneur. "Endorphinmachine" replace la guitare électrique conquérante et la puissance vocale au centre de toutes les attentions. Le titre se termine sur cette annonce en espagnol : "Prince esta muerto" (Prince est mort !). "Now" signe le retour de la party song en mode vénère, avec un message aussi basique qu'efficace ("This about the freaks doing everything they wanna do, now!"). 
3 19 part dans le trip Cyber survolté. Les sonorités sèches, faites de courts samples gonflés de testostérone, accompagnent une guest du nom d'Ophélie Winter à qui O(+ promet une chaude soirée ("Lock the door and kill the phone, My camera, U and me alone").
Dans un style R and B stylé New Jack, "P. Control" et "Billy Jack Bitch" sont un peu moins convaincants. Compositions répétitives et textes pas franchement captivants. Dans le premier on a droit à une fable sur le Pussy Control, qu'on traduira pudiquement par "Le combat pour la reconnaissance des droits des Femmes" (en fait, ça veut dire "Le pouvoir de la Chatte" ; -). Le second est un règlement de compte avec une vraie journaliste américaine allumant l'artiste à longueur de papiers, qui nous laisse un peu à l'écart par son coté embrouille mesquine.

Les trois meilleurs morceaux de l'album sont des ballades. Le fabuleux "Shhh" est un retour aux fondamentaux, où le maître-chanteur détaille minutieusement la performance charnelle qu'il va délivrer à sa promise avec pour seule contrainte, de taille, de se retenir de hurler de plaisir ("I don't want nobody else 2 hear the sounds, This love is a private affair"). Dans "Shy" O(+ chronique une rencontre avec une affabuleuse sexy, peut-être membre d'un gang. Le style cool de la structure musicale dénote avec le contenu plutôt hard du texte ("A friend of mine, he got killed and in retaliation I shot the boy twice in the head, No regrets, no sorrow - I'm goin' back 2morrow 2 make sure he's dead").
Un des slows les plus accomplis de Prince couronne "The Gold Experience". Avec "I Hate U" l'auteur combine son art consommé de la mélodie voluptueuse avec des paroles outrageusement torturées ("I hate U cause I love U but I can't love U cause I hate U"). Ici il nous fait la complète, on a même droit à une séquence dans un tribunal où la chérie fautive est jugée pour avoir brisé le cœur du plaignant ! Tellement too much, mais tellement bon ; -).

L'album se referme sur "Gold", envolée philosophico-mystique nous invitant à méditer un certain nombre de sentences sur le sens de la vie ("What's the use of bein' young if U ain't gonna get old? / All that glitters ain't gold"). Cette conclusion sied à merveille une production très riche dans son ensemble, si l'on s'abstient de considérer les titres oubliables ("We march" et "Dolphin") et les facilités New Jack Swing, déjà citées.

Comme pour l'album "Love Symbol" de 1992, "The Gold Experience" n'a plus la singularité inimitable des œuvres Princières des 80's. Il faut se faire une raison, l'époque n'est plus à la révolution. Mais l'artiste est là, il continue d'absorber les tendances musicales de son temps. Son combat pour libérer la création préfigure les batailles des années 2000 dans l'industrie du Disque.

dimanche 25 septembre 2005

EVERYBODY'S GOLF

Fun 8/10
Technique 6/10
Style Golf fun
Editeur / Langue SCEE / Clap Handz
Infos 1 DVD / 1 à 4 joueurs et Jeu réseau par adaptateur / Carte mémoire : 800 Kb / Compatible analogique




Tout le monde aime le golf

Tiens, un jeu de golf sur PS2. Bizarre, y'a pas marqué "Tiger Woods" sur la jaquette... Bon sang mais c'est bien sûr ! Il s'agit de l'inénarrable "Minna no Golf", la série nippone de simulations golfiques funs. Dire qu'il aura fallu attendre la quatrième version du jeu japonais (sorti fin 2003) pour voir enfin une sortie européenne deux ans plus tard. On ne peut pourtant pas dire que la PS2 croule sous les jeux de golf. Bref, voila de quoi s'aérer un peu et sortir au grand air ;-) "Everybody's Golf" porte bien son nom. Ce simulateur est en effet suffisament technique pour intéresser les amateurs et bourré d'humour bon enfant grand public. Il propose surtout un système de jeu addictif basé, comme la plupart des jeux japonais, sur une multitude de bonus cachés à débloquer.
Le gameplay est d'un abord aisé puisqu'on ne contrôle pas le mouvement de son golfeur. On choisit la direction de son tir puis tout est géré en trois coups de bouton. Un premier appui lance la jauge de puissance, un second la stoppe et enfin une dernière pression détermine l'impact sur la balle. Simple. Une fois à l'aise avec ses bases, le joueur ajoutera une série d'effets "spin" avec les boutons de direction pendant le remplissage de la jauge. Efficace.

Evidemment il faut tenir compte d'une foultitude de paramètres extérieurs qui influence l'avancée de votre baballe blanche : le golfeur d'abord, chaque personnage dispose de caractéristiques propres, ainsi que le matériel employé (club et balle), le type de terrain et son inclinaison, le vent, les obstacles comme les arbres, les bunkers, les plans d'eau... Une fois arrivé sur le green, la zone spécialement aménagée autour du trou, on passe en mode "putt" dans lequel le joueur doit simplement régler la direction et la force du putt. Une grille en 3D s'applique alors sur le terrain afin de bien visualiser les dénivelés et vous permettre d'ajuster finement votre coup.
Commençons par le plus important, votre petit avatar. Et oui, même si seulement quatre persos sont disponibles au début du jeu, les différents modes de jeu vous permettent d'en découvrir une vingtaine de plus ! Style japonais oblige, les golfeurs et golfeuses sont présenté dans un look Super-Deformed, c'est-à-dire avec une tête "gonflée" qui permet d'accentuer leurs expressions faciales. C'est tout mimi, ca plait aux enfants et aux fans de japanime ;-) Quatre caractéristiques déterminent la puissance, le contrôle, l'impact et le spin de chaque perso. Après quelques parties le joueur trouvera ses petits préférés suivant son style. Et il y a de quoi satisfaire toutes vos envies ;-) La ninja, le catcheur, le vieux sage, l'homme d'affaire, la fillette en costume de vache, Musashi... le délire va très loin !

