samedi 3 décembre 2022

On se calme et on respire par le nez, un Guide SPIRIT ISLAND pour les novices

 
par l'Esprit serviable "Aspirant Calfeutré Bienfaiteur Des Arpettes"
 
Vous contemplez votre plateau de Spirit Island, le regard perdu dans la multitude de petites figurines blanches qui se sont accumulées tour après tour sur votre île. Le prochain ravage provoquera votre perte, une fois de plus. Submergé par les envahisseurs et la désolation, vous écumez le web à la recherche d'une solution (vidéos how to play, forums d'aides, sites de rencontres). 

Qui vous sauvera sur ce Titanic ? Qui sera le Jack de votre Rose ?

Plus qu'une bouée de sauvetage, vous avez besoin d'apprendre à nager dans les eaux peu tranquilles entourant votre île. Et surtout, comprendre ce qui se trame derrière ce jeu en apparence si simple. 


Pour reprendre vos Esprits, cliquez sur la suite.

jeudi 28 juillet 2022

The Batman

 
"Qui a pété ?"

(2022 - The Batman - Réalisé par M. Reeves) ***
Un justicier solitaire, se faisant appeler Batman, fait régner la terreur parmi la pègre de Gotham. Mais en pleine période d'élection, le mystérieux "Riddler" assassine le maire.
 
Encore une fournée "Batman", comme tous les quatre ans. Rien de nouveau, on perpétue la lignée lancée par Christopher Nolan en 2005, à savoir une version ultra-réaliste et hyper-déprimante de notre héros à grosse voix. Ce nouveau film de près de 3 heures est d'ailleurs une sorte de condensé de la trilogie Nolanienne, en moins efficace. On y retrouve le même arc narratif pour Bruce Wayne, figure sombre du "vigilante" façon fantasme d’extrême-droite, un riche citoyen qui se fait justice lui-même et lutte contre son trauma d'enfance, dans une ville corrompue jusqu'à la moelle. On essaie d'imiter la folle performance de Heath "Joker" Ledger dans Dark Knight, avec un Paul Dano qui joue son Riddler comme son rôle dans "There will be blood". On pioche également dans la thématique de Dark Knight Rises (aussi reprise dans le Joker de 2019), avec un message de complotisme généralisé des élites contre le peuple et un méchant qui soulève une troupe de laissés-pour-compte pour affronter le système dominant. Tout baigne dans le manichéisme le plus élémentaire, dans une ambiance quasi-permanente de nuit poisseuse et de décors délabrés sous une morne pluie.
Le scénario sauve les meubles, c'est le point fort de cet épisode. On nous épargne une énième séquence sur la mort des parents Wayne et la "fausse" vie de milliardaire de Bruce, pour plonger directement au cœur du sujet dès le début du film. Batman est déjà une figure connue et redoutée des criminels, ses activités "officielles" de milliardaire ne sont pas montrées. En tant que justicier masqué il va être la cible de plus en plus évidente d'un psychopathe qui va patiemment mener notre héros à douter, au cours d'une enquête où les convictions des uns et des autres s'écroulent. La performance de Robert Pattinson, encore plus "mâchoires serrées" que Christian Bale chez Nolan, aide à faire passer la pilule d'une production trop étirée en durée.
Le reste du casting est un sans faute qui soutient cette lourde démonstration de dépression générale, de Catwoman au Pingouin en passant par Falcone, chacun jouant une note unique mais parfaitement tenue.

jeudi 23 juin 2022

Matrix Resurrections

L'élu unique est plusieurs.
 
(2021 - The Matrix Resurrections - Réalisé par L. Wachowski) ***
En explorant dans l'ancienne Matrice la fameuse séquence où Trinity affronte des agents dans un hôtel, la jeune Bugs découvre un moyen de réveiller Neo pour le sortir de sa prison virtuelle. Ce dernier est en effet amnésique, vivant sa vie sous son identité de Thomas Anderson, programmeur vedette d'une grande trilogie de jeux vidéo appelée... Matrix !

