jeudi 16 septembre 1999

FINAL FANTASY VIII

Fun 8/10
Technique 10/10
Style RPG
Infos SQUARESOFT / 1 Player / Memory Card 1-15 Blocks / Analog Control Compatible / Vibration Function Compatible (US)

Le jeu qui déchire sa mère !

Depuis les premières "preview" japonaises l'année dernière jusqu'à sa sortie officielle le 9 septembre 99 aux USA, Final Fantasy VIII a fait saliver des millions de joueurs dans le monde. L'attente est enfin terminée ! Beaucoup connaissent déjà les héros et le point de départ du scénario mais pour ceux qui ont réussi à résister ou qui n'avaient pas d'ordinateur depuis un an ;-) voici un petit résumé. Vous incarnez Squall, jeune recrue de l'académie militaire "Garden", accompagné de ses camarades de "chambrée", Zell et Selphie. L'histoire débute alors que vous vous "entrainez" avec Seifer, un autre jeune soldat qui souhaite comme vous entrer dans l'unité spéciale "SeeD", une sorte de troupe d'élite façon "béret vert". Une fois Squall admis dans la prestigieuse école, les ennuis commencent !
Les "SeeD" vont avoir fort à faire puisque la mystérieuse sorcière Edea va prendre le pouvoir dans le pays voisin, Galbadia, et déclarer la guerre à votre contrée ! Quistis, une instructrice de SeeD, Rinoa, fille d'un Général, et Irvine, un sniper de "Garden", rejoindront par la suite le groupe de base. Une des première particularité du scénario est que Squall et ses camarades vont découvrir l'existence de "doubles" vivants à Galbadia, nommés Laguna, Kiros et Ward, dont ils vivent les aventures dans leurs rêves. Comme vous le voyez, dès les premières heures de jeu, on se retrouve avec près de 10 personnages jouables ! Chacun possède un caractère dans la plus pure tradition "Squaresoftienne". Le héros Squall ressemble un peu au Cloud de FF7 (très renfermé sur lui-même), le jeune Zell est un fonceur toujours près à l'action (du même style que Barret dans FF7), Selphie est la copie conforme de Yuffie (FF7), etc...

Difficile de savoir par où débuter pour vous décrire le nouvel univers de FF8. Comme à son habitude, Squaresoft a changé énormément de choses en conservant ce qui fait la grandeur et l'originalité de son jeu phare. L'amateur retrouvera avec émotion les invocations, les chocobos, les séquences d'arcade... et il sera surpris de découvrir un monde différent et un système de jeu remanié. Les auteurs ont totalement repensé l'interface graphique 3D et proposent un nouveau système de jeu, nommé le "Junction System". On sent une volonté de simplification évidente et une seule priorité : privilégier le spectaculaire !

Plus beau, plus grand, plus fort... plus simple ?

Le jeu tient sur 4 CD avec plus d'une heure de cinématiques sublimes. Une des raisons du succès de Final Fantasy sur PSX vient de ses fameuses séquences en images de synthèse, parfaitement intégrées au jeu (pas de coupures ou d'écran de "chargement"). Le choc visuel est d'autant plus important que les personnages sont animés de façon vraiment parfaite, la scène d'introduction en est le meilleur exemple (le combat entre Squall et Seifer). Squaresoft a enfin perdu le style "japanime" (des personnages typiquement japonais avec une grosse tête et des grands yeux) pour adopter un genre plus grand public. Les puristes pourront crier au scandale, je pense pour ma part que cela rend le jeu plus "adulte".
Squaresoft a non seulement amélioré grandement la 3D mais également les attitudes de ses personnages : on peut comprendre les émotions des héros rien qu'en les regardant agir ! Les décors précalculés sont parfaits mais aujourd'hui cela devient assez commun dans les RPG (Star Ocean ou Jade Cocoon ont le même niveau). Final Fantasy VIII garde tout de même une courte longueur d'avance sur la concurrence en intégrant beaucoup de petits détails : promeneurs, véhicules, etc... Pour ce qui est de la musique et de l'ambiance sonore, les afficionados pourront retrouver avec bonheur les thèmes bien connus de la série, en version améliorée bien entendu.
La tradition veut que Square change le système de jeu à chaque nouvel épisode.
Avec le numéro 8 la polémique s'installe ! Le "Junction System" élimine les points de magie (avec l'introduction de la commande "Draw") et la gestion de l'équipement (seules les armes peuvent être upgradées, nous y reviendront). Mais l'essentiel est là : 8 caractéristiques de base (les indispensables Points de Vie, la Force, la Vitesse, la Chance, etc...), 8 élémentaires (Feu, Foudre, Terre...), 12 modificateurs de "status" (Poison, Petrify, Sleep...), des "commandes" en pagaille (voir le système de combat), le retour des "Limit Breaks", les Invocations... Aaaaah ! ces chères invocations !! Aujourd'hui elles sont nommées "Gardians Force" mais on retrouve nos amies les bêtes avec grand plaisir ! Shiva la reine des Glaces, Ifrit le démon du feu, Quezacotl le seigneur de la foudre... chaque apparition des Gardians en combat est un véritable délice, avec une débauche d'effets spéciaux. Les animations sont géniales, par exemple Ifrit apparait dans une boule de feu, s'élève dans les airs avec une gigantesque météorite puis la frappe des 2 poings en direction des pauvres ennemis ! On peut reconnaitre que la longueur de certaines invocations devient lassante à la longue mais certaines capacités ("abilities") permettent d'intervenir lors de l'animation. La chasse aux Gardiens est ouverte ! J'espère pouvoir bientôt admirer Bahamut, Diablo ou Alexander !

