lundi 22 février 1999

SANITARIUM

Fun 6/10
Technique 6/10
Style Aventure Macabre !
Infos ASC Games / 3 CD / Minimum P133


Le Monde est Glauque.

Le style "aventure" dont Sierra ou LucasArts sont les maitres absolus voit un nouveau venu prometteur entrer en scène. ASC Games nous plonge en effet dans un jeu fort, pour adultes, qui n'est pas sans rappeler les films de Cronenberg ou de Lynch. Partant sur un principe éculé -l'amnésique en quête de son identité- Sanitarium surprend par son univers malsain fait de monstres et de fous. Le scénario est vraiment très original puisqu'on ne sait pas réellement si on est dans un rêve ou dans la réalité (et je ne dévoilerai rien dans ce test !). Vous allez donc diriger un personnage qui se réveille dans un asile d'aliénés dont les gardiens ont disparus. Votre premier but sera de trouver votre véritable identité et de sortir de cet enfer.

Les décors, en vue de haut 3/4, sont superbes, très détaillés, et l'ambiance sonore et musicale accentue encore le coté "noir" du jeu. Les acteurs choisis pour les voix ne sont pas ridicules pour une fois et font beaucoup pour l'atmosphère angoissante. Le principe général de Sanitarium ne surprendra pas les vieux routards du genre puisqu'il faudra parler à tous les protagonistes rencontrés et ramasser tous les objets insolites afin d'avancer dans l'histoire. Le héros commente vos actions et décrit ce qu'il voit. Les dialogues sont bien entendu primordiaux et se déroulent sous la forme classique des mots-clés qui s'ajoutent au fur et a mesure de la conversation et sur lesquels on clique. Il faudra donc fréquemment revenir sur vos pas pour discuter de nouveaux sujets avec les autres persos.
Les auteurs n'ont heureusement pas surchargé les lieux d'objets incongrus et les énigmes ne sont trop tordues comparé à Monkey Island 3 par exemple.
L'aventure est découpée en "scènes" et les "flashback" cinématiques sont nombreux (vous découvrez peu à peu votre identité et des souvenirs d'enfance (?) vous reviennent). Chaque scène se déroule dans un lieu unique (l'asile, la ville de "mère"...) composé de nombreuses zones à explorer. De petites parties "arcade" viennent divertir le joueur, comme par exemple battre une fillette au jeu du morpion ou affronter un épouvantail.

Des péchés de jeunesses...

Des problèmes techniques viennent entacher ce qui aurait pu être un grand jeu d'aventure. D'abord le mode de déplacement est pénible : il faut rester cliquer avec le bouton droit pour que le héros daigne avancer, ce qui occasionne beaucoup de "blocages" dans les éléments du décors et rend la traversée d'un lieu assez longue. Les programmeurs auraient pu éviter cela avec un "path finder" tout simple ! Deuxièmement, le curseur de la souris ne change pas lorsque vous passez pour la première fois sur un objet "prenable", ce qui fait qu'on peut facilement louper un objet indispensable pour progresser. Cela vous oblige à cliquer partout sur l'écran pour être sûr de n'avoir rien oublié.
On peut donc se retrouver bloqué bêtement parce qu'on a simplement pas pris le bon objet ou qu'on a pas remarqué un endroit "cliquable". Ces petites erreurs de jeunesses gâchent un peu le plaisir qu'on éprouve en évoluant dans l'univers déjanté et effrayant mis en place par les auteurs du jeu.

Sanitarium s'adresse à un public adulte de part les thèmes qu'il aborde mais aussi parce qu'il s'avère assez compliqué après les premiers épisodes. C'est un excellent jeu d'aventure qui nous change des univers loufoques de Lucasarts comme Grim Fandango ou ceux plus "fantasy" de Sierra. Les pros le finiront sans doute en quelques jours mais seront sûrement charmés par son style original et sombre.

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