samedi 29 septembre 2012

Evil dead


(The Evil Dead - 1981 - Réalisé par S. Raimi) ***

Cinq étudiants partent en weekend détente dans une cabane isolée en pleine forêt. Dans le sous-sol, ils découvrent un intrigant "Livre des Morts", ainsi qu'une bande sonore reprenant les incantations décrites dans le sinistre manuscrit. Les forces du Mal se déchaînent alors sur les malheureux.

Film d'horreur purement gore, comme il en existait beaucoup à l'époque, Evil Dead tire son épingle du jeu par son rythme et sa folie héritée des meilleures séries Z. Beaucoup plus "premier degré" que ses deux suites, l'épisode originel est une démonstration de savoir-faire en matière de système D, avec ses maquillages amateurs et ses effets spéciaux bricolés avec des bouts de ficelles. Il n'empêche que la première vision d'Evil Dead, adolescent dans les 80's, laisse un souvenir impérissable, ne serait-ce que par ses séquences marquantes pour l'époque : le viol de Cheryl par les arbres possédés, notamment, reste une expérience éprouvante même 30 ans après. L'énergie dépensée par Sam Raimi dans les mouvements de caméras et les idées de plans compense l'amateurisme du scénario-prétexte de possessions démoniaques. Il ne faut chercher aucun message philosophique sous-jacent ou commentaire critique de notre civilisation : Evil Dead est juste un déferlement gratuit d'hectolitres d'hémoglobine, tellement grotesque qu'on finit par en rigoler !

samedi 22 septembre 2012

1984 (George Orwell)

Dans le Londres de 1984 le fonctionnaire Winston travaille au Ministère de la Vérité. Il est en charge de la réécriture en novlangue des faits historiques, afin qu'ils soient conformes à la doctrine du Parti. Dans ce monde perpétuellement en guerre chaque citoyen est observé par Big Brother, leader suprême contrôlant la population avec l'aide de la redoutable Police de la Pensée jusque dans les logements, tous équipés de caméras.
Secrètement, Winston a un projet fou : garder une trace écrite de la réalité.


Le livre de chevet de tous les totalitarismes, appliqué en version "light" dans les démocraties. Maintenir la population dans un état de peur permanent (par les médias et les réseaux sociaux), lui imposer un ennemi à haïr (Communistes, Islamistes, etc), répéter un mensonge jusqu'à ce qu'il devienne vérité (les complotistes de tout poil et de tous bords), user de la novlangue pour empêcher la réflexion (tordre la réalité par le langage, donner l'illusion du choix), organiser des séances de "haine collective" (comme dans les meetings du FN). 
1984 est un manuel qui aide à comprendre la mécanique mise en oeuvre pour nous contrôler. Indispensable. 

mardi 18 septembre 2012

Le Grand Guide du Petit Scarabée.



Le Grand Guide du Petit Scarabée

Ou "la survie monacale dans un monde de brutes"




Une étude introspective, intransigeante et iconoclaste de la Classe Moine dans Diablo 3, destinée aux Gamers en mousse qui meurent toutes les dix secondes au niveau Armageddon.
(Basé sur la version 1.0.4 de Diablo 3).

A qui ne s’adresse PAS ce guide ?
Aux joueuses et Joueurs de Diablo 3 ayant 100 Milliards de Gold et qui sont full Best-in-slot pour chacun de leur 10 persos level 100 parangon.

A qui s'adresse ce guide ?
Aux joueuses et Joueurs de Diablo 3 qui n’ont rien compris à la phrase ci-dessus, qui ont  terminé le jeu en mode « Normal » mais qui chiale leur race pour passer le niveau Cauchemar, ou qui ne comprenne pas pourquoi tout allait à peu près bien au Niveau Enfer et qui se font one-shooter en Arma.
Mettons nous d’accord, si vous êtes un parfait n00b ce guide n’est pas pour vous. D’ailleurs vous avez probablement déjà décroché lors de l’intro. Retourne finir ta formation, jeune padawan.

dimanche 1 juillet 2012

Chinatown



(1974 - Réalisé par R. Polanski) *** 

Dans le Los Angeles des années 30, le détective privé Jake Gittes se voit confier une affaire d'adultère par Mme Mulwray, qui souhaite faire suivre son mari. Après une filature de Gittes, ses photos compromettantes sont publiées dans le journal de la ville, montrant Mulwray en galante compagnie et provocant un scandale. Jake reçoit alors la visite d'une inconnue, se présentant comme la véritable Mme Mulwray...

