jeudi 14 janvier 1999

BALDUR'S GATE

Fun 8/10
Technique 9/10
Style RPG AD&D
Infos Interplay / Minimum P200 / Solo ou Multijoueurs

Pour 1999, tous mes voeux déjà exhausés ?!

Le rêve de beaucoup de rôlistes s'est finalement concrétisé après de (très) longs mois d'attente : au fur et à mesure des previews vu dans les magazines et des infos qui circulaient sur le net, Baldur's Gate s'était taillé une réputation de jeu de rôle "dantesque" : un graphisme et une réalisation globale hors du commum, une durée de vie impressionnante (5 CD) , des règles AD&D scrupuleusement respectées, une option multijoueurs révolutionnaire... tout pour que l'amateur de JdR moyen bave à sa simple évocation. On nous avait promis une sortie pour l'automne 98, puis pour décembre, et enfin il arrive en ce samedi 3 Janvier de l'an de grâce 1999 !
Reprenons pour ceux du fond de la classe : Baldur's Gate est un JdR médiéval-fantastique basé sur les règles de AD&D (Donjons & Dragons, l'ancètre des JdR "sur table"). Son scénario très classique vous plonge dans la peau d'un(e) jeune élevé(e) par son oncle dans le royaume de Baldur's Gate. Les choses vont bien évidemment s'envenimer rapidement après quelques petites missions rapides à l'intérieur même de Chateau-suif...

D'une beauté insoutenable...

L'atout majeur de Baldur's Gate est incontestablement sa beauté graphique, entièrement en 2D avec des personnages animés à la Diablo. On est loin de Might & Magic VI et sa bouillie pixelisée 3D. Chaque zone du jeu (une ville, un donjon ou la campagne) est présentée comme un "tout" et non un assemblage de "blocks". Le résultat est vraiment splendide et on est immédiatement charmé lors des premiers pas hors du chateau après le prologue dans chateau-suif. La contrepartie de ce choix est que votre surpuissante carte 3D ne servira pratiquement à rien et que votre carte vidéo devra être musclée pour ne pas subir de gros ralentissements dans le scrolling lors des déplacements. Même sur un Celeron 450 (merci Steph !), le scrolling n'est pas parfait !
Cet environnement graphique exceptionnel est renforcé par des animations géniales : intempéries (pluie et neige) mais surtout effets spéciaux des sorts (le magicien commence à faire une incantation en gesticulant puis une magnifique boule de feu jaillit et se dirige vers l'ennemi !). Les bruitages sont eux aussi parfaits mais je n'en dirais pas autant du doublage des voix. Certaines frisent la caricature et "casse" un peu l'ambiance. Heureusement qu'il est possible de créer ses propres fichiers ".wav".


AD&D pur jus.

Venons-en au coeur de l'interface et du système de jeu. Baldur's Gate vous offre la possibilité de gérer jusqu'à 6 personnages. Vous commencez par créer un perso (ou à utiliser un perso pré-tiré) selon les règles AD&D. Vous choisissez votre sexe et votre apparence (portraits superbes !) puis votre race (Humain, Elfe, Nain, etc...). Vient ensuite le choix crucial de la classe (le métier) : dans les règles rigides d'AD&D, cela va limiter grandement vos accès aux équipements. Le Guerrier ne pourra en aucun cas lancer des sorts, le Prêtre ne pourra pas porter d'armure, etc...
Des sous-classes permettent d'affiner un peu selon votre style de jeu : Paladin ou Rôdeur chez les Guerriers, Clerc ou Druide chez les Prêtres, Mage Enchanteur ou Nécromancien chez les Magiciens, etc... Le multi-classage est possible au prix d'une montée de niveau moins rapide. Les Caractéristiques et les Compétences, concepts basiques quasiment inventé par AD&D "sur table", vous permettront de définir précisément le perso. On trouve des compétences comme la détection de piège ou le "larcin" en passant par "repousser les morts-vivants" ! Enfin, dernière touche pour parfaire votre alter-ego, le positionnement de votre Alignement qui influt beaucoup sur les rencontres et la composition de votre équipe : du pur "Loyal Bon" au très méchant "Chaotique Mauvais" ce sera en tout 12 choix différents dans cette catégorie. Votre groupe s'engueulera et finira même par en venir aux mains si un "Loyal" cotoit un "Chaotique" trop longtemps ! Dans le même ordre d'idée, les persos du groupe n'hésiteront pas à vous critiquer si vous ne prenez pas soin d'eux (repos régulier !). A noter que les voix et les portraits sont configurables, jusqu'aux réactions de vos co-équipiers face au danger (scripts de comportement).