Le Système "Junction".

L'association d'une Gardian Force (GF) à un personnage est indispensable. A la base, vos héros n'ont qu'une seule capacité en combat : l'attaque physique. Chacun possède sa propre technique et un "Limit Break" qui peut s'activer dans certaines conditions (points de vie dangereusement bas, mort d'un collègue pendant le combat...). Squall maîtrise le Gunblade, un croisement entre une épée et un fusil, et peut utiliser le bouton "R1" pour faire plus de dégats. Zell est un spécialiste des arts martiaux, Rinoa possède une sorte de boomerang, etc... Les "Limit Breaks" sont très originaux et demande une bonne concentration lors de leur exécution. Avec Zell par exemple, vous devrez appuyer sur une séquence de boutons pour donner vos coups et pour découvrir de nouveaux mouvements vous devrez trouver et lire des magazines spécialisés ! Pour Rinoa c'est encore plus délirant puisque c'est son chien Angelo qui effectue les attaques "Limit". Quistis devra quand à elle récupérer des objets rares pour apprendre des sorts inédits !

Le Système de jonction va plus loin : les personnages et les Invocations peuvent augmenter leurs caractéristiques grâce aux points d'expérience mais également avec les "Ability Points" (AP), gagnés lors des combats. Lorsqu'un Personnage "s'attache" un Gardien, il obtient de nouvelles commandes : "Items" (utiliser les objets de l'inventaire en combat), "Draw" (littéralement "puiser" les sorts magiques des ennemis), "Magic" (lancer les sorts précédemment stockés avec "Draw"), "GF" (invoquer le Gardien attaché !). Draw est la commande qui remplace donc les points de magie. En l'utilisant sur un adversaire, vous obtenez la liste des sorts possédés par celui-ci et pouvez soit stocker un des sorts (en plusieurs exemplaires), soit lancer ce sort immédiatement.

Des "Draw Points", sorte de sources magiques, permettent de stocker des sorts hors-combat. En recevant des "AP", les Gardiens peuvent apprendre de nouvelles capacités personnelles ou générales. Cela va de l'augmentation des points de vie (ou d'autres caractéristiques) à des commandes spécifiques. Par exemple "Card" permet de transformer des monstres en cartes -voir le jeu "Triple Triad"-, "Move-find" permet de découvrir des "Draw Points" cachés, de multiples "Refining" permettent de rendre des sorts ou des objets plus puissants, etc... Il faudra faire un choix car un personnage ne peut accéder qu'à 4 commandes en combat. Pour conclure avec le "Junction System", sachez qu'il est possible d'associer un sort à une caractéristique. Cela peut être fait pour donner un "élément" en attaque ou en défense à une personnage. Par exemple en associant le sort "Feu" et la caractéristique "Attaque", votre héros inflige plus de dégats aux monstres de type "Glace". Si vous associez "Sleep" et "Défense", vous gagnerez un pourcentage de protection face à ce sort, dépendant du nombre de sorts "Sleep" stockés.

Les petits plaisirs de tonton Squaresoft...

Que serait la série Final Fantasy sans les "mini-games" qui parcourent l'aventure ? Le principal "jeu dans le jeu" dans FF8 est un jeu de cartes qui laisse entrevoir beaucoup de possibilités et est accessible dès le début de l'aventure. Le "Triple Triad" propose donc de jouer avec des cartes représentant 4 types de personnages (monstres, boss, GF et héros du jeu). Chacune possède 4 chiffres (de 1 à "As") qui représentent la "force" de la carte à ses 4 coins. Chaque joueur choisit 5 cartes de son paquet puis les pose sur une aire de jeu de 3x3; à tour de rôle. Lorsque deux cartes sont ennemies sont posées cote à cote, on compare leur "force" respective correspondant au bord commun. La course à la collection de cartes rares et puissantes est lancée !
Des petites séquences d'arcade viennent rompre l'exploration du monde de Final Fantasy. La première est une mission assez délicate qui consiste à intercepter le train d'un président. beaucoup d'autres facteurs entrent en compte pendant le jeu, comme la perception d'un salaire en tant que membre des "SeeD". Votre niveau "SeeD" sera modifié suivant vos actions en combat. Lors de vos déplacements hors-ville, sur la désormais traditionnelle carte du monde en 3D, vous avez le choix entre plusieurs modes de locomotion : location de véhicules, trains, vaisseau volant (comme tout bon RPG qui se respecte !)...Une petite innovation bien pratique est l'existence de routes qui relient les villes entre elles et sur lesquelles vous pouvez vous déplacer à pied sans craindre un combat aléatoire.