Privé grande gueule (Jack Nicholson, s'il-vous-plait) et Femme Fatale (Faye Dunaway, merci bien), bastonnades et morts suspectes, petits malfrats et grands magouilleurs politiques, secrets de famille poisseux et destinées funestes, on est bien dans un hommage au Film Noir. Nicholson imprime son jeu détaché, plus ou moins rigolard, tandis que Faye Dunaway reste très "premier degré". La rencontre des deux styles provoque un résultat atypique, évidemment voulu par le réalisateur, et donne au final une histoire dont on suit les innombrables rebondissements avec un intérêt certain. La question, pour les puristes, reste la suivante : vaut-il mieux voir un vrai Film Noir d'époque ou un habile hommage ?  Roman Polanski décale les repères, comme à son habitude, pour mettre l'intrigue policière au second plan et privilégier les turpitudes d'un monde en déliquescence. Noir tableau. 

mercredi 6 juin 2012

There will be blood


(2007 - Réalisé par P. T. Anderson) *****

L'histoire de Daniel Plainview, prospecteur de pétrole dans les USA de la fin du XIXe siècle, misanthrope obnubilé par sa soif de l'or.

There will be blood n'est pas un film aimable, son rythme est lent, son scénario âpre, ses deux acteurs principaux "over-the-top" dans leur interprétation et le message délivré est bien déprimant sur la nature humaine. L'histoire d'un homme qui cultive son dégoût de l'autre, amassant la fortune qui lui permettra de se couper du monde. Prêt à toutes les concessions pour assouvir son besoin, il se livre à la mascarade du prêcheur local en se faisant baptiser pour acquérir un lopin de terre. Et le destin va lui faire vivre de bien cruelles désillusions, quand son frère, son seul confident, lui apprend une terrible vérité ou lorsque son fils adoptif fini par le fuir. Il leur fera payer le prix fort et finira par se venger sur le prêtre, lui aussi formidable escroc par ailleurs. L'alternance entre les longues séquences muettes lors desquelles la puissance des images suffit et les dialogues redoutables montrant l'ascension de Plainview, où l'on perçoit sa perfidie et son lent repli sur lui-même, place le film au rang des témoignages intemporels. Daniel Day-Lewis est magistral, hilarant lorsqu'il se mange une baffe du prêtre pour gagner son droit de forer, glaçant lorsqu'il marmonne dans sa barbe en découvrant la trahison de son frère ou qu'il se confronte à ses concurrents, terrifiant quand il balance la vérité à son fils ("you're just a bastard from a basket !"). Les performances théâtrales de Day-Lewis et Dano pourront gêner les amateurs de jeu tout en neutralité, moins dans l'enphase. Pour ma part ces deux grands pros réussissent leur pari de marquer les mémoires en trouvant le ton juste pour incarner les deux fléaux du 20e siècle.

mercredi 18 avril 2012

Playlist David Bowie : First Era (69-80)

 


Playlist on SPOTIFY


Space Oddity  (Space Oddity - 1969)
Suffragette City  (The rise and fall of Ziggy Stardust - 1972)
Lady Grinning Soul  (Aladdin Sane - 1973)
Stay  (Station to Station - 1976)
Changes  (Hunky Dory - 1971)
Sweet thing  (Diamonds dogs - 1974)
Sweet thing - Reprise  (Diamonds dogs - 1974)

It's no game (Pt. 1)  (Scary Monsters and Super Creeps - 1980)

