vendredi 21 juin 2002

Memento

(2002 - Réalisé par C. Nolan) ***** Limited Edition Two Disc Set

Un homme à la mémoire immédiate défaillante n'a qu'un seul souvenir tenace : le meurtre de sa femme. Il cherche à se venger malgré son handicap.

Un polar génial, traversé par des personnages complexes dont on ne connaît jamais avec certitude les motivations. Guy Pearce, dont le corps est tatoué d'indices, est parfait dans son rôle de paumé lancé dans une vengeance sans fin. Mention spéciale à Carrie-Anne Moss en serveuse manipulatrice qui mélange un peu plus les pièces du puzzle.
Le réalisateur parvient à lier les scènes qui pourtant s'enchaînent à rebours, avec parfois même des flashbacks, plusieurs astuces permettent au spectateur de suivre les évènements (passages en noir et blanc par exemple). Le travail au montage est donc hallucinant, d'autant plus qu'on est dans une ambiance de film noir dont la résolution doit être la vengeance du héros. Qui a tué et pourquoi ? Quelle est la réelle motivation de notre homme ? Le tour de force est que bien qu'il soit raconté à l'envers, on a quand même droit à un coup de théâtre à la fin du film !

mercredi 5 juin 2002

FINAL FANTASY X

Fun 8/10
Technique 9/10
Style RPG-Aventure
Editeur / Langue Squaresoft / Europe
Infos 1 Player / Memory Card 1 Block / Analogic Control / Vibration Function Compatible



Le retour de la grande aventure

Le voila, le jeu qui m'a décidé à acheter un PS2. Une année après son arrivée au Japon, Final Fantasy X débarque (enfin) chez nous en europe. Ce nouvel épisode est une nouvelle fois source de polémique au sein des fidèles du Dieu Squaresoft (comme c'est le cas pratiquement à chaque fois d'ailleurs depuis le passage des FF chez Sony). Alors que penser ? Est-ce que ce FFX n'est qu'une suite de longues cinématiques sans intérêt ? Squaresoft maîtrise-t-il vraiment la PS2 ? Cet épisode est-il vraiment un RPG ? Toutes les réponses et bien plus dans le test qui suit...

Comme vous le savez probablement, chacun des nouveaux Final Fantasy se déroule dans un univers unique, avec des personnages totalement différents des épisodes précédents (exceptés quelques persos récurrents comme l'ami Cid ou les Chocobos). Avec ce N°10 nous avons donc droit au Monde de Spira, univers médiéval-fantastique un peu comme celui de FF9 (sur PS1), mais le style européen laisse la place à des traditions plus asiatiques (dans les costumes notamment). Vous allez prendre en main la destinée du jeune Tidus, qui est une star du Blitzball, un sport mélangeant Foot et Water polo. Notre ami, une sorte de zidane de l'époque quoi, va voir sa vie basculer au moment où sa ville portuaire natale est la cible de l'attaque du terrifiant monstre "Sin", un mystérieux Léviathan qui dévaste tout sur son passage. Tidus sera comme d'habitude chez les auteurs de Square confronté à un gros problème de mémoire (Qui est-il vraiment ? qui était son père ? enfin les questions existentielles de base pour tout héros des FF ;-). Sur son chemin il croisera la route de Yuna, une jeune "Invoqueuse de Chimère", qui elle aussi se pose des tas de questions sur les motivations de "Sin" et aimerait bien lui offrir un billet aller pour l'enfer. Hmm... voila qui s'annonce passionnant...

Trop grand public ?

C'est un fait, Squaresoft a fait évoluer son RPG phare. De son statut de star des jeux pour Hardcore gamers sur Super-Nintendo (épisodes 4, 5 et 6), le jeu a commencé à changer lors de son arrivée sur PlayStation 1 (FF7). Les cinématiques de l'époque divisaient déjà les fans de la série, mais les chiffres de vente ont confirmer la tendance. Avec le N°8, certainement le plus controversé, la part belle était faite à l'esbroufe graphique, au détriment du contenu. Heureusement le dernier Final Fantasy sur PS1, le 9 donc, fut un sympathique retour aux sources. Le numéro 10 est dans la parfaite lignée de ses grands frères, à savoir une sorte de RPG-Aventure. Tant pis pour les hardcore fans, mais il faut faire le deuil de la profondeur de jeu d'avant la PS. Ceci étant acquis, plongeons-nous tout de même avec délice dans cet opus.

