Fun 8/10
Technique 8/10
Style RPG
Editeur / Langue Namco / USA (Import)
Infos 1 joueur / Memory Card 165 Ko / Digital Control / Analog Control / Vibration Fonction
Le pouvoir de la volonté
Xenogears... Que de souvenirs sur ce (déjà) vieux titre de la PlayStation 1. Je me souviens de ce jeu avant tout pour son scénario complexe qui entraînait le joueur dans un délire métaphysico-manga rempli de rebondissements et aussi pour son système de combat qui mêlait dans un univers futuriste combats d'art martiaux, magie et gros goldoraks (encore désolé chers fans de japanimation mais ma culture manga s'arrête là ;-). Pour cette suite sur PS2, Squaresoft passe la main à un studio plus ou moins "externe" de Namco, mais qu'on se rassure le savoir-faire des maîtres du RPG est (presque) entièrement présent dans ce Xenosaga.
Où nous entraîne-t-il cette fois-ci ? Les auteurs japonais, toujours prompts à trouver des sources d'inspiration très éclectiques, sont allés piocher le point de départ de leur aventure chez le gigantesque cinéaste Kubrick. En effet la séquence d'intro nous montre un mystérieux monolithe nommé Zohar, découvert lors de fouilles archéologiques, qui va bouleverser l'humanité et être au centre de l'intrigue de cet Episode 1. Mais ce démarrage à la "2001 : A Space Odyssey" va bien vite se concentrer sur la lutte entre les hommes et les "Gnosis", sorte de fantômes cauchemardesques sortis de "Final Fantasy" le film. On retrouvera donc avec un certain plaisir les robots géants (ici les AGWS pour Anti-Gnosis Weapon System) pilotés par nos amis militaires, mais aussi de nouveaux venus en la personne de cyborgs ultra perfectionnés. Les uns sont des machines ayant un comportement (presque) humain, les autres sont des humains tellement modifiés qu'ils en deviennent des machines (ah, on les voit venir les scénaristes !). Evidemment, et pour le plaisir des yeux, le cyborg ultime dans Xenosaga prend la forme d'une super-meuf nommée KOS-MOS, aux mensurations de rêve (enfin de rêve de fans de BD Japonaise ;-) cachant 3 lance-roquettes et 4 bombes à neutron sous son porte-jarretelles...
Coté cyborg on trouvera aussi une innocente "petite fille" aux cheveux bleus qui peut arrêter une armée de Gears d'un claquement de doigts (autre fantasme chez l'amateur de japanime ;-). Bon, c'est sûr, ça a une autre gueule qu'un B-52 ! Et les "vrais" humains dans tout ça ? Ils essaient de survivre et de comprendre ce qui leur arrive... Nous débutons l'aventure auprès de Shion, la jeune scientifique responsable de la création de KOS-MOS censée bouter les Gnosis hors de l'espace. Les Gnosis ne tarderont pas à attaquer le vaisseau spatial militaire sur lequel Shion et KOS-MOS se trouve pour y dérober le fameux monolithe Zohar. Bref ce sera peut-être grâce au "pouvoir de la volonté" de l'humanité, traduction approximative du sous-titre allemand du jeu, que l'ennemi sera vaincu et la vérité découverte. Pourquoi des auteurs japonais sont allés chercher un titre en allemand pour leur jeu ? Ma seule réponse pour le moment est qu'ils doivent fumer une moquette d'excellente qualité... ;-)
Comme au cinéma...
...Enfin comme dans une vieille série B de science-fiction. Les cinématiques, créées pour une large majorité avec l'excellent moteur 3D du jeu, sont (très) nombreuses, à l'instar des précurseurs Final Fantasy X ou Metal Gear Solid 2. FFX nous émerveillait de ses images de synthèse grandissimes sur une histoire convenue et MGS2 déroulait un scénario improbable, embrouillé et donneur de leçon, Xenosaga a le mérite de faire profil bas, avec une histoire simple (pour un scénar japonais) malgré l'habituelle pléthore de personnages présents après une dizaine d'heures de jeu. Tous les persos parlent lors des cinématiques, et croyez-moi ils ont plein de choses à dire ;-)
La version US propose un doublage satisfaisant, si on veut bien pardonner la synchronisation approximative (certaines phrases en japonais doivent faire 3Km de long et sont traduites en 2 mot en anglais ;-). Notez au passage que tous les dialogues sont sous-titrés. Les amourettes cul-cul la praline style "Hélène et les garçons" sont malheureusement de mise, avec un pitoyable sous-fifre qui n'ose pas déclarer sa flamme à sa chef Shion... Bref les plus de 14 ans passeront bien vite sur ses détails pour voir ce que le jeu à dans le bide.
