samedi 15 septembre 2018

Poltergeist

Who you gonna call?

(1982 - Réalisé par T. Hooper) *****
Famille américaine typique, les Freeling vivent confortablement dans le récent quartier résidentiel de Cuesta Verde en Californie. Une nuit, Carol-Anne, la petite dernière, semble fascinée par le poste de télé resté allumé sur une chaine sans réception. Le début d'une longue série d'événements paranormaux qui vont s'enchainer crescendo.

Les bonnes fées se sont penchées sur le berceau de Poltergeist : Tobe Hooper à la réalisation et Steven Spielberg à la production, soit Monsieur "Massacre à la tronçonneuse" et Monsieur "Rencontres du 3e type". Pour un film de maison hantée, on part sur de bonnes bases. Le côté spectaculaire est assuré par tonton Steven, en sa qualité de producteur il met les moyens suffisants pour créer la magie et ficèle un suspens qui maintient le film largement au-dessus de la mêlée dans sa catégorie joignant Fantastique, Horreur et Comédie. Plutôt que de placer l'intrigue dans un cadre flippant pour imposer l'angoisse, une baraque sinistre qui crache du sang (Amityville, 1979), un immense hôtel vide (Shining, 1980) ou une cabane paumée dans les bois (Evil Dead, 1981), les auteurs choisissent comme lieu unique une maison moderne tout confort (enfin, il y a quand même un arbre maléfique dans le jardin ;-)
Pour la partie politiquement incorrecte, le père Tobe délivre un message édifiant sur l'Histoire des États-Unis, littéralement bâtie sur les cadavres des natifs Amérindiens. Il glisse aussi dans cette aventure surnaturelle une multitude de petites allusions sur la schizophrénie de ce peuple : la télé est le support involontaire des esprits mauvais (le film s'ouvre sur l'hymne américain diffusé à la TV devant la famille qui roupille : message compris ?), les parents fument un joint tout en lisant la biographie du président Reagan, la chambre des enfants est proprement noyée sous les jouets plus ou moins grotesques, symbole d'un consumérisme maladif, et les "experts" para-psychologues restent impuissants malgré leurs gadgets high-tech. C'est toute une vision idyllique du mode de vie Américain qui est gentiment malmenée.
Si Poltergeist a tant marqué les esprits des ados des années 80, c'est aussi grâce à l'interprétation sans faille des actrices et acteurs. Que ce soit les adultes ou les enfants, le casting est en or massif. En particulier Diane la maman, qui crédibilise toutes les scènes d'émotions et vous colle des frissons lorsque l'esprit de sa fille la "traverse". C'est aussi une action-girl qui va chercher sa gosse perdue dans l'au-delà, tout en gardant son sex-appeal en affrontant l'esprit frappeur en petite culotte. Elle sera par ailleurs principalement aidée par deux autres femmes, la scientifique "Docteur Lesh" et Tengina, la médium responsable de la ligne de dialogue la plus célèbre du film ("This house is clean"), peu avant le déferlement final !

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