Rock'n Roll Suicide  (The rise and fall of Ziggy Stardust - 1972)
Saviour machine  (The man who sold the world - 1970)
Heroes  ("Heroes" - 1977)
Look back in anger  (Lodger - 1979)
Ziggy Stardust  (The rise and fall of Ziggy Stardust - 1972)
Moonage Daydream  (The rise and fall of Ziggy Stardust Live - 1973)
Life On Mars?  (Hunky Dory - 1971)
Somebody up there likes me  (Young Americans - 1975)
Aladdin Sane  (Aladdin Sane - 1973)

Ashes to Ashes  (Scary Monsters and Super Creeps - 1980)


mercredi 15 février 2012

Final Fantasy XIII-2

Noel et Serah, parce qu'ils le valent bien

Square Enix
Genre : RPG Paradoxal
Verdict: 4/5


Si vous avez manqué le début

Les fal'Cie farcissent le pays de L'Cie. Lightning crie "que nenni !" et refuse de finir en Cie'th rancis. Dans un rêve maudit elle twitte sa frangine qui s'ennuie de son petit ami.  Soudain surgit un adonis qui l'entraine dans un vent de folie et lui fiche le tournis. En catimini les amis changent d'époques à l'infini. Pis ! Ils sont poursuivi par un mog riquiqui tout mimi. C'est pas l'paradis, ils en chient face aux ennemis.
Rien compris ? Bienvenue dans Final Fantasy !

jeudi 9 février 2012

No country for old men



(2007 - Réalisé par J. et E. Coen) **** Edition

Texas, 1980. Llewelyn Moss chasse seul, en plein désert. En suivant une proie il découvre les cadavres de trafiquants Mexicains, victimes d'un règlement de compte sanglant. Il emporte avec lui une valise pleine de billets de banque. Il ne se doute pas qu'il vient de passer du statut de chasseur à celui de traqué. A sa poursuite, le Shérif Ed et le psychopathe tueur à gage Anton.

Une oeuvre sombre et désabusée sur la nature humaine, incarnée par Tommy Lee jones en vieux représentant de la loi fatigué qui ne comprend plus le monde. A l'opposé de Fargo, qui baignait dans un second degré offrant au spectateur l'occasion de s'en sortir par le rire, No Country For Old Men ne se cache derrière aucun cynisme, aucune porte de sortie salutaire. Malgré le look totalement improbable de Javier Bardem avec sa coiffure ridicule et son "arme" d'amateur à air comprimé, il refroidit toute envie de se moquer, incarnation quasi-fantomatique de l'absurdité de nos existences, exécutant ses victimes sans jamais la moindre hésitation ni le plus petit remord, quelque soit leur condition et leur moralité. Le fait d'employer la même méthode pour abattre ses cibles que les fermiers pour tuer le bétail en dit long sur son mode de pensée et le peu de cas qu'il fait de l'espèce humaine. Pourtant ses rares dialogues cachent un humour noir, notamment lors de la scène avec le pompiste dont il joue sa vie à pile ou face.
Comme d'habitude avec leurs polars les Coen ont un sens du cadre et du rythme qui leur est propre et sert à merveille le propos. Ils savent faire une économie bienvenue de la musique, quasi inexistante dans ce film et renforçant d'autant le sentiment de sécheresse et de solitude de chacun des personnages. Les dernières séquences ne laissent aucun doute sur le message qu'ont voulu délivrer les auteurs, constat déprimant sur notre existence où la vie n'a plus aucune signification.

lundi 23 janvier 2012

L'étrange histoire de Benjamin Button


(2008- Réalisé par D. Fincher) ***

Contée par la femme que l'a aimé, l'histoire romanesque et insolite d'un homme né vieux dans les années 20 et rajeunissant d'années en années.

