jeudi 29 avril 2010

Demon's Souls

Je crois que je vais manger chaud

 From Software
Genre : Action-RPG punitif
Verdict: 4/5


Si vous avez manqué le début
C'est l'histoire d'un Roi, Allant XII, qui en a marre de régner sur son pays trop tranquille. Du coup pépère décide d'invoquer les esprits et met un boxon pas possible dans sa contrée, soudainement envahie par un épais brouillard (en plein mois de juillet, quel scandale !) accompagné de toute une troupe de démons et autres saloperies des enfers : Chiens d'la casse, Armures hantées, Dragons Barbecues, Allemands en short, etc.
Les plus braves guerriers, les plus inconscients surtout, se précipitent alors à la rescousse pour libérer le royaume maudit et accessoirement gonfler leur égo et leur porte-monnaie.



Un message d'avertissement qui vous sauvera la vie

En détail
Vous en connaissez beaucoup, vous, des jeux vidéo dans lesquels on meurt lors du tutoriel ? Pas bézef, n'est-ce pas ? Et depuis combien de temps vous êtes-vous senti mis en danger par la piétaille qui meuble votre arrivée au Boss dans un RPG ? Ca fait un bail, hein ? Bonne nouvelle voilà Maitresse Demon's qui vient avec son martinet à clous et ses pince-tétons pour vous combler de douleur et de joie, amis hardcoreux.

Ça débute par un classique choix de classe et triturage de bobine du héros, une façon anodine d'entrer dans l'univers du jeu par une porte familière. Puis vient le traditionnel tutoriel où l'on apprend les actions de base, phase se terminant par une première confrontation face à un Boss qui vous colle une méchante peignée. Bienvenue dans Demon's Souls !
Paf le héros ! Décédé après dix minutes de jeu, la grosse tehon. On se retrouve à l'état fantomatique, errant dans un lieu qu'on ne va pas tarder à connaître par cœur : le Nexus. Cet endroit lugubre est votre petite retraite paisible, garantie 100% ennemi-free, où mentors et marchands attendent patiemment que vous demandiez leurs services.
C'est aussi le hub central d'accès aux cinq "mondes", les cinq lieux visitables du royaume que vous devrez nettoyer de la présence des malfaisants. C'est là que vous apprendrez le fonctionnement perfide de Demon's Souls : en tant qu'âme vous pouvez continuer à interagir avec le monde qui vous entoure, combattre vos adversaires ou parler aux marchands, seulement votre maximum de point de vie est divisé par deux ! Comment faire pour retrouver votre forme initiale ? vaincre un Boss, of course ! Autant dire que vous passerez la majorité du temps en mode "âme".

L'autre point essentiel du gameplay concerne la collecte des "souls". Chaque ennemi vaincu vous en rapporte un certain nombre selon sa puissance et vous en trouverez aussi sur les corps sans vie de vos prédécesseurs, éparpillés façon puzzle dans les niveaux. Les souls servent à tout dans le jeu : acheter ou réparer votre équipement, apprendre des sorts mais aussi -surtout- améliorer vos caractéristiques. Bref les Souls, à la fois points d'expérience et monnaie locale, sont le nerf de la guerre.
Et devinez quoi ? Lorsque vous mourrez votre quota actuel de souls collectés reste sur votre cadavre, vous laissant une chance et une seule de le récupérer en retournant sur le lieu de votre trépas. Si vous repassez l'arme à gauche avant de récupérer vos précieux "Souls", votre nouveau cadavre se substitue à l'ancien et vous perdez tout votre ancien solde ! *Ouin*

