Fun 6/10
Technique 8/10
Style Action-Espionnage
Editeur / Langue Konami / Europe
Infos 1 joueur / Memory Card 80 Kb / Compatible contrôle analogique et fonction de vibration
Du Métal, du Solide, du Metal Gear Solid
Petit rappel des faits : il y a quelques années je découvrais sur PS1 un jeu d'action réellement incroyable, avec un gameplay fantastique et une réalisation béton... ce jeu s'appelait Metal Gear Solid, et c'était le premier "simulateur" d'action-espionnage. Le concept collait parfaitement aux nouvelles capacités des consoles de l'époque qui nécessitait une représentation de l'univers en 3D. Il bénéficiait en outre de trouvailles tout à fait inédites, comme par exemple une gestion de plusieurs "vues" suivant la position du joueur (dont la fameuse vue de face du héros lorsqu'il se plaque contre une paroi). Ajoutez à cela des dialogues parlés et des combats contre des boss très originaux (je me souviens en particulier du terrible Psycho Mantis qui prenait le contrôle de Solid Snake... il fallait changer le joypad de port pour pouvoir lui échapper !), et vous aviez le meilleur jeu d'action de la Playstation. En 2001 la première génération des "gros" jeux sur PS2 a débarquée (Gran Turismo 3 et Final Fantasy X par exemple), avec à son bord la suite du désormais mythique Metal Gear Solid, j'ai nommé "MGS2 : Sons of liberty". Voyons ce que cette séquelle a dans le bide...
Le scénario de ce nouvel opus constitue en vérité le gros point noir : on annonce fièrement sur la jaquette du jeu le retour du héros "Solid Snake", alors qu'en fait, la très grande majorité du jeu se déroule dans la peau d'un autre agent spécial, le bien nommé jack "Raiden". Celui-ci va devoir infiltrer une plate-forme située en pleine mer, au large d'une grande ville américaine, avec pour mission d'empêcher un mystérieux groupe terroriste de provoquer une catastrophe écologique. L'histoire va subir de multiples rebondissements, un peu trop même, au point que le joueur aura du mal à suivre et à comprendre les motivations de chacun des protagonistes. De très nombreuses séquences cinématiques ponctuent l'évolution de l'aventure, avec le même défaut que dans Final Fantasy X : trop longues et trop fréquentes. Mais cela ne doit pas faire oublier l'essentiel : Metal Gear Solid 2 est avant tout un jeu d'action original. Examinons sa réalisation et les mécanismes de son gameplay...
Le même en mieux
Pour son arrivée sur PS2, MGS2 est tout de suite au niveau question graphismes. La 3D est très "clean", les modèles physiques des persos sont parfaits et les animations sont sans défaut. La réalisation technique fourmille de petits détails craquants, comme par exemple les gouttes d'eau qui s'écoulent sur l'écran lorsque le héros sort de la mer ou la pluie avec ses effets de flou très réussis. Bref, le passage sur PS2 est une totale réussite.
Toutes les fonctionnalités du premier MGS se retrouvent dans la suite : le Codec (radio ultra miniaturisée pour entrer en contact avec le Colonel, ou pour activer les sauvegardes), le détecteur de mouvement, le mini-radar, et bien sûr toutes les armes, du simple "lance-fléchette" au lance-missile ;-) . Mais ne vous y trompez pas ! Malgré la possibilité qui vous est offerte de dézinguer à tout va, le jeu récompensera les joueurs habiles, rapides et précis. En effet dès le commencement d'une nouvelle partie un menu vous demande de préciser le niveau de difficulté souhaité. Comme dans le N°1, MGS2 a une courte durée de vie (sûrement entre 15 et 20 heures) mais avec un "replay value" élevé. Suivant vos performances pour finir le jeu la première fois, vous aurez différents bonus lors des parties suivantes. Pour ma part je préfère quand même un jeu plus long avec toutes les surprises incluses dès le début !
L'ami Jack "Raiden" peut toujours effectuer moult mouvements dignes des meilleurs films d'action : ramper dans les conduits, attirer les ennemis en faisant du bruit, se glisser discrètement derrière eux pour les saisir et les assommer, mais aussi à présent se suspendre le long d'une balustrade pour échapper à la vigilance des gardes ou encore se planquer dans les placards !