Il la voulait, David Fincher, son épopée à la "Forrest Gump". Peindre une fresque traversant les générations, fondre une petite histoire dans une grande épopée. Mais il lui fallait autre chose qu'une love-story traditionnelle ou un destin hors-norme dans l'Histoire, il voulait un challenge technique, doublé d'une performance d'acteur, triplé d'une réflexion intense sur ce que c'est que de nous, de l'humanité et de la destinée.
Le résultat est parfois indigeste, surtout lorsque les séquences s'étirent jusqu'à dilater le temps sans qu'on ressente la moindre émotion. Mais il faut reconnaitre la maitrise absolue du cinéaste et de ses interprètes principaux, la minutie et la majesté des reconstitutions des décors de chaque époque, le soin maniaque apporté aux détails, aux maquillages, aux effets spéciaux. L'ampleur du cadre écrase un peu le sujet, et le spectateur de ce conte d'une vie à l'envers reste perplexe sur la finalité du propos.

mercredi 30 novembre 2011

Akira


(1988 - Réalisé par Katsuhiro Ohtomo) ****

Neo-Tokyo, 2019. Dans la cité ravagée 30 ans plus tôt par une bombe atomique, les gangs de motocyclistes s'affrontent. Ils se heurtent bientôt aux forces militaires, ainsi qu'à trois mystérieux enfants.

L'un des plus fameux Animé ayant dépassé le cercle des amateurs éclairés, Akira réuni toutes les obsessions Nippones sur l'état actuel et le devenir de l'Humanité, en empruntant des thèmes de toutes les cultures pour délivrer un message universel. La qualité de l'animation, la maturité des personnages, le rythme jamais pris en défaut, voila autant de raisons pour encenser le film. Si on y ajoute les séquences cultes (la poursuite en moto, les jouets monstrueux, le combat final) et une musique inoubliable, Akira trouve sa place dans le rayon chef d’œuvre.

dimanche 20 novembre 2011

The Rainbow Children (2001)

Dans notre série "Mais que faisait Prince il y a 10 ans", voici venu le temps de...




The Rainbow Children (2001)

Rainbow Children
Muse to the Pharoah
Digital Garden
The Work Pt 1
Everywhere
The Sensual Everafter
Mellow
1+1+1=3
Deconstruction
Wedding Feast
She loves me 4 me
Family Name
The Everlasting Now
Last December


Retour aux sources.
Après une douloureuse tentative de come-back bien foirée (l'album "Rave Un2 the Joy Fantastic" en 1999), il était temps pour O(+ de reprendre sa véritable identité, dans tous les sens du terme. Revoilà donc Prince, arborant à nouveau son patronyme originel, débarrassé des sons de chambre froide, qui aborde le 21e siècle avec ce qu'il sait faire de mieux : un concept-album qui nous emmène loin. 
Coté inspiration il embarque dans ses bagages les trois Rois Mages, Hendrix, Santana et Miles Davis, pour les invoquer tour à tour au fil des instrumentaux et des solos. Une harmonie Jazz imprègne tout l'album, donnant à l'ensemble une atmosphère chaleureuse qu'on avait plus entendu depuis des années dans les productions Studio de l'artiste.
The Rainbow Children forme un tout cohérent, une épopée qu'il est nécessaire d'écouter dans son intégralité, comme "Lovesexy" en son temps. La voix du narrateur, Prince en low pitch, conte à la manière d'une légende biblique la naissance d'une nouvelle nation, celles des "Rainbow Children". Les textes s'articulent autour d'une fable spirituelle, un récit homérique qui amalgame histoire personnelle et Grand Dessein du Divin.

Dès le premier titre on est immergé dans cette moiteur cool, saxophones et guitares électriques qui courent sur une composition Soft-Jazz, un charme inné où tout coule de source. On s'aperçoit que les personnages mis en scène dans les textes trouvent tous un écho dans la vie de Prince. "The Wise One", c'est lui, évidemment. Et son ex-femme, Mayte, est celle qui succombe : "As prophesied, the Wise One and his woman were tempted by the Resistor. He, knowing full well the Wise One's love 4 God, assimilated the woman first and only." Voila donc la faute originelle, une "tentation" indéfinie à laquelle Mayte n'a pu résister et qui fut la cause de son départ (divorce en 1999). 

