Baby Doll et ses copines font leurs crâneuses. |
(2011 - Réalisé par Z. Snider) ** Ultimate Edition - Version Longue
Dans les années 50, Baby Doll se révolte lorsque son beau-père tente d'abuser sa petite sœur. Lors de l'empoignade, un accident provoque la mort de l'enfant, permettant au pervers d'accuser Baby Doll pour la placer dans un asile. La jeune femme s'évade mentalement pour se recréer un univers plus supportable, dans lequel elle se bât pour sa libération.
Marqueté comme un teen-movie glorifiant le "girl power", Sucker Punch nous balance à la tronche un maelstrom de séquences spectaculaires hyper-stylisées de pure "fantasy", lors desquelles un groupe de femmes ultra-sexy dominent des archétypes de mâles surpuissants (Samouraïs, Soldats nazis, Orcs, Cyborgs). De fait, l'interprétation initiale que l'on peut en retirer est conforme au produit vendu : Baby Doll va se construire un monde factice remplaçant l'asile sordide dans lequel elle est détenue. Dans ce "fantasme" elle imagine de nouveaux univers qui sont autant de challenges qui lui permettront, à elle et à ses "codétenues", de fuir définitivement le cauchemar. Le féminisme triomphant finira donc par vaincre l'oppression, au prix de maints sacrifices, faisant des héroïnes des martyrs de la cause.
Le hic, si l'on pousse plus avant l'analyse des messages distillés par le film, est que toute cette fantasmagorie masque une idéologie exactement inverse. Le premier "niveau" rêvé par Baby Doll troque l'institut psychiatrique pour un bordel dans lequel des clients viennent admirer les numéros de charme des "patientes", pour ensuite coucher avec elles. Une métaphore assez claire du traitement infligé aux pensionnaires dans l'asile, qui sont donc violées régulièrement.
C'est lors de ses événements que Baby Doll instaure un second "niveau" de rêve, symbolisé par une danse lascive qui subjugue l'audience et l'entraîne dans un nouvel univers fictif. Chaque séquence contient une mission particulière où il faut remplir un objectif, comme dans un jeu vidéo, qui a un écho dans la réalité (récupérer un plan des lieux, voler un briquet, etc). Traduction : pendant qu'une de leur congénère est abusée, les autres récupèrent les éléments qui permettront au groupe de s'échapper de l'asile.
Outre les stéréotypes montrant les héroïnes dans des accoutrements typiques de fantasmes masculins, leurs exploits n'ont lieu que dans leur imagination, reprenant tous les poncifs de la culture Geek (Boss géants, nazis-zombies, Orcs d'heroïc-fantasy, etc). Et encore, même dans leur rêve elles sont dirigées par un homme, le "Wise man" qui leur délivre les instructions pour réussir leur mission. On nous montre donc des femmes "cliché" incapables de se débrouiller sans l'aide d'un mentor, évoluant dans des décors de jeux vidéos grand public et prenant des postures sexy en super slo-motion pour laisser le temps au Mâle hétéro d'admirer leur plastique de mannequins photoshoppées.
La bande-son dévoile d'ailleurs les intentions du réalisateur, puisque les titres choisis indiquent que les victimes rêvent leurs prouesses, et sont sans aucun doute droguées (lisez les paroles de White Rabbit des Jefferson Airplane, Sweet Dreams de Eurythmics, Where is my Mind des Pixies, Army of me de Bjork).
Dans la réalité elles sont toujours violentées, et pire : celles qui se sont rebellé sont tuées, voire lobotomisée. Est-ce vraiment la seule issue possible pour l'émancipation de Baby Doll ?
Reste un film en forme de montagnes-russe, agréable si on laisse son cerveau à l'entrée. L'équivalent audio-visuel d'un conte de fée hallucinatoire façon Japanime, qui se termine en bad trip.
Le hic, si l'on pousse plus avant l'analyse des messages distillés par le film, est que toute cette fantasmagorie masque une idéologie exactement inverse. Le premier "niveau" rêvé par Baby Doll troque l'institut psychiatrique pour un bordel dans lequel des clients viennent admirer les numéros de charme des "patientes", pour ensuite coucher avec elles. Une métaphore assez claire du traitement infligé aux pensionnaires dans l'asile, qui sont donc violées régulièrement.
C'est lors de ses événements que Baby Doll instaure un second "niveau" de rêve, symbolisé par une danse lascive qui subjugue l'audience et l'entraîne dans un nouvel univers fictif. Chaque séquence contient une mission particulière où il faut remplir un objectif, comme dans un jeu vidéo, qui a un écho dans la réalité (récupérer un plan des lieux, voler un briquet, etc). Traduction : pendant qu'une de leur congénère est abusée, les autres récupèrent les éléments qui permettront au groupe de s'échapper de l'asile.
Outre les stéréotypes montrant les héroïnes dans des accoutrements typiques de fantasmes masculins, leurs exploits n'ont lieu que dans leur imagination, reprenant tous les poncifs de la culture Geek (Boss géants, nazis-zombies, Orcs d'heroïc-fantasy, etc). Et encore, même dans leur rêve elles sont dirigées par un homme, le "Wise man" qui leur délivre les instructions pour réussir leur mission. On nous montre donc des femmes "cliché" incapables de se débrouiller sans l'aide d'un mentor, évoluant dans des décors de jeux vidéos grand public et prenant des postures sexy en super slo-motion pour laisser le temps au Mâle hétéro d'admirer leur plastique de mannequins photoshoppées.
La bande-son dévoile d'ailleurs les intentions du réalisateur, puisque les titres choisis indiquent que les victimes rêvent leurs prouesses, et sont sans aucun doute droguées (lisez les paroles de White Rabbit des Jefferson Airplane, Sweet Dreams de Eurythmics, Where is my Mind des Pixies, Army of me de Bjork).
Dans la réalité elles sont toujours violentées, et pire : celles qui se sont rebellé sont tuées, voire lobotomisée. Est-ce vraiment la seule issue possible pour l'émancipation de Baby Doll ?
Reste un film en forme de montagnes-russe, agréable si on laisse son cerveau à l'entrée. L'équivalent audio-visuel d'un conte de fée hallucinatoire façon Japanime, qui se termine en bad trip.
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