Comme je l'ai dit, les graphismes 3D sont tout à fait excellents, situés tout juste un cran en dessous des deux incontournables déjà cités précédemment. On notera quelques imperfections dans les animations lors des déplacements des persos (en clair, on dirait qu'ils ont tous un balai quelque part...). Mais par rapport aux RPG récents en version US, Suikoden III par exemple, Xenosaga gagne haut la main le concours de beauté ! Les images de synthèse sont peu nombreuses et un peu décevantes, notamment sur les scènes où on voit le vide intersidéral, mais les effets spéciaux rattrapent largement ses petits défauts (superbes explosions et effets lumineux par exemple).
Outre les cinématiques, le jeu est décomposé en 2 phases distinctes. On a tout d'abord le mode "Quest", c'est-à-dire l'exploration qui fait progresser l'aventure, et les "Combats", partie indispensable dans tout RPG qui se respecte. A noter qu'il n'y a pas de combat aléatoire dans XS1, puisque tous les ennemis sont visibles à l'écran. En mode quête vous pourrez explorer les décors, parler avec les protagonistes et tenter de découvrir les passages secrets. Et oui, vous avez la possibilité de détruire certains éléments pour trouver des bonus et des chemins cachés. Les personnages sont comme à l'accoutumée définis par plusieurs caractéristiques : Points de vie, d'Ether (la magie quoi), de Force, de Dextérité, etc... On retrouve grosso-modo les même attributs pour les robots (les fameux AGWS), avec en plus les armes de destruction massive type lance-missiles ou gros guns ;-). Comme c'était le cas pour son aïeul, l'episode 1 fait la part belle à la chasse à l'équipement ultime.
Mawashi dans la face, Missile dans le bide...
Les combats dans Xenosaga sont variés, grâce à la présence des 3 différents styles que sont les arts martiaux, la magie et les robots surarmés. Il faudra spécialiser chaque personnage dans certaines compétences pour équilibrer son équipe de 3 membres, comme d'habitude dans les RPG (un pour les soins, 2 pour l'attaque). Le système du tour par tour est complété par des points d'action (A.P.) que vos personnages dépenseront en attaquant, en utilisant un objet, etc. A la base un personnage gagne 4 A.P. à chaque début de tour, sachant que pour accéder aux attaques spéciales il vous faut 6 A.P., vous constatez qu'il faudra bien planifier vos mouvements pour être efficace en combat. Après une dizaine d'heures de jeu on peut commencer à dépenser les points d'expérience durement acquis dans 3 catégories : les fameuses attaques spéciales ("Tech Attacks" à upgrader pour faire plus de dégâts et dépenser moins d'A.P. par exemple), les sorts magiques ("Evolving Ethers" pour augmenter la puissance du sort d'attaque ou de protection ou gagner de nouveau types de sorts) et apprendre des compétences à partir d'objets ("Extracting Skills" pour gagner de nouveaux Sorts ou attaques physiques).
Certaines compétences sont uniques pour un perso donné et ne s'activent que sous des conditions bien précises, comme par exemple le Sort de protection de Ziggy le cyborg qui ne fonctionne que si la petite androïde "Momo" est située derrière lui en combat ! La position sur le champ de bataille est donc prise en compte, sur une "grille" de 6 positions (3 devant, 3 derrière), avec tout ce que cela implique en terme de dégâts donnés et reçus suivant le type d'arme employé et le niveau de protection de la victime. Bref les stratèges vont se faire des noeuds au cerveau ;-) La mise en scène des batailles est un régal pour les yeux et les oreilles. Chaque coup porté fait l'objet d'effets spéciaux, du plus petit coup de poing au bombardement intensif. Une mention toute particulière aux différentes attitudes adoptées pendant et après l'affrontement par les protagonistes, le "motion-capture" est parfait. On conclura ce chapitre guerrier sur les classiques "status effects", nos sympathiques amies les modifications de statut que sont "Sleep", "Poison", "Silence" et autre "Slow" et que les ennemis maîtrisent sur le bout des doigts...