Muse to the Pharoah offre un tempo décontracté auquel il est difficile de ne pas s'abandonner. La rythmique easy accompagne une swing mélodie, les paroles célèbrent l'avènement d'une nouvelle inspiratrice (ou impératrice ?), la future de Prince. 
Mais bientôt cet idéal est bousculé par une force négative, les Bannis sont de retour. Dans "Digital Garden", sorte d'interlude délivré comme dans une bande originale de film, rafales guitaristiques à l'appui, voila les bienheureux Wise One et sa promise cernés dans leur palais. Les Bannis saccagent le monde et répandent le mensonge, ils demandent réparation pour leur temps passé auprès du Wise One. Il est intéressant de noter que Prince fait référence aux médias, qu'il affuble des sobriquets moqueurs "whosepapers", "hellavisions" et "scagazines", comme faisant partie des Bannis diffusant la tromperie. Magnanime, le Sage les absout, les Bannis retournent à MendaCity (littéralement "La Cité de la Calomnie"). 

Vient l'heure de la reconstruction. Dans "The Work", titre Funky à souhait, notre Sage s’emploie à diffuser la bonne parole, en clair le sermon, à chacun. "This work is not an easy task, But this is the work we must do 4 Revelation 2 come 2 pass", voila donc le loup sorti du bois. Il s'agit bien d'un prêche façon Témoins de Jéhovah, auquel Prince vient justement d'adhérer par l'entremise de Larry Graham, autre célèbre musicien depuis longtemps adepte. Mais pour l'amateur de musique, le projet est sauvé par la qualité de composition et ce ton inédit qu'on n'avait pas encore entendu chez l'artiste. Un croisement accompli entre Jazz-Rock et rythmiques tendance Sud-Américaines.

La Félicité est proche, Prince chante sa joie et son amour retrouvé dans "Everywhere" et "The Sensual Everafter" ("Without God it wasn't there, Now I feel it Everywhere", "2 all his good brothers the Wise One spoke highly of his Muse"). Le premier titre, Gospelien dans l'âme, est une sorte de une ballade exaltée. Il est suivi d'un instrumental sous influence, très abouti.

Dans "Mellow" l'auteur revient au doux groove irrésistible, avec un idée beaucoup plus précise de ses intentions ("Can I sing 2 u while u bring urself 2 joy? I'll go slow at first, while u quench ur thirst, Wet circles round the toy, While u bring urself 2 joy"). On se croirait revenu au bon vieux temps lubrique de "Dirty Mind". 
Impression confirmée par le titre suivant, le génial "1+1+1=3" où l'amateur reconnaît une vieille amie, la guitare version "high pitch" du vénérable "Erotic City", Grand Classique Nelsonien. Le retour aux fondamentaux est définitivement là, nous sommes à la source du MPLS Funk, authentifiée par la voix Camillesque. C'est le retour des Bannis, qui tentent un dernier raid sur le château. Heureusement, la science Funkesque du Wise One les repousse.

La victoire est fêtée dans "Deconstruction", superbe instrumental dans la lignée de "Sensual Everafter", et "Wedding Feast", petit entracte comique célébrant le mariage du Sage et de sa Muse, devenue Reine. 
On passe sur la ballade manquée "She Loves me 4 me", nouvelle déclaration enfiévrée à sa récente conquête où Prince nous fait une poussée de parano ("This one I can tell all my secrets 2, I don't have 2 make her swear she would never tell anywho"), pour arriver devant un client sérieux. "Family Name" s'ouvre par une longue introduction où s'associent concept New Age (les Annales Akashiques, ésotérisme basé sur la philosophie Indienne) et démonstration politique rhétorique. Le narrateur dissèque le processus menant à la prise de conscience d'une minorité supposée, lorsqu'elle se découvre des similitudes avec d'autres pour devenir majoritaire. 

