mercredi 2 novembre 2005

SHADOW OF THE COLOSSUS

Fun 9/10
Technique 9/10
Style Exploration Aventure
Editeur / Langue SCE / Import USA
Infos 1 DVD / Carte mémoire : 80 Kb / Compatible analogique



Ceci n'est pas ICO II

ICO reste l'une de mes expériences vidéo-ludique les plus marquantes ces dernières années. Souvenez-vous, il s'agissait d'un jeu mêlant plate-forme et exploration dans un monde immense et calme. Une perle de douceur dans l'univers des consoles envahi par les FPS, les bagnoles et le foot. On conduisait un jeune héros prenant par la main une princesse pour la sortir d'un château gargantuesque, une sorte de fable poétique rehaussée par une réalisation technique incroyable sur PS2.
Aujourd'hui l'équipe responsable de ce bijou propose enfin sa nouvelle production, Shadow of the Colossus. Même si on retrouve leur "patte" inimitable, SotC n'est en rien une simple suite d'ICO. Là où nombre de développeurs se seraient contenté d'implémenter quelques nouveautés à leur concept unique, les auteurs japonais de Sony ont encore choisi d'innover, et en beauté s'il-vous-plait !

L'histoire débute alors que vous déposez une jeune femme, morte, sur l'autel d'un caveau monumental creusé à même la roche. C'est le seul lien avec le jeu précédent, puisqu'on peut y voir une sorte de transition, le héros ressemblant un peu au gamin d'ICO qui aurait grandi. Vous êtes un solitaire exilé en terre inconnue, interdite, venu accompagné par votre fidèle destrier pour entreprendre de ressusciter la morte. Pour cela vous apprenez qu'il vous faudra terrasser les monstres mythiques qui parcourent le vaste monde. Les fameux "Colossus" donc, 16 créatures titanesques que vous devrez affronter avec pour seules armes une courte épée, un petit arc et beaucoup de jugeote ;-) Instantanément j'ai retrouvé l'univers singulier qui m'avait séduit dans ICO, une impression de gigantisme, de liberté totale, une atmosphère de contemplation. Oui, Shadow est un jeu pour les rêveurs, les explorateurs. Nous reviendrons sur ses graphismes et ses sons exceptionnels.
Les concepts qui régissent la terre de SotC sont relativement simples, le joueur dispose dès le départ de tous les éléments lui permettant de partir à l'aventure. L'interface est épurée, une barre de vie, un cercle de "force", une icône représentant l'arme portée. Un stick permet de se déplacer, l'autre gérant la caméra, un bouton pour l'attaque, un pour le saut, R1 pour s'agripper, L1 pour verrouiller une cible. C'est tout. Pas besoin de maîtriser des combos avec 12 doigts ;-) Maintenant que la donzelle repose dans son tombeau temporaire, que faire me direz-vous ?

A l'assaut des forteresses mouvantes

Aucune barrière artificielle ne nous bloque, alors comment trouver notre premier Colosse dans l'immensité ? Il suffit d'écouter l'indice donné par la voix céleste et si cela ne suffit pas, de brandir votre épée qui vous indiquera la direction à suivre d'un rayon lumineux. Pour franchir les larges étendues votre cheval est d'une grande aide, la manière dont on le dirige fait preuve d'un grand réalisme. On ne "contrôle" pas l'animal, on doit juste se servir de la bride pour lui indiquer une direction, avec des petits coups de talon pour le faire accélérer. On sent vraiment un animal vivant grâce aux animations. J'ai ainsi passé le premier quart d'heure du jeu à chevaucher dans la pampa, sans but précis ;-) L'occasion d'admirer les paysages, le regard portant loin à l'horizon. Sans aucun temps de chargement, précisons-le, ce qui est un véritable exploit vu la grandeur des lieux.
Mais bientôt le désir d'un peu d'action prend le joueur, l'envie de se mesurer à ces fameux géants. On va là où la lumière de notre épée nous porte. Un peu d'escalade, et bientôt le premier colosse se dévoile. Quel choc mes aïeux ! Une montagne noire proprement dantesque, qui se déplace lentement vers vous, de toute sa lourdeur, soulevant des tonnes de poussières ! ça ressemble à un boss de fin de jeu, sauf que c'est précisément le premier ennemi que vous rencontrez ;-) Le temps de ramasser sa mâchoire, on commence à essayer d'élaborer une stratégie d'approche. Tout le sel du jeu vient de votre capacité à trouver le(s) point(s) faible(s) de l'opposant. Par quel bout "escalader" l'ennemi ? Comment grimper sur cette masse impressionnante en mouvement ? Içi entre en compte le fameux "cercle de force", il représente la durée durant laquelle vous pouvez vous maintenir sans lâcher prise.
Une fois que vous avez pigé où se situe l'endroit "accessible" du géant, vous débutez votre lente ascension. Le premier colosse sert de tutorial, il suffit de sauter sur l'un de ses sabots où des bordures sont sculptées, donnant une prise au héros. Ensuite il faut localiser le(s) tatouage(s) lumineux du monstre pour le(s) frapper de votre épée. Les monstres suivants deviennent de plus en plus retors, pour l'un d'eux par exemple il vous faudra l'attirer près de l'entrée d'une grotte afin qu'il se penche vers vous et que vous saisissiez rapidement sa barbe ! Chaque challenge est un véritable puzzle, et on croise tout le bestiaire imaginable en taille XXXL : humanoïde, minotaure, araignée, oiseau, poisson, etc. Certains des colosses sont armés ou crachent des boules d'énergie. Comptez une demie-heure environ par rencontre, une fois votre adversaire vaincu le héros se trouve automatiquement ramené dans le château principal, au centre de la carte.

