PRINCE (1979)
I Wanna be your Lover
Why you wanna Treat me So Bad ?
Sexy Dancer
When we're dancing Close and Slow
With You
Bambi
Still Waiting
I Feel for You
It's gonna be Lonely
Les débuts Funk.
Un an après la sortie de son premier album, "For you", Prince est déjà prêt pour sa suite. L'Album "Prince", son deuxième donc, sort aux USA en Octobre 1979. L'artiste y mêle un titre Rock au Funk typé Disco qui a fait le succès d'estime du précédent opus.
Fin des années 70 oblige, l'ambiance est au synthé en folie et à la rythmique en boite. Basique, me direz-vous ? Certes. Mais le jeune homme de 21 ans, déjà "vendu" par sa maison de disques comme le petit génie multi-instrumentiste auteur-compositeur-interprète, affine son sens de la mélodie. Cela donne les ballades Funky très accrocheuses "I Wanna be Your Lover", "Why you wanna treat me so Bad ?" et "I Feel for You". Si on ajoute "Sexy Dancer", calibré pour les discothèques, le style Princier prend forme. C'est sans doute pour cela que l'album porte le nom de son créateur, comme une pierre blanche indiquant la véritable date de naissance artistique de l'entité "Prince". Une large dose de drague ("I wanna be your lover, I wanna turn you on, turn you out, all night long make you shout") et un peu de sincérité ("why you wanna treat me so bad when you know I love you? you know I try so hard to keep you satisfied").
En un titre, le seul à tonalité Rock, il marque le début de la construction de son personnage ambigu qui joue la provoc. "Bambi", dans lequel il déclare sa flamme à une lesbienne, est ambivalent. Au premier degré le texte de la chanson est limite homophobe ("Can't you understand ? it's better with a man !", "I know what you need, maybe you need to bleed", de quoi faire hurler nos amies lesbos). Mais le reste des paroles montre un homme amoureux que ses sentiments poussent aux excès de langages.
Par ailleurs on retrouve quelques bribes de cette pulsion sexuelle sous-jacente dans le titre le plus mièvre de l'album, "When we're dancing close and slow" ("I want to come inside of you", bonjour la poésie !).
Mais le thème central de l'album se focalise sur l'amoureux transi, éconduit par une belle (ou un beau ?). Plusieurs titres ne sont que de longues complaintes mielleuses ("Still waiting", "It's gonna be lonely", "With you"). On bascule parfois dans des caricatures de Slows, "je suis seul au monde sans toi", "tenons-nous la main", "dansons collé-serré". Le fait que toutes les chansons soient interprétées avec sa voix haute (voix de fausset) brouille son image. Toutes ces envolées lyriques sucrées, cette voix à la Bee Gees, cette posture de post-adolescent plaintif, il est homo ou pas, le gars ?
Prince n'est pas prêt pour les sujets de société, la politique, ou la protest song, il reste engoncé dans sa vision romantique, hors du réel. La pochette de l'album le présente torse nu, permanenté façon Sitcom, avec un petit coeur rose sur le i de Prince (comme c'est trognon !). Dans le livret on le voit chevaucher, nu, un pégase (ne riez pas !). Le jeune homme aurait pourtant des choses à dire, enfant noir-américain, chétif, dans une famille recomposée de la banlieue de Minneapolis. Mais ce n'est pas encore l'heure.
L'album "Prince" est une production sage, sans originalité, mais qui marque le début de la lente progression artistique d'un garçon qui marquera l'Histoire de la musique moderne. Tout le potentiel est là, ainsi que ses futures obsessions, en gestation.
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