Par la suite le titre, sous l'apparente innocence d'une chanson Pop-Rock, dénonce les changements de patronymes imposés aux esclaves noirs et fustige les faux représentants de Dieu sur Terre ("Preacher, preacher, is it true? That Jesus wants me 2 give my money 2 the likes of u?"). Une pratique courante dans l'argumentaire des Témoins de Jéhovah, qui rejette toutes les autres religions, nouvelle preuve indiscutable que les références de l'artiste y sont piochées. Autre exemple : "Devil, devil what u know? U been here since 1914, but now u got 2 go". Selon le mouvement 1914 est la date du début de la destruction de la Terre par Satan.
Les arguments sont ambigus, Prince ne cite que des noms Juifs dans ses exemples (Rosembloom, Pearlman, Goldstruck), puis il conclut par la retransmission du fameux message de Martin Luther King, "I have a dream". Curieuse ambiance.

Moins équivoque, et tout aussi réussi sur le plan strictement musical, "The Everlasting Now" accélère le rythme pour un autre sermon pêchu, plus ouvert ("Share the truth, preach the good news, Don't let nobody bring u down"). 
L'album se conclu sur "Last december", où l'on retrouve les envolées Gospel entendues précédemment, sur des paroles synthétisant le message global du Wise One. "When the truth arrives, Will u b lost on the other side?", toujours sous ascendant des Jéhovah qui croient que 144 000 fidèles seront sauvés et monterons au Paradis, le reste de la population restant sur Terre lors du Jugement dernier. 

The Rainbow Children symbolise la résurrection de Prince, après une série d’évènements personnels douloureux (mort de son bébé en 1996, divorce en 1999). On peut faire abstraction de son message hautement religieux pour n'en garder que l'essentiel : sa musique. Cette grandiose fresque constitue le meilleur de Prince, sa renaissance artistique, et reste un des rares albums Studio de la période 1998-2008 totalement réussi.

samedi 19 novembre 2011

Avatar


(2009- Réalisé par J. Cameron) *** Edition Collector Version Longue

Dans le futur, un Marines devenu paraplégique se voit offrir une mission peu commune : remplacer son frère jumeau décédé, pour une expérience extraordinaire. Il part pour la planète Pandora où des scientifiques sont parvenus à créer des Avatars, des créatures ressemblant aux autochtones, les Na'vi, contrôlées par des humains.

Comme à son habitude le père Cameron ne tricote pas de la dentelle de calais, avec Avatar il rechausse ses sabots taille 52 (les mêmes que pour Titanic) et nous balance à la gueule son aventure entièrement constituée de money-shots. La machinerie maousse-costaud ne s’embarrasse pas du superflu. Non, ce n'est pas une étude fine du caractère humain; ce n'est pas non plus un habile thriller qui va jouer avec nos nerfs. Avatar c'est du divertissement grand spectacle à grande échelle, un pavé bigger-than-life où il est imprudent d'analyser les messages philosophico-écolo hyper-basiques, car on va alors se prendre le choux pour rien. 
Non, il faut calmement goûter à l'étalage jouissif d'une imagerie clinquante, une explosion de couleurs flashy d'un défilé de monstrosaures échappés d'une peinture hyperréaliste. Laisser se dérouler tranquillement un scénario dont on connait déjà le moindre soubresaut, et se bercer de la démarche chaloupée de Neytiri la Na'Vi, fantasme de sauvageonne bleutée si proche et pourtant si virtuel. Avatar est un voyage où la destination importe peu, inutile d'emporter ses valises.

mardi 1 novembre 2011

Monty Python - Almost the truth (The Lawyer's cut)


(TV - 2009) ****

Retour sur la carrière d'une des plus fabuleuses troupes Comique du 20e siècle, les Monty Python : Eric Idle, John Cleese, Graham Chapman, Terry Jones, Michael Palin et Terry Gilliam. Les images d'archives et les témoignages permettent de cerner les auteurs du Flying Circus et des grands films humoristiques des années 70-80.