Comme je l'ai dit, la gestion de l'équipement est réduite au minimum. Ceci est bien dommage car la recherche de l'équipement ultime est un des aspects "fun" des RPG. Içi vous n'aurez qu'a vous occuper de vos armes, chaque personnage en ayant une particulière. Il vous faudra collecter des objets très rares (à récupérer lors des combats ou dans des endroits très spécifiques) pour ensuite pouvoir "upgrader" chaque arme et augmenter sa puissance. Encore une fois c'est par l'intermédiaire de magazines trouvés dans les villes que vous apprendrez les nouvelles améliorations possibles.

LE jeu de 1999, forcément !

On pouvait s'en douter, Final Fantasy VIII est LE RPG de l'année 99. Cela malgré la présence de sérieux challengers comme Star Ocean 2nd Story ou Jade Cocoon. Squaresoft est le seul éditeur de RPG qui maîtrise avec une telle perfection la 3D et les effets spéciaux sur PSX. La présence d'un excellent "tutorial" dans le jeu, accessible à tout moment et très détaillé, fait de FF8 un jeu qui ravira autant les débutants que les joueurs confirmés. Ces derniers pourront toutefois regretter la relative "simplification" du système de jeu au profit du "tape à l'oeil" qui pourra s'avérer lassant après quelques heures de jeu (l'utilisation des invocations augmente la durée des combats mais les rends aussi plus faciles, sauf face aux boss !).
Les 4 CD garantissent une bonne durée de vie (à titre d'information, le premier se termine en 10 à 15 heures, suivant vos recherches). La bonne idée de Square est de toujours proposer une base identique à son univers (heroïc-fantasy, chocobos, persos récurrents comme Cid) mais de modifier complètement les règles qui le régissent. L'histoire semble malheureusement assez semblable à FF7, avec un héros qui a des problèmes de mémoire (décidemment les japonais sont obsédés pour leurs souvenirs d'enfance !) et qui a beaucoup d'efforts à faire pour exprimer ses sentiments (une habitude chez les héros "made in Square", rappellez-vous Xenogears). Les méchants de l'histoire sont par contre très réussi, la Sorcière Edea est superbe !
L'autre point fort de FF8, les séquences en images de synthèse qui sont un véritable régal. L'animation est sublime (la scène du Bal en est le meilleur exemple, lorsque Squall et Rinoa dansent ensemble) et fait beaucoup pour l'ambiance "magique" qui se dégage du jeu. L'intégration de ces scènes au coeur du jeu, de façon totalement transparente, donne parfois l'impression d'être devant un film (vivement Final Fantasy The Movie en 2001 !). Aujourd'hui il me semble impossible de faire mieux au niveau réalisation sur PlayStation et il faut donc voir ce jeu comme le plus abouti sur cette console... Ils sont forts, ces japonais ;-). Les Dieux du RPG ont encore fabriqué une merveille, et tout possesseur d'un PSX se doit de jouer à Final Fantasy VIII !



Jeu fini : Waow ! Après plus de 50 heures de dur labeur ;-), j'ai pu assister à la plus extraordinaire séquence de fin de l'histoire de la PSX. Remplissant presque entièrement le 4ème CD, cette cinématique fera date ! Avant d'en arriver là et de vaincre les 3 Boss de fin, vous aurez du pain sur la planche ! Bien que ce nouvel épisode soit beaucoup moins "fun" que FF7 (pas d'élevage de chocobos, pas de parc d'attraction, pas de persos cachés), il est impossible de tout voir du premier coup (à moins de suivre une FAQ pas à pas). C'est pourquoi il me tarde d'y retourner pour enfin trouver les G.F. qui me manquent, les cartes rares du jeu "triple triad", les petites missions débiles (trouver les magazines "occult fan", les armes ultimes, les endroits "spéciaux", etc.). Le scénario reste dans la lignée des histoires japonaises, un héros solitaire qui va découvrir l'amour, et des personnages pittoresques (Irvine le dragueur, Selphie la tête en l'air, etc.). Certains trouveront le jeu trop facile lors des 2 premiers CD, le niveau des ennemis s'adaptant au niveau de votre groupe. Mais par la suite l'affaire se corse et vous devrez gérer le système "Jonction" à la perfection pour vaincre les Boss. Génial ! Superbe ! Sublime ! Mirifique ! Vive Final Fantasy VIII et vivement FF9 sur PSX2 !!!

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