samedi 6 novembre 2021

TEOTIHUACAN (Jeu de société)

Teotihuacan - Pixie Games
 
Nous embarquons pour le Mexique, à une époque où la civilisation Maya règne sur le continent. Teotihuacan, alias la Cité des Dieux, était la plus grande ville dans l'Amérique précolombienne entre -100 et +700 de notre ère (merci Wiki).

Dans cet immense terrain de jeu composé de multiples temples et zones de travail, vous allez gérer une petite troupe d'ouvriers pour acquérir les ressources nécessaires à la construction du plus important édifice culturel et religieux, une immense pyramide qui trône au cœur de Teotihuacan. 
La collecte du Cacao permettra de satisfaire vos travailleurs et les ressources en or, pierre et bois vous aideront à fabriquer et décorer les constructions. Mais la tâche sera ardue, sous la double pression de concurrents qui feront tout pour s'attirer les faveurs des Divinités et d'un compte-à-rebours de sinistre mémoire, le calendrier Maya (vous savez, celui qui avait prédit la fin du monde pour 2012).

Par Tlahuizcalpantecuhtli, Dieu de l'Aurore, mettons-nous de suite au boulot !


Vue aérienne de la Cité en pleine activité

Même s'il se déroule dans un riche contexte historique, Teotihuacan est avant tout un jeu basé sur ses mécaniques. L'ambiance passe au second plan, les joueurs doivent se concentrer sur le placement de leurs ouvriers et l'optimisation maximale du gain de points de victoire. Car si l'objectif principal est de construire et décorer la pyramide, seuls les PV permettent de désigner une ou un vainqueur. Et les moyens d'en gagner sont nombreux.

A l'instar de Trickerion ou Anachrony, le plateau de jeu est particulièrement chargé, rempli d'emplacements comportant divers symboles à activer et tuiles à obtenir, sur lesquels vous allez balader vos ouvriers. Même s'ils prennent la forme de dés à 6 faces, vos solides gaillards n'ont rien d'aléatoire. Les chiffres de 1 à 6 représentent leur Force, tout simplement leur niveau d'expérience, qui augmente à chaque action réalisée. 
L'espérance de vie de l'époque étant ce qu'elle est (pas beaucoup de points Retraite en ce temps-là), un brave travailleur atteignant une Force de 6 doit immédiatement s'inscrire à la bien-nommée Allée des Morts pour céder la place à un tout nouveau débutant. Avec seulement trois individus sous leur contrôle en début de partie, on comprend que les joueurs vont devoir agir avec moult précautions et mûre réflexion pour placer stratégiquement leurs ouailles.
Et c'est là que ça se gâte : il y a pas moins de huit zones accessibles dans la Cité des Dieux, la plupart avec trois possibilités différentes. Aïe caramba !
 
L'allée des morts, le Calendrier et la Roue de l'élévation
 
Dans l'ordre des priorités on trouve d'abord les trois lieux dans lesquels vous pourrez extraire les ressources principales, la Carrière de pierre, le Gisement d'or et la Forêt boisée. Viennent ensuite les trois endroits où les dépenser, le quartier des Nobles qui accueille les édifices en bois, le chantier de la pyramide sur lequel chacun place ses blocs de pierre et l'atelier des décorations où l'on paye en espèce ses artistes pour embellir le monument principal. 
Les deux derniers plateaux sont consacrés à l'alchimie, dont les technologies anciennes fournissent des bonus permanents à celles et ceux qui les apprennent, et la Citadelle, dans laquelle plusieurs lieux de culte permettent aux ouvriers expérimentés d'obtenir un bénéfice plus conséquent mais valable une seule fois.
Si l'on ajoute à cela les trois temples accessibles aux prières des adorateurs et la possibilité de gagner du précieux cacao dans chaque emplacement, indispensable pour payer le droit d'entrée dans les lieux occupés et aussi les salaires de ses employés, on obtient un fameux casse-tête à chaque tour. D'autant plus que pour optimiser vos profits il faut essayer de grouper plusieurs personnages au même endroit.