DVD oblige, les auteurs s'en sont donné à coeur joie dans la production de cinématiques éblouissantes (dont la qualité se situe entre celles de FF9 et de FF Spirit Within -Le Film-). Et, at last, grâce à ce nouveau support, Square a décidé de faire parler ses persos. Cela apporte une plus grande fluidité à l'ensemble, et fait mieux passer la pilule des séquences non jouables, très nombreuses lors des premières heures de jeu. Mais surtout, les performances graphiques de la PS2 ont permis de passer le jeu en full-3D. Les persos sont hyper détaillés, avec une mention spéciale pour les visages extrêmement fins. Et puis fini les décors pré calculés, place aux mouvements de caméra ! Bref, on en prend vraiment plein les yeux (et les oreilles), c'est tant mieux ;-)
Cette débauche technique a fait dire à certains que cela cachait la pauvreté du gameplay. Que nenni ! En fait, il faut prendre ce nouveau FF comme un Jeu de Rôle-Aventure. Les joueurs du dimanche se laisseront guider par les indications omniprésentes qui montrent toujours le bon chemin, les hardcore gamers se plongeront avec délice dans la multitude de mini-quêtes qui allonge la durée de vie (nouvelles invocations, Tournoi de Blitzball, Armes Ultimes, Courses de Chocobos, Elevage de Monstre dans l'Arena, etc). Qu'ils se rassurent donc, les amateurs de RPG auront quand même leur os à ronger. Quelques nouveaux systèmes "made in Square" bousculent heureusement un peu les habitués de la série...

Le Sphérier, les Chimères, kesako ?

Ahhh, le Sphèrier ! Sous ce nom barbare se cache l'évolution majeure de cet épisode. A la fin des combats, vous gagnerez des Points de Compétence (PC) ainsi que des Sphères. Les PC vous permettent de gagner des niveaux en "Evolution" pour chaque personnage, niveaux qui serviront à se déplacer sur la "Grille des Sphères", autrement dit le Sphérier. Cette grille contient donc une multitude de sphères reliées entre elles par des chemins et chaque perso devra utiliser ses Points "Evolution" pour bouger. Il existe plusieurs types de sphères différents : augmentation des caractéristiques (Points de vie, Magie, Force, etc.), Compétences (Transpercer armure par exemple), Capacités (Dérober, Protéger, etc) et Sorts. Rassurez-vous amis débutants, un choix vous est proposé en tout début de partie pour choisir une version simplifiée du Sphérier.

Du coté des célèbres "Invocations", qui ont faites en partie le succès de la série sur la console de Sony, Square à mis le paquet ! Renommée "Chimères" (Aeons en anglais), les superstars "Ifrit", "Shiva" et autre "Bahamut" sont de retour. Uniquement invocables par Yuna, les Chimères prennent la place des autres combattants et reste seules face à l'adversaire jusqu'à ce qu'elles meurent ou soient rappelées. A l'instar des persos, les invocations possèdent des Overdrives et peuvent apprendre des compétences. Dans les affrontements avec les Boss, les Chimères seront un atout stratégique de taille et la victoire passera par une bonne utilisation de leurs compétences. Et puis, comme tonton Square sait si bien le faire, l'arrivée de ces gros mastodontes en combat est toujours un régal visuel, effets spéciaux mortels garantis !