Comme à leur habitude les Monty évitent d'être pesants lorsqu'on leur demande de ressasser leurs souvenirs. Mais les sujets qui fâchent sont quand même abordés de front : la fin de la série TV sans Cleese, les tensions lors des tournages des films, les problèmes d'alcool de Graham, etc. On regrette d'ailleurs que l'impayable hommage des Python à leur collègue décédé n'ait été inclus dans ces DVD (question de droits, évidemment). On y voit la troupe apporter l'urne funéraire de Chapman durant un plateau TV, prétexte à un des gags les plus énormes de l'Histoire Télévisuelle. Le documentaire retrace de belle manière l’œuvre Pythonesque, où comment six garçons dans le vent ont révolutionné l'Humour moderne.

vendredi 30 septembre 2011

Bienvenue à Gattaca


(Gattaca- 1997 - Réalisé par A. Niccol) ***

Dans un futur pas si lointain, les élites sont sélectionnées génétiquement avant leur naissance. Moyennant finance on peut modifier l'ADN de son futur bébé et lui garantir un Q.I. élevé, un physique avenant et un avenir sans maladies graves. Jerome Morrow est de ceux-là, jeune scientifique brillant destiné à réaliser son rêve : voyager dans l'espace. Mais il cache un terrible secret.

Une démonstration frontale contre l'eugénisme, réalisée quelques années avant que le décodage du génome humain ne devienne une réalité, ouvrant la porte aux théories développées dans le film. L’enquête policière apparaît un peu superficielle dans ce film, on aurait aimé que le réalisateur se concentre sur les implications profondes de son postulat de départ : les relations entre un enfant "programmé" et son frère "naturel", et entre un homme d'élite déchu et son double valide. On aurait voulu qu'il développe la relation qui se noue entre cette femme génétiquement parfaite et un imposteur, dans cette société où l'on fait un test ADN de son/sa fiancé(e) pour être sûr de sa bonne condition physique et intellectuelle. Gattaca soulève une montagne de questions éthiques sur le devenir de l'humanité, à nous de chercher les réponses.

samedi 24 septembre 2011

Coffret Star Wars (Intégrale 6 épisodes)


Star Wars Episode I : La Menace Fantôme, Episode II : L'attaque des Clones, Episode III : La revanche des Sith, Episode IV : Un nouvel Espoir, Episode V : L'empire contre-attaque, Episode VI : Le retour du Jedi.

(The Phantom Menace - 1999 - ** / Attack of the Clones - 2002 - ** / Revenge of the Sith  - 2005 - *** / A New Hope - 1977 - ***** / The Empire stikes back - 1980 - ***** / Return of the Jedi 1983 - *** / Réalisés par G. Lucas / I. Kershner (ep. V) / R. Marquand (ep VI))
Edition 9 Blu-ray

Star Wars Episode I : Les Jedis Qui-Gon et Obi-Wan sont chargés de négocier la fin de l'embargo qui touche la planète Naboo, à bord du vaisseau de la Fédération du Commerce. Mais leurs hôtes, sur ordre de l'inquiétant Dark Sidious, tentent de les éliminer.

Star Wars Episode II : La Sénatrice Padmé Amidala arrive à Coruscant, Capitale Galactique, pour voter contre la création de l'Armée de la République. Elle échappe de justesse à une tentative d'assassinat. Le Chancelier Palpatine décide de la mettre sous protection Jedi.

Star Wars Episode III : Les Jedis Anakin et Obi-Wan partent secourir le Chancelier Palpatine, tout juste kidnappé par le Général Grievous. La mission de rescousse les mènent dans le vaisseau amiral des Séparatistes, où ils affrontent l'infâme Conte Dooku.

Note : pour les critiques des épisodes IV, V et VI voir "Star Wars : Trilogie Originale".
Pour l'analyse des épisodes I, II et III, voir les critiques "Il faut sauver le Soldat Star Wars" épisodes 1, 2 et 3.