Les lois du commerce étant ce qu'elles sont, ce n'était qu'une question de temps pour qu'un remoot (remake/reboot) de Matrix surgisse. Lana Wachowski et la Star Keanu Reeves sont parvenus à repousser l'échéance le plus loin possible, mais un nouvel épisode était... inévitable (That's the sound of inevitability, comme disait l'agent Smith), il fallait ressusciter les morts pour régurgiter la même rengaine. Que faire alors, lorsqu'on a déjà tout dit dans sa trilogie mais qu'on ne veut pas l'abandonner ? Œuvre "Meta" par excellence, voilà donc l'occasion de faire un commentaire sur ce qui s'est passé depuis Matrix Revolution dans l'industrie des blockbusters États-uniens (contrôlés par Marvel/Disney depuis 15 ans).
L'auteure abandonne malheureusement ses ambitions en terme de mise en scène. Planqués derrière une histoire qui dédouble l'élu en deux entités féminin/masculin, on ne retrouve pas les combats chorégraphiés étourdissants d'il y a 20 ans, le "bullet time" ayant été plagié jusqu'à la nausée. Notre Néo est bien fatigué, son reflet dans le miroir montre un vieux type chauve, une manière de transgresser la figure Disneyienne de Superhéros synthétiques et asexués. Il traverse le film en état d'hébétude permanente, son rôle consistant à comprendre qu'il n'est rien sans Trinity et d'aller la secourir dans le monde "réel" afin qu'elle accomplisse sa destinée (exactement l'inverse de la trilogie). Bref, on sent bien que cette revisite n'est qu'un prétexte.
Le scénario est une mise en abyme torturée : Néo est retourné a son état initial dans le monde virtuel, il est Thomas Anderson et avale une pilule bleue chaque matin ! On se délecte de quelques séquences de réunions "brainstorming" bien cyniques où les commerciaux de Warner Bros préparent l'épisode IV de leur franchise (ce qui doit correspondre parfaitement à ce qu'à dû endurer Miss Wachowski pour ce film). Trinity a tout oublié, elle aussi, elle est une mère de famille qui fréquente le même café que notre pauvre héros (quel hasard !).
On s'amuse à repérer le retour des figures connues de la saga : Morpheus (sa pilule rouge et son dojo d'entrainement), l'Agent Smith alias le Boss, l'Architecte réincarné en psy d'Anderson, Niobe qui poireaute depuis 60 ans dans le "vrai" monde, Sati l'enfant indienne rencontrée dans Matrix Révolutions... Tous sont en mode auto-référence, dans des versions plus ou moins parodiques. Les tropismes d'un produit cinématographique moderne de consommation de masse sont moqués : personnages unidimensionnels (il faut voir le Mérovingien gueuler qu'il reviendra se venger dans le prochain film), affrontements manichéens, prédominance des images de synthèse, intrigue faussement alambiquée. 
Et au service de quoi ? Le fil ténu sur lequel marche les scénaristes les oblige a chercher constamment un équilibre qui ne satisfait pas grand monde au final. Osciller entre les messages méta-philosophiques, la nostalgie, les commentaires sur l’œuvre dans son époque et les money-shots grand spectacle, ça provoque quelques satisfactions pour le spectateur réceptif mais confirme un sentiment de superficialité. Ce qui, comme je le disais en intro, est sans doute ce que voulait raconter ce Matrix Résurrections. 22 années ont passé depuis l'épisode fondateur, l'heure n'est plus à la critique du "système" et au choix entre réalité et illusion : les pilules rouges ou bleues ont depuis été assimilées politiquement. Le discours du film se déplace donc vers l'importance de faire sens pour retrouver ce qui compte au final, la sincérité d'une autrice qui veut nous parler d'une histoire simple et vraie : l'Amour éternel entre deux êtres humains.

vendredi 22 avril 2022

Playlist Gainsbourg/Gainsbarre (58-87)

Playlist on SPOTIFY

Le Poinçonneur des Lilas   (Du chant à la une! - 1958)
69 Année érotique   (Jane Birkin - Serge Gainsbourg - 1969)
L'homme à tête de chou   (L'homme à tête de chou - 1976)
Lola Rastaquouère   (Aux armes et cætera  - 1979)
Glass securit   (You're under arrest - 1987)
Chez max, coiffeur pour homme   (L'homme à tête de chou - 1976)
Transit à Marilou   (L'homme à tête de chou - 1976)
Initials B.B.   (Initials B.B. - 1968)
Ronsard 58   (Du chant à la une! - 1958)
Qui est "In" qui est "Out"   (Initials B.B. - 1968)
Flash forward   (L'homme à tête de chou - 1976)
Aéroplanes   (L'homme à tête de chou - 1976)
La nostalgie camarade   (Mauvaise nouvelles des étoiles - 1981)
Sorry angel   (Love on the beat - 1984)
Chez les yé-yé   (Gainsbourg Confidentiel - 1963)
La Javanaise  (N°4 - 1962)
Premiers symptômes   (L'homme à tête de chou - 1976)
Variations sur Marilou   (L'homme à tête de chou - 1976)
12 belles dans la peau   (Du chant à la une! - 1958)
L'hôtel particulier   (Histoire de Melody Nelson - 1971)
Aux Armes et Cætera   (Aux armes et cætera  - 1979)
Sous le soleil exactement   (Compilation "Comic Strip" - 1997)
Meurtre à l'extincteur   (L'homme à tête de chou - 1976)
Lunatic Asylum   (L'homme à tête de chou - 1976)
Requiem pour un con  (B.O. "Le Pacha" - 1968)
Mon légionnaire   (You're under arrest - 1987)

jeudi 24 février 2022

Dune (2021)

Parés pour le trek.
(2021 - Dune Premier Volet. Réalisé par D. Villeneuve) ***
Dans le futur, Arrakis est une des planètes les plus convoitées, la seule sur laquelle on trouve l'épice, substance démultipliant les facultés mentales et prolongeant la vie humaine. Lorsque la Maison Atréides est chargée par l'Empereur de remplacer les Harkonnen pour la dangereuse exploitation de l'inestimable drogue, elle se doute qu'un piège sournois se referme sur elle.

Ce premier volet trouve un bon équilibre entre l'introduction d'un nombre assez conséquent de personnages et la mise en place d'une intrigue impossible à résumer en un seul film (voir l'essai chaotique de Mister Lynch en 1984). Celles et ceux ayant apprécié la maitrise technique et les partis pris visuels du réalisateur sur Blade Runner 2049 et Premier contact seront en terrain connu. On retrouve ce rythme différent des blockbusters, il autorise la contemplation et invite à l'introspection au détriment de l'action pure souvent vide de sens. C'est justement ce dont a besoin un roman comme Dune, l'auteur Frank Herbert touchant des thèmes écolo sous le prétexte d'une ample saga science-fictionesque. L'être humain et sa relation au monde qui l'entoure restent au cœur des enjeux. L'harmonie instaurée par la tribu Fremen au sein d'une nature extrêmement hostile se heurte à l'exploitation à l'échelle industrielle d'une ressource rare par un fief brutal et cupide. Si le message vous paraît naïf et rabâché, c'est sans doute parce qu'il date de plus de 50 ans mais reste d'actualité.

Ce premier chapitre au cinéma bénéficie de la virtuosité de la mise en scène pour faire passer les manigances politiques pas très passionnantes, mais on comprend que cette lutte de pouvoir est secondaire. Le destin du jeune Paul Atréides ressemble furieusement à celui d'un certain Luke Skywalker, il découvre ses capacités psychiques hors norme sur une planète désertique et fait face à un empire menaçant. La suite des événements montrera la montée en puissance de la "rébellion" des Fremen face aux troupes de l'Empereur... Rappelons que le cycle de Dune a été écrit et publié bien avant le scénario de Star Wars !

mercredi 5 janvier 2022

ETHERFIELDS (Jeu de société)

Etherfields - Awaken Realms

Dès son apparition en Kickstart durant l'été 2019, Etherfields m'a intrigué au plus haut point. Un jeu narratif situé dans un monde onirique, des mécaniques basées sur l'exploration de paysages changeants au fil des découvertes, du deck building évoluant au cours d'une longue campagne, toutes les cases étaient cochées pour me faire cliquer sur Pledge

Avance rapide en décembre 2021. La sortie en V.F, décalée de plus d'un an par rapport à la V.O, arrive enfin dans nos chaumières. Un beau bébé de 5 Kilos au design ésotérique très soigné, avec ses centaines de cartes et de tuiles, ses figurines alambiquées et son plateau géant accompagné d'un manuel de règles plutôt dense.
 
La plongée dans cette expérience unique tient-elle ses promesses ? Ai-je rêvé ?