LOTUSFLOW3R – MPLSOUND - ELIXER (2009)
(3-CD Set)
(3-CD Set)
From the Lotus...
Boom
The morning after (Internet version) / Crimson and clover (CD version)
4Ever
Colonized Mind
Feel better, feel good, feel wonderful
Love like Jazz
77 Beverly Park
Wall of Berlin
$
Dreamer
...Back to the Lotus
(There'll never B) Another like me
Chocolate Box
Chocolate Box
Dance 4 me
U're gonna C me
Here
Valentina
Better with time
Ol' Skool Company
No more candy 4 U
Here eye come
All this love
All this love
Home
Something U already know
Everytime
2Nite
Another boy
Kept woman
Immersion
Elixer
L'album en kit.
Après une série d'albums que l'on qualifiera pudiquement de très moyens, d'où émerge quelques fulgurances noyées dans des ressassements pénibles, la légende Prince ne tient plus que par ses nombreuses apparitions Live. Entre 2004 et 2007, de Las Vegas à Londres, l'artiste abreuve le grand public de tournées de Hits et les fans d'aftershows emplis de raretés et de reprises mémorables. C'est à s'en déboîter les esgourdes de plaisir.
On pense alors faire définitivement une croix sur un album Studio tenu de bout en bout. Comme d'hab avec le Sieur Nelson, les certitudes ne durent qu'un temps. En Mars 2009 un pavé triple-CD se téléporte sur le site LotusFlow3r.com.
Le projet LotusFlow3r est constitué de 3 albums possédant chacun sa tonalité propre : Rock pour LotusFlow3r, Funk pour MPLSound et Ballade pour Elixer.
Le premier, le plus réussi du lot, est une suite inavouée de "The Rainbow Children". On y retrouve les instrumentaux psyché-planant ("From the lotus" et "Back to the lotus") et tout l'héritage Rock totalement assumé avec la prédominance des guitares sur "Colonized Mind", "Boom", "Wall of Berlin", "Crimson and Clover" (reprise d'un Classique de 1968) et "Dreamer" (copie du Voodoo Child Slight Return de Hendrix). L'armada Rock est complétée par des incursions Jazzy, tels "Feel better, feel good, feel wonderful" ou "$".
Les textes mystiques sont toujours de mise, dans "Boom" Prince poétise sur la Vie, l'Univers et le Reste, philosophant avec son habituel méli-mélo religieux ("If the sunrise is still a question, The answer's in the dark"). La mélodie aérienne alterne avec le refrain électrique solidement ancré au sol, une vraie merveille. Le même principe s'applique au puissant "Colonized Mind", le message politique se faisant nettement plus direct ("The one in power makes laws, Under which the colonized fall, but without God it's just the blind leading the blind"). L'auteur dresse un triste bilan de ce début de 21e siècle par le prisme de sa vision religieuse intransigeante : il fustige pèle-mêle le "principe" de l'évolution (juste une théorie selon les créationnistes !), l'isolement et la déresponsabilisation provoqués par la dématérialisation, le système politique à deux partis des USA ("une illusion de choix proche du fascisme", carrément !). Et, pour terminer en apothéose, il dénonce la procréation assistée et/ou l'adoption par les couples homos : "Upload: a child with no father, Download: no respect 4 authority. Upload: a child with no mother, Download: a hard time showing love". Pour sûr, on est loin de "Sign O the Times" et son "Let's fall in love, get married, have a baby"...
Le paroxysme est atteint sur "Dreamer", plagiat Hendrixien jouissif où revient sur le tapis le combat pour l'égalité sur fond de psychose conspirationniste ("Have u ever clutched the steering wheel Of ur car 2 tight? Prayin that the police sirens pass u by at night? While the helicopter circles and the theory's getting' deep, Think they're spraying chemicals over the city while we sleep?"). Encore un peu et il balançait sur le 11-Septembre ;-)
On l'aura compris, mieux vaut se focaliser sur la musique que sur les paroles !
