mardi 31 août 2010

Resonance of fate

Votre équipe de choc en plein boulot

Tri-Ace / Sega
Genre : RPG
Verdict: 4/5

Si vous avez manqué le début

C'est le bazar à Bazel ! Cette Tour titanesque plantée sur une Terre dévastée abrite ce qu'il reste de l'Humanité, un ramassis d'aristos décadents régnant sur une population désabusée, menacée par un cortège de margoulins et de monstres Tchernobyliens. Pour couronner le tout la structure archaïque de Bazel part en sucette, et y'a pas un ouvrier du bâtiment pour rafistoler. Fort heureusement trois mercenaires principalement préoccupés par le cul, les fringues et la Justice vont s'attaquer au pouvoir totalitaire en place.




La carte et ses centaines d'hexagones

En détail

En matière de RPG les bonnes surprises sont plutôt rares sur PS3 (ce serait même plutôt l'inverse, n'est-ce-pas Final Fantasy XIII ?). Mais avec le studio Tri-Ace aux commandes on tombe fréquemment sur de l'excellent, voire du sublime. Resonance of Fate se place facilement dans la catégorie des bons RPG, même s'il ressasse les habituels thèmes déprimants qui hantent la majorité de la production vidéoludique Japonaise : un futur tragique sur une Terre ravagée par une catastrophe, où survivent des humains cupides affrontant des mutants. Et dans ce merdier on retrouve trois héros bien archétypaux, Zephyr le benêt un brin obsédé, Vashyron son mentor qui se la pète grave et Leanne la frèle jeunette innocente et mutique. Le casting de base, en somme.
Heureusement les auteurs allègent leur univers par une mise en scène laissant la part belle aux scénettes humoristiques et aux dialogues décalés, surtout lorsque nos joyeux drilles mercenaires rencontrent leurs employeurs, des Cardinaux tous plus barjots les uns que les autres. Rayon loufoqueries on note aussi un choix très important de vêtements et accessoires de mode permettant de personnaliser le look de ses personnages de la tête aux pieds, jusqu'aux lentilles de contact et autres boucles de ceinture. Totalement inutile mais furieusement tendance pour ceux de nos compatriotes Gamers aux instincts refoulés de shopping-addict.
L'ambiance mêle retro-futurisme Steampunk et Far-West débridé, ici la magie n'a pas sa place et les conflits se règlent à coups de Colt à la John Wayne, Mitraillette à la Tony Montana et Bazooka à la Rambo 3.

La véritable originalité du jeu vient de son système de combat et son mode de déplacement. Chaque étage de l'immense Tour Bazel est composé de villages, ascenseurs et lieux divers disposés sur une carte composée de centaines d'hexagones. Pour se balader sur cette mappemonde le joueur devra préalablement acquérir des cellules énergétiques de diverses formes permettant d'activer ces hexagones. Remplir des missions et gagner des combats est le moyen le plus efficace pour amasser les précieux sésames. Des objets se cachent parfois sous certains hexagones, d'autres sont colorés et nécessite une cellule identique, certaines cases, enfin, diffusent des bonus lorsque vos personnages passent dessus.
Les combats aléatoires se déroulent sur de larges terrains délimités jonchés d'obstacles, de plateformes et de barrières de protection. C'est le coeur du système de combat qui donne toute sa saveur au jeu. Basé sur un mix entre tour par tour et temps réel, la mécanique des affrontements laisse peu de place à l'impro et au bourrinage. Chaque combattant dispose d'une jauge d'action qui se vide lorsqu'il se déplace ou effectue une action (tirer, utiliser un objet, etc). L'astuce étant que dès que vous bougez vos adversaires le font aussi au même moment, empêchant l'habitué des Wargames de venir au contact de sa cible avant de tirer. A trop marcher on s'expose en effet à des représailles sanglantes et immédiates.

Vos personnages disposent d'une méthode d'attaque bien plus efficace et spectaculaire : le "Action Hero". Là votre perso part dans un festival de sauts carpés triple lutz rotatifs, tout en balançant une miriade de pruneaux dans le buffet des ennemis médusés, le tout en bullet-time. Bien sûr ce type de performance artistique réclame un dû : le paiement d'un crystal "Bezel", disponible en quantité très limitée. Pour recharger son stock de "Bezel" il faut vaincre un ennemi ou lui occasionner des dégâts ciblés sur une partie du corps. En enchaînant les "Action Hero" sans se planter on accède au saint des saints, la Tri-Attaque. Indispensable lors des affrontements contre les Boss, la Tri-Attaque est l'Action-Hero simultanée des trois persos à la fois. Woohoo !
La gestion des dégats est une autre singularité de Resonance of Fate. Il en existe deux types selon le matos employé. Les Mitraillettes concentrent des dégats maximum mais uniquement de "surface" (scratch), c'est-à-dire non léthaux. Les dégats "Directs", occasionnés par les pistolets et les grenades, s'infligent eux en plus petite quantité mais sont mortels. En définitive il faut partager les tâches de ses personnages en leur attribuant des armes différentes et en organisant leurs déplacements de façon à ce que les dégats "scratch" passent avant les "directs" sur chaque cible. C'est d'autant plus vrai que l'utilisation prolongée d'une arme permet d'obtenir divers avantages, dégâts critiques augmentés, fréquence de tir boostée, etc.
Les types de dégats et leur localisation ont également une importance capitale lors des batailles un peu musclées. Il ne s'agit pas seulement de balancer des grenades incendiaires aux monstres sensibles au feu ou utiliser des balles électrifiées contre les engins mécaniques. Il faut également tenir compte des protections qu'ils possèdent (armures ou boucliers) et tenter de les contourner ou de les supprimer avant que sa réserve de crystaux Bezel se vide. Car dans ce cas le Game Over est proche. Pour cela le "tuning" des armes est incontournable. On peut rajouter plusieurs éléments pour améliorer son arsenal, lunettes de visée, réservoir de cartouches supplémentaire, stabilisateur, etc.

Resonance of Fate est l'un des meilleurs RPG de l'année 2010 sur PS3, il faut dire que la concurrence n'est pas acharnée en la matière. Son scénar excentrique plaqué sur des mécaniques de combat innovantes rend l'oeuvre attachante, même si certains se trouveront découragés par les variations subites de difficulté.


J'suis trop stylé quand j'shoot

A retenir:
- Système de combat sévèrement burné façon gun-fight de Western
- mode "Pimp-ta-barbie"
- Humour Japonais (si vous aimez)

A Jeter:
- Difficulté mal dosée dans certains combats
- Humour Japoniais (si vous détestez)

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