Le lapin de l'U.M.N.
Que serait un RPG japonais sans ses mini-jeux à la con ? réponse : pas drôle ;-) L'Unus Mundus Network, alias le réseau internet du futur dans Xenosaga, va fournir le joueur en mal de mini-quêtes et autres fantaisies burlesques dont les auteurs japonais ont le secret. Ici je dois dire que tous les records sont battus : non seulement vous avez droit à un système de messagerie aussi performant que dans le vieux Front Mission 3 (sur PS1, de Squaresoft of course) avec une aide en ligne sur tous les termes du jeu (une grosse base de données quoi, mais présentée par un lapin géant ;-), mais vous avez aussi accès à un simulateur de combat (l'EVS), à un jeu de carte vraiment complet et beaucoup plus poussé que les précédentes tentatives de Square dans les FF (du style Starwars le jeu de cartes à collectionner), à des jeux de casino (Poker, bandit manchot...), ou encore à des jeux d'adresse (comme le "Drill game", vous savez le jeu avec la pince qui attrape des bonus ;-).
Le joueur accède à ces mini-games par l'intermédiaire de "passeports" qu'il devra trouver pendant ses explorations. On peut donc affirmer que Namco a prévu de quoi allonger la durée de vie de son produit sans pour autant réserver ce plaisir à une élite de hardcore gamers, comme c'était un peu le cas dans le dernier Final Fantasy X par exemple, et sans avoir besoin de finir le jeu une fois pour débloquer des bonus, comme le regrettable Metal Gear Solid 2 ! Voila une bonne attitude qu'on aimerait voir se développer à l'avenir chez les autres éditeurs ;-)
Xenosaga partait avec un handicap à mes yeux, son "changement de propriétaire" de Square vers Namco, mais la surprise est totale... et bonne ! Certes il manque la dimension dantesque des images de synthèse made in Square, inégalable par son savoir-faire et ses moyens techniques. Mais cela ne constitut pas la base d'un bon jeu évidemment. On peut dire que malgré ses excès en matière de cinématiques parfois longues et "lourdes", ce Xenosaga premier épisode est sans consteste le meilleur RPG en provenance des US en ce début d'année. Plus aboutit techniquement qu'un Suikoden III ou qu'un Wild Arms 3, son seul tort est de n'être disponible qu'en version U.S. (et pas de date de sortie prévue pour l'Europe à l'heure où j'écris ses lignes). Il y a fort à parier que plus de 50 heures de jeu seront nécessaire pour en voir le bout, Xenosaga est donc un excellent investissement pour l'affamé de RPG qui sommeille en vous ;-)
Jeu fini :
J'ai toujours ce sentiment mitigé concernant Xenosaga Ep1... Les personnages manquent un peu de fantasie (et on ne nous épargne aucun cliché). Le scénario, qui rappelons-le doit s'étirer sur une dizaine d'épisodes, est déjà d'une complexité mortelle pour le simple amateur. Enfin les cinématiques sont en dessous du standard auquel Squaresoft nous avait habitué. Mais dans les bonnes surprises je note un excellent système de combat, avec de vraies difficultés qui nécessite de l'astuce et non pas des gros bras. Certains objets ou sorts se révèlent indispensable face à certains boss ! Du coté des quêtes secondaires il y a de quoi faire : la chasse aux portes cachées, elles-mêmes nécessitant de trouver la clé adéquate, vous ménera à la construction d'un super-robot ! Ce premier épisode se termine à la manière des films d'action hollywoodiens, avec un solide "cliffhanger" pour encourager le joueur à aller voir la suite ;-) En 46 heures de jeu, je pense avoir vu environ 5 heures de cinématique et autant en petits jeux divers (le jeu de carte, le casino, etc...). On peut donc dire que la durée de vie est dans la bonne moyenne, sans atteindre les sommets de Xenogears sur PS1. Espérons que la seconde moitié de l'année 2003 sera un peu moins "molle" que la première partie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire