(Cidade de Deus- 2002 - Réalisé par F. Meirelles) ***** (2 disques)
20 années de la vie d'une favela près de Rio de Janiero, depuis sa création dans les 60's jusqu'aux affrontements des gangs dans les 80's. A travers l'histoire de quelques gosses de ce ghetto, on découvre des destinées opposées.
Imaginez un "GoodFellas" de Martin Scorsese version Brésilienne filmé avec toute la nervosité et l'inventivité d'un Tarantino, voila résumé "La Cité de Dieu" de Fernando Meirelles. Avec sa myriade d'acteurs plongés dans un récit découpé en chapitres (nombreux allers-retours temporel), on sent les influences américaines de l'auteur. Mais ce serait faire injure au cinéaste de Sao Paulo que de le réduire à un vulgaire copieur d'Hollywood. Son histoire basée sur des faits réels est à la fois spectaculaire et profonde, là où d'autres se seraient limité à enfiler les scènes de fusillades "cool" pour empiler les cadavres. Les miséreux qui survivent dans le ghetto, la racaille qui fait sa loi, les flics corrompus, les médias qui ferment les yeux, les thèmes sont connus mais malheureusement véridiques.
Dans "La Cité de Dieu" on s'attache à ses petits caïds redoutables drogués jusqu'au cou et armés jusqu'au dents, en quête de gloire, de fortune, de travail ou d'amour. Certains de ses gamins flingueurs commencent leur carrière de criminels vers 10 ans et deviennent chefs de gangs, d'autres refusent la voie de la violence. Meirelles nous fait voir leur coté flamboyant mais aussi la face obscure : la scène la plus terrible du film n'est pas l'un des nombreux massacres qui parsèment l'épopée. C'est la séquence poignante où l'on oblige ce garçonnet à en tuer un autre d'une balle de révolver : ils apparaissent alors à nos yeux tels qu'ils sont, des enfants perdus et terrifiés. Le casting est incroyable, on ne peut distinguer les vrais acteurs des débutants. Formidable et impitoyable.
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