Noel et Serah, parce qu'ils le valent bien |
Square Enix
Genre : RPG Paradoxal
Verdict: 4/5
Si vous avez manqué le début
Les fal'Cie farcissent le pays de L'Cie. Lightning crie
"que nenni !" et refuse de finir en Cie'th rancis. Dans un rêve
maudit elle twitte sa frangine qui s'ennuie de son petit ami. Soudain
surgit un adonis qui l'entraine dans un vent de folie et lui fiche le tournis.
En catimini les amis changent d'époques à l'infini. Pis ! Ils sont poursuivi
par un mog riquiqui tout mimi. C'est pas l'paradis, ils en chient face aux
ennemis.
Rien compris ? Bienvenue dans Final Fantasy !
On imagine la réunion de crise chez Square-Enix après la
réception critique ombrageuse de sa gagneuse favorite Feufeu 13 :
- "Les gars, on se mange des sales notes sur tous
les blogs, nos fans hurlent à la trahison.
- On leur a pourtant mis la dose habituelle de
chara-design androgyne, de scénar télé-novellas et de cinématiques qui trouent.
Qu'est-ce qu'ils veulent de plus ?
- Ils disent qu'ils veulent plus de liberté.
- Hein ?! ça fait vingt-cinq ans qu'ils bouffent du
couloir. Jusqu'à présent ça posait pas de problème, y'en a même qui en
réclamait plus !
- Ouais, mais là c'est mort. Le prochain FF, je veux que
ce soit du pur Fan Service. Au boulot, Kupo."
Une franchise comme celle des Final Fantasy est un peu comme
un paquebot naviguant près des côtes Italiennes : la moindre erreur de jugement
et c'est tout l'équipage qui se retrouve à la baille avec les passagers. Et 6
millions de naufragés, ça fait du monde. FF XIII, sorti il y a deux ans, n'a
pas soulevé un enthousiasme débridé. On a loué ses graphismes divins et ses
combats dynamiques, mais le plaisir fut gâté par une aventure ultra-dirigiste
et inutilement alambiquée (je vous ressert une tranche de Fal'Cie-L'Cie-Cie'th
?), enfermée dans des environnements trop restreints.
Certes on ne peut pas en vouloir à Square Enix d'essayer de
nous surprendre au lieu de nous resservir la même came à chaque nouvel épisode.
L'éditeur a toujours pris soin de modifier l'univers du jeu ainsi que le
système de combat, deux pierres angulaires du genre RPG, afin de garder une
fraicheur intacte et, accessoirement, de permettre aux Fanboys de s'étriper
pour savoir quelle est la meilleure version de cette série vieille de 25 ans
([Troll on] Il s'agit sans contestation du Numéro 12 sur PS2 [Troll
off]).
Avec FF 13 SquEnix a tenté d'imposer une linéarité non
seulement dans la narration, ce qui n'est pas une surprise pour un RPG
Japonais, mais aussi dans les possibilités de déplacement. Ce qui, à l'heure
des mondes largement ouverts des MMO, est franchement couillu (ou complètement
con). En effet cette recette Couloir-Boss-Trésor n'est guère plus appréciée de
nos jours, sauf chez les amateurs de FPS grand public. C'est pourquoi cette
suite directe, subtilement dénommée XIII-2, est à la fois une opération de
reconquête du Fanariat et d'amortissement des lourds investissements effectués
en développement.
Un adversaire overdosé de chiffres |
Nous revoilà donc dans l'univers de Cocoon et Gran Pulse,
quelques temps après que la pète-sec Lightning et son Boys & Girls-Band ont
triomphé des forces du mal en se sacrifiant à la mode Kamikaze. L'épopée débute
dans le Valhalla, Paradis des Guerriers, où l'on retrouve justement l'adjudante
Lightning aux prises avec un certain Caius qui lui fait des misères. Les
pugilistes sont rejoints par un 3e larron, Noel, qui à l'instar du
spectateur se demande ce qu'il fout là. Chaos, Confusion, Savon, Noel est prié
d'aller se faire voir ailleurs. Plus précisément chez la sœur de Lightning,
Serah, celle qui fut la cause du boxon général du premier épisode.
De fait ce personnage jadis secondaire va devenir l'axe
central autour duquel va s'articuler toute la mécanique spatio-temporelle mise
en place par les auteurs pour XIII-2. Car oui, les scénaristes nous refont le
coup du voyage dans le temps, permettant de réutiliser les décors précédents
ainsi que la pré-production inédite. On ne va pas les blâmer, les pauvres ont
eu beaucoup de frais. Et puis c'est l'occasion de clore quelques éléments
scénaristiques laissés en suspens il y a deux ans et de prolonger la visite
d'un univers à la Avatar, magnifique et foisonnant de détails.
