Le beau et la bête |
(2015 - Réalisé par Q. Tarantino) ***
Sur la route enneigée menant à Red Rock, deux chasseurs de primes se rencontrent. L'un trimbale les trois corps des hors-la-loi qui lui feront toucher la récompense en ville, l'autre escorte en diligence la dangereuse criminelle Daisy Domergue, pour la même raison.
Sur la route enneigée menant à Red Rock, deux chasseurs de primes se rencontrent. L'un trimbale les trois corps des hors-la-loi qui lui feront toucher la récompense en ville, l'autre escorte en diligence la dangereuse criminelle Daisy Domergue, pour la même raison.
Évidemment sur le papier, ça sent fortement le gunfighting dans l'ouest sauvage : du casting divin de "gueules" à admirer en gros plan façon Sergio Leone, du Morricone sacré à la partition musicale, du paysage sublime à vivre en format scope comme dans les Classiques des 50's, du dialogue ciselé made in... Tarantino, of course.
Et puis soudain, après une demi-heure de mise en place, tout s'arrête.
Voilà notre diligence forcée de s'arrêter dans la mercerie de Minnie, petit relais paumé dans les montagnes et le blizzard. Et le Western bascule vers un huis-clos claustro. Bye bye la chevauchée héroïque dans les sommets glacés, tout ce beau monde se calfeutre dans un lieu unique, une cabane perdue au milieu de nulle part. Nous sommes donc à présent dans un autre film de genre, du style "Cabin in the woods", mais sans la forêt !
Le pari de l'auteur, maintenir la tension pendant les deux heures qui suivent, s'avère risqué. De fait il n'évite pas les longueurs et les redites, en mettant en scène comme dans une pièce de théâtre les huit protagonistes qui s'affrontent. Les deux chasseurs de primes, John Ruth et le Major Warren, assurent le show. Ils vont devoir patiemment relever les indices pour trouver le ou les traîtres chargés de libérer la hors-la-loi dès que l'opportunité se présentera. Du patibulaire Joe Cage, du trop poli Oswaldo, du silencieux Général Sudiste Smithers, du bizarre Bob le Mexicain, du soit-disant nouveau Sheriff Mannix ou du cocher O.B., qui est là pour sauver Daisy de la pendaison ?
Les numéros des actrices et acteurs parviennent à capter l'attention mais l'ensemble aurait mérité une coupe franche dans les scènes pour gagner 15 bonnes minutes. QT s'est fait plaisir, trop à mon goût, en allongeant exagérément certaines confrontations. Cela reste un bel hommage, sincère, avec des passages exquis qu'on déguste avec plaisir et d'autres où on frôle la touche "avance rapide" de sa télécommande.
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