Partir c'est mourir un peu, mourir c'est partir beaucoup. Voila un adage qui sied à merveille à Demon's Souls. Le système de combat très arcade est concentré sur quelques attaques et parades à maîtriser parfaitement pour survivre. En effet chaque type d'ennemi peut être vaincu selon une méthode précise, et passé les premiers soldats lambda la moindre erreur de jugement se paye cash.
Le maître mot pour progresser : observation. Se déplacer en permanence face aux adversaires rapides, contourner les gros lourds planqués derrière leur bouclier, affaiblir à distance les plus costauds à coups de flèches ou de sorts magiques, jongler avec les types d'armes pour maximiser les dégats, savoir parer à la demie-seconde près pour déséquilibrer l'ennemi, ou plus pragmatiquement fuir à toutes jambes le temps de se refaire une santé.
Et ne comptez pas sur la crétinerie de l'I.A., une réserve infinie d'objets de soin ou le combo quick save/quick load pour vous aider : dans Demon's Souls ce genre de facilités n'a pas cours. Non, les ennemis ne se précipitent pas sur la pointe de votre épée en hurlant "tuez-moi !"; non, vous ne pouvez pas porter 10.000 beaumes "Full Life" sur vous; et non, vous ne pouvez pas sauvegarder quand ça vous arrange. Comme dans un MMO c'est le jeu qui se charge d'effectuer en direct-live un "save" dès qu'un évènement se produit (au hasard : votre mort). Personnellement je ne compte plus les hurlements de rage marquant mon retour à la case "départ", c'est-à-dire en début de zone avec "respawn" complet des ennemis, suite à un trucidage net et sans bavure de mon loser de héros.

Evidemment le portrait brutal que l'on vient de dresser peut laisser penser que Demon's Souls est un jeu tellement difficile qu'il en est décourageant. Le petit miracle est qu'il n'en est rien. Lorsqu'on se mange un piège au détour d'un couloir, lorsqu'un ennemi surgit dans notre dos, lorsqu'un Boss nous abât d'un seul coup fatal, à chaque fois le joueur sent qu'une solution est possible : analyser l'environnement, décrypter les routines des monstres, s'entraîner à être plus réactif, améliorer son équipement et ses sorts, la marge de progression est constante. Et surtout une fois le danger brillamment surmonté le sentiment d'accomplissement est total. Chaque trophée PS3 est une vraie victoire de Gamer !
L'entraide entre joueurs est possible puisque chacun peut laisser des messages d'avertissement signalant un passage piégé, un ennemi coriace ou simplement quémandant de l'aide. Une possibilité Online unique permet de se téléporter dans la partie du demandeur pour lui prêter main forte. Pour les plus hargneux l'inverse est également possible : activer la provocation en duel pour affronter un autre être humain belliqueux.
Les cinq mondes du royaumes sont tous accessibles assez tôt dans l'aventure. Ils sont découpés en plusieurs zones immenses, chacune gardée par un Boss attendant sagement de vous étriper. Une fois vaincu les cerbères laissent derrière eux un portail de téléportation évitant d'avoir à se retaper tout le circuit touristique, d'autant plus qu'à chaque retour au Nexus tous les ennemis de base réapparaissent dans tous les niveaux. Les Boss sont évidemment les plus gros défis auxquels vous serez confronté. Jamais commodes et toujours imposants, ils sont comme la cerise nichée au sommet de l'Everest : on sait qu'on va en chier avant de crier victoire.

Demon's Souls est probablement ce qui est arrivé de mieux aux amateurs de RPG-Action depuis belle lurette. LE jeu qui vient réveiller un genre devenu ronronnant au fil du temps, assoupi par l'infernal casual gaming, assassiné à coups de mort impossible, de respawn sur place, de soins automatiques et d'auto-play pour les manchots du pad. Avec Demon's Souls on revient à un gameplay brutal et efficace, dans le sens où la moindre erreur est sanctionnée immédiatement par une bonne paire de baffes dans ta face. Croyez-moi, après une bonne correction la récompense n'est que plus gratifiante.

Soirée Mousse dans Le Nexus


A retenir:

- Gameplay sans concession mais juste.
- On peut mixer armes de mêlée, de jet et magie à loisir.


A Jeter:
- Graphismes un peu tristouilles
- Une mise en route cafouilleuse dans le Nexus

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