Fun 9/10
Technique 10/10
Style RPG final !
Infos SQUARESOFT / 1 Player / Memory Card 1 Block / Vibration Function Compatible / Analog Control Compatible (US)
Feu d'artifice Final !
Nous y voila, c'est probablement le dernier jeu valable sur PlayStation première génération qui sort aux USA, une semaine avant la sortie de la PS2 en France. On sait déjà que les prochains épisodes de la série sortiront sur la PS2 dès le printemps prochain au Japon. Square conclut donc sa saga sur la vénérable console de Sony avec une sorte de retour aux sources.
Autant vous le dire tout de suite, il s'agit probablement du meilleur Final Fantasy sur PS (et les puristes parlent du meilleur tout consoles confondues). Comme à son habitude, Square a inventé un nouvel univers en conservant se qui fait le lien entre les épisodes (Système de combat "temps réel", persos sympathiques comme les Chocobos, etc). Mais cette fois-ci, contrairement au 7ième et 8ième épisode (celui de 1999 étant particulièrement controversé chez les fans), Squaresoft est revenu a ce qui a fait le succès de sa série culte sur Super-Nintendo : un univers médiéval-fantastique dans la plus pure tradition japonaise (fini les décors futuristes), un système de jeu à la fois plus "léger" mais toujours aussi complet, et surtout plus de "fun" (par l'intermédiaire de mini-jeux et de mini-quêtes). Bref, du RPG console comme on l'aime !
Les derniers RPG Squaresoftiens (Vagrant Story et Chrono Cross) étaient des réussites totales en matière de gameplay et de réalisation technique. J'ai particulièrement flashé sur le système de jeu de Vagrant et sur les graphismes de Chrono... et bien imaginez que le meilleur de ses 2 jeux se trouve réunit dans FF9 ;-) . Comme je vous fais le coup à chaque fois, vous allez évidemment penser que j'exagère mais les faits sont là (regardez les notes que j'ai attribué au jeu) : les cinématiques FMV sont dantesques et nombreuses (4 CD remplis), les graphismes des décors sont parfaits (il n'y a pas d'autres mots !), les personnages et les effets spéciaux en 3D sont très détaillés et colorés (cela reste de la basse résolution cependant), les musiques orchestrales sont dans la bonne moyenne du genre, la gestion de l'équipement est un régal (et cette phrase est trop longue...). Les animations et les attitudes des personnages sont encore plus variées qu'avant, la plus petite action de votre part devient réellement visible à l'écran.
Terrain connu.
Les amateurs de RPG originaux seront forcément décus. On a à faire aux archétypes du genre aussi bien sur la forme que sur le fond. Exit les persos au look "fin" et normalement proportionné, Square nous replonge dans le style graphique "japanime" qu'on voyait dans FF7 (avec évidemment beaucoup plus de détails et de couleurs). Fini les univers hi-tech avec leurs vaisseaux spatiaux et leurs tanks du futur, place aux Princesses, aux chevaliers et à la magie. Enfin, terminé le gameplay complexe et les systèmes de gestion des persos confus, Square revient à ce qui a fait le succès de sa série : simplicité (qui ne veut pas dire simpliste), aventure à rebondissements, mini-jeux et mini-quêtes.
Les Héros dont vous allez prendre le contrôle sont tous des archétypes des RPG : Zidane, jeune voleur sûr de lui (et accessoirement très attiré par la gente féminine), Garnet, jeune princesse s'ennuyant ferme dans son palais doré, Steiner, chevalier au comportement rigide dont la tâche principale est de veiller sur Garnet, Vivi, petit magicien timide aux grands pouvoirs de destruction (...qui a des problèmes d'amnésie, bien sûr les auteurs nous font le coup à chaque fois ;-))... D'autres encore viendront rejoindre ce groupe au cours de votre aventure.
Première nouveauté : un groupe pourra contenir 4 personnes, ce qui rend les combats plus variés qu'avant. Chacun des persos possède des capacités uniques qui le rende indispensable dans les combats : Zidane peut dérober des objets et permettre au groupe de s'enfuir en cas de problème, Steiner maîtrise des techniques d'attaque à l'épée, Vivi est le seul qui connaisse des Sorts d'attaque et Garnet des Sorts de soin et d'Invocation... Bref rien que du très classique.
