Mauvaise "haliène" ? Essayez Hollywood Chewing-gum |
Avant que quelques esprits chafouins saisissent leur clavier pour nous signaler que la série est une quadrilogie, je précise que nous occulterons totalement dans ses pages Alien Resurrection, qui certes possède ses qualités mais ne peut en aucune manière être digne de figurer aux cotés de ses pairs. Tout au plus pouvons-nous le considérer comme un cousin éloigné, celui qu'on invite par obligation aux repas de famille mais qui fait toujours un peu honte avec son air cloche et ses blagues à deux balles.
Nous ignorerons également le douloureux croisement contre-nature qu'est la franchise Alien vs Predators, fantasme malsain de producteurs cupides. Qu'un facehugger vous fornique la tronche, mécréants !
Alien 3 est un film dont la gestation fut fort éprouvante, remanié maintes fois de scripts bancals en scénarios bâtards, puis accouché dans un climat haineux entre un jeune père ambitieux et obstiné, David Fincher, et une mère toute-puissante et affolée, la Fox.
Et Goliath vaincra David, ce dernier contraint et forcé d'abandonner son nouveau né au Studio, qui procédera alors à un brutal remaniement génétique du film pour en faire un banal action-movie alors qu'il aurait dû être l'apothéose d'une série mythique. snif.
Dans sa version d'origine, celle sortie au cinéma en 1992, Alien 3 se veut le chapitre final, la clôture définitive de la saga du lieutenant Ellen Ripley. Et de fait le contrat est rempli puisqu'elle se sacrifie, emportant avec elle sa Némésis (ou est-ce l'inverse ?).
L'atmosphère glauque du film et son parti pris graphique marque le début de la "patte" Fincher au cinéma, avec ses séquences audacieuses (l'autopsie de la fillette ou la tentative de viol de Ripley) ou intimistes (la relation amoureuse de Ripley avec le Dr Clemens) qui font prendre un tour original à la saga.
Ripley/Fincher, sacrifiés sur l'autel de la Fox |
Weyland-Yutani, la corporation manipulatrice à l'origine de toute l'épopée, la Société tentaculaire qui persécute Ripley à travers tout l'univers, fait pâle figure dans la conclusion. C'est l'autre point crucial du récit un peu négligé dans Alien 3, ressortir l'androïde Bishop accompagné d'une petite armée pour n'en rien faire. Ses sbires restent impuissants face au choix de leur ultime victime.
On passe au travers d'une vraie confrontation qui aurait pu permettre à Ripley de solder ses comptes avec la firme responsable de ses turpitudes.
Dernier point discutable dans le scénario du 3e numéro, le choix des victimes. Dans le premier il s'agit de solides prolétaires qui n'ont rien demandé à personne. La suite met en scène de braves soldats 'ricains et une orpheline. Jusqu'ici tout le monde compatit.
Que nous propose le 3e volet ? Une bande de condamnés à perpétuité pour meurtres, viols, et autres joyeusetés. On doute que la majorité des spectateurs soient sensible à leur sort, aussi funeste soit-il. On peut même affirmer qu'un lâcher d'Aliens dans la prison aura soulagé plus d'un adepte de la peine de mort.
Même si on n'approuve pas un tel sentiment, tout du moins on tolère.
Bref, malgré un point de départ alléchant et quelques idées séduisantes Alien 3 se termine en jeu de massacre un peu vain dans lequel Ripley cherche à savoir ce dont tout le monde se doute depuis le début. On en ressort frustré et amer au regard de ce qui aurait pu advenir de la série si elle s'était achevée avec brio : entrer dans la légende des trilogies réussies.
Vous en conviendrez, il nous est impossible de supporter une telle injustice.
C'est pourquoi votre serviteur s'est activé le neurone -son unique, loué à grands frais- pour concocter un Alien 3 alternatif qu'il espère plus digne de ses prédécesseurs que le vrai. Oui, on se hausse un peu du col. Et après ?
Voici les pistes explorées par notre nouveau script, à partir de nos réflexions intenses.
Reconstituer la "famille" de Ripley (avec le Caporal Hicks et la jeune Newt), les placer dans un lieu sensiblement différent des précédents (Fiorina 161 devient une planète aride où brûlent deux soleils), face à une colonie dépourvue de moyens technologiques, leur opposer simultanément un Alien hybride et la Corporation Weyland-Yutani.
Nous gardons du scénario originel l'infection de Ripley et la résolution du dilemme par son suicide.
Notre synopsis contient comme à l'accoutumée bon nombre de maladresses, probablement quelques illogismes et approximations. On ne le répétera jamais assez, nous ne sommes que d'humbles dilettantes n'y entendant pas grand chose aux Arts du Cinématographe.
L'entreprise est aussi stérile que nos tentatives précédentes, mais réalisée dans un esprit complet de fanboyisme envers la Divinité Alien. Que ses saintes mâchoires pénètrent nos vils cerveaux et nous transmettent l'inspiration.