Même lorsqu'on pense avoir déniché un combo ultime, un moteur garantissant un bénef' conséquent, il faudra tout repenser à la partie suivante car la plupart des emplacements et des bonus disponibles sont générés aléatoirement lors de la mise en place. Teotihuacan est un jeu de placement d'ouvrier qui fait la part belle aux opportunités. Il faut savoir s'adapter aux conditions à chaque tour, tout en prévoyant des objectifs concrets à atteindre entre chaque éclipse. 

Un tour consiste à déplacer un de ses ouvriers pour lui faire réaliser une action dans sa zone de destination. Mais il ne peut bouger sur le plateau que dans le sens horaire et seulement de une à trois zones maximum. Un fois arrivé dans un quartier, l'ouvrier peut réaliser l'action principale du lieu ou aller prier si un Temple est présent. La progression sur les pistes des trois temples permet de gagner des primes sous forme de ressources gratuite, de délicieux Cacao ou de précieux PV.
Parfois une case permet aussi d'acquérir une tuile Découverte, contenant une fois encore un bonus, mais qui peut être conservé pour être déclenché au moment opportun par la joueuse ou le joueur (déplacement d'ouvrier, collection de Masques à PV, avancée sur une piste, etc).

La pyramide centrale prend forme, bloc par bloc

Les éclipses, késako ?
La piste du calendrier agit comme une contrainte temporelle, le Soleil la parcourt de case en case une fois que tous les joueurs ont chacun effectué un tour. Mais le Soleil progresse également dès qu'un ouvrier atteint 6 en Force. Lorsque l'astre solaire atteint la Lune, une éclipse se déclenche. 

C'est l'occasion pour chacun de faire un point sur ses avancées sur les pistes Pyramide et Allée des Morts afin d'engranger des Points de Victoire. Ce passage obligé est aussi l'occasion de payer ses travailleurs, en les gavant de Cacao. Si le paiement n'est pas effectué, on s'expose à un méchant recul sur le circuit de compét' des PV.
Il faut donc garder une œil sur le compte-à-rebours implacable du calendrier pour bien gérer sa position dans la course à la première place. A la 3ème éclipse, la partie se termine après un dernier calcul de bonus PV, où l'avancée sur les pistes des Temples peut changer la donne pour celles et ceux ayant atteint les cases de bonus (attribution de points supplémentaires selon le nombre de technologies apprises, de Découvertes dans sa réserve, d'ouvriers de Force élevée, etc.)
L'autre condition possible pour terminer la partie, notamment avec quatre joueurs, est de finir la construction de la pyramide en atteignant le 4e étage.

Côté Solo, la boîte de base contient tout ce qu'il faut pour affronter le Teotibot, un joueur virtuel agissant comme toutes les simulations des jeux de plateau : en trichant !
Son fonctionnement est original, avec des tuiles Action disposées en forme de pyramide et un lancé de dés déterminant l'action choisie pour le tour. Une tuile utilisée est mise de côté pour le prochain tour, garantissant que le bot ne fera jamais le même choix deux fois de suite. Ceci permet au joueur d'anticiper un peu les déplacements des ouvriers adverses, même si certaines circonstances peuvent avoir des conséquences imprévisibles. 

Comme Teotihuacan a déjà une certaine ancienneté (sorti en 2018), il possède déjà trois extensions majeures qui renouvellent le jeu en apportant des modifications des lieux, des règles ajoutées, des modules comme les cartes asymétriques Prêtres/Prêtresses, des tuiles Découverte et Techno inédites ou carrément des nouveaux plateaux (si vous avez une grande table pour installer tout ça ;-)
Très technique, le jeu se destine aux amateurs de planification et de scoring optimisé, pour des parties d'environ deux heures.


Aides de jeu et vidéos de parties Solo : http://tonio.lagoule.free.fr/homepage_plateau.html
 

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