samedi 14 août 2021

Freddy - L'intégrale (Saga "Les Griffes de la Nuit")

Avec Freddy, épilation rapide garantie

Les griffes de la nuit (A nightmare on Elm street - 1984 - Réalisé par W. Craven) ****
La revanche de Freddy (A nightmare on Elm street Part 2: Freddy's revenge - 1985 - Réalisé par J. Sholder) **
Freddy 3 : Les griffes du cauchemar (A nightmare on Elm street 3: Dream Warriors - 1987 - Réalisé par C. Russel) ****
Le cauchemar de Freddy (A nightmare on Elm street 4: The Dream Master - 1988 - Réalisé par R. Harlin) ***
Freddy 5 : L'enfant du cauchemar (A nightmare on Elm street: The Dream Child - 1989 - Réalisé par S. Hopkins) ***
La fin de Freddy : L'ultime cauchemar (Freddy's dead: The final chapter - 1991 - Réalisé par R. Talalay) *
Freddy sort de la nuit (Wes Craven's new nightmare - 1994 - Réalisé par W. Craven) ****

Les griffes de la nuit : Tina fait un cauchemar dans lequel elle est poursuivie par un homme inconnu armé d'un gant fait de lames coupantes. Lorsqu'elle se réveille, sa chemise de nuit est lacérée. A l'école, elle découvre que sa meilleure amie Nancy a fait un rêve similaire.

Avec une efficacité hors-pair, Wes Craven pose tous les jalons de son univers qui vont devenir iconiques au fil des épisodes et faire de Freddy-le-cramé un bad guy de référence. Le look simple mais marquant du personnage (gant de lames, pull vert et rouge, chapeau Fedora), la petite comptine entêtante, la peur de s'endormir et de perdre le contrôle, tout cela emballé dans une histoire basique de croque-mitaine vengeur qui revient toujours.
Sa première apparition propose quelques nouveautés par rapport aux Slashers de l'époque. C'est une adolescente qui est l'héroïne et c'est la mauvaise conscience de parents ayant fait justice eux-même qui revient littéralement hanter leurs propres enfants. La mise en scène des différentes morts de la bande d'étudiants est une autre qualité du film, avec les possibilités infinies offertes par les situations de rêve.
Le seul moment risible vient du final, avec la mère happée par la porte d'entrée. Les autres effets restent encore aujourd'hui des références du genre, le gant émergeant dans la baignoire, le visage de Freddy imprimant le mur, Tina trainée au plafond de sa chambre, la séquence du waterbed, etc.
Ce premier opus est aussi l'occasion de découvrir un acteur qui deviendra une Star, Johnny Depp
.

La revanche de Freddy : Quelques années après les événements du premier film, la famille Walsh s'installe dans la sinistre maison à Elm street. Jesse, ado de 17 ans, commence a y faire d'angoissants cauchemars annonçant le retour de Freddy. Avec sa petite amie Lisa, il cherche à découvrir l'atroce vérité.

Auréolé d'un beau petit succès planétaire, Wes Craven délaisse l'écriture du scénario et la réalisation à d'autres qui bricolent une suite dans la foulée. Sorti dès l'année suivante, le résultat est exemplaire dans la démonstration de tout ce qu'il ne faut pas faire ! Dans cette suite on revient à une formule Slasher de base, avec un jeune mâle angoissé qui passe son temps à chouiner et va succomber à l'emprise du mal. L'histoire fait du sur-place, sans rien apporter à la mythologie "Elm street". Le garçon et sa copine passent une partie du film à chercher à comprendre ce que tous les spectateurs savent déjà. De plus, le sous-texte concernant l'homosexualité inavouée du héros n'est pas traitée, sujet trop sensible pour l'époque et le genre du film ?
Pendant ce temps la maison d'Elm street est hantée par un Freddy en mal d'inspiration, qui finit par surgir dans une soirée barbecue ;-) On a droit à des effets comiques (involontaires ?), comme lorsqu'un perroquet terrorise la famille dans le salon et fini par exploser en vol ! Tonton Krueger aura quand même quelques sursauts créatifs, par exemple en torturant un prof de gym façon sado-maso.
 

Freddy 3 - Les griffes du cauchemar : Kristen a emménagé à Elm street avec sa mère. Depuis elle est en proie à de terrifiants cauchemars qui l'obsèdent. Elle intègre un institut psychiatrique, dans une unité spécialisée dans le traitement des ados suicidaires souffrant de troubles du sommeil. Le Dr Gordon et Nancy, la rescapée des premières attaques de Freddy, tentent de soigner le petit groupe de jeunes.

Suite à la nette baisse de qualité de l'épisode précédent, Wes Craven reprend les rênes. Il remet l'histoire sur les rails et cimente une formule qui va perdurer. Une jeune étudiante et son groupe de potes face au monstre, chacun luttant contre un problème particulier dont Freddy va profiter pour poursuivre sa vengeance sans fin. C'est le gimmick du cauchemar s'adaptant à la personnalité de la victime. Freddy pousse très loin la provoc, dans des séquences marquantes comme lorsqu'il change ses griffes en seringues face à la jeune camée. Les ados s'unissent malgré leurs personnalités différentes et usent de leurs points forts pour lutter contre la menace commune.
On retrouve l'inventivité et l'efficacité des scènes de rêves, toujours renouvelées, avec des transformations grandiloquentes de notre croque-mitaine favori. L'histoire de Freddy s'étoffe avec l'intervention de sa défunte mère, à la terrible destinée. L'excellente conclusion termine la trilogie en beauté, tout en laissant bien évidemment une porte ouverte pour continuer la saga.