Contrairement à FF8 (et à sa gestion des objets ridicule), ce Final Fantasy est entièrement basé sur les équipements de vos personnages. C'est le retour en force des Armes, Armures et des accessoires en tout genre ! Chaque objet possède en effet une ou plusieurs "abilities", des capacités, qui deviendront utilisables suivant le personnage qui le portera. On distingue 2 grands types de capacités : d'une part les "Support Abilities" qui sont utilisées automatiquement par les persos en combat (Anti-poison, Auto-Potion, Counter, Protect, etc) et d'autre part les "Action Abilities", spécifiques au métier du perso (magie d'attaque pour Vivi, technique d'attaque à l'épée pour Steiner, Invocation pour Garnet, etc).
Pour pouvoir utiliser une capacité, vous devrez l'attribuer au perso, sachant que ce dernier est limité au niveau du nombre de capacités par les "magic stones" qu'il possède (qui augmente avec son niveau d'expérience). Pour pouvoir utiliser une capacité sans porter l'objet, il faudra l'appendre en gagnant des "AP" (Ability Points) en combat. Par exemple l'objet "Leather Hat" possède les Capacités "Fire" avec 20 AP et "Protect Girls" avec 30 AP. La première capacité est accessible à Vivi et celui-ci pourra l'utiliser sans son "Leather Hat" en gagnant 20 AP en combat, la seconde est accessible à Zidane et ce dernier l'utilisera sans "Leather Hat" en gagnant 30 AP en combat. Il existe 5 "emplacements" par perso (Arme, Tête, Armure, Jambe et Accessoire), ce qui vous garantie une bonne prise de tête pour gérer votre équipe de Héros ! Pour conclure sur ce plat de résistance, sachez qu'il existe aussi des magasins qui vous permettent de "fusionner" 2 ou 3 objets (cela s'appelle le "Synthesis System") pour en obtenir un nouveau plus puissant. La chasse à l'arme ultime est lancée !
Ta mère à poil sur le chocobo... (désolé)
Le retour des Chocobos (les "autruches" jaunes) et des Moogles (les "koalas" blancs volants) est bien le symbole de cette volonté de rendre un "hommage" aux épisodes sortis sur consoles 8/16 Bits. Et aussi de faire un jeu plus "second degré" que le précédent de la série.
Final Fantasy IX est dans l'ensemble plus "nerveux" que le 8, Square ayant écouté les plaintes des joueurs et réduit drastiquement les temps d'invocations des "Shiva" et autres "Ifrit". On note également que si les effets spéciaux des Sorts magiques sont toujours aussi impressionants, ils durent un peu moins longtemps. Dans le même ordre d'idée, des icônes apparaitront lorsque vous explorerez les décors afin de vous signaler la présence d'objets (point d'exclamation) ou d'actions possibles (point d'interrogation). Un gameplay épuré donc, qui va à l'essentiel.
Square emprunte les bonnes idées de ses petits camarades (en l'occurence Enix et son "Star Ocean Second Story) avec le système de l'Active Time Event. Lorsque les membres de votre équipe se trouveront séparés pour une raison ou une autre (arrivée en ville, rebondissement du scénario...), les événements particuliers seront signalés par un logo "A.T.E." et vous pourrez passer de l'un à l'autre pour suivre le déroulement d'actions sensées se dérouler en simultané. Cela aidera le plus souvent à mieux comprendre la "psychologie" de chacun (notez que le mot psychologie est entre guillements, nous sommes quand même sur un RPG console ;-).
Pour les plus Hardcore-Gamers d'entre vous, Square a cette fois-ci mis le paquet sur les mini-quêtes (vous savez, ces missions qui ne servent à rien pour gagner mais qu'on a tellement de plaisir à mener à leur terme). Vous croiserez donc, entre autre, un collectionneur des pièces de monnaies rares, un autre recherchant des graines de café à travers le monde, vos amis les moogles vous demanderont de gérer leur messagerie "Mognet", vous pourrez utiliser les Chocobos pour une chasse au trésor longue et ardue (mais donc la récompense sera bien sûr extraordinaire)... Sans comptez les petits jeux d'arcade qui parsème l'aventure (saut à la corde, chasse à la grenouille... hum hum).
J'ai gardé le meilleur pour la fin : le retour de la vengeance du fils du jeu de carte qui tue, le Tetra Master ! Pour ceux qui n'avaient rien compris au jeu de carte "Triple Triad" de FF8, sachez que cette évolution est encore plus compliquée (et vous devrez en apprendre seul les subtilités !). Celui qui completera sa collection de cartes "Tetra Master" et atteindra le "Collector Level" maxi aura droit à toute mon admiration ;-).