Les champs de bataille

"Everybody's Golf" propose quinze parcours (dont trois mini-golfs), mais seuls trois d'entre eux sont jouables en début de partie. C'est içi qu'interviennent les fameux modes de jeu. D'abord EG propose le multijoueurs en réseau. Ma PS2 n'étant pas équipé, je passerais donc rapidement sur cette option. En solo on trouve l'option "Versus" où vous affrontez un perso en 9 trous, les "Tournois" dans des parcours 18 trous avec un classement sur trente participants, et le "mini-golf" pour se détendre. Un dernier choix, "Entraînement", vous propose de tester vos swings sur tous vos parcours dispo, vous pouvez içi rejouer ad vitam eternam n'importe quel coup pour vous améliorer.
C'est le "Versus" qui permet de gagner de nouveaux persos. On les affronte d'abord en niveau facile, il suffit de finir ses 9 trous en moins de coups que son adversaire. Le joueur gagne alors le droit de l'utiliser dans tous les modes de jeu et aussi de refaire un VS en niveau difficile (avec des conditions de victoire). En cas de nouveau triomphe, à vous les chouettes costumes ;-)

En tournoi vous allez devoir vous classer dans les 10 premières places pour gagner divers objets et surtout débloquer de nouveau parcours et engranger de l'expérience. Ainsi vous progresserez et passerez du statut de "petit nouveau" à débutant puis à confirmé et pro. Ces statuts devront être validés en gagnant un parcours sous certaines conditions (finir avec un score de +1 par exemple). Sur chaque trou vous accumulez des points si vous jouez correctement : 100 points si vous finissez dans le par, 200 pour un Birdie (un coup en dessous du par), etc... plus divers bonus pour chaque coup particulièrement bien placé. Ce total de points vous permet ensuite d'acheter des clubs, des balles et des items spéciaux dans la boutique.
Graphiquement EG reste dans la bonne moyenne de la production PS2. La 3D n'est pas super détaillée, parfois les persos manquent un peu de polygones. Mais les décors sont riches, ils fourmillent d'animations diverses qui donnent pas mal d'indications : bourrasques de vent, arbres et buissons qui ondulent, spectateurs, p'tits oiseaux... Vous avez même le choix de la saison avec tout ce que cela implique : vent et pluie en automne, neige en hiver par exemple. L'écran de jeu contient beaucoup d'infos utiles. Avant de frapper le joueur a la possibilité d'explorer à loisir le parcours en vue de haut (avec zooms très puissants). On visualise la trajectoire de sa balle, une flèche bleue indique la direction du vent, un graphique montre les accidents de terrain... bref tout est fait pour que le golfeur ait toutes les données qu'il souhaite.

La petite pointe de folie nippone

On l'a vu, même si le jeu est relativement sérieux techniquement tout le plaisir vient en vérité de la recherche de tous les éléments cachés. Chaque personnage possède des animations marrantes, y compris les caddies (ceux qui portent vos clubs pendant les matchs). La ninja manie son club comme un katana, le catcheur brise des rochers, le vieux sage lévite, 'arf ils sont fous ces japonais. Tout ce petit monde s'exprime, le caddie donne des conseils (vous augmentez votre affinité avec lui ou elle si vous choisissez toujours le même), le public s'extasie devant un beau swing ou vous hue en cas d'échec total.
Les programmeurs ont même prévu l'enregistrement automatique de vos plus beau coups. Réussir un chip (mettre la balle directement dans le trou depuis le fairway) ou un eagle (2 coups en dessous du par) vous garanti une débauche d'effets spéciaux : étincelles, confettis, voire feux d'artifice ! La caméra est très dynamique, elle suit parfois votre balle en vol, change ses angles de vue fréquemment. Les environnements sont variés, avec parfois des reproductions de monuments suivant les pays visités. Seules les musiques quelconques tapent un peu sur les nerfs. D'un autre coté on imagine difficilement jouer au golf en écoutant du heavy metal.
Un suivi de votre carrière est assuré par une multitude de tableaux de statistiques. Distance record d'un swing, pourcentage de balles envoyées sur le fairway, longueur moyenne de vos putts, tout est gardé en mémoire. Le joueur assidu verra ainsi sa progression générale et détaillée pour chaque parcours.

"Everybody's Golf" est vraiment le passe-temps idéal. Un parcours de 18 trous dure environ une demi-heure, on peut donc faire une partie rapide histoire de se changer les esprits. L'enregistrement de vos performances, le système d'évolution et le mode VS permettent en outre de conserver l'intérêt sur la durée. On prend plaisir à améliorer son score, à découvrir de nouveaux parcours, à trouver des personnages et des costumes. Le design des parcours devient de plus en plus diabolique, garantissant un challenge toujours plus prenant pour le joueur. Et puis évidemment il n'y a rien de plus jouissif que de réussir un puissant swing ou de se sortir d'un bunker sous les acclamations de vos admirateurs, c'est ça aussi, le golf ;-)