Ambiance

Comme avec leur jeu précédent les auteurs jouent beaucoup sur l'ambiance unique. Des jeux de lumières et d'ombres dans de vastes décors, le vent, le ciel aux nuages tournoyants, des sons et une musique qui plongent le joueur dans un univers "réel". Les paysages changent fréquemment, depuis les terres arides, ocres, ensoleillées aux labyrinthes de pierres sous-terrains, des sous-bois ombragés aux bords de lacs paisibles. L'architecture des bâtiments, ponts, aqueducs, ruines, tours, permet toutes les folies dans les possibilités d'exploration. Notre héros est un gymnaste accompli, et bien souvent il faudra passer un certain temps à franchir les obstacles vous séparant des larges terrains de jeu des colosses.

Pour l'anecdote et presque comme un pied de nez aux autres productions, les auteurs ont inclus quelques possibilités d'améliorer un peu sa barre de vie et de force, en chassant les lézards ou en cueillant des fruits à coup de flèches ;-) Amusant pour le fan transit qui veut visiter chaque recoin de ce pays imaginaire. On croise parfois des points de sauvegarde sous la forme de Pierres de prière, leur intérêt est assez relatif puisqu'une sauvegarde automatique est possible après chaque titan vaincu.
Shadow of the Colossus est une nouvelle fois un coup de maître de la part de Sony. Un jeu solo très original, impressionnant techniquement sur une PS2 en fin de carrière. Prise en main aisée, plaisir de la découverte, gameplay simple et fun, difficulté progressive, c'est bien tout ce qu'on demande à un jeu vidéo. Comme pour ICO il faut impérativement résister à l'envie de consulter une FAQ sous peine de réduire encore un peu plus la durée de vie déjà assez courte. C'est mon seul regret, formulé sur ICO en son temps, que les auteurs n'aient pas inclus encore plus de possibilités et de "replay-value".
Une fois le jeu terminé seuls les modes "hard" et "time attack" apparaissent, avec une quinzaine d'objets bonus pour qui arrive à battre les records. J'imagine à peine ce que les auteurs auraient pu mettre en place s'ils avaient eu plus de temps, surtout avec ce magnifique cheval galopant. Shadow of the Colossus est une oeuvre d'art, en cette qualité il ne pourra être appréciée par le commun des joueurs. Si en cette période de fête proche vous pouvez vous le faire offrir (rappelons qu'il s'agit d'un import USA), n'hésitez pas !



Jeu fini :
Comme prévu la durée de vie de SotC n'est guère conséquente, comptez entre 8 et 12 heures suivant vos envies de ballades. Mais quel gameplay, quelle expérience intense ! Les colosses ne cessent d'être de plus en plus retords, certains jouent sur leur petit gabarit pour vous surprendre par leur vitesse, d'autres sont carrément tellement imposant qu'on tourne autour pendant 20 minutes avant d'envisager une astuce pour leur grimper dessus. On doit souvent évaluer le décor alentour pour comprendre comment vaincre l'ennemi. Et quel final majestueux, le dernier colosse gigantissime, et le coup de théatre lors de l'épiloque ! Magique. Deux modes de jeu supplémentaires font leur apparition une fois le jeu terminé, dont un "time attack" qui donne des objets. Allez, on se lève, on éteint son ordinateur, et on cours acheter ce jeu, nomdediou !

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