L'album "MPLSound" est le versant Electro/Funk du projet, sur lequel plane l'ombre envahissante du mythique "1999". Le timbre rythmique synthétique, ce son typique de "LM-1 Drum Machine" exploré jusqu'à la moelle par l'artiste dans son age d'or (les 80's), imprègne chaque titre de "MPLSound". On pourrait parler de passéisme, on préférera le terme de réinvention. Après tout, cette marque de fabrique est copyrightée Prince depuis 30 ans !
Le souci avec ce trip rétro-futuriste vient justement de la comparaison avec les anciennes productions. Une bonne moitié des chansons se perd dans une sensiblerie déplacée, reste trop sage. On cherche ce grain de nuts qu'on avait perçu jadis, aujourd'hui absent des roucoulades "U're gonna C me" et autres "Better with time". Lorsqu'on subit le raté "(there'll never B) Another like me", on se dit qu'effectivement il souffre de la confrontation avec l'orfèvre de "Purple Rain" et on a envie de crier à l'ami Roger un salvateur let's go crazy man !
Heureusement quelques perles échappent au control-freak en offrant un tempo imparable et des textes beaucoup moins lourds que la partie Rock. "Dance 4 me" et "Valentina" en guise d'apéro, où l'on se remémore le bon vieux temps des Funkadelics "D.M.S.R." et consorts, avant de lâcher le groove électro-métallique "Chocolate Box" et le grand méchant loop "Ol'Skool Company". Les thématiques ne changent pas, de la party song calibrée juste comme il faut sans se prendre la tête, avec un soupçon d'actu ("Fat cats on wall street, They got a bailout", voila pour la crise financière) et une bonne dose de "c'était mieux avant", nostalgie qui sied à l'ambiance sonore ("The songs we sing, They used 2 mean somethin, Now every other one is just mean"). Le tout servi avec quelques vantardises habituelles, "I got a box a chocolates that'll rock the sox of any girl that wanna come my way" ou bien "Oh Valentina tell ur mama she should give me a call" (chanson adressée à la fille de l'actrice Salma Hayek).
Dernier album du trio, "Elixer" ("He licks her", c'est clair ?) complète l'ensemble par une rasade de ballades doucereuses. Galette écrite et produite par Prince et dédiée toute entière à sa nouvelle égérie, Bria Valente, il est déconseillé d'écouter l'album d'une traite sous peine d'overdose mielleuse. Sa voix caressante ressemble à celle de n'importe quelle chanteuse R&B en vogue et les paroles de Prince ne laissent aucun doute sur son rôle fantasmé, celui d'une superbe créature se nourrissant d'amour et de quelques gorgées d'eau fraîche, attendant son homme en rêvassant au bonheur d'être une déesse, pour se faire gourmander langoureusement la nuit venue (*hum* je prends mes pilules roses et je me calme).
"R u gonna get soft when I want 2 play rough?", "What we used 2 do Makes me wanna Take a shower And just lose myself in a fantasy", "He takes my breath cuz he takes his time, He takes my soul, body and mind, He takes what he wants and that's just fine", "Thinking 'bout the love we make, Boy it's true I had some trouble walking". Résumons : Madame provoque Monsieur, se tripote sous la douche, lui autorise toutes les cochonneries et fini par avoir du mal à marcher ! ;-)
L'intérêt principal d'Elixer est de permettre d'en picorer quelques chansons pour les insérer dans un album idéal, assemblé à partir des trois CD du projet LotusFlow3r. Une sorte de menu "Best Of" à géométrie variable selon son humeur, une production virtuelle faite maison dont je vous livre ici ma recette perso :
LotusMPLixer
From the Lotus... (*)
Boom (*)
Feel better, feel good, feel wonderful (*)
Elixer (***)
Dance 4 me (**)
Valentina (**)
Colonized Mind (*)
Wall of Berlin (*)
$ (*)
All this love (***)
Crimson and Clover (*)
Ol' Skool Company (**)
Chocolate Box (**)
Something U already know (***)
Dreamer (*)
...Back to the Lotus (*)
(*) Album LotusFlow3r, (**) Album MPLSound, (***) Album Elixer