Le cauchemar de Freddy : Les survivants Kristen, Joey et Kincaid retrouvent une vie normale au lycée, où ils se sont fait de nouveaux amis. Mais Kristen recommence à sentir la présence de Freddy dans un songe et grâce à ses capacités uniques elle invoque Kincaid et Joey avec elle dans la sinistre et fantasmagorique maison d'Elm street. Les conséquences sont dramatiques.

Suite directe de Freddy 3, "Le cauchemar de Freddy" reprend les mêmes ingrédients. Soit un groupe hétéroclite de vieux ados dont l'homme au gant d'acier va exploiter les peurs et les faiblesses pour assouvir son inextinguible soif de revanche. Une nouvelle héroïne, Alice, va reprendre le flambeau pour affronter la terreur, gagnant au passage les pouvoirs des protagonistes précédents pour confronter le psychopathe.
Comme indiqué par le "Dream Master" du titre anglais, c'est en retournant la puissance du méchant contre lui-même, sur son propre terrain de chimères, que le Bien triomphe (temporairement). De son côté, Freddy développe de nouveaux sales tours, comme cette surprenante séquence de boucle temporelle piégeant Alice et Dan. La formule "Craven" est appliquée à la lettre, laissant peu de place aux surprises mais garantissant une bonne série B du samedi soir.


Freddy 5 - L'enfant du cauchemar : Libérés du joug de Freddy, Alice et son fiancé Dan préparent leurs examens de fin d'année avec leurs copains de lycée. Mais un nouveau cauchemar assaille Alice, elle assiste à l'accouchement tourmenté d'Amanda Krueger et voit son rejeton maudit endosser son costume iconique.

Un twist intéressant qui détourne la routine installée par les deux précédents films, la thématique de la grossesse fait mûrir les protagonistes, habituellement cantonnés aux tourments adolescents et à sauver leur peau. Les angoisses de l'héroïne sur le devenir de son futur enfant sont matérialisées par Mister Krueger, qui lui aussi renaît une énième fois.
Alice est une mère luttant non plus pour sa propre vie, mais pour celle d'un être cher, son bébé. C'est en libérant le fantôme de la mère Amanda, combattant contre son monstrueux fiston depuis l'au-delà, que les héros obtiennent son aide. Le délire cauchemardesque atteint ici son apogée.


La fin de Freddy - L'ultime cauchemar : Dix ans ont passé, le dernier ado survivant d'Elm street échappe de peu aux griffes de Freddy et se blesse à la tête. Devenu amnésique, il est recueilli dans un refuge pour jeunes en difficulté. Il fait la connaissance de la Doctoresse Maggie Burroughs, qui découvre la ville d'origine du garçon et décide de l'y emmener pour l'aider à se souvenir.

Avec ses allures de production direct-to-video et ses passages 3D ringards lors de sa sortie cinéma, cette "ultime fin" ressemble fortement à une tentative de racket des spectateurs, histoire de traire une dernière fois la vache à cash. Pourtant l'histoire avait du potentiel sur le papier, avec des segments relatant l'enfance de Freddy Krueger et un certain suspens concernant la descendance oubliée du plus célèbre des croque-mitaines.
Mais tout est noyé par une réalisation très moyenne, un montage chaotique et des idées saugrenues qui transforment le redoutable Krueger en pitre. Tandis que les acolytes des deux héros principaux tournent en rond dans la ville abandonnée, la source du pouvoir de Freddy est révélée et s'avère bien médiocre. Final très décevant pour une saga de six films... Mais est-ce vraiment le terminus ?


Freddy sort de la nuit : Heather Langekamp, l'actrice qui incarna par deux fois l'héroïne des films "Les griffes de la nuit", est harcelée au téléphone par un homme prenant la voix de Freddy Krueger. Lorsqu'elle commence à cauchemarder au sujet du croque-mitaine fictif, elle décide d'en parler à ses partenaires, Robert Englund alias Freddy, et Wes Craven, créateur de la saga qui écrit justement un nouvel épisode.

Wes Craven fait un ultime détour par Elm street, histoire d'effacer le film précédent pour conclure proprement sa série. En reprenant le contrôle de son univers, il applique une nouvelle recette qu'il développera dans ses "Scream" deux ans plus tard : l'approche méta d'un genre. C'est la véritable actrice incarnant Nancy dans les premier et troisième épisodes, ainsi que les autres acteurs, producteurs et le réal lui-même, qui jouent leur propre rôle. Craven abandonne intelligemment les gimmicks lassants et focalise avec malice son histoire sur Heather dans son propre "rôle".
La frontière entre fiction et réalité se brouille crescendo, jusqu'au point où l'héroïne va devoir jouer à être Nancy pour parvenir à sauver son enfant souffrant d'un angoissant dédoublement de personnalité. La mère et son fils devront lutter une dernière fois pour se débarrasser définitivement de leurs terreurs nocturnes.

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