Serah et Noel vont crapahuter à travers champs, plaines,
villes et forêts à la recherche de portails temporels, pour explorer des futurs
alternatifs et résoudre tout un fatras de paradoxes. Car changer le futur
modifie le passé, inversement et vice-versa (déjà que tous ces satellites nous détraquent la météo, ma'ame Michu, maintenant ils nous fichent en l'air le calendrier !). Le but est de parcourir les cartes
en long, en large et en diagonale, comprendre et tenter d'élucider les problèmes
et conflits en cours, tout cela pour découvrir et activer de nouveaux portails
qui rapprocheront un peu plus Serah de sa sœurette paumée dans les confins du
temps et aideront le petit nouveau, Noel, à régler son souci (que nous
éviterons de spoiler dans ses lignes). Au hasard de nos allers-retours spatiaux et de nos va-et-viens temporels on croisera quelques vieilles
connaissances, dans des versions "j'ai pris de la bouteille" (waow ! Snow s'est laissé poustache !).
On nous ressort du grenier toute la quincaillerie Fantasienne
susceptible de provoquer un émoi chez l'amoureux Squareux : du décor large et
massif où l'on court à perdre haleine, du Mog facétieux et un poil crispant
avec ses "Kupo" toutes les 2 minutes, des trésors à fouiner partout
pour amasser une fortune, un Casino pour la perdre (la fortune), de la course
de Chocobo comme au bon vieux temps de FF 7. Un vrai festival pour
nostalgiques.
Et qu'importe si on sacrifie au passage les Invocations,
pourtant si symbolique de la marque "Final", ou qu'on charcute le
système d'évolution des personnages, l'essentiel est de combler tous les
manquements ayant provoqué un vague de suicide à la sortie du XIII. Et on
n'hésite pas à en rajouter : de la collection de Monstres façon Pokémon (à
leveler et à fusionner), des séquences "Puzzle" (niveau CM2), de la
populace distributrice de quêtes annexes (pour faire comme tout le monde) et
même de l'infâme QTE pendant les combats, Quick Time Event à la con qui vous
fait louper toutes les méchantes cinématiques.
Cette correction de trajectoire replace le joueur au cœur du
jeu, là où son prédécesseur le mettait en périphérie. C'est une intention
louable qui met cet épisode au dessus de l'antécédent, ne serait-ce que par les "choix" qu'il propose lors des embranchements de scénarios et la liberté offerte de sélectionner sa prochaine destination comme bon nous semble.
Mais le sentiment qui se dégage de l'entreprise est mitigé. D'une part on peut se féliciter qu'un studio aussi important, avec une marque aussi populaire que FF, tienne compte des désidératas des joueurs. Mais on peut aussi s'interroger sur la nécessité pour des créateurs de se plier au consensus pour produire une œuvre tiède, sans personnalité, sans le moindre désir de braver les attentes de la majorité pour la surprendre.
Bien sûr on me dira que Square est une Société Commerciale qui n'a d'autre but que de vendre des boîtes. A ceux-là je répondrai qu'on peut se faire une autre idée du Jeu Vidéo, celle d'un 8e Art . Final Fantasy XIII-2 est un beau patch "version 2.0" de son grand frère, pour avoir un vrai renouveau du RPG Japonais nos espoirs se tournent dorénavant vers un certain FF Versus…
Mais le sentiment qui se dégage de l'entreprise est mitigé. D'une part on peut se féliciter qu'un studio aussi important, avec une marque aussi populaire que FF, tienne compte des désidératas des joueurs. Mais on peut aussi s'interroger sur la nécessité pour des créateurs de se plier au consensus pour produire une œuvre tiède, sans personnalité, sans le moindre désir de braver les attentes de la majorité pour la surprendre.
Bien sûr on me dira que Square est une Société Commerciale qui n'a d'autre but que de vendre des boîtes. A ceux-là je répondrai qu'on peut se faire une autre idée du Jeu Vidéo, celle d'un 8e Art . Final Fantasy XIII-2 est un beau patch "version 2.0" de son grand frère, pour avoir un vrai renouveau du RPG Japonais nos espoirs se tournent dorénavant vers un certain FF Versus…
A retenir:
- Images et Musiques toujours autant clinquantes.
- Images et Musiques toujours autant clinquantes.
- Des Maps plus consistantes que le grand frère (c'était pas bien difficile).
A Jeter:
- Un retour aux fondamentaux un chouïa passéiste.
- Kupo.
Kupo ! kupooooo ?! Ku*BLAM!*
Salut,
RépondreSupprimerJe découvre ton site et j'ai juste une question parce qu'il y a un truc qui m'intrigue ! ça aucun rapport avec Final Fantasy : Comment ça se fait que tu as des articles datés de 1996 alors que Blogger ne date que de 1999 ??? Si tu m'éclaires c'est super !!!
Ren,
C'est très simple, il suffit de changer la date de publication du billet à la création ;-)
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