L'intelligence des soldats et des boss a été améliorée : lorsqu'ils vous repèrent, ils ont d'abord le réflexe immédiat d'appeler du renfort par radio (et d'ailleurs vous pouvez la shooter si vous êtes assez rapide et précis !). Ensuite ils ne restent pas longtemps dans votre ligne de mire et tentent de vous prendre à revers si vous restez trop longtemps dans la même cachette. Bref les séquences "exploration" sont chaudes et intenses. Enfin les auteurs ont conservé le système des clés "pass" pour accéder aux différents bâtiments du jeu, de nombreuses portes seront donc fermées au début de votre périple et vous devrez revenir sur vos pas une fois que vous aurez acquis les précieuses cartes d'accès.
Un souffle épique, mais trop de bla-bla !
Comme je l'ai signalé plus haut, le seul problème, mais de taille, de cet épisode de MGS concerne les très nombreuses coupures "cinématiques" dans le jeu. Lors des premières heures, on ne peut pas jouer 10 minutes sans être interrompu par une séquence : le colonel nous appelle, un nouvel ennemi fait son apparition (et nous gratifie d'un speech de 3 minutes ;-), un allié donne son avis sur la suite des opérations... cela va même jusqu'à l'ex-fiancée de Raiden qui lui parle de ses problèmes sentimentaux ! En pleine mission ultrasecrète, ça fout un peu la honte au héros ! On est loin du grandissime Snake dans MGS1, le solitaire pur et dur qui envoyait balader même ses supérieurs ;-) . A trop vouloir en montrer, on finit par décourager le joueur chers amis de chez Konami.
Heureusement si on veut bien passer outre cet aspect négatif, on est bien en face d'un des meilleurs jeux d'action pour PS2 pour l'année 2001. Le design général du jeu est vraiment bien pensé, vu le nombre de possibilités offertes pour les déplacements, et tout devient intuitif après quelques dizaines de minutes de jeu. Une aide "en ligne" est disponible dans le jeu pour connaître tous les mouvements possibles (car le manuel n'explique pratiquement rien), ainsi que des centaines de pages texte expliquant en détail tous les sujets auxquels il est fait allusion dans l'aventure.
Ce "Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty" est en acier trempé ;-) Je reste étonné devant la maîtrise technique atteinte par les programmeurs, et ce dès leur première réalisation sur PS2 (ça promet pour la suite !). Les amateurs de grands spectacle seront servis, les hardcore-gamers trouveront un challenge à leur hauteur (essayer de finir le jeu en mode "hard"), et tous les possesseurs de PS2 devrait tenter l'aventure.
Jeu fini :
Moins de 15 heures pour finir MGS2 (et certainement moins de 10 pour les professionnels ;-), autant dire que cet épisode ne brille pas par sa durée de vie. C'est d'autant plus vrai que près d'un tiers du temps est consacré aux cinématiques qui racontent le scénario... et quel scénar ! Je n'ai jamais vu une aventure aussi alambiquée, et pour tout dire on cesse de suivre l'histoire après le 40e rebondissement bidon concocté par les auteurs. Contrairement à MGS1, les boss sont plutôt ternes, voire grotesques (ce "Fatman" qui fait du roller, ce "Vampire" immortel caricatural, le pauvre cow-boy "Ocelot" avec son bras greffé... baahhh). Bref je suis réellement déçu par tout cela. Il reste le gameplay au top niveau (le fan du jeu pourra rejouer pour récupérer les "dog tags" de tous les soldats) et la réalisation technique solide (snake ? ;-). Les leçons de morale des auteurs du jeu pendant des heures sont réellement très gonflantes et assez convenues ! L'aventure part dans tellement de directions que l'on se perd (mélange de X-Files, Film d'espionnage à la Jack Ryan, Rambo, Matrix, James Bond, Mission Impossible... et "La Boom" pour la romance entre Raiden et sa copine ;-)). S'il-te-plait monsieur Konami, quand je met un jeu dans ma PS2, c'est pour JOUER, quand je veux voir un film, je met un DVD ;-)
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