Les nouveautés en combat

Les combats, matière première des Final Fantasy pourrait-on dire. C'est un peu une révolution puisque le célèbre "Active Time Battle" qui existait depuis plusieurs épisodes, et qui avait fait sensation lors de sa création sur SNES, et bien le fameux ATB disparaît ! FFX propose un système au tour par tour très classique, chacun des combattants prenant sa place dans une file d'attente suivant la manoeuvre qu'il a effectué précédemment. Il n'y a donc plus de pression lors du choix d'une action. Par exemple l'utilisation d'un objet prend moins de temps que l'exécution d'une attaque spéciale, ce qui fera avancer ou reculer le perso dans la file visible à droite de l'écran. Mais le gros changement dans les combats c'est la possibilité quasi-permanente de changer de perso dès que vous le souhaitez !
En effet si un des 3 combattants ne vous parait pas adapté à l'ennemi, vous pouvez le remplacer par un autre membre de votre équipe. Cette option démultiplie les stratégies en combat, et heureusement quand on pense à tous les paramètres à prendre en compte ! Chacun(e)s de vos héro(ïne)s est spécialisé dans un type d'attaque ou un style de combat. Tidus est le rapide de la bande, il peut booster ses petits camarades ou ralentir les ennemis, Wakka est le seul qui soit efficace face aux monstres volants, Lulu fait des merveilles face aux adversaires sensibles aux attaques élémentaires (feu, glace, eau, foudre), Auron possède la capacité de transpercer les protections (certains ennemis portent des armures ou des carapaces), etc.
Les auteurs ont conservé la traditionnelle jauge d'Overdrive, cette barre qui augmente à chaque coup reçu par un perso et qui permet une fois remplie de déclencher une attaque dévastatrice. On pourra par la suite modifier les conditions de remplissage de la jauge (lorsque le perso soigne quelqu'un, lorsqu'il inflige des dégâts à un ennemi, etc). Enfin, les modifications d'état (Poison, Silence, Sommeil, etc) sont toujours présentes, mais en version allégée par rapport à FF9.

Une arrivée fracassante sur PS2

Quand on pense qu'il s'agit du premier épisode sur PS2, on n'ose imaginer ce que fera Square avec le N°12 (oui, le 11 est déjà sorti au Japon mais est uniquement "online", autant dire qu'on n'est pas prêt de le voir en France). Pour ceux qui doute, rechargez donc FF7 sur votre vieille PS1 puis regardez FF9 ;-) Certes la version française pose quelques problèmes : les voix sont en anglais (pourquoi alors avoir mis autant de temps à l'adapter chez nous ?) avec des sous-titres, quelques traductions sont hasardeuses (bonjour le "SPHERIER" :-( et des bandes noires apparaissent en haut et en bas de l'écran (vous allez être obligé de squatter la TV 16/9 du salon ;-). Bref les européens sont toujours considéré comme le parent pauvre du monde console.
Quand on regarde la production RPG sur PS2, on se dit que Squaresoft n'a pas trop de concurrence dans le domaine pour le moment.

Final Fantasy X est donc un jeu de choix pour tous les amateurs, un jeu qui fait honneur aux capacités de la PS2 et qui a de quoi tenir en haleine pas mal de Hardcore gamers : la course aux Chimères cachées, les petits jeux débiles qui donnent des bonus en équipement, le jeu du blitzball (plus intéressant à mon avis que les jeux de cartes des 2 épisodes précédent), etc. On rappellera également le grand changement tactique au niveau des combats, la liberté totale qu'offre l'évolution des persos par le Sphérier ou encore la possibilité de gérer les capacités données par l'équipement (arme et bouclier). Malgré son prix prohibitif scandaleux (70 € ! comme Metal Gear Solid 2 en son temps) Final Fantasy X est sans aucun doute le jeu du moment (pour passer l'été vous ne trouverez pas mieux ;-). Magnifique, comme d'hab !



Jeu fini :
Il m'a fallu environ 60 heures pour finir ce 10e épisode, autant dire que la durée de vie est tout à fait satisfaisante, surtout quand on sait que je n'ai pas effectué la majorité des quêtes secondaires (Chimères Anima et Magnus Sisters, Armes Ultimes pour chaque perso, capture des monstres...). Je retiendrai de ce FF X le très bon système du "Sphérier", la bonne idée de la "relève" en combat, et une qualité graphique et musicale bien au dessus de la production RPG sur PS2. Les 2 seuls points qui me chiffonne sont le trop grand dirigisme du jeu (impossible de se balader sur la carte du monde) et les trop nombreuses cinématiques. Si les auteurs corrigent le tir pour l'épisode 12 (rappelez-vous que le 11 est un RPG Online uniquement), ce sera le bonheur parfait ! Enfin un très grand bravo pour le travail accompli, Squaresoft est toujours le Roi ;-)

Aide de jeu : SPHERIER