Les menus sont nombreux. Outre l'écran principal, on trouve une carte très bien faite (très précise) sur 2 plans (zone locale et carte du monde), un Journal regroupant toutes les quêtes en cours et le déroulement de l'histoire (mise à jour automatique), les classiques Inventaire, Fiche de perso et Livre de Magie (pour les prêtres et les Mages), et pour finir les options de jeu (sauvegarde et réglages). Lorsque l'on souhaite discuter avec un perso, on obtient plusieurs choix de réponses qui reflète votre humeur. Vos choix influenceront grandement le déroulement de votre aventure puisque vous perdrez ou gagnerez de précieux alliés suivant votre comportement.

Le nouveau standard du JdR.

Divisée en 7 chapitres, l'histoire vous fera voyager de ville en villages à travers une quète "principale" (savoir qui vous êtes en vérité) dans laquelle s'imbrique une seconde mission (il y a quelquechose de pourri dans le royaume...). Les mini quètes vont du très barbant "va me chercher mon épée égarée dans la forêt" au très fun "je suis un sorcier débutant, je me suis transformé en poule sans le faire exprès, aidez-moi !". On retrouve les classiques "donjons" qui s'étalent sur plusieurs niveaux avec Boss et grooooosses récompenses à la fin ! La carte peut paraître petite au début mais il faut savoir qu'elle contient un nombre incroyable de lieux.
Je suis actuellement en phase de découverte du mode multijoueurs qui propose une idée très originale : réaliser la quète du mode solo avec des campagnons humains ! Cela recréer de manière très réaliste les vraies parties de la version "sur table". Un nouvel "add-on" est déjà prévu pour les mois qui suivent. Il s'agira d'une nouvelle "campagne" qui n'apportera rien de nouveau sur le plan technique mais proposera de nouvelles missions.

Baldur's Gate, vous l'aurez compris aisément, représente le top de la crème en matière de JdR micro et marque une nouvelle étape. Sa force vient de son ambiance graphique unique et de sa fidèlité à AD&D. Avec Fallout 2 on a certe pas les limitations des règles très anciennes de Donjons & Dragons et on a droit à un scénario vraiment original et décalé, mais la réalisation en prend un coup ! Le rêve de nombreux rôlistes prend forme et c'est MER-VEIL-LEUX !!!



Jeu fini :
Juste à temps avant la sortie de l'add-on, j'ai enfin terminé Baldur's Gate. La progression est assez lente (pour celui qui, comme moi, ne triche pas en augmentant les caractéristiques de ses héros grâce à un éditeur hexadécimal). Il faudra explorer pratiquement entièrement tous les lieux de la carte (plus d'une vingtaine, sans compter l'immense ville de Baldur elle même) pour espérer atteindre le 7ème chapitre et battre le "big boss" Sarevok. La technique la plus efficace pour affronter les boss semble être l'utilisation des baguettes d'invocation, pour créer un "mur" de créatures, couplées avec des attaques à distance et 1 ou 2 "gros guerriers" boostés à la potion magique comme Virenque. On a toujours envie d'avancer pour découvrir de nouveaux lieux à visiter, de nouvelles missions (qui vont en s'améliorant au fur et a mesure que l'aventure progresse), des équipements "de la mort" pour ses guerriers, des sorts dévastateurs pour ses mages (aah! le duo "Nuage Puant" + "Toile d'araignée" !), etc... Les coéquipiers ont tous un caractère personnalisés suivant leur alignement et la constitution d'un groupe équilibré est la clé du succès : 2 Guerriers/Paladins, 1 ou 2 Archers, un Voleur et 1 ou 2 Prêtres/Mages. Les passages d'un chapitre à l'autre ne se déclenchent qu'en passant par des "points obligatoires" et on peut errer longtemps avant de savoir exactement où aller, d'autant plus que la trame principale est difficile à suivre à partir du chapitre 3. Baldur's Gate est beau, Baldur's Gate est grand, Baldur's Gate est le roi des Jeux de rôle, longue vie à Baldur's Gate !!! Je repars immédiatement dans l'Add-on...

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