"Trance" et "Status", le secret des combats réussis
Comme tout bon RPG, les combats occupent une place importante dans FF9. Avec une équipe de 4 persos les choix tactiques sont plus nombreux. Le système semi-temps réel est toujours présent avec la fameuse "barre de temps" qui se remplie pour chaque perso et un menu qui vous donne quatre choix. Les caractéristiques de vos héros (Force, Magie, Vitesse...) déterminent les chances de toucher, d'esquive, de dégats et d'absorptions physiques et magiques, etc. Les "Limites" de FF7 sont toujours présentes (une barre qui se remplie lorsque le perso subit des dégats), elles s'appellent ici "Trance". Une fois activée, la "Trance" donne accès à de nouvelles options en combat (faire plus de dégats avec une attaque particulière, lancer 2 Sorts à la suite, etc). Il est aussi possible de réaliser des attaques spéciales lorsque deux persos qui s'apprécient sont ensemble (Vivi et Steiner font des merveilles !).
Les auteurs ont mis le paquet sur le nombre de modification de "Statut" en combat. Vos pauvres aventuriers peuvent être victime de pas moins de 18 malus différents ! Cela va des sempiternels "Poison", "Sleep" ou "Berserk" aux inquietants "Zombie" ou "Death Sentence", en passant par des versions évoluées de statuts connus comme "Venom", "Virus" ou "Trouble"... Chaque malus a son remède sous forme d'objet, de capacités spéciales ou de Sorts magiques. Croyez-moi 4 persos ne seront pas de trop pour gérer tout cela ! Il existe aussi des bonus qui s'acquiert par l'intermédiaire des "Abilities" des Objets ou par Sorts : Anti-poison (immunisé contre le poison), Auto-Potion (utiliser une potion de l'inventaire dès que le perso subit des dégats), "Reflect" (renvoyer les sorts vers leur expéditeur), etc. Bref les affrontements devraient vous occuper pas mal de temps, d'autant plus que Square a conservé son système de combats "aléatoires" (vous ne voyez pas les ennemis sur la carte du monde ou dans les lieux dangereux).
Conclusion "Finale"
En tant que dernier avatar de la série sur PlayStation (une console qui aura bien vécu ses 5 années de vie avec une insolente domination !), Final Fantasy IX est bien le chef d'oeuvre qu'on attendait. Là où FF8 était trop "sérieux" et s'éloignait du charme du RPG japonais, là où FF7 manquait un peu de maitrise technique (bien que très au dessus de la production de l'époque !), l'Empereur FF9 concentre le meilleur de tout le savoir-faire accumulé par Square durant ses années de travail sur la petite console 32 Bits. Les auteurs évitent les pièges du genre : bien maitriser le dosage entre action et reflexion et proposer une histoire simple avec suffisament de surprises pour garder le joueur en haleine.
Chacun des personnages possède un caractère et des attitudes propres. On s'amuse de voir Steiner s'énerver à chaque allusion graveleuse de Zidane (et puis le petit bruit d'armure rouillée qu'il fait quand il court me fait bien marrer !), on admire la gestuelle délicate de Garnet, on sourit devant la maladresse de Vivi qui se prend les pieds dans sa (trop) grande robe de magicien... Ce sont tous ses petits détails et le soin apporté à chaque aspect du jeu qui fait que cet épisode particulier restera surement dans les mémoires ! Si on cherche des défauts, on peut parler évidemment du sentiment de déjà-vu qu'on éprouve face à certaines situations manichéennes (le grand méchant "Mal" contre le gentil "Bien"). Cela est malheureusement le lot de 99,9% des RPG sur console. Mais finalement, n'est-ce-pas ce qu'on recherche justement en jouant à ce type de jeux sur ce support ?
Il me reste à remercier le Grand Squaresoft pour ses 50 heures (ou beaucoup plus) de gameplay pur, du bonheur en 0 et 1 ! ...Et à espérer que cela continue sur la PS2 dans les années qui viennent !
Jeu fini : une cinquantaine d'heures de jeu pour celui qui veut faire le minimum de quêtes, la durée de vie est dans la bonne moyenne de la série. Les persos sont attachants, l'aventure est pleine de rebondissement et plusieurs quêtes allongent la durée de vie en restant "fun". Comme d'habitude les combats du 4ème et dernier disque sont assez difficile et il est conseillé d'avoir une équipe de niveau 55 (voir plus). Tout se termine par une excellente cinématique, dans la grande tradition Squaresoft, et c'est avec un petit pincement au coeur que l'on éteint sa PS une fois que tout est fini ;-) A l'année prochaine pour le test de Final